Le temps avait passé depuis les événements qui l’avait détruit, mais ce n’était pas une donner à prendre en compte, car pour elle, tout semblait si frais dans son esprit. C’était comme si elle venait de découvrit la trahison de son amant, et d’avoir survécu in-extrémise à un incendie. Pourtant le temps à bien reprit son court…

Qu’a-t-elle fait depuis ?
Elle a simplement essayé de survire dans un monde qui n’était pas si facile à dompter. Changeant de ville, d’environnement, elle s’efforça à faire les choses dans l’ordre. Se rétablir, découvrir un moyen de donner la mort et revenir là où tout à fini. Malheureusement sa tête n’avait que ce seul objectif en tête. C’est pourquoi, ne voulant tomber dans la folie de ses sombres désirs, elle avait aussi besoin de se reconstruire auprès d’un autre employeur, récupérer un semblant de vie réglé. Bien sûr, cela ne changera rien pour sa vengeance, mais c’est un détail qui pourrait l’aider à ne pas se laisser aveugler par sa rage.
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas l’histoire de ce jour, mais peut-être trouvera-t-elle bientôt quelqu’un digne d’être servi comme elle a toujours su servir.

Entre temps, elle ne faisait que trouver un emploi de temps à autre, histoire d’avoir de quoi vivre jusqu’au jour qui lui sera consacré. Et quant elle ne travaillait pas, elle n’avait d’autre occupation que de trouver un moyen d’arriver à ses fins… Encore que ces emplois temporaire, l'aider aussi en ce sens.

Comment pouvait-elle lui faire payer sa traitrise ?
La mort semble bien trop douce, mais c’est aussi le seul acte qui paraissait avoir un sens. Cependant, elle devait y réfléchir à deux fois. Car je le rappelle, elle n’a pas vraiment le physique d’un adversaire digne de ce nom. Ne pouvant pas compter sur la force, elle en vient à penser qu’il y avait quand même une arme possible pour elle : Le poison. Une arme bien souvent utilisé par les femmes à travers les âges et dont la réputation n’est plus à refaire, mais  pour cela, il fallait arriver jusqu’à sa cible. Qu’importe la seconde partie pour l’instant, elle était bien plus concentrée sur ce qu’elle pouvait utiliser. Ni connaissant pas grand-chose en plantes toxiques, il lui fallait étudier leur effet, voir celui qui conviendrait à ce chère être.
Seulement, cette vengeance lui appartenait, et elle ne pouvait laisser quelqu’un d’autre lui apprendre, quelles plantes pouvaient être fulgurante, quelles autres faisaient suffoquer ou encore mettaient le plus de temps à agir. Il lui fallait trouver la plante et le dosage par elle-même. Elle profitait donc de caravane allant d’une ville à l’autre pour récolter les plantes qu’elle pouvait trouver en chemin. Ensuite, arrivé dans la prochaine ville, elle faisait en sorte de travailler dans un restaurant, une auberge, un endroit quelconque où il y avait soit de la boisson, soit de la nourriture à servir. Et elle testait, observait les effets. C’est ainsi qu’elle apprenait, qu’elle construisait doucement sa vengeance. Les dégâts qu’elle semait sur son passage n’avaient pas la moindre importance.

Et où tout cela, l’avait-il amené en ce jour ?
Et bien, en ce moment précis, elle se trouvait au milieu de sa prochaine destination. Et elle s’était quelque peu éloignée du convoi avec lequel elle voyageait, pour aller récupérer de nouveau échantillon à tester. Car après tout, on apprend plus facilement ainsi que dans un livre qui reste un objet difficile à déchiffrer pour quelqu'un qui n'a jamais vu l'utilité d'un tel objet.
Le jour venu, elle ne voulait pas se tromper, être sûr de son coup.
Le seul problème, même si jusque là, elle a été assez chanceuse, c’était qu’elle s’éloignait du groupe. Imperceptiblement, sans vraiment sans rendre compte, obnubilé par sa recherche d'ingrédients, dans un environnement qui n’était pas sans risque pour une personne telle que cette demoiselle qui ne peut prétendre savoir ce défendre du danger. Mais ce n’était pas ce qui aller la retenir.
Constamment à la recherche de plantes utilisables, il y avait un détail dérangeant qui pouvait apparaitre… La nature, d'anciennes ruines, n’étant pas vraiment un univers sains pour son don. Puisque comme chacun le sait, les insectes, comme son totem, par exemple, peuvent être présent. Une ou deux araignées ce n’est rien, mais s’il y en a un peu trop dans les alentours, il lui arrive d’avoir bien du mal à retenir ses larmes de couler. Un effet peut enviable si vous voulez mon avis.

Bony était donc là complètement concentré sur sa recherche, a-t-elle point qu’elle n’avait pas pris connaissance du simple fait que ceux qui pouvait lui servir de protection n'était plus en vu…
Malgré cela, elle avait tout l'air d'une enfant, enfin, plutôt une jeune femme, perdu dans un lieu hostile, des larmes s'écoulant le long de ses joues sans qu'elle ne puisse rien contrôler. Pourtant elle souriait... Et cela à chaque plante qu'elle cueillait et rangeait dans sa sacoche, son seul et unique bagage.

* * * * *

* * * * *

Mettant une nouvelle plante dans son sac, elle finit par se redresser. Les larmes s’écoulant sans contrôle de ses yeux pouvaient vraiment être agaçante. Kel’Chin lui avait vraiment accordé ce don pour la torturer. Non, il devait forcément avoir une raison derrière tout ça, mais était-ce si important d’y penser au jour d’aujourd’hui ?

Le problème pour l’instant et qu’elle avait de plus en plus de mal à voir. Le liquide s’écoulant de ses yeux troublant sa vision. Elle allait devoir retourner près du convoi et poursuivre sa route, s’éloigner de ce lieu qui paraissait la rendre trop sensible. Ne pourrait-elle pas vivre une seule journée sans pleurer ? Impossible. Toutes les larmes du monde se seront écoulé qu’elle continuera toujours à pleurer, tel était sa malédiction si on peut le dire de la sorte.

N’ayant d’autre choix que d’essuyer ses larmes pour rechercher ses compagnons de route. Aussi temporaire l’arrêt de ses larmes peut-être dans cet environnement, elle regarda dans la direction qui selon elle était celle dont elle venait. Mais rien, personne ne se tenait là. S’était-elle tant éloigné de ce qui lui servait d’escorte ? Aie, elle n’aimait pas trop ça… Des liens… Elle rechercha entre les ruines des liens qui pourrait lui permettre de les rejoindre, seulement, elle ne s’était lié à aucun d’eux et eux de leur côté n’allait pas l’attendre. L’abandonner étant la solution la plus simple pour un habitant d’Heka. Ils ne reviendraient jamais sur leur pas…

Pouvait-elle les rattraper ? Ce ne serait pas simple, le danger présent étant bien trop important. Malgré cela, elle n’avait pas encore le droit de mourir, elle devait encore survivre quelque temps, ne serait-ce jusqu’à ce qu’elle accomplisse ses sombres projets.

Ne sachant avec certitude si elle regardait dans la bonne direction, elle préféra faire le tour, tournant sur elle-même à la recherche du moindre indice qui la rapprocherait d'une certaine sécurité. Aussi factice puisse telle être.

Un lien ?
Alors que ses larmes reprenaient leur droit sur son visage, elle identifia un lien non loin d'elle qui ne lui appartenait pas. Le lien ou plutôt les liens qui la liaient à ses totems présents n’allaient pas lui laisser ignorer un tel fils. Et en écraser quatre ou cinq ne serait pas si mal pour lui permettre d’avoir une vision plus clair, mais passons…
Reportant, le carré de tissu, à ses yeux pour éponger à nouveau toute cette eau salé. Car pour elle ce n’était rien d’autre. La demoiselle observa ce lien.

Elle devait s'en approcher, confirmer la présence possible, et s'assurer que ce n'était pas un mirage. Était-ce un de ses camarades de voyage ? Impossible et pourtant, il devait y avoir quelqu’un. Un monstre ? Non plus, ils ne sont pas humain, il n’y a donc aucune raison de voir un tel phénomène s’échapper de leur corps. Elle avança.

Elle s’approcha de la source, d’autres liens débordant légèrement, lui faisant soudainement rencontrer au détour d’un muret encore debout, par on ne sait quel miracle, leur propriétaire. Et si sa vue légèrement troublé ne lui jouait pas des tours, il s’agissait d’un homme à la longue chevelure d‘un blanc immaculé, mais c‘était bien un homme. Un homme qui d’ailleurs ne faisait pas partie du groupe qu’elle avait suivit jusqu’ici. Qui était-il ? Était-il seul ? Si c’était le cas, il devait soit être dangereux, soit complètement fou. A moins qu’il soit comme elle, égaré…

« - Que faites-vous là, à vous cacher ? A ce que je sache, je n’ai pas l’air d’être un monstre. »

Une manière comme une autre d’engager la conversation, de découvrir s’il était accompagné ou non, si elle avait trouvé quelqu’un qui pourrait être utile dans son égarement. Et tout en parlant, elle continuait de voir ses larmes s’écouler. Fatiguant… Mais ça ne semblait pas la troubler plus que cela.

« - A moins que ceci ne puisse pas vous protéger correctement, d’une femme perdu qui ne cherche qu’à rejoindre son groupe, mais ce n’est pas le cas n’est-ce pas ? »

En disant cette phrase, elle s’était rapprochée souriante, de l’homme, frôlant du bout de ses doigts, l’endroit où se terminait la ligne le reliant à son totem.
Était-il fort, faible ? Il avait tant de lien plus clair que la moyenne des gens d’ici. C’était peut-être bien la première fois qu’elle voyait un tel spectacle s‘offrir à son regard. Était-il une illusion ? Non, il semblait être fait de chair et de sang. C’était curieux. Était-elle curieuse ? Peut-être bien un peu…

« - Puis-je demander votre aide pour les rejoindre ? »

S’étant approché, il avait reculé. Pourquoi sommes-nous tant attaché à nos totems ? Une sécurité, une assurance dans ce monde sans limite, il en était de même pour elle, malgré qu’elle n’avait aucun don offensif et que la passivité de son pouvoir la rendait bien trop vulnérable dans ce genre d’environnement.

Sans prendre en mal la distance qu’il rétablie entre eux, elle lui demanda de l’aide. Ce n’était bien évidement pas ce qu’il y avait de plus prudent à demander à un inconnu, mais lorsque l’on apprend que le genre de lieu où ils se trouvaient pouvait abriter plus d‘un danger pour une personne sans défense comme elle... Il était évident qu’elle choisissait l’humain plutôt que la bête possible. Et croisons les doigts de ne pas tomber sur l’une d’elle. Car qu’importe quelle type de personne, il pouvait être, s’il pouvait être le pire homme qui n’ait jamais foulé ses terres, son pourcentage de survie était toujours plus import de ce côté là. Et en cet instant, survivre était une priorité, elle ne pouvait désâmant pas se laisser à rencontrer la mort avant d'avoir accompli son obscure destinée.

Pourtant, il refusa sa demande prétextant des affaires à régler… Allait-il rencontrait quelqu’un par ici ? Oh… Il était peut-être un chasseur. Ou un fou ? Il n’y avait pas à dire les liens qui s’éloignaient de lui l’intrigué ? Pourquoi n’y avait-il pas de lien aussi sombre que celui de ceux qu’elle n’avait cessé de croisé depuis qu’elle avait entamé son parcourt de vengeance. Non, non, ce n’était pas le moment d’y penser. Elle ne pouvait pas tout simplement le laisser là et partir. Trop dangereux comme option. Elle ne put cependant, pas s'empêcher de regarder au delà de l'homme, un court regard inévitable vers l'arc-en-ciel de couleur sortant de lui et disparaissant derrière sa personne.

« - Des affaires à régler ? Cela ne vous dérangerez pas que je vous accompagne. »

Non, dire cela ainsi ne convaincrait personne d’Heka à changer d’avis car tout avait un prix. Mais qu’avait-elle à proposer ? Elle n’était pas riche, tout ce qu’elle possédait été sur elle et dans sa sacoche, ce qui n’était pas grand-chose comme possession. Ayant déjà tout perdu, après elle n’avait qu’elle-même…

Mais juste au moment où Bony allait poursuivre, un bruit attira son attention qui la fit instinctivement porter un doigt aux lèvres de son vis-à-vis, lui enjoignant par ce geste simple et universel le silence. Se retournant à moitié, elle essaya de regarder l’endroit d’où elle avait cru entendre le bruit. Avait-elle rêvé ? un animal ? C’était possible tout comme une toute autre raison. Espérons que sa chance soit avec elle et qu’il n’y ait rien à craindre car s’il refusait qu’elle le suive, elle devrait arriver à survivre toute seule.
Espérant qu’elle n’ait fait qu’insinuer, elle reporta son attention sur son interlocuteur, récupérant par la même sa main et son doigt.

« - Je vous dédommagerais pour la gêne de ma compagnie. Tant qu’il me sera permis de rejoindre d’autres individus ou une ville, vous pouvez faire ce que vous voulez de moi d‘ici là. »

Pourquoi insistait-elle à être en sa compagnie ? Il n’y avait rien d’étrange à cela, quiconque trouverait cela normale qu’un être aussi fragile que cette femme demande à être au côté de quelqu’un. Enfin quiconque connaissant les dangers de ce monde. Après il ne tenait qu’à soi d’accepter ou de l‘abandonner sur place.
Et en plus de cela, elle nous sortait une contre partie telle que celle-là qui pouvait laisser libre court à pas mal d’idée, même si de son côté, elle pensait surtout au fait de le servir comme s’il pouvait être son maitre durant le labse de temps où elle serait en sa compagnie. Mais après qu’importe ce qu’il pouvait lui demander réellement, le principal est qu’elle puisse poursuivre son voyage. L'abandon de ses objectifs, n'étant pas au programme.

Oh… Il ne l’avait donc pas rejeté une seconde fois. Devait-on prendre cela pour de la chance ou de la malchance ? Ce n’était pas une chose facile à déterminer pour l’instant. Il y avait encore trop de facteur inconnu entre nos deux personnages pour pouvoir obtenir la réponse demandé. Vu que, ne connaissant rien de l’inconnu, comment lui serait-il possible d’affirmer savoir à l’avance si elle avait fait le bon choix en se reportant sur cette présence plutôt que la solitude ? Car après tout, dans ce monde, il est possible de tomber sur tout, même le plus inimaginable… Elle en avait eut un aperçu le jour de l’incendie. Mais ce n’était pas le moment pour elle de revenir sur ses souvenirs, ils n’avaient pas à revenir ici pour la hanter encore et toujours tel une boucle sans fin que lui joué son esprit.

Cependant, malgré ces données inconnues, un compagnon de route dans ses contrées était le bienvenu, elle ne pourrait jamais le nier. Et puis après tout, étant donné, qu’il semblait être venu seul jusqu’ici, il ne devait donc pas être aussi faible que son manque d’ennemi pouvait laisser présager ses liens. Ce qui serait étrange, car elle avait souvent remarqué que ceux qui avait le plus d’ennemi était aussi souvent les plus fort… C’est pourquoi, cet homme était encore plus curieux aux yeux de la jeune femme.

Ouvrant la marche, elle le suivit lorsqu’il s’engagea dans la reprise de ce voyage des plus imprévisibles. Gardant une certaine distance de correction, tout en restant proche au cas où un danger déboulerait sur leur chemin.

A sa suite, ses pas glissaient au milieu des liens qui s’écoulaient derrière l’homme à la chevelure de neige, comme une traine aux multiples couleur intangibles. Un homme qu’elle devait arrêter de traiter comme tel vu que par ses propres mots, elle avait accepté, le temps de cette compagnie, de le servir comme s’il était son maitre. Un employeur temporaire, mais un employeur tout de même.

« - Monsieur, puis-je me permettre de vous poser une question ? »

En temps normal, le silence aurait été de rigueur venant d'une domestique, seulement, elle croisait pour la première fois quelqu’un dont les liens n’étaient pas aussi corrompus que la plupart. Ce détail aussi insignifiant puisse-t-il paraître, l’avait ramené au lien qu’elle avait perdu sans en connaitre la cause. C’était bien la première fois qu’un effet de son pouvoir lui avait fait défaut et aussi mince cela lui paraissait-il, elle ne pouvait s’empêcher de rechercher au travers de tout les liens existant, l’explication de ce phénomène qui reste gravé dans son passé.

Ce qui n’empêcha pas son côté domestique de se manifester en premier pour lui permettre de l’interroger, même si elle était bien incapable d’interroger directement quelqu’un. Car même si elle n’avait plus rien à perdre en dehors de sa propre vie, cela ne voulait pas dire qu’elle devait se laisser aller à franchir les non-droits de la servitude. Il y avait des règles et elle se devait de tout faire dans l’ordre et ne plus faire la même erreur qu’avec son premier maitre. Même si avec lui aussi, elle n’avait pas toujours été directe. Mais que voulez-vous ? Il y a bien deux ou trois choses à garder pour soi quand on a un don qui nous est inutile pour survivre.

« - La question peut vous paraitre étrange, mais… Es-ce que vous fuyez quelque chose ?

Effectivement voilà une bien étrange question. A se demander pourquoi elle en était venue à poser une telle question. Pourtant étrange, ce ne l’était pas tant que ça aux yeux de la demoiselle. Même si pour bien d’autres yeux ne voyant pas ce qu’elle voyait, cela pouvait peut-être bien l‘être. Et que voyait-elle ? Tout simplement, que l’homme qu’elle suivait s’éloigner de plus en plus de ceux qui devaient lui être lié, de ceux qui devaient se trouver à l’autre bout de tout ses fils invisibles qui sortait de lui et n‘allant que dans une seule et unique direction.
Et s’il ne fuyait pas, alors pourquoi ? Serait-il comme elle ? Non, elle n’appréciait vraiment pas cette idée…

Elle avait réussi à ne pas se retrouver seule au milieu de ces contrées pouvant renfermer bien des dangers encore en sommeil pour l’instant. Bien sûr, si elle pouvait se passer de compagnie, elle le ferait mais étant incapable de se défendre par elle-même, une présence à ses côtés était toujours la bienvenue. La mort ne pouvait pas encore l’avoir, elle ne la laisserait pas faire avant d’en avoir terminé avec ses affaires.

Marchant à la suite de l’inconnu qu’elle avait choisi de servir temporaire en dédommagement de ce qu’il pouvait lui apporter durant ce voyage, elle avait prit l’initiative de parler. Pas pour combler un vide de silence qui aurait normalement put lui convenir, mais plus par une légère curiosité du aux liens sortant de son interlocuteur.
Alors sa question pouvait être vue comme déplacer… Nous fuyons plus ou moins tous quelque chose dans ce bas monde, donc à quoi bon poser une telle question ? Cependant, elle le fit et après un temps de réflexion, elle eut une réponse qui lui paru plus étrange que sa propre question. Répondait-il vraiment à sa demande ? Elle eut un doute pendant un court instant, mais en voyant cette réponse dans son ensemble, il est vrai que cela pouvait donner lieu à une réponse. Malgré cela, il était difficile de dire à quel point il pouvait espérer atteindre n’importe quel objectif qu’il avait put se fixer sans rencontrer le moindre danger. Les imprévus, les situations délicates étant monnaie courante et elle ne put retenir un léger sourire amusé. Était-elle tombée sur un optimiste ? Chose plutôt rare dans les environs, même si cela pouvait donner peut-être un certain sens aux fils qui s’échappent de son être.

Suivant ses premiers mots et avant qu’elle ne puisse trouver quoi que ce soit à répondre, il enchaina pour lui demander de ne plus utilisé le monsieur, ainsi que le vouvoiement qui pourtant faisait partie de ce qu’elle était en temps que domestique. En était-elle capable ? Peut-être. Mais la vrai question était le voulait-elle, l’accepterait-elle ? Elle ne pouvait pas prétendre être au même niveau qu’un être qu’elle devait servir, c’était inimaginable, irrespectueux. Et cela pas forcément qu’envers celui qu’elle sert, mais aussi envers elle et sa vie.
Seulement, elle n’eut pas le loisir d’aller plus loin dans cette pensée car à peine eut-il fini sa prise de parole par son nom qu’un bruit attira leur attention. Un danger ? Ne quittant pas des yeux les broussailles, elle s’arrêta suivant l’évolution de la scène qui se jouait devant ses yeux avec attention. L’homme, Tengaar, recula et porta sa main à son arme. Espérons qu’il sache se défendre pour deux… Il n’y avait pas plus inutile qu’elle dans ce genre de situation à son grand malheur. Mais si ça se trouve ce n’était rien comme un peu plus tôt. Sinon, elle n’aurait d’autre choix que de fuir. C’était bien triste d’avoir un totem, même des totems autour de soi et d’être complètement inutile.

Restant bien à sa place, derrière celui qui lui servirait de bouclier contre la possible menace présente, elle ne resta pas complètement silencieuse, même si sa voix se faisait plus discrète, tout en ne pouvant quitter des yeux l‘endroit d’où à tout moment, la mort pouvait surgir.

« - Je crains qu’il vous sera difficile d’éviter le danger.
Mais j’espère, à vous voir choisir votre arme plutôt que votre totem que vous savez ce que vous faites. »

Oui, la confiance, n’est pas quelque chose que l’on accorde facilement et prévoir que tout pouvait être possible était le premier pas de la survie.
Inquiète de la suite des événements, elle fut en quelque sorte soulager lorsque des fourrées émergea un lièvre. Juste un animal… Oui juste. Une fausse alerte. Il faut avouer qu’on pouvait s’attendre à pire. Pourtant, il y avait quelque chose d’étrange chez l’herbivore, ses yeux, la façon dont après une seconde d’arrêt, il reprit sa course. Était-ce la présence de nos deux personnages qui l’avaient effrayé ? Relevant le regard vers la verdure qu’il avait quitté un peu plus tôt, elle ne put que constater qu’il y avait toujours une présence derrière le lièvre. Était-il pourchassé ? Si c’était le cas, la question qui venait à l’esprit serait : Par quoi ? La réponse ne tarda pas à venir car déjà la forme hideuse sortait. Un monstre venait de faire son apparition.
Il n’avait rien d’imposant comme certain pouvait l’être, mais il se tenait là. Et après tout, qu’importe son niveau, sa force… Il resterait supérieur à tous ce que Bony pourrait tenter. Parfois, elle pourrait en venir à maudire sa faiblesse naturelle. Souhaitant, que cela soit différent pour lui. Et que la simple présence d’un homme armé face fuir la bête.

Ce n’était pas le premier qu’elle voyait, même si elle n’avait croisé ce genre de monstre que depuis qu’elle avait prit la route. Avant… Oui, avant, lorsqu’elle ne quittait jamais la demeure de son employeur ou au plus loin, la ville qui la vu naitre et grandir, elle n’avait jamais eu à s’inquiéter d’un danger comme celui-ci. Les seules qu’elle avait put croiser durant son enfant était les monstres sortie des contes locaux  raconter aux enfants. Les préparant à affronter la vie une fois adulte. Enfin, ceci est vite dit, car même si elle connait plus d’un conte raconter par ses parents au sujet de ses bêtes, elle sait aussi qu’elle ne sera jamais de taille face à aucun d’entre eux.

Mais revenons à la scène qui se jouait actuellement dans les ruines de l’ancienne Nalisis. Une forme encapuchonné comme sortie de nulle part fit son apparition et resta à ses côtés, alors que l’homme se trouvait au devant du danger. Et si elle ne voyait ce qu’elle est seule à voir, elle aurait certainement reculé loin de cette présence inattendu. Il faut dire que la faux de l’être n’était pas des plus rassurante et aurait put paraitre comme une menace à plus d’une personne en ce monde. Seulement, ils étaient reliés et d’une façon bien étrange. Cette présence, si l’on peut la nommé ainsi, semblait être relier à son totem, en faire partie, donnant peut-être à notre domestique un semblant de début de réponse en ce qui concernait le lien qu’entretenait l’hôte et son totem.

Je ne vais donc pas le cacher, elle observait Tengaar dans son combat non pas pour sa technique, son style ou sa bravoure, mais bien plus, à cause de ce lien. C’était toujours intéressant de voir comment les gens étaient en rapport avec ce qui leur était proche, elle pouvait ainsi affiner son savoir sur ce qui lie chaque être entre eux. Et peut-être qu’un jour, elle découvrirait comment des liens peuvent disparaitre sans raison apparente… Oui, elle revient toujours à elle, mais que voulait vous, s'est actuellement sa seule raison de vivre en ce monde.

Le combat s’acheva, avec un certain soulagement lorsque ce fut le monstre plutôt que sa récente rencontre qui s’écroula sur le sol. Il faut dire qu’elle aurait plutôt était en bien mauvaise posture si cela avait été l’inverse. L’être se rapprocha de son propriétaire avant de disparaitre, le lien les unissant rejoignant l’endroit où devait se trouver le totem de son compagnon de route. Un compagnon, qui fut le premier à briser le silence qui suivit cette bataille, brisant son propre silence, elle commença à lui répondre.

« - Effectivement, je n’ai pas eu le temps de vous le révéler… »

A son tour, elle s’avança vers celui à qui elle avait donné ses services le temps de ce voyage. Une fois à une distance plus raisonnable, elle regarda autour d’elle, puis après un court instant, elle sembla avoir trouvé ce qu’elle cherchait, l’enjoignant à la suivre.

« - Venez. »

Cela faisant, elle l’entraina vers un petit muret sur lequel elle s’assit tout en lui indiquant de faire de même. Puis, elle fouilla dans sa sacoche pour en sortir un carré de tissu qui n’était d’autre qu’un mouchoir.

« - Vous pouvez m’appeler Bony. »

Tout en continuant ses gestes, elle lui parla…
Allant, une fois le mouchoir en main, vers un creux dans une des pierres du mur mangé par la végétation envahissante des lieux. L’imbibant de l’eau que la pierre avait retenue. Bien sûr, elle aurait put utiliser l’eau de la gourde qu’elle avait à la taille. Cependant cette eau est spéciale vu qu’il s’agit de ses larmes et elle ne pouvait l’utiliser pour ce genre d’acte, même s’il ne lui serait pas difficile de la remplir à nouveau avec les larmes qui continuaient innocemment à s’échapper de ses yeux. Malheureusement, c’était une chose qu’elle ne ferait jamais en présence d’une autre personne.

« - Et pour répondre à votre demande avant cette interruption, je l’accepte, tout du moins en partie. Je peux me passer du monsieur si vous le désirez, cependant utiliser un autre langage pour vous parler, serez quelque peu déplacer vu que je me suis engager à être à votre service le temps de ce voyage en votre compagnie. Je ne pourrais donc me le permettre qu’une fois que notre route arrivera à son terme.
Vous permettez, vous avez encore un peu de sang ? »

Levant son bras, celui qui tenait le petit linge qu’elle venait d’humidifier, elle s’apprêtait à nettoyer le reste de sang qu’il avait encore…

« - Puis-je vous demander si vous êtes blessé ?
Si je peux faire quoi que ce soit pour vous remercier de votre protection ? »

Elle n’était pas tombé sur le plus bavard des compagnons, mais au moins, il ne semblait pas la rejeter alors qu’elle s’approchait de lui pour nettoyer ce qu’il restait de sang et voir si elle ne pouvait soigner quelques blessures du au récent combat. Tout à sa tâche, la conversation continua sur une question qui la figea un instant dans ses gestes. Mais ce ne fut qu’un instant de trouble qu’elle rattrapa revenant à ses occupations. Seulement, si elle ne voulait paraitre trop suspicieuse aux yeux de l’homme, elle se devait de lui donner une réponse.

« - Mes larmes ? Me déranger ? Voilà une question bien curieuse et personnelle. »

Que pouvait-elle lui dire ? La vérité ? Qu’elle ne peut calmer ses larmes à cause de son totem bien trop présent dans les alentours. Que ses larmes ne sont pas que des larmes qu’elles sont la source de son pouvoir. Non, il était impensable d’en dire autant à un parfait inconnu qui n’allait être son maitre que le temps que ce voyage prenne fin. Il lui fallait trouver autre chose à dire comme elle l’avait toujours fait jusqu’à ce jour.
Bony n’a jamais révéler la vrai nature de son don, même à son précieux être de cœur aujourd’hui perdu, alors pourquoi devrait-elle en dire plus à cet être ?

« - Mais je vous dois une réponse... »

Oui, elle le lui devait, après tout, elle ne pouvait revenir sur ce qu’elle avait dit un peu plus tôt juste avant qu’il ne formule sa question. A croire qu’il était plus facile de se mettre en danger par soi-même que par le biais des autres. Ramenant sa main qui quitta le visage de son vis-à-vis, elle la laissa glisser de ce point vers le bas à la recherche de blessures. Car comme il n’avait rien signifié par lui-même, elle se devait de chercher par elle-même que tout aller bien. Après tout, il fallait qu’il survive jusqu’à ce qu’elle puisse être en sécurité. Elle n’était peut-être pas faite pour remplacer un médecin, mais elle avait certaine basse de premiers soins et si par la suite, il se retrouvait plus gravement blessé, elle pourrait toujours recoudre une paie, cela ne devrait pas être bien différent que repriser des vêtements, la vue du sang juste en plus, ce qui n’allait pas lui faire peur. Cependant, nous sommes bien loin d’envisager de pareille dégâts pour l’instant, rien n’est encore arrivé et rien n’est sur d’arriver d’ici là.

« - Ce ne sont pas des larmes, il y a bien longtemps que je n’ai plus versé une seule véritable larme. Ce que vous voyez, n’est qu’une malédiction… »

Oui, c’était sa malédiction, elle ne mentez pas vraiment, elle jouait sur la vérité, c'est tout. Son don était devenu une sorte de malédiction à ses yeux et non, plus à cause de ses larmes que le fait qu’elle pouvait voir les liens changer et se créer entre chacun. Savoir qu’une amitié pouvait se créer aussi facilement qu’elle pouvait être détruite, que l’on pouvait aimer d’un amour sincère sans pour autant arrêter de posséder plus d’une liaison… Parfois, elle aurait préféré être dans l’ignorance et ainsi peut-être aurait-elle évité d’être blesser. Car si elle n’avait pas hérité d’un tel pouvoir, elle n’aurait jamais remplacé l’amour de son maitre, il ne l’aurait sans doute jamais regardé, ni touché et elle serait toujours à ses côté entrain de le servir sans jamais penser qu’un jour elle aurait put avoir la chance de le posséder rien qu’une seconde. Que de pensée qui n’avait rien à faire dans sa tête, si ce n’était la perturber. Ce qu’elle devait éviter par-dessus tout, si elle ne voulait se laisser aller à en dire trop sur ce qu’elle refuse d’utiliser. Effectivement, vous l’aurez comprit, elle n’a plus utilisé ses larmes depuis qu’elle a quitté Salinca. Ne voulant plus que le malheur la retrouve de nouveau, pourtant, elle le sens, ses larmes ne font pas que couler à cause des araignées environnante, mais aussi peut-être un peu parce qu’elle se refuse à en faire usage.

« - Mais si ces larmes vous trouble… Je vais essayer de les calmer, même si je ne garantie rien. »

Et comment… Comment pourrait-elle faire ça ici ? En ville cela serait une tâche bien moins difficile qu’en un lieu tel que celui-ci. Mais était-ce vraiment impossible si elle se forcer de toute sa volonté ? Elle ne pourrait l’affirmer, n’ayant jamais poussé sa concentration au-delà de ses limites. Préférant laisser couler ses larmes plutôt que perdre conscience de son environnement pour ne se concentrer que sur l’écoulement de ses larmes. Après tout, elle voulait rester en vie.

« - Puis-je à mon tour vous demander une chose ? Pourquoi avoir préféré utilisé votre seule force au risque d'être blessé, plutôt que votre totem pour affronter ce monstre ? N’importe qui aurait choisit d’en finir en vitesse, ma protection important peu ; mais vous non… »

Car elle n'avait pas rêvé, il avait bien utilisé son totem, seulement ce dernier s'était juste dressé entre elle et le combat qu'il avait mené. Personne de sensé n'aurait agit de la sorte surtout avec une inconnue.

Il avait fermé les yeux durant le temps qu’elle prit à nettoyer son visage. C’était un fait assez étrange et peut-être quelque peu inconscient. Mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas sur ses gardes, même s’il serait plus évident pour tout autre de garder un œil sur une personne qui ose s’approcher autant qu’importe l’acte qui est fait. Mais après tout est-ce que cela avait la moindre importance, la demoiselle n’était pas néfaste pour la personne qu’elle sert, même si tous n’ont pas sa droiture face au métier qu’elle pratique.

La conversation s’était poursuivit, et il ne lui demanda pas de s’efforcer à calmer ses larmes. S’y ferait-il réellement ? En tout les cas, elle ne pouvait qu’être soulagée par cette nouvelle… Vu qu’elle ne sait si elle aurait put garder un état de non pleure dans cette environnement, s’il l’avait poussé à ne plus verser une seule goutte provenant de ses yeux. La situation aurait, de plus, été bien trop à son désavantage. Déjà qu’elle n’en a pas vraiment pour elle, il ne fallait pas en rajouter… Mais n’en parlons plus, le sujet passant pour qu’un autre soit lancé.
Un sujet qui pourrait être prit comme une diversion, si ce qu’elle avait dit précédemment n’avait pas était suffisant pour combler la curiosité de son interlocuteur. Malheureusement, les questions vont et viennent et il n’est pas dit qu’elles ne doivent repasser par là à un moment où à un autre. Pendant ce temps autant en profiter pour qu’il ne fouille pas trop loin en ce qui concerne ces fameuses larmes maudites. Es-ce mal de vouloir garder ses secrets ? Non, mais il faut faire attention à la contrepartie que l’on donne, que celle-ci soit vérité ou mensonge.

Quoi qu’il en soit, une question avait été posé et à sa question le jeune homme se leva de son assis… Allait-il lui répondre ou ferait-il comme elle et détournerait-il la question à sa manière ? Qu’il donne une réponse ou non, elle ne pourrait savoir s'il la trompe, ne connaissant rien de l’inconnu, ni de ses réelles intentions dans ce monde. Tout ce qu’elle pouvait dire de lui se résumé juste à un nom, la possession d’un totem et le fait qu’il possède des liens plus claire que la moyenne des gens qu’elle a put croiser jusqu’à ce jour.

Puis là, alors qu’il n’avait encore prononcé aucuns mots, un lien sorti de l’endroit où devait se trouver son totem pour faire apparaitre à son extrémité un nouvel être. Enfin non, ce n’était pas exactement un être différent de celui qui l’avait protégé, étrangement c’était la même, malgré le fait que cette fois, elle apparaissait sous une version miniaturisé. Elle était si petite qu’en comparaissons de l’image de faucheuse qu’elle donnait, elle pourrait être qualifiée de mignonne, perché ainsi sur l’épaule de Tengaar.

Se levant à son tour pour se rapprocher de la forme humanoïde donné par le totem de son compagnon de route, elle l’écouta donner son explication. Ce qui lui laissa imaginer la possibilité d’utilité d’un tel pouvoir en attaque ou plus particulièrement pour une attaque. Car même s’il disait cela dangereux, ça n’aurait aucune importance si sa vie lui était retirée en même temps que celle de Kald. Mais c’était une pensée inenvisageable, elle avait son propre totem. Un totem qui ne lui fournissait aucune ouverture d'attaque, mais elle ne pouvait pas s’en plaindre de ce point de vue… Savoir qu’elle pourrait arriver à ses fins par ses propres moyen était peut-être plus dur, mais aussi plus propice à apaiser la rage de la trahison qui bouillait toujours en elle.

« - Finalement, j’étais dans l’erreur lorsque je pensais que vous voyagiez seul. Vous êtes loin de l’être avec un totem comme le votre. »

Elle laissa échapper un sourire, mais ce fut un sourire qui ne s’éternisa pas sur les lèvres de la domestique lorsqu’il lui demanda si elle souhaitait reprendre la route. Cette phrase résonna en elle comme si elle venait de faire un faux pas en temps que servante. Non, elle devait se ressaisir, il était celui qu’elle sert et elle ne pouvait se permettre de se reposer sur lui, les rôles ne devait pas être inversé.
Bony commença donc par se reculer pour remettre une distance respectable entre eux deux, puis, elle entreprit de lui répondre tout en s’excusant, car elle ne pouvait se permettre de lui manquer de respect et d’être abandonner à un moment où à un autre en pleine nature loin de toute protection fournie par les villes.

« - Bien sûr…
Je suis désolé si je me suis laissé aller à trop de familiarité pour oublier que vous aviez des affaires en cours, qui j’imagine ne peuvent attendre…
Ne faite donc plus attention à ma présence  et allez à votre pas, je vous suivrais sans plus de retard. »

Ne jamais se mettre à dos un homme d’Heka dans une situation comme celle vécut actuellement. Espérons qu’il ne lui en veuille pas trop et ne l‘abandonne pas sur ce territoire hostile…

La route avait repris avec plus de silence que la première fois, ce qui n’était pas plus mal pour ce faire discret dans ce genre d’environnement, même si l’on n’est jamais à l’abri du moindre imprévu. Et comme elle se sentait fautive d’avoir était au limite de son rôle de servante, ce n’était pas elle qui briserait ce vide qui s’était installé... Bien au contraire de part son rôle, elle n’avait généralement pas l’habitude d’être la plus bavarde face à un employeur aussi temporaire celui-ci soit-il. Et même le lien qui les reliait été à peine formé, juste de quoi dire qu’elle le servait mais qu’il ne tiendrait certainement pas une fois leur chemin séparer.

Pourtant, alors qu’elle ne pouvait s’y attendre, il lui proposa sa protection. Tout ce qu’il demandait en échange était qu’elle brise sa servitude à son égard. Bien étrange proposition que celle-ci. Que cherchait-il à obtenir d’elle ? Car si elle ne le servait pas, par tous les moyens à sa disposition, comment pouvait-elle être sûre qu’il ne l’abandonne pas en pleine nature lorsqu’il se sera lassé de sa compagnie ? De simples paroles ne lui suffiraient pas à accepter cette proposition, il lui fallait un plus… Quelque chose qui renforcerait le lien intangible qui existe pour l’instant entre eux. Le considérer comme une connaissance ne serait pas suffisant, une amitié ne peut pas se créer aussi rapidement et elle avait besoin d’être sur de lui faire tenir sa promesse. Alors il ne lui restait qu’à faire en sorte d’en créer un qu’elle pourrait voir et retrouver facilement au milieu de ceux parcourant le monde.

« - Si ma servitude est un poids, je veux bien accepter… Mais à la condition que votre promesse ne soit pas qu’orale, je demande une promesse de sang. Si vous acceptez, je ne vous considèrerez plus comme mon maitre. »

Il est si simple d’oublier une promesse et de suivre ses propres intérêts sur Heka qu’elle ne pourrait jamais s’en contenter. S’il voulait qu’elle l’accepte autrement que comme son maitre temporaire, il devrait se plier à sa demande sinon, elle ne changerait pas. Elle est bien trop droite en temps que domestique pour se délier de l’engagement qu’elle avait prit auprès de lui au moment de leur rencontre, même si la requête venait directement de celui qu‘elle devait servir.

Bony doutait qu’il accepte ou en tous cas, à sa place elle n‘aurait même pas fait une telle proposition, mais elle n‘était pas à sa place. Seulement, elle ne pouvait penser différemment et cela, principalement à cause de la vie que chacun mène en ces terres. N’était-il pas plus simple pour la plupart des gens d’avoir quelqu’un que l’on peut utiliser comme bon nous semble plutôt qu’être avec une personne que l’on ne peut contrôler ? Le choix paraissait pourtant évident, malgré cela, il lui avait quand même fait cette demande donc il pourrait y avoir une réponse des plus inattendus venant de sa part.

Une promesse de sang n’avait rien de magique, c’était bien plus une histoire de croyance. Une croyance qui lui permettait de prendre l’avantage s’il essayait de briser son engagement et qu’il la laissait sans protection. Car elle ne pourrait pas pardonner un tel acte et qu’elle s’offrait là le moyen de le retrouver s’il venait à manquer sa parole. Oui, elle peut vous laisser la tromper, mais ne croyait pas qu’elle en oubliera votre trahison sans réagir.

La discussion se poursuivit et il en vint à lui demander s’il y avait un endroit en particulier où elle voudrait aller… A se demander s’il avait véritablement des affaires en cours dans le coin. Mais non, elle n’avait aucune destination précise, si ce n’était atteindre la prochaine ville pour y tester les dernières plantes qu’elle avait ramassé avant de reprendre sa route vers une autre ville et cela jusqu'au jour où elle se sentirait prête à l'affronter. Un sujet qu’elle ferait mieux de garder pour elle si elle ne voulait pas avoir de problème, car après tout, elle ne savait rien du dénommé Tengaar. Il pouvait bien faire parti des Religieux ou même de l’Akhtai, ce qui n’arrangerait en rien ses affaires futures.

« - Je ne souhaite qu’une chose, arriver dans la prochaine ville qu’importe le nom que celle-ci peut avoir… Et peut-être enfin trouverai quelqu’un que j’ai envie de servir. »

Elle ne mentait pas… Au-delà de sa vengeance, elle ne voulait qu’une seule autre chose, retrouver un maitre digne de ce nom.

Il ne répondit ni positivement, ni négativement à la demande qu’elle fit, à la promesse qu’elle demandait en contrepartie de ne plus le considérer comme un être à servir. Elle avait conscience que sa demande n’était pas innocente et qu’il serait plus pratique de laisser les choses telle qu’elles étaient. S’impliquer ainsi avec une parfaite étrangère n’était pas simple, mais ce qu’il lui demandait en échange non plus. Elle est née en temps que servante, elle a grandit au milieu de la servitude que sa lignée honore depuis des générations et les seuls liens véritablement autre qu’elle a put tisser, ont été avec ses collègues de travaille. Et encore, à cause de son statut de domestique personnelle, elle n’était pas la plus impliqué avec ses congénères. Pourtant si un jour elle a eu d’autre relation que celle de servir, ça n’avait put être qu’en compagnie des femmes de ménages, cuisinières de la demeure des Thyswold. L’autre lien particulier qu’elle avait eu en dehors de cela et celui qui aujourd’hui la fait avancé sur ce chemin tortueux.

Alors savait-elle correctement se comporter autrement ? Elle n’en était pas sûre, mais elle le ferait, ne serait-ce que pour expérimenter sur elle, l’arc-en-ciel de couleur qui lui est donné de voir depuis maintenant une trentaine d’année. C’est que cela remonte à loin… A un point, où elle ne saurait dire comment était le monde avant qu’elle ne puisse comprendre ce que chaque personne est l’une pour l’autre sans que rien ne soit dit.

Le silence s’était installé depuis quelques minutes maintenant et ce temps mort dans leur marche semblait ressembler, au final, à un refus face à la promesse de sang qu’elle avait souhaité. Bizarrement, elle se sentait à la fois déçu et soulager comme si qu’importe la réponse qu’il aurait donnée, elle l’aurait accepté autant qu’elle l’aurait regretté. Étrange sentiment que celui-ci, cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps de pouvoir penser regretter une parole ou un geste.

Lorsque l’homme menant la marche s’arrêta, elle en fit de même. Un danger serait-il en approche ? Elle tendit l’oreille, mais ce n’était pas cela… Tengaar s’était retourné face à elle et sans qu’il n’ait à prononcer le moindre mot, le simple fait de suivre ses gestes lui en dire long. Il avait à sa grande surprise accepté de se plier à cette promesse. Espérons, qu’il comprenne ce qu’il mettait en jeu et qu’il ne regretterai pas son geste par la suite.

De son côté, Bony ne s’attendait pas à ce qu’il verse autant de sang pour elle, une parfaite inconnu qui ne montrait que pour seul objectif la servitude. Elle accepta donc légèrement absente pas cette réflexion la fiole de sang qu’il lui remit, alors même qu’il prêtait serment. Puis, se ressaisissant, elle décrocha la gourde qu’elle avait à la taille pour l’ouvrir et en verser deux, trois gouttes dans le récipient de sang avant de la reporter à sa ceinture. Tournant le mélange dans un geste circulaire, elle mit son doigt sur l’ouverture de la fiole avant de la renverser, juste de quoi déposer le mélange de larmes et de sang sur celui-ci. Une fois ceci fait, elle lui demanda d’un geste, sa main et vint faire au-delà de la blessure qu’il s’était infligé un cercle autour de son avant bras pour ensuite remonter sa propre manche et en faire de même sur elle après avoir remit un peu de sang et d’eau sur son doigt. Et elle finit en ses mots.

« - Par cette promesse, moi, Bony LysDilh’l ne pourra plus jamais te considérer comme mon employeur. Que le sang se révèle être un lien unique, signe d’une promesse qui ne pourra être brisé que par la mort d’un des deux parties. »

Oh que oui, seul la mort pourrait pardonner une promesse brisée, à cela elle ne peut faire exception. C’est son principe de vie depuis bien longtemps, elle ne pardonne jamais la trahison, il suffit de voir son but principal, le but qui la maintien encore en vie.

Rangeant, glissant ce qu’il reste de la fiole dans ses vêtements, sous sa poitrine prêt de son cœur, elle releva un visage souriant. Avant de venir prendre dans ses fines mains celle de Tengaar, portant un regard à la blessure qu’il s’était infligé avant de relever son visage vers lui.

« - Je suis désolé d’en avoir demandé autant, mais c’est difficile de faire autrement. »

Se mettant sur la pointe des pieds, elle vint déposer un baiser sur la joue du jeune homme.

« - Merci. »

Puis, s’éloignant pour avancer de quelque pas sur le devant de leur route, elle se retourna…

« - Et si nous y allions. Il y aura bien un médecin dans la prochaine ville qui pourra te soigner… »

Libéré du poids de la servitude, elle semblait un peu différente, mais cela était vraiment anormal ?
Au lieu de marcher derrière lui, à égale, elle montrait qu’elle marcherait à ses côtés. Au lieu de vouloir le soigner par elle-même, elle semblait s’inquiéter pour qu’il est de meilleur soin que ceux de premier secours qu’il venait de se donner. Il faut avouer qu’elle ne peut sous-estimer une blessure au poignet, c’est un endroit si fragile chez l’être humain… Et encore plus lorsque l'on manie les armes.

Commençant à avancer dans l’intention de reprendre leur route, elle s’était retournée vers lui pour voir ou entendre sa réponse sur la poursuite de leur voyage. Mais contre toute attente, au lieu de la suivre, il se rattrapa à un arbre. Un instant de faiblesse simple ou cela cachait-il autre chose ? Elle l’observa une seconde pour essayer de comprendre de qui lui arrivait.
Peut-être en avait-elle finalement trop demandé à cette rencontre imprévu, peut-être s’était-elle fier à la mauvaise personne, mais après tout avait-elle eu le choix de son protecteur ? Questions stupide que tout cela. Il fallait juste penser à aller au plus tôt dans la prochaine ville, même si elle n’avait aucune idée du temps qu’il mettrait encore pour l’atteindre et si ce temps n’aller pas jouer contre eux. Car après tout, ils étaient dans la même galère maintenant. Elle ne pouvait pas se permettre d’être sans protection qu’importe le niveau de celle-ci et lui… Et bien après avoir entendu sa réponse, elle pourrait lui être sans doute utile d’une certaine manière. Tout dépendait de ce qu’ils choisiraient de faire et le temps qui lui restait à tenir.

Se rapprochant de Tengaar, la domestique lui tendit une main comme pour l'aider s'il en éprouvait le besoin, tout en s’adressant à lui.

« - S’il n’est question que de retrouver ton chemin, je peux nous reconduire sur nos pas, cela t’aidera peut-être à te repérer. »

La tâche n’avait rien de compliqué pour Bony qui même si elle n’avait rien d’un fin limier, pouvait toujours revenir sur ses pas tant qu’un lien était créer à l’origine du chemin emprunter. Bien sûr, elle ne pouvait pas suivre ses propres liens, des liens qui n’avait rien à voir avec ceux qu’elle avait avant, le temps avait fait son œuvre et beaucoup de ceux qu’elle connaissait devait la croire morte si elle pouvait le juger à l’état des fils l’entourant. Par contre, elle pouvait se servir de ceux de l’homme qui vient de se lier à elle par un pacte de sang. Ils étaient visibles, clairs et menant à une seule direction pour l’instant, la voie était donc toute tracé et facile à suivre. C’est peut-être pour cette raison qu’elle finit même par faire une proposition allant plus loin que de remonter de quelques pas en arrière.

« - Je ne saurais dire si la prochaine ville sera en vu après quelques heures ou d'ici deux, trois journées de marche, mais si tu penses que tes affaires dans la prochaine ville doivent arriver à leur terme, allons-y. Sinon, je peux toujours te proposer de te ramener auprès des siens si tu penses que la distance est plus courte et que tes affaires peuvent attendre le temps que tu reprennes des forces. Après tout, il n’est pas prudent de ne pas être maitre de soi dans le coin. »

Elle n’avait aucune idée du fait qu’elle était en train de lui proposer de le ramener dans un autre monde, pour elle, il ne s’agissait que d’une autre ville d’Heka, qui n’était pas Salinca. C’était sa seule condition, ne pas retourner sur ses propres pas, le temps n’était pas encore venu pour elle de revenir à la source de la noirceur dissimuler dans son âme. Et comment pouvait-elle savoir qu’il ne venait pas de là-bas ? Tout simplement parce que ses anciens liens et ceux de son compagnon de route n’allaient tout bonnement pas dans la même direction.

Après, elle n’avait fait qu’une proposition, il ne tenait qu’à lui de choisir leur destination finale. Tout ce qui lui importait, c’était de ne pas se retrouver complètement démuni et seule dans un environnement aussi imprévisible que celui qui les entourent actuellement et sans savoir dans combien de temps elle atteindra un lieu sécurisé.

Par la suite, il fallait juste qu’il lui reste suffisamment de force pour faire la route qu’importe son choix, car même si elle pouvait l’aider à marcher en lui proposant de se reposer sur son épaule… Elle était loin d’être une force de la nature et la fatigue finirait aussi par la gagner à un moment ou à un autre. Le poids d’une vie n’étant pas vraiment ce qu’elle a l’habitude de porter, bien au contraire, elle préfère en générale, le simple poids d’un plateau de service.

Elle l’avait écouté, elle avait observé la scène qui s’était déroulé sous ses yeux, découvrant une autre des facettes humanoïde de son pouvoir. Un don qui paraissait toujours plus utile au furent et à mesure qu’elle en voyait, mais après tout, pratiquement tout le monde a, à ses yeux des dons plus intéressant que le sien. Il n’avait pas fait de choix de destination, ne donnant qu’une limite de temps pour faire la route qu’il leur rester à faire jusqu’à un point sécurisé.

« - Bien, si nous avons aussi peu de temps et que tu dis venir de loin, je crois qu’il ne reste plus qu’à souhaiter que la chance nous sourit en allant de l‘avant. »

Elle ne voyait pas en quoi elle pourrait être surprise de connaitre sa ville d’origine, elle avait vu plus d’une ville depuis qu’elle avait commencé son parcourt de vengeance et jusque là, malgré quelques mésaventures dont elle avait toujours fini par s’en sortir vivante, il n’y avait rien eu d’original ou de vraiment différent au point de trouver cela inimaginable. Mais bon, passons, il avait dit qu’il venait d’un lieu bien éloigné, ce n’était donc pas la solution la plus judicieuse s’il n’avait que trois heures devant lui. Car s’il devenait un poids mort en court de route, cela serait bien plus un désavantage qu’autre chose. Et s’arrêter en pleine nature pour qu’il récupère, n’était pas la solution la plus prudente. Vu le danger qu'ils encouraient déjà en restant uniquement ici.

La domestique prit une grande inspiration, elle devait absolument faire quelque chose pour leur permettre de gagner du temps. Et la solution qui lui avait traversé l’esprit n’était pas la plus plaisante de toute.

« - Peux-tu attendre un instant… »

Elle s’éloigna de son compagnon de route pour aller mettre sa tête dans les buissons. Qu’était-elle partie faire ? N’était-ce pas évident ? Elle était parti à la recherche de son maudit totem pour aller rechercher plus que sa multiple présence à ses côtés, mais aussi son contact. Allant de fourré en fourré comme si elle savait parfaitement ce qu’elle cherchait… Et c’était d’ailleurs le cas, vu qu’elle ne pouvait s’empêcher de voir les liens les unissant, elle et ses insectes.
Et une fois une bonne douzaine d’araignée sur elle, Bony commença à regarder de tout côté, dans toutes les directions comme si elle était à la recherche d’une chose en particulier. Que cherchait-elle ainsi ? Des liens bien évidemment… Et comment pouvait-elle en voir vu qu’il n’y avait personne aux alentours ? La question est légitime, mais croyez-vous vraiment que les liens s’effacent de la surface de la terre lorsqu’il n’y a personne dans les environs ? Non ! La réponse est pourtant évidente d’une ville à l’autre des personnes se connaisse et des liens se rejoignent… En temps normale, ce ne sont pas des liens évident pour elle, sauf lorsqu‘elle n‘en suit qu‘un seul et unique avec attention, la proximité des gens étant plus propice à bien distinguer leur attache entre eux. Mais là, avec ce nombre de totem en sa possession, elle pouvait se permettre de pousser un peu plus loin son don de vision à la recherche d’une route de liens menant à encore bien plus de liens…

Portant bientôt son attention sur Tengaar, on pouvait remarquer, s’y on s’était donné la peine de le voir, que les larmes s’échappant de ses yeux avaient augmenter leur rythme d’écoulement. Les petites bêtes grimpante n’étant pas étrangère à se phénomène déplaisant.

« - Suis-moi, je pense savoir par où passer pour ne pas perdre plus de temps… »

Prenant la tête de la marche, elle se mit à suivre le chemin qui semblait la mener à la population d’une ville…