Pacifique, calme, gentil, souriant et doux. La plupart du temps, ce sont les adjectifs utilisés pour décrire Ludwig et ce seront sans doute ceux que vous utilisez si jamais vous le croisez dans la vie de tout les jours. Et ce n'est pas se tromper, le jeune homme est effectivement plein de bonté, gentil et n'ose la plupart du temps pas s'énerver sur quoi que ce soit. Il lui est, de toutes façons, impossible de crier de rage sauf dans certains cas très rare, facteur auquel il a fini par s'habituer au fil du temps. Après la vingtaine et toute une moitié de vie passée pratiquement dans un silence complet, on ne peux que faire avec le silence. Naturellement, Ludwig est toujours prêt à aider quelqu'un dans le besoin si ses capacités le lui permettent. Mais cela peut soulever une autre question concernant le personnage. En effet, il est décrit ici comme un personnage calme et gentil. La question est : est il plus gentil que calme ? Serait il prêt à sacrifier son confort personnel et à se mettre lui même en danger, voire à encourir de très gros risques pour quelqu'un ? La réponse à cette question se révèle plus affirmative que négative. En effet, Ludwig aime le calme et la tranquillité et son confort paisible lui est précieux. Cependant, si la paix est importante, cela est d'autant plus important de prendre des risques pour la préserver. Ludwig est capable de se risquer à faire des choses dangereuses pour les autres, ou pour lui même, tant que cela rentre dans des critères naturels. En effet, n'allez pas non plus le voir immédiatement pour résoudre tout vos problèmes, surtout si vous n'êtes pas dans son entourage proche. Ludwig est peut être assez gentil pour rendre des services avec le sourire, il n'acceptera probablement pas de risquer trop gros pour un illustre inconnu venant lui demander de l'aide. Il peut le faire, mais seulement si le risque encouru n'est pas trop grand, ou si il n'y a pas que l'inconnu dans la balance. Altruiste, donc, gentil et aimable, on a souvent tendance à le qualifier de doux, voire de peureux et fragile en le voyant. Cela n'est pas tout à fait vrai. Comme dit plus haut, Ludwig aime le calme et la tranquillité, mais il n'est pas pour autant quelqu'un en porcelaine. Il sait ce qu'est le courage et la témérité et la dose simplement à un autre degrés que les héros dont tout le monde s'inspire pour devenir chevalier par exemple. Ludwig peut se révéler plus ardent qu'on ne l'imagine au premier abord. En effet, le jeune homme n'a peut être pas la constitution physique d'un grand chevalier, il sait se dresser contre l'adversité et montrer une résistance mentale surprenante si l'on est du genre à se fier aux apparences. Ludwig reste toutefois un simple jeune homme, dont le point fort réside plus dans son cortex cérébral que dans ses biceps. Plus un jeune élève brillant en classe que sur le terrain de sport donc, ce qui ne l'empêche pas pour autant d'être frêle et fragile. Concernant son cerveau, ce dernier est assez bien proportionné, et la gentillesse de Ludwig s'accompagne d'un quotient intellectuel supérieur à la moyenne. En effet, Ludwig est intelligent, c'est d'ailleurs une des raisons qui l'ont poussé à suivre la carrière amibtieuse des érudits. Son esprit s'est aiguisé par de nombreuses années d'études diverses et le jeune homme connaît beaucoup de choses sur le monde. Comme les grands sages le disaient, le savoir est avant tout source de pouvoir, et même si Ludwig ne recherche pas ce dernier, il ne peux s'empêcher d'avoir une curiosité maladive pour tout ce qui lui est inconnu. Malin et logique, le jeune homme doit avouer ne pas être capable de réfléchir de manière égoïste. Il est certes, intelligent et un brillant étudiant, mais ne sera sans doute jamais capable d'élaborer des plans pour nuire à son prochain bien qu'il soit tout de même en mesure d'étudier une culture ou une civilisation qui lui inspirent la crainte et la peur, sa curiosité prenant le pas sur la terreur. Néanmoins, si une étude, une élaboration ou un projet met en danger la santé d'autrui, ou même la sienne, Ludwig reculera sans doute devant le risque encouru. A moins que le final n'en vaille vraiment la chandelle, le jeune rouquin sera incapable de poursuivre un objectif intellectuel mettant en danger plusieurs personnes. En fait, il ne serait capable de le faire que si il est le seul à encourir les risques. Ce qui nous amène au point suivant, Ludwig est doté d'un grand sens des responsabilités. L'apprenti Érudit considère que si quelque chose est de sa faute, il est de son devoir de réparer les erreurs qu'il a causé. Il acceptera volontiers de l'aide, mais n'ira sans doute jamais en demander à qui que ce soit, tout simplement car il n'a pas à en recevoir. Il a causé un problème, il le règle. Il en va de sa responsabilité et de son honneur. Ludwig considère donc l'honneur et les responsabilités comme quelque chose d'important, mais cette règle s'applique plus à lui même qu'aux autres. Ainsi, il proposera probablement toujours son aide à quelqu'un si ce dernier lui est un tant soi peu sympathique. Cette honnêteté, cette gentillesse et tout ce pacifisme assez altruiste dans l'ensemble font de Ludwig un homme relativement facile à manipuler en dépit de son intelligence. Certes, il est malin et logique, mais comme dit plus tôt, il considère que tout ce qui relève d'un niveau de risque trop élevé pour sa santé et celle des autres ne sera jamais entreprit. C'est pourquoi il est aisé de le berner en lui faisant croire à un dessin bénéfique, alors que la réalité est toute autre. Un jeune homme intelligent et sage, gentil et courageux, mais relativement naïf, donc. Il convient enfin de préciser la passion du jeune homme pour la musique, ce qui s'avère assez normal considérant le totem dont il dispose, ainsi que le fait qu'il ait passé la moitié de sa vie dans le silence le plus total.

 Ludwig Frederic Sebastien naquit il y a quelques années, 21 pour être plus précis, à Toki le village de pêcheurs prisé par les touristes mais restant tout de même loin d'une activité digne de celle de la capitale. Le musicien n'est, contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord, pas issu d'une famille particulièrement riche ou d'un milieu aisé. Il n'est en fait, même pas le fils d'un musicien très célèbre ou même d'une musicienne du même gabarit. Il n'est en fait que le rejeton d'un couple de citoyens assez lambdas, pas spécialement pauvres mais pas issus d'une famille bourgeoise non plus, le père exerçant le noble métier de pêcheur et la mère enseignant la musique dans une école de la ville aux jeunes enfants. C'est ce métier qui poussera d'ailleurs la génitrice de Ludwig à lui apprendre la musique dès son plus jeune âge. C'est vers 3 ans qu'il commença à lire des partitions et à tenir des instruments simplistes entre ses doigts d'enfant. Malheureusement, le destin ne fut pas aussi clément avec la famille Morricone, et il ne fallut que quelques années pour la famille afin de se rendre compte que leur enfant était né sourd et muet.

En effet, Ludwig n'entendait aucun son et n'était pas capable de parler. Aucun son n'était présent dans sa vie, ni provenant de lui, ni provenant de son environnement. Condamné à vivre dans le silence pour l'éternité, Ludwig n'envisageait pas de faire sa vie, autrement qu'en tant que pêcheur. Ce n'était pas un métier qui nécessitait d'avoir l'Ouïe ou la parole à disposition... Enfin, pas tant que ça. De toutes façons, il n'était pas capable de faire autre chose. Mais malgré ce handicap plus que présent, la vie de Ludwig ne fut pas perturbée et pleine de maltraitances diverses. Même sourd muet, la gentillesse et l'intelligence du garçon lui permit de comprendre l'écriture et la bienséance. La magie aidant beaucoup dans ce domaine également, sa mère usant de son pouvoir pour lui enseigner tout ce qu'un garçon normal devrait savoir à son âge. Madame Morricone ayant le totem du tableau noir, tout ce qu'elle écrivait dessus pouvait se graver dans la tête de celui qui le lisait, du moment qu'elle même avait connaissance des écrits sur le tableau. Grâce à ce don, plutôt commode dans le cas présent, Ludwig put acquérir une certaine connaissance et beaucoup d'indépendance en dépit de son double handicap. Hélas, la déception de ne pouvoir accéder aux attentes de sa mère se fit grande en lui. Et malgré toutes les portées tracées sur le tableau, toutes les notes dessinées dans son esprit, Ludwig ignorait tout du son.

Il ne savait pas entendre, il ne savait pas parler. Il ne savait donc naturellement pas jouer la moindre musique, pas écouter la moindre composition. Et même si sa mère comprenait parfaitement que tout cela était impossible pour lui, et que son père le rassurait tout les jours en lui disant que, muet, sourd, aveugle ou même délinquant, il restait son fils, Ludwig complexait de nombreuses nuits sur sa condition. Il lui était proprement impossible de contenter ses géniteurs en l'état actuel des choses. Et c'est la raison pour laquelle, malgré une éducation et une ligne de vie tout à fait correcte et qui suffirait à n'importe quel garçon comme lui à être heureux, un simple handicap avait ruiné toute son existence. Cette douce torture le rongea pendant plus de la moitié de sa vie. Jusqu'à ses onze ans, Ludwig n'était pas capable d'entendre, pas capable de parler. Pourtant, un jour son avenir fut modifié du tout au tout. Ludwig connaissait la magie. Il vivait le peu de bonheur dans son existence uniquement grâce à elle. Sa famille pouvait se nourrir grâce au don de sa mère, lui permettant d'être la meilleur professeur de musique imaginable, et son père, bien que ne possédant pas un énorme potentiel magique, leur apportait la nourriture de la mer grâce à son métier de pêcheur qu'il exerçait avec passion. Ludwig savait que chaque magie était propre à chaque individu et que chaque personne avait en soi un Totem qu'il lui fallait découvrir au cours de son existence. Il ignorait quel était le sien, savait que beaucoup de gens pouvaient mettre très longtemps à le découvrir, mais se doutait que son cas était assez particulier. Puisqu'il était incapable d'entendre et de parler, quelles étaient les chances de, ne serait-ce que repérer son totem ? Si jamais ce dernier se présentait à sa porte, pourrait il seulement l'identifier ? Puisqu'il ne pourrait pas l'entendre, ni lui parler, si le totem de Ludwig était un animal, l'acquérir relevait de l'impossible. Pourtant la solution à son problème se présenta d'une manière peu imaginable.

A l'âge de 10 ans, Ludwig avait fait la connaissance d'un jeune étranger voyageur venu dans le village pour apprendre le plus de choses possible. Il disait être très intéressé par les techniques de pêche du père Morricone et par le pouvoir magique de Maman Morricone. Le jeune voyageur, pas âgé de plus de 14 ans, avait également été fortement intrigué par le cas de Ludwig. Le jeune homme avait longuement discuté par messages écrits avec Ludwig et avait fini par lui promettre qu'il trouverait le moyen de le guérir un jour, au cours de ses voyages. Ludwig, n'y croyant pas, accepta de bon cœur la promesse en souriant, mais sans réellement être convaincu que le jeune étranger dise la vérité. Il n'était qu'un voyageur. Des promesses comme celle ci, il devait en avoir des centaines. Il devait avoir convenu un arrangement de ce type dans chaque ville, peut être même chaque maison. Pourtant, Ludwig espérait au fond de lui. Chaque jour, chaque nuit, il espérait qu'un soir, le voyageur se représente sur le pas de la maison familiale, porteur du remède pour son handicap. Ludwig passa une année entière à espérer, parfois sa foi vacillait, parfois celle ci revenait, au grès des envies de cet énergumène sadique que certains appellent le destin.

Pourtant, un an plus tard, alors que Ludwig avait fêté ses Onze ans, le jeune voyageur réapparut dans sa vie. Il avait frappé à la porte de la maison en pleine journée, accompagné par une femme, vraisemblablement dotée de pouvoirs magiques assez surprenants. Et après quelques heures de traitement, le miracle avait eu lieu. Ludwig ignore tout du déroulement de l'opération. La femme avait elle usé de la magie ? Etait ce le pouvoir du voyageur ? Le fait d'un véritable miracle d'une puissance supérieure ? Le fait est que lorsque Ludwig avait ouvert les yeux, pour la première fois, il entendit une voix qu'il n'oubliera sans doute jamais. Entre ce soufflement étrange qu'était le vent, le bruit des vagues qui s'éclabousse sur les pontons du port, le voyageur prononça les premières paroles que Ludwig entendit dans sa jeune vie. « Alors ? Est ce que ça a marché ? » Ludwig tenta de lui répondre, mais lorsque le son sorti de sa bouche, il s'effondra en larmes de joie, un tel bonheur le submergeant. C'était la première fois qu'il entendait. Il était guéri de sa surdité et vraisemblablement, de son silence. Le bonheur était tel qu'une énergie mystique semblait couler dans les veines du jeune homme, jusqu'alors sourd muet. Il se leva et poussa un titanesque cri de joie qui alla jusqu'à faire trembler les murs de sa propre maison. Une telle énergie l'habitait, qu'il se sentait assez fort pour soulever des montagnes. Après quelques minutes, l'euphorie titanesque du fils pêcheur se calma et il se rendit alors compte que sa voix n'était plus présente. Le son qui en sortait était-il parti ? N'était ce qu'une simple illusion ? Avait il rêvé, maintenant que le monde sonore s'était ouvert à lui ? Dans tout les cas, le voyageur, qui avait assisté avec beaucoup d'intérêt à la manifestation de joie de Ludwig salua le jeune homme et prit congé en compagnie toujours de la femme qui le suivait. Ludwig le remercia, larmes aux yeux, avant de prendre conscience qu'une promesse doit toujours être tenue. Il ne connaît pas réellement cet homme, il n'a jamais sût comment il l'avait soigné, mais une chose était sûre : Ludwig éprouve un immense respect pour le voyageur qui l'avait guéri. C'est après que ce dernier se soit retiré, que Ludwig commença à prendre conscience du nouvel avenir qui lui faisait face. Son totem lui avait été révélé. Rien d'étonnant à ce que Ludwig n'avait jamais eu le moindre indice le concernant. Le Totem de Ludwig n'était rien d'autre que ce qu'il entendait, le son qu'il produisait. Cette nouvelle répandit une nouvelle vague de joie immense dans la famille Morricone. En effet, non seulement Ludwig avait découvert l'ouïe, mais en plus il avait découvert son totem. Pourtant, même si son totem était évidemment lié au son, sa voix ne voulait plus ressortir comme elle l'avait fait au moment de sa guérison. Faisant finalement peu de cas de ce fait, la famille Morricone commença à instruire alors Ludwig dans toutes les disciplines musicales possibles. En effet, si Ludwig possédait un pouvoir lié à l'écoute, il semblait évident que sa voie se trouvait parmis les flûtes, les pianos et autres guitares et harpes. Il ne fallut que peu de temps à Ludwig pour maîtriser la plupart des instruments classiques, et à l'âge de 17 ans, le jeune homme était devenu un musicien aguerri, transférant ses sentiments au travers de sa musique.

Que devait-il faire ensuite ? Son intelligence naturelle et son application dans les études lui apportèrent la réponse. Il ne deviendrait pas pêcheur, comme son père. Il n'avait pas les compétences pour devenir chevalier. Alors il serait Erudit. Un Erudit versé dans l'art de la musique, un érudit qui étudierait les mystères de ce monde, et qui percerait le secret du son. Pourquoi entends t-on ? Pourquoi certaines personnes sont plus sensibles à la musique que d'autres ? Le seul moyen de concilier un avenir stable et sa passion pour la musique semblait de poursuivre une carrière d'érudit. C'est la raison pour laquelle Ludwig décida de quitter temporairement sa famille, avec la promesse de revenir les voir le plus souvent possible, pour se diriger vers la capitale et entamer des études très sérieuses afin de devenir une de ces personnes respectées pour leur savoir. Sa musique et son cerveau comme unique moyen de se faire remarquer, Ludwig Morricone poursuivit son existence en tant qu'apprenti érudit à la capitale de Dena.

Aujourd'hui, le jeune apprenti est âgé de 21 ans, son pouvoir musical révélant jour après jour de plus en plus de secrets au fil de ses études. Ainsi, il avait découvert que non seulement il pouvait instaurer n'importe quel sentiment dans l'esprit de son auditoire en jouant une musique selon un style précis, mais également que sa voix était l'instrument le plus étrange dont il disposait. Il ne pouvait s'en servir que dans des conditions d'émotions extrêmes, et les effets étaient encore à étudier selon son propre avis. Il ne savait pas où ce pouvoir l'amènerait, pas plus qu'il ne savait quand il finirait par atteindre le statut d'érudit. Ceci dit, il était en train de marcher sur la voie pour le devenir. Ah, pardon. De courir à pleine vitesse sur cette voie.