Nael est un jeune homme doux, attentionné, calme et amoureux de la vie. Du moins, c'est ainsi qu'il serait dans un monde empli de bisounours et d'arc-en ciel -s'il était né à Dena, par exemple.  En l’occurrence, le Nael que vous pourrez avoir l'occasion de rencontrer n'a rien à voir avec cette description.

Reprenons donc du début.
Nathanael, de son prénom complet, n'est pas des personnes dont on a le plus de plaisir à côtoyer. Cependant, cette particularité passe plutôt inaperçu puisque les habitants d'Heka ont tous plus ou moins un soucis au niveau de la cervelle et par rapport à certains d'entre eux, le jeune homme n'est pas des plus horribles. Il a principalement sale caractère et peu d'empathie.
Tout d'abord, il est susceptible et colérique, les deux mélangés faisant qu'il s'énerve facilement et souvent pour un rien. Voir même pour rien, à vrai dire. Autant dire que les crises de nerfs, Nael connait bien. L’égoïsme, il connait aussi. C'est un petit prince souhaitant que l'on se plie à sa volonté et ne se préoccupant en général que de sa petite personne ; ce qui est en grande partie la cause de son empathie.

Il y a malgré tout certaines raisons au comportement de Nath. Son tempérament sanguin lui ait naturel, son regard méprisant un peu moins. Pour lui, c'est en quelque sorte une façon de se protéger, d'attaquer avant d'être attaquer. C'est un peu idiot puisque c'est justement ce genre de comportement qui peut lui attirer des ennuis, mais c'est ainsi. Nathanael est plutôt chétif et lâche ; en résumé, dans un monde de brute, il est considéré comme un être faible et on le lui a bien assez fait comprendre. En prenant les autres de haut, il cherche à paraître imposant, sûr de lui et donc fort, ceci dans le but d'éviter de se faire marcher dessus. Dire qu'il souffre de complexe d'infériorité ne serait donc que trop vrai.

Pleutre, effectivement, il l'est. Ce n'est pas difficile de l'effrayer étant donné les nombreuses peurs qui le hante. Nael a peur des bestioles. Pas toute, mais la plupart. Les grosses, avec un air méchant et dangereux - et Dieu sait qu'à Heka, il y en a beaucoup -, ainsi que les petites, tout aussi laides et répugnantes, bien que beaucoup moins dangereuses - les insectes en résumé. Cependant, sa plus grande peur est le noir. Pas la couleur, qui aurait peur d'une couleur, sérieusement ? Mais l'obscurité, les endroits sombres et sinistres tel que les greniers, les caves, les forêts ou dehors la nuit tout simplement. C'est une peur qu'il a depuis tout petit, mais qui est devenu une véritable phobie depuis le jour où il s'est retrouvé enfermé à la cave, plusieurs heures, parmi les araignées et les légers bruits devenant tant effrayant lorsque l'on ne connait pas leurs origines.

Hormis son sale caractère, il est très fidèle aux personnes qu'il aime, celles-ci étant peu nombreuses puisqu'il n'offre pas facilement sa confiance. D'ailleurs, s'il y a bien une chose à laquelle il est particulièrement fidèle, c'est la nourriture ! C'est un grand gourmand qui serait capable de passer ses journées à manger si on le lui permettait et si le frigo ne se vidait pas aussi vite.

   

Blanc est le premier mot qui viendrait à l'esprit de quiconque si on leur demandait de décrire physiquement Nathanael. En plein hiver, il pourrait se camouffler dans la neige.
Sa peau est pâle et ses cheveux sont blancs, coupé court à l'avant et plus long à l'arrière, ainsi que composé d'une frange. Ses yeux sont bleus-gris, se fondant eux aussi dans les même tons colorés que le reste de son physique. De plus, il s'habille essentiellement en blanc, constituant le principal de son camouflage blanc. Voilà de quoi contredire tout ceux qui pensent que le blanc est synonyme de pureté.

Pour ce qui est du général, il a dix-sept et toute ses dents fort heureusement. Il ne fait pas partit des plus grands puisqu'il ne fait qu'un mètre soixante-sept et il est fin et élancé, malgré la quantité de nourriture qu'il est capable d'avaler. En résumé, il n'a pas un physique bien impressionnant, c'est même plutôt l'inverse. Dans un affrontement au corps à corps, il est grandement pénalisé. En revanche, il ne faut pas croire qu'il est sans défense pour autant, puisqu'il sait très bien manié l'épée. Ainsi, il est rare de le voir sans sa rapière à sa taille. Après tout, il vaut mieux avoir toujours de quoi se défendre sur Heka ; la principale règle qui y règne est la loi du plus fort.

   

 Nathanael n'a pas été procrée par amour. Sa mère n'a jamais souhaité en parler réellement avec lui, mais de ce qu'il en savait, elle avait été violée et était tombé enceinte de son agresseur. Un enfant faible, né à cause d'une faiblesse de sa mère, il trouvait qu'il s'agissait là d'une logique malsaine.

Sa plus petite enfance fut douce, bercé par l'amour de sa mère - qui ne semblait aucunement lui en vouloir d'être le fruit de sa relation traumatisante - ainsi que par la tranquillité ambiante. Le gamin était pourri gâté et faisant ce qu'il voulait de sa génitrice, comme beaucoup d'enfant unique dont les parents sont près à tout pour leur bonheur et qui n'ont pas encore subit l'expérience du contre-coup des enfants rois. En l’occurrence, Nael devint bel et bien le sale gosse capricieux testant, chaque jour d'avantage, les limites de sa mère. C'était là les plus belles années de sa vie. Malheureusement, toute les bonnes choses ont une fin.

Il devait avoir huit ans, tout au plus, lorsque sa mère commença à entretenir une relation avec un homme, le premier depuis sa naissance, et ce qu'il pouvait en dire c'est que cela ne lui plaisait pas beaucoup. Elle se faisait moins présente, le laissant parfois plusieurs heures d'affilées pour rejoindre son "prince charmant" et était moins centrée sur lui. Néanmoins, quand la relation se fit plus sérieuse et que ce cher monsieur Starling, car c'était son nom, demanda à ce que la femme et son enfant viennent vivre chez lui, Nathanael comprit qu'il n'allait vraiment pas aimer cette relation.
Mr Starling était un homme aisé, dont la dernière relation lui avait valu trois enfants. Non seulement Nael, qui avait besoin d'accaparé toute l'attention, n'avait pas la moindre envie de partager sa mère avec d'autres enfants, mais aussi ces derniers n'avaient pas l'air plus enclin à l'idée de l'accepter chez eux. Apparemment ils n'étaient pas d'accord à ce qu'un autre gamin puisse aspirer à l'héritage de leur père. Certes, ce serait mentir que dire que le nouveau Starling n'était pas intéressé par l'argent : il avait déjà le caractère stéréotypé d'un gosse de riche après tout.

Tandis que Nath' rejetait la faute sur sa mère, ses frères adoptifs, eux, s’attelèrent à lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenue. Autant dire que leur victime eut vite fait de comprendre le message et aurait donné beaucoup pour échapper à leur diverses agressions, seulement la nouvelle madame Starling ne semblait pas disposée à vouloir quitter son conjoint. Son enfant eut beau s'énerver, crier, utiliser les larmes de crocodile pour la faire céder, ce qui, jusqu'à présent, avait fonctionné, rien n'y changea. C'était la première fois qu'elle lui refusait quelque chose. Par contre, ce ne fut pas la dernière puisqu'à partir de ce moment elle ne lui céda de moins en moins de choses.

En plus de son statut d'enfant gâté qui se trouva révolu, il continuait de servir de souffre-douleur pour ses frères. Les années passant, ces deux faits ne changèrent pas et bien qu'il ne manquait pas de se rebeller, il était forcé de se rendre compte qu'il ne faisait pas le poids face à ses frères. C'est d'ailleurs à partir de là qu'il prit conscience de sa faiblesse. Oh, bien sûr, au début il l'avait mise sur le dos de sa différence d'âge avec eux ; ils étaient plus grands donc plus fort, mais une fois adulte ils seraient quitte. Sauf que, même lorsqu'il gagna son physique d'adulte, il restait plus petit et plus faible que l'était les trois autres, son excuse n'avait donc plus lieu d'être.

En général, les attaques n'étaient pas ce qu'il y avait de plus violent. Le faire tourner en bourrique, l'effrayer, le menacer ; rien qui ne laisserait de traces physiques, de façon à s'assurer à ce qu'il n'y ait pas de preuve à offrir aux parents. En revanche, Nael se souvint parfaitement du jour où William avait découvert sa peur du noir et avait, par conséquent, entreprit de l'enfermer dans la cave qu'il savait être particulièrement sombre et lugubre. Il y avait passé près de quatre heures, recroquevillé contre la porte, avant que son père adoptif l'y trouve et l'en fasse sortir. Will n'en fut évidemment pas puni, l'excuse officielle étant que la porte avait du se refermer d'elle-même derrière le gamin et que celui-ci avait une imagination débordante pour croire que quelqu'un l'y avait enfermé.

Son expérience dans la famille Starling lui aura au moins appris une chose : tout ne lui était pas offert sur plateau contrairement à ce qu'il croyait et, dans la vie, il fallait savoir se défendre. Si la nature ne nous offrait pas cette force, alors il fallait l'obtenir d'une autre façon. C'est pour cette raison qu'il apprit à manier l'épée et qu'il garde son cesse la sienne sur lui à présent. L'avantage est de taille puisque c'est grâce à cette épée qu'il découvrit son totem.
C'était peu avant ses dix-sept ans, alors qu'il venait d'obtenir son arme et qu'il traînait dehors. Un imposant serpent, le genre de bête dont il avait une horreur absolue, avait rampé près de lui et, devant le mouvement brusque que fit l'adolescent en le voyant, s'était mis en position d'attaque. Le jeune homme ne comprit surement pas plus que le reptile ce qu'il se passa, mais quand sa main entra en contact de son épée pour la sortir de son fourreau, l'animal eut un mouvement de recul et, au lieu d'attaquer, le fuit. Ça aurait pu être l'épée qui lui aurait fait peur, mais il n'avait même pas eu le temps de la sortir, alors cela ne paraissait pas logique. En tout cas, il ne comprit que plus tard qu'il avait en fait découvert sa magie ce jour-là et que c'était là son effet : la peur. Ironique, mais plutôt bien fondé pour un être dont les peurs n'étaient que trop présentes dans sa vie.

Peu de temps s'était écoulé depuis et il n'avait pas encore eu l'occasion de découvrir jusqu'où pouvait aller son pouvoir, ni toutes les éventualités qu'il pouvait offrir. Après tout, il avait encore toute la vie devant lui.