Autant dire les choses simplement, Cesare est un homme… Tout bonnement insupportable, c'est une calamité ambulante qui vous fera regretter d'être venu au monde si vous le côtoyez trop longtemps. Au moins ça, c'est dit… Mais attendez, ne partez pas tout de suite ! Vous ne voulez pas connaitre le meilleur ? Non ? Tant pis pour vous, je continue tout de même. Ce qui rend notre homme si spécial donc ? Eh bien c'est très simple, il s'agit là du pire égoïste que cette terre est portée et croyez le bien, ce terme n'est pas utilisé à la légère. A part lui, personne ne compte à ses yeux hormis bien sûr le dieu qu'il sert avec application, mais pour ce qui est de son entourage, il n'y a pas grand-chose à dire hormis qu'il a tendance à les rabaisser et à les mépriser sans jamais s'en vouloir. Traitez-le donc de salaud si cela vous chante, cela ne change rien, il est comme cela et ne risque pas de changer de si tôt. Cet homme possède véritablement un fort caractère, personne ne peut dire le contraire au moins. Il n'est certainement pas du genre à se laisser imposer les idées des autres ou à céder pour une raison ou pour une autre aux caprices d'autrui. Dans un sens, ce n'est pas plus mal puisqu'il est censé représenter la religion et c'est donc à lui de se faire respecter et de faire respecter les lois de l'église. S'il fallait classer parmi les religieux les laxistes et les inflexibles, Cesare ferait sans hésitation possible partie de la deuxième catégorie. N'espérez certainement pas lui faire pitié avec vos problèmes, il n'est pas du genre compatissant le bougre, par contre, il peut parfaitement vous proposer de racheter vos fautes commise pour obtenir la paix… Avec de l'argent pour les riches et en bonnes actions pour les pauvres, comme cela, tout le monde à son traitement de faveur.

S'il n'est pas un peu profiteur notre homme ? Oh que oui et pas qu'un peu… Sous prétexte que c'est un haut dignitaire de l'église, il pense un peu que tout lui est du et que les gens n'ont pas à contrarier un homme qui propage la parole de dieu. En somme : taisez-vous et écoutez ! Si cela peut vous aider, vous n'avez qu'à le comparer à un lion et pensait bien qu'il se fera une fierté de coller à cette image de pacha qui se fait servir et rugit de temps en temps pour rappeler qui est le chef. Car oui, si on a souvent l'image d'un lion très agressif, n'oublions tout de même pas que c'est la lionne qui fait tout le boulot pendant que lui fait la sieste à l'ombre d'un arbre… Et bien cela s'applique aussi à Cesare ! S'il peut refiler le sale travail à quelqu'un d'autre, il le fera sans hésiter une seule seconde, privilégiant son petit confort à la satisfaction du travail bien fait… Enfin, s'il est fait par les autres, cela compte aussi non ? Quoi qu'il en soit, ne vous étonner pas de trouver notre homme en train de flemmarder dans un coin, voire de faire une sieste, même dans un endroit qui n'est pas prévu pour. Un fainéant ? Non, juste quelqu'un qui aime profiter de la vie et qui n'a pas envie de s'épuiser alors qu'il y a tant de choses plus plaisantes à faire. Car oui, bien qu'il soit bien placé dans la hiérarchie de l'église, Cesare n'est pas vraiment de ceux qui s'imposent une vie des plus chastes. Il n'y peut rien le pauvre s'il aime les femmes après tout… Disons même qu'il s'agit-là d'une de ses pires faiblesses.

Mais n'allez pas croire sous prétexte qu'il cumule ce genre de défauts qu'il n'est pas taillé pour la prêtrise, bien au contraire, vous avez à faire là à un homme qui croit véritablement en ce qu'il dit. Juste faire semblant pour avoir du pouvoir ? Pourquoi faire franchement, il est bien assez débrouillard pour faire ce qu'il souhaite dans la vie, pas besoin de s'inventer une pseudo foi pour réussir. Même s'il ne s'impose pas certains choix drastiques comme le célibat pour prouver son attachement à son dieu – et au seul dieu qui existe d'ailleurs, n'allez pas dire le contraire sous peine de vous attirer de gros problèmes – il trouve d'autre manière de le servir, sa manière. Comment ? En participant au pouvoir de l'église en amenant des fonds… Pas de petite donation bien entendu, notre homme sait suffisamment user de son influence pour soutirer de grosse sommes à ceux qui ont les moyens de payer. Les riches qui commettent des fautes et veulent ensuite se racheter une conduite envers Kel'Chin sont bien entendu des cibles privilégié et ne comptait pas sur Cesare pour leur dire que cet argent serait mieux employé chez les pauvres bien entendu. Autre spécialité, séduire les femmes fortunées et les convaincre de faire une généreuse donation… Ce n'est pas digne d'un homme d'église ? Ses supérieurs ne semblent pas s'en plaindre pourtant, alors pourquoi ne pourrait-il pas. Mais s'il s'illustre bien dans un domaine le Cesare, c'est bien dans la chasse aux hérétiques. C'est bien simple, pour lui, une personne qui rejette le dieu tout puissant n'est même plus considéré comme un être humain et peut donc être traqué et exécuté comme un simple animal. Cruel ? Oui, certainement, mais il faut bien faire comprendre d'une façon ou d'une autre qu'on ne plaisante pas avec la religion. Lui, il a choisi la manière forte.

Savoir s'imposer et une qualité après tout et il l'a très bien compris, voilà pourquoi vous ne le verrez jamais afficher le moindre doute en public. Hors de question de faire croire qu'il ne sait pas ce qu'il fait et de toute manière, il sait le plus souvent où il va de toute façon, même si cela n'est pas toujours très clair pour son entourage. Peu importe, de toute manière, c'est un solitaire qui ne se préoccupe pas de l'avis des autres, jugeant sa propre opinion beaucoup plus sûre. Et puis, il ne vaut mieux pas que quelqu'un cherche à le supporter de toute façon, cela ne serait pas bon pour les nerfs de cette personne… Pourquoi ? Parce que quand il s'y met, le prête peut être un véritable casse-pied de première. Il ne vaut mieux pas avoir un faible caractère pour le supporter, sinon, il risque d'en profiter sans vergogne pour faire de la personne son serviteur attitré… Oui, il aime se faire servir en prime, un véritable cas social. Mais il est aussi moqueur et aime faire paniquer les gens pour un rien si cela est dans leur nature, à croire qu'il cherche vraiment à se faire détester. Pourtant, il lui arrive parfois de se montrer humain. Lorsqu'il se rend à l'orphelinat par exemple, on peut y découvrir là un homme plus attentif et même… Gentil ? Avec les enfants en tout cas, il n'a rien du grand méchant qu'il peut être avec les adultes. Même s'ils ont parfois tendances à l'exaspérer, il leur pardonne tout et n'hésite pas quelques fois à jouer avec eux, un peu comme lorsqu'il était un simple prête et était en charge de cet endroit. En même temps, les enfants sont l'avenir, autant bien s'en occuper et les élever dans la religion… Hors de question de les laisser devenir de futurs païens !

Pour résumer donc, bien qu'il puisse avoir un semblant de bon fond, notre homme est malheureusement – pour les autres – un grand malade de l'autorité qui ne se laisse certainement pas marcher sur les pieds et ne vois  que par la religion. Etendre l'influence de l'église est donc primordial pour lui et s'il faut jouer un peu avec les règles morales pour cela, il s'en moque bien. C'est son travail de servir Dieu et il fait cela à la perfection selon lui. En tout cas, sa haine des hérétique n'est pas prête de se calmer et s'il faut couper la tête de quelques-uns pour la planter sur une pique bien en vue histoire de faire un exemple, comptez sur lui pour s'y coller avec grand plaisir. Un malade mental, lui ? Pensez bien ce que vous voulez, il s'en moque royalement.   

La perfection, vous connaissez ?... Comment cela c'est un peu abusé ? Bon, d'accord, peut-être un petit peu, mais il faut tout de même admettre que Cesare n'est pas mal non plus. En tout cas, la gente féminine ne le trouve pas repoussant en temps normal… Peut-être à cause de son côté homme viril ? Il n'a rien d'un gamin chétif après tout, loin de là, il a bien l'apparence d'un adulte et a plutôt une carrure imposante. Osez donc dire le contraire alors qu'il regarde la plupart des gens de haut grâce à son mètre quatre-vingt-quinze tient ! Mais loin d'être une grande asperge famélique, il a tout à fait la corpulence qui va avec sa taille, faisant de lui un homme assez costaud qu'il ne vaut mieux pas chercher sous peine d'avoir quelques problèmes. Bon, ce n'est pas non plus la pire des armoires à glaces, mais avouez tout de même qu'il n'est pas le genre de type qu'on a envie de taquiner juste pour le plaisir ou d'attaquer dans une ruelle sombre la nuit. Cela le met donc à l'abri de certains problèmes, ce qui n'est pas plus mal d'ailleurs. Il possède donc un physique qui l'aide à se faire respecter et à imposer ses idéaux aux autres par la force et autant dire que cela, c'est un atout majeur pour lui. D'apparence globale, notre homme n'a pas franchement l'air avenant ou sympathique, il faut bien l'avouer et ce n'est pas véritablement faux non plus. En même temps, il ne fait rien pour arranger cela et s'accommode très bien de cette image assez austère et buté. Ne comptez pas le voir sourire, cela n'est pas vraiment dans sa nature, à moins bien sûr que quelques sourires en coin et franchement peu rassurant ne vous tente, là bien sûr, il peut trouver le moyen de faire un effort. Mais en général, on trouve plutôt sur son visage un air sérieux, tout simplement ennuyé, ou assez sévère.

" Ne viens pas me parler si tu n'as rien d'intéressant à me raconter " semble dire son regard doré et mieux vaut prendre en compte cet avertissement silencieux. Pas très sympathique pour un prêtre ? A quoi vous attendiez-vous donc dans une religion où les sacrifices peuvent être pratiqué franchement ? Il représente juste parfaitement sa fonction, inflexible et froid d'apparence, il s'habille le plus souvent en noir pour bien amplifier cette impression de sombre personnage qui ne plaisante pas. Le style est donc assez simple, sobre bien qu'assez riche de par la qualité des vêtements, il porte en général de longs manteaux noirs, pourtant brodé de dorure pour bien montrer qu'il occupe une position élevé tout de même. Il aime le luxe, ce n'est tout de même pas de sa faute ! Mais cela reste assez discret pour qu'on ne l'accuse pas d'être tape-à-l'œil tout de même, ce n'est donc pas choquant. De toute façon, compte tenu de la tignasse qu'il arbore fièrement, on peut dire que tout passe un peu inaperçu à côté… Pourquoi cela ? Ne me dite pas que vous avez raté cette crinière rougeoyante qu'il laisse pousser sans qu'un seul coup de ciseau ne soit jamais donné. Enfin, le rouge, c'est une belle couleur non ? En tout cas, cela ne lui va pas si mal et même si ce n'était pas le cas, c'est trop compliqué d'en changer. Mais outre cette excentricité capillaire que de laisser pousser ses cheveux à une longueur monstrueuse, notre prête ne s'arrête pas là puisqu'il se laisse aussi pousser la barbe… Enfin, juste un bouc, sur le bout du menton. Pourquoi ? …C'est comme cela, voilà tout, vous en posez des questions tout de même.

Mais ce n'est pas la dernière chose notable chez Cesare, puisqu'on ne manque en général pas de remarquer qu'une sorte de masque blanc lui couvre la moitié droite du visage. Non, ce n'est pas une excentricité de plus mais bien un nécessité puisque toute cette partie du visage se trouve être assez  grièvement brulée. Inutile de donner une raison de plus aux gens d'être effrayé par lui après tout, mieux vaut cacher les marques laissées par le feu derrière ce masque… Ce qui lui donne un style finalement ? Mouais, il s'en serait bien passé tout de même. Surtout que du coup, le pauvre homme est borgne et que son œil restant ne lui sauve pas vraiment l'affaire puisqu'il a souvent besoin de porter ses lunettes. Enfin, une moitié de pair de lunette qui s'accroche sur son cache-œil, cela est plus pratique tout de même, bien qu'il est tendance à les enlever… Parce qu'être borgne et porter des lunettes, c'est tout de même un peu beaucoup hein. Sinon, à part cette horrible brulure qu'il ne montre pas bien entendu, son visage n'a rien de repoussant, il montre même qu'il a été un garçon fort beau dans sa jeunesse, bien qu'il soit plus un homme "mure" maintenant. Sa peau… N'est pas véritablement très pâle, sans non plus être bien bronzé, disons seulement qu'il entre dans la moyenne, ni trop ni pas assez. Que dire de plus ensuite… Ah oui ! Vous risquez souvent de l'apercevoir avec une cigarette à la bouche et donc de devoir supporter la fumée désagréable qui s'en dégage, autant vous prévenir tout de suite donc. Cela est mauvais pour la santé ? Rien à faire, dieu le protège voyons !    

 L'histoire de Cesare Graziani, ou comment devient-on un être insupportable. Bon titre non ? En tout cas, cela n'est pas très éloigné de la réalité quand on connait un peu l'énergumène. Mais si l'on vous disait qu'il n'a pas toujours été ainsi ? Sans être un modèle de droiture, car rappelons-le, nous sommes tout de même à Heka, dans sa jeunesse, notre homme n'atteignait tout de même pas de tels sommets. Mais commençons donc à raconter cela dans l'ordre et prenons toute cette histoire depuis le début. Cesare est né dans la ville la moins avancé technologiquement d'Heka, à savoir Salinca où l'on peut dire que les mœurs sont d'un autre temps. Si cela l'a dérangé ? A vrai dire… Non, puisqu'il ne savait même pas qu'il en était autrement ailleurs le pauvre garçon. Certains disaient bien que les autres villes étaient différentes, mais il avait plutôt tendance à les prendre pour des menteurs cherchant à impressionner le gamin qu'il était. De toute manière, il s'en fichait bien, il avait bien d'autre chose à penser que cela. Enfant non désiré d'un prêtre haut placé qui menait soi-disant une vie chaste et éloigné des femmes, le petit Cesare était ce qu'on pouvait appeler un accident de parcours. Sa mère ? Une pauvre fille qui vivait dans la misère et qui avait cédé aux avances de l'homme d'église contre quelques pièces, rien de bien réjouissant en somme. De plus, celle-ci était tout de même assez jeune, trop pour être mère sans nul doute, voilà pourquoi, lorsqu'elle comprit que le père ne ferait rien pour son enfant ou pour elle, elle choisit de l'abandonner à l'orphelinat de la ville, espérant qu'il pouvait peut-être avoir une meilleure vie de la sorte.

Il n'aurait pas été plus avancé à crever de faim avec sa pauvre mère de toute manière, mieux valait donc qu'ils essayent de s'en sortir chacun de leur côté, elle en se trouvant du travail sans un enfant à charge en plus et lui… En se faisant adopter ? Ce ne fut malheureusement pas le cas, car le nombre d'orphelin était plus fort que la demande, beaucoup passait donc leur enfance à l'orphelinat en attendant d'être livré à leurs sorts une fois en âge de se débrouiller. C'est donc sans grand espoir de quitter un jour cet endroit pour trouver une nouvelle famille que le rouquin grandit doucement dans ce lieu. Si cela le rendait amère et méchant ? Non, pas vraiment en fait, il ne se trouvait pas si mal ici en fait et se disait souvent que cela pourrait être pire. Au moins, il avait un toit sur la tête et de quoi manger, on pouvait donc dire qu'il n'avait pas à s'en faire…? Visiblement pas. Cesare reçu donc l'éducation ultra-religieuse qu'on donne en général dans ce genre d'endroit pour s'assurer qu'on ne relâche pas ensuite de petits athées pleins de doutes dans la nature et le pire, c'était que les principes qu'on lui enseignait ne le dérangeait absolument pas, bien au contraire, il trouvait un certain réconfort là-dedans ? Oui, trouvait du réconfort dans une religion où il faut craindre plus que tout le dieu unique, cela est un peu fort, mais dans un sens, s'il s'arrangeait pour ne pas déplaire au dieu, celui-ci le laisserait tranquille dans sa vie à venir, non ? Il pouvait donc se dire cela histoire de voir de bon côté à sa vie, car après tout, ne pas pêcher, c'est tellement simple lorsqu'on est un gamin.

Mais il faut bien avouer qu'il y avait une autre chose qui rendait l'orphelinat plus que supportable à Cesare. La présence d'une fille en fait, douce et gentille, ce qui était bien rare dans le coin compte tenu du caractère moyen des habitants d'Heka. Celle-ci était même trop douce, trop prompte à se laisser marcher sur les pieds et avait même fini par devenir la cible privilégié de certains petit voyous. Le rouquin de son côté n'avait pas à se plaindre, il avait déjà un fort caractère et été déjà grand et costaud pour son âge, autant dire qu'on lui fichait une paix royale. Mais allez donc savoir pourquoi, cela reste tout de même des histoires d'enfants, il avait fini par s'attacher à cette fille et s'était donc mis en tête de la défendre lorsqu'on s'en prenait à elle. Il prenait un peu cela comme sa mission et par la suite, il passa donc bizarrement beaucoup plus de temps à se bagarrer qu'avant, ce qui lui valut quelques punitions non désirable pour avoir troublé la paix de l'établissement. Mais peu importe pour lui, il n'avait pas envie que la petite Lissandra soit la cible de ses camarades. Lui aimait bien passer du temps avec elle, même s'il était bien d'accord pour dire qu'elle était naïve et bien trop gentille, cela changeait au moins. Son enfance se déroula donc ainsi, sans incident notable, mis à part le fait que son amie avait peut-être tendance à l'influencer et donc à le rendre plus… Doux ? Rien de bien grave en tout cas, il n'était pas si cruel que cela à la base de toute manière.

Fervent croyant et défenseur de la religion, il choisit lorsque vint l'âge de quitter l'orphelinat pour mener sa propre vie d'entrer dans les ordres religieux dans l'espoir de devenir prêtre. Contrairement à ce qu'on pourrait penser aujourd'hui, il n'était pas du tout décidé à cet instant à devenir un être borné et chasseur assidu d'hérétique, bien au contraire. Si Cesare prenait à l'époque un côté de la religion, c'était bien le bon, celui qui apportait la paix et dictait une vie saine et sans pêché. Les tentations de la vie ? Très peu pour lui, il n'avait besoin que de servir son dieu… Et peut-être de la présence de son amie d'enfance ? Celle-ci n'avait pas choisi la vie d'église, mais s'était trouvé un petit travail non loin, ce qui permettait tout de même aux deux jeunes gens de se voir de temps en temps, faisant alors comprendre au jeune homme qu'il n'éprouvait peut-être pas que de l'amitié à son égard. Cela dit, il se refusa bêtement à lui avouer quoi que ce soit, tout simplement par crainte qu'elle n'éprouve pas la même chose… Ou parce qu'on lui avait mainte fois répété que cela était un pêché, allez donc savoir. Il ne voulait pourtant pas renoncer à la voir, c'était au-dessus de ses forces, quitte à ce que cela soit presque en cachette. Il grandit donc ainsi, amoureux d'une fille sans oser lui avouer et profitant des rares moments avec elle. Mais alors qu'il allait enfin atteindre son but et devenir prêtre, les choses prirent une tournure différente lorsque Lissandre vint d'elle-même le trouver pour essayer de dissuader d'emprunter cette voie, pour elle, pour qu'ils puissent vivre ensemble…

Ce que fit le jeune homme ? Trop heureux d'être aimé en retour par celle qui aimait lui-même depuis des années, il accepta bien entendu, prêt à renoncer à tout par amour. La nuit qui suivit fût sûrement la plus heureuse de sa vie, même si l'on compte jusqu'à aujourd'hui, mais elle fut également la plus terrible. Sa bien-aimée se trouvait toujours dans ses bras, endormis, lorsque lui-même avait été réveillé par cette odeur affreuse. Celle de la fumée, du bois brûlé, du feu tout simplement, qui se rependait, jusqu'à monter à l'étage où la chambre du novice se trouvait. Ce qui se passait ? L'église attenante à l'orphelinat était en feu tout simplement et tellement près du dortoir des futurs religieux que cela c'était bien vite répandu jusqu'à eux. Réveillant sa compagne en vitesse, Cesare saisit ensuite sa main pour l'entrainer en dehors de la chambre avant que le feu ne les y coince à jamais. Pas de chance, l'escalier avait déjà pris feu, les obligeant donc à passer par l'autre sortie qui passait directement dans l'église. C'était risqué ? Oui, mais ils n'avaient pas bien le choix, il fallait agir en vitesse. Il entraina donc sa compagne par-là, bien heureux de bien connaitre les lieux pour le coup, se frayant un chemin entre les flammes qui rongeaient tout à une vitesse folle. Mais une fois dans l'église, il eut la surprise de tomber sur des hommes, torches à la main, qui ne cherchaient visiblement pas à arrêter le massacre, bien au contraire. Des gens qui ne supportaient pas le pouvoir qu'avait l'église sur Heka, il y en avait bien entendu, des hérétiques qui ne croyaient en rien et surtout pas au Dieu qu'on leur imposait. Ils étaient donc capables de commettre un acte de haine et de brûler les églises ? Apparemment, mais s'arrêta pas là, puisque la prenant certainement pour une religieuse, un homme profita de l'effet de surprise pour saisir Lissandre par les cheveux et l'entrainer plus loin.

Incendie imminent ou pas, le sang de Cesare ne fit qu'un tour et il se jeta sur l'homme pour le frapper, encore et encore, pour le faire lâcher sa compagne. Il fallut plusieurs hommes pour arriver à le maitriser tant il était animé par la haine et le désir de sauver sa bien-aimée, mais surpassé en nombres, il finit par être violement assommé et tomba sur le sol. La dernière vision qu'il eut fut celle de Lissandre emporté par ces hommes. Lorsqu'il se réveilla, l'odeur de la fumée avait disparu, mais une violente douleur le lancinait sur tout le côté droit du visage. Se redressant en sursaut bien que cela lui arracha une grimace de douleur, il se mit à appeler le nom de sa compagne, comme si cette scène venait tout juste de se produire. Pourtant, il faisait jour maintenant et le jeune homme se trouvait sur le lit d'un dispensaire, avec la moitié du visage couvert de bandage. Une brûlure due à l'incendie ? Il fallait croire oui, mais c'était bien le dernier de ses soucis. Il s'était déjà levé et était bien décidé à aller Dieu sait où lorsque quelqu'un arriva enfin pour lui dire de rester calme… Comme s'il le pouvait tient, mais demander des explications par contre, c'était tout à fait possible et c'est ce qu'il fit d'ailleurs. Les nouvelles n'étaient pourtant pas bien réjouissantes. Il avait été tiré de l'église en flamme avec la moitié du visage calciné, il y avait beaucoup de morts à déplorer et lorsqu'il demanda si une jeune femme faisait partie des victimes, l'autre homme lui répondit que oui, forcément, mais qu'elles étaient difficiles à identifier à cause du feu… Sauf une qui avait été retrouvé en dehors de l'église. Ni une ni deux, le jeune homme s'était précipité auprès des victimes pour vérifier ses craintes, mais peu importe qu'il s'y soit préparer, rien à faire, lorsqu'il vit le corps étendu et sans vie de celle qu'il aimait, le choc n'en fut pas moins conséquent.

Cette vision l'avait totalement déboussolé, il n'entendait même plus lorsqu'on lui parlait et ne faisait que se demander pourquoi… Pourquoi avaient-ils fait cela ? Pourquoi elle, alors qu'elle était l'innocence incarnée ? Il ne sortit un peu de sa torpeur que lorsque que des hommes vinrent pour mettre les victimes dans des cercueils, bien qu'il ne réagit que lorsque ce fut le tour de Lissandre, quelque chose l'obligea pourtant bien à reprendre ses esprits. Ce que c'était que cette sensation ? Il n'en savait rien, cela faisait beaucoup trop d'un seul coup pour lui, pourtant, il s'agissait bel et bien de sa rencontre avec son totem… Un cercueil ? Celui de celle qu'il aimait qui plus est ? Charmant… Surtout que bizarrement, l'idée de devenir fou car il ne l'aurait pas trouvé ne lui déplaisait pas tant que cela pour le moment, cette situation lui était trop insupportable. Que devait-il faire maintenant ? Etrangement, rejoindre Lissandre dans la mort lui semblait être une option tout à fait envisageable, il ne supportait pas de l'avoir perdu ainsi. Mais on lui proposa pourtant une autre solution, pas forcément mieux peut-être, mais qui n'incluait pas le suicide. Une des grandes prêtresses de la ville avait fait le déplacement pour voir l'étendu des dégâts et surtout savoir ce qu'il s'était passé exactement. Lorsqu'on lui avait appris que  des opposants à l'église avait fait cela, sa réaction fut sans appel, ces hommes devaient être retrouvé et tuer, personne ne pouvait défier Dieu impunément comme cela. Aucun pardon ne serait accordé pour un tel crime et elle ajouta même à l'adresse de Cesare que s'il voulait venger son amie et faire en sorte qu'elle trouve la paix, il devait les y aider.

Faire payer ceux qui avaient fait cela ? Il ne fallait pas le répéter deux fois au jeune homme, toute trace de bon fond avait pour l'instant disparut en lui et il ne souhaiter qu'une chose, tuer ces hommes. Pour Lissandre, pour Dieu, peu importe en fin de compte, il ne pouvait pas rester là à rien faire. Les jours qui suivirent furent donc consacré à cela, la recherche de ces hommes. Beaucoup de monde furent arrêté et la peur régnait alors sur la ville. Autant dire que l'église ne plaisantait pas avec ce genre de chose et les interrogatoires pour faire parler sur les coupables se multiplièrent, aussi violent que partial, ce qui finit tout de même par fonctionner. Si des innocents ont payés ? Peut-être, mais des coupables aussi, cela était le principal comme résultat. Cesare avait bien sûr participé à cela activement, ne supportant pas de savoir ces hommes en liberté ou tout simplement en vie alors que Lissandre était morte. Après cela ? Il pouvait la rejoindre en paix… Non ? Le pauvre avait bien ce genre d'idée en tête, mais compte tenu de son caractère et de sa force physique, la grande prêtresse qui avait conduit ces évènements avait d'autres projets pour lui. Lesquels ? Faire de lui un prêtre capable de faire respecter l'église, jugeant de son côté qu'il y avait bien trop de faible pour cela et que c'était ce qui les avaient amené à cette situation. Celle-ci réussi donc à lui mettre en tête que s'occuper de ces hérétiques-là ne suffisait pas, qu'il fallait absolument tous les chasser et étendre au-delà des frontières la religion, c'était selon elle le seul moyen pour que le Kel'Chin soit satisfait. Déjà plus que croyant à la base, Cesare ne manqua donc pas de se faire endoctriner un peu plus et de la prendre au pied de la lettre, c'était décidé, sa vie serait à présent consacré à l'église et à sa grandeur, tant pis s'il fallait aller très loin pour que cela soit réalisable.

Une fois officiellement prêtre donc, notre homme ne connut pas vraiment l'oisiveté, animé par un esprit de vengeance et de ferveur religieuse, il appliqua à la lettre les principes de cette fanatique de grande prêtresse et devint assez dur avec les croyants. Insulter le Dieu unique devant lui dans la ville de Salinca n'était vraiment pas recommander, tout comme montrer un simple désintérêt pour la religion tout simplement… Mais très vite, Cesare compris qu'en bas de l'échelle, il ne pourrait pas faire grand-chose pour arranger les choses et l'idée de grimper un jour les échelons lui vint alors bien vite en tête. Un peu pressé notre homme ? Non, il ne supportait tout simplement pas de voir des laxistes prendre des décisions. Il fallait être impitoyable ou rien, la pitié, ce n'était vraiment pas une chose dont il fallait lui parler. Ce qu'il fallait faire pour monter en grade alors ? Être irréprochable apparemment… Enfin, cela était hypothétique seulement, car rien ne prouvait que les plus dévoué et les plus sages accédaient forcément à de hautes responsabilités. Loin d'être stupide, Cesare compris vite que la corruption était une méthode tout à fait employable, mais comme il ne venait pas d'une famille riche, cela lui compliquait un peu les choses. Qu'à cela ne tienne, il était doté d'une force de persuasion tout à fait respectable et comme l'honnêteté n'était pas non plus son fort, il se mit à utiliser de drôle de moyen pour obtenir des fonds pour son église et l'orphelinat donc il devait s'occuper. Rendre l'église riche, c'était une bonne façon de se faire remarquer, alors pour Cesare qui allait jusqu'à fouiner lui-même dans les petits secrets des riches pour les faire chanter et les convaincre que l'enfer les attendait, c'était une assez bonnes méthodes. Combiner à son acharnement à tenir les ennemis de l'église en respect ou à employer la manière forte s'ils ne voulaient vraiment pas se tenir tranquille, on peut dire que le rouquin est un assez bon élément.

Tout cela n'est bien sûr pas très reluisant, mais à force de soutient de sa supérieur, de pot de vin et de preuve de son utilité à l'église, il finit tout de même par se faire sa place et à monter en grade. ( Perso, j'aimerais bien grand prêtre, mais je suis gourmande… Je vous laisse donc décider les admins o/ )Une chose est tout de même certaines, mieux vaut éviter de croiser cet homme si l'on veut éviter les ennuis.