Le chemin, ne fut pas courts, mais heureusement pour eux, ils ne rencontrèrent pas d’autres mésaventures insurmontables durant leur trajet et arrivèrent aux abords d’une ville. Et à en juger par l’architecture lointain, il était possible de supposer qu’il s’agissait de La’an… Non pas qu’elle y soit déjà passé à de nombreuses reprises, cela devait être sa deuxième visite en ces lieux, même si elle était passé par un autre chemin que celui empruntait ce jour pour y aller. Et puis, au vu du nombre de ville protéger de ce continent, il n’était jamais bien difficile de les identifier les unes des autres.

Avant d’aller plus loin et de rentrer en ville, la domestique s’était approché du bord de la route pour tendre ses mains et laisser les petits insectes qui lui avaient tenu compagnie reprendre leur propre route. Elle n’avait jamais eu vraiment besoin de garder son totem sur elle, l’insecte en question n’étant pas aussi rare qu’on pourrait le croire même en ville. Et de toute façon, sa présence ne la mettrait pas dans une position plus sécurisante que sans elle. Alors à quoi bon s’en encombrer inutilement. De plus, c'était mieux pour elle si elle ne pleurait pas à tout va, une fois dans un lieu peuplé... Car oui, ses larmes viendraient à se calmer et à pouvoir être plus facilement gérait en ville.

La porte passé, il était évident que la première chose à faire serait de trouver un endroit pour que Tengaar puis prendre du repos. Pas qu’elle avait dans l’obligation de l’aider maintenant qu’elle avait rejoint la civilisation, mais vu son état, il serait dangereux de le laisser à ses propres déambulations. Était-ce par acquis de conscience ? Parce qu’elle pouvait lui être redevable face à la bête qui les avait attaqués et donc sa protection ? Ou simplement que si elle ne l’aidait pas en retour, elle avait l’impression que cette promesse de sang n’aurait été qu’un subterfuge ? Pas qu’elle n’avait jamais menti et détourner la vérité en sa faveur, pour sa propre survie, mais un tel pacte était quelque chose de sérieux pour la demoiselle… Donc, même si celui-ci prenait fin, elle ne put le laisser seul.

« - Si tu peux encore tenir un peu, nous allons rejoindre une auberge où tu pourras récupérer en toute sécurité. »

Se rapprochant de l’homme qui lui avait tenu compagnie jusque là, elle était prête à l’aider pour le temps qu’il resterait à passer avant qu’ils ne trouvent un endroit approprié et s’il sentait que ses forces l’abandonnées. Parcourant quelques rues qui montaient en pente sur les falaises où s‘incrustait la grande partie des commerces et habitations de la ville en question, elle fini par reconnaitre l’auberge qui l’avait accueillit lors de sa première visite. Ce n’était pas le grand luxe, mais c’était ce qu’il y avait de mieux pour sa bourse qui n’avait besoin que de contenir le minimum pour vivre comme elle le faisait.
Passant le pas de la porte de l’enseigne, elle se dirigea directement à la réception tout en supportant comme elle le pouvait Tengaar.

« - Une chambre, s’il vous plait. Et… »

Elle porta son regard sur l’être affaibli qui se tenait à ses côtés. Puis glissa sa main dans sa sacoche pour y attraper sa bourse.

« - Juste une chambre avec deux lits. »

Elle n’allait pas lui payer sa propre chambre, elle n’avait pas l’argent pour de tels dépenses n’ayant pas encore reprit de travail dans ce lieu. Et vu qu’il ne semblait pas en état de ce gérer seul pour l’instant, elle n’avait pas put trouver de meilleur solution que de faire chambre commune, le temps qu’il puisse reprendre ses esprits et puisse se prendre en charge. Cela ne la gênait-elle pas ? Pourquoi, cela viendrait à la gêner, en tant que domestique, elle avait du un bon nombre de fois partager des pièces, des tâches avec d’autres domestiques.
Recevant des clefs en échange de son argent, elle monta à l’étage, pas sans difficulté à cause du poids qui se faisait de plus en plus ressentir à ses côtés, pour finalement passer la porte de la chambre qui correspondait à la clef donner. Ensuite, elle ne put que faire glisser le jeune homme sur un des deux lit présent pour l’y allongé et l’y installer aussi correctement que possible, avant de glisser une couverture sur lui et quitter la pièce après un dernier regard pour s‘assurer que tout aller…

S’absentant quelque temps, elle revint à la nuit tomber… Bony s’approcha du lit de son compagnon, et laissa une de ses mains passer délicatement sur le visage de celui-ci, histoire de repousser une mèche de cheveux qui était venu barrer son visage. Puis elle s’approcha de son propre lit et s’y laissa tomber en arrière. La journée avait été longue et fatigante, le sommeil la rattraperait bien vite. Mais avant ça, elle devait se redresser et sortie sa sacoche d’autour de son buste pour ensuite en sortir deux trois affaires et la déposer au pied de son lit. Sa seconde tâche fut de décrocher sa gourde qu’elle posa sur son oreiller puis elle quitta une dernière fois la chambre pour aller prendre une douche bien mérité avant de revenir habiller pour la nuit, elle déposa ses vêtement de jour sur la sacoche qu’elle avait laissé et se glissa dans les couvertures avec l’intention de dormir.

Faisait-elle attention à sa sécurité en partageant ainsi sa chambre avec une personne qui lui était encore inconnu, ce matin ? Demandez lui est vous verrez bien sa réponse…

Bony n’avait tardé à trouver le sommeil une fois confortablement installer dans sa couche. Il faut dire qu’avec le métier qu’elle faisait, elle avait appris à dormir dès que cela lui était donné, car elle n’aurait put savoir quand son maitre aurait besoin d’elle. Un rythme de vie qu’elle ne pouvait oublié, étant née pour servir et vivant en temps que tel depuis qu’elle a put être utile d’une manière ou d’une autre. Alors, elle pouvait s’endormir assez vite et se réveiller assez facilement, toujours prête au moindre appel. Mais cela faisait bien longtemps qu’on ne l’avait plus appelé au milieu de son sommeil et elle mit donc un certain temps à s’éveiller à cause de la lumière vacillante qui éclairait légèrement la pièce. Trop douce clareté, elle ne se rendit compte de la présence de Tengaar à la table de la chambre qu’après avoir ouvert les yeux et s’être un peu redressé, histoire de savoir d’où pouvait provenir la lumière qui l’avait tiré de ses songes.

A la vue de son escorte éveillé, elle ne fit aucun geste particulier, car après tout, elle n’était pas ici en temps que sa domestique, si cela avait été le cas, elle se serait levé d’un bon et se serait excuser de son manquement à la tâche. Car une servante telle qu’elle ne se permettait jamais de dormir si son employeur ne l’était pas également. Seulement, ce rôle n’avait pas lieu d’être tenu, c’est pourquoi, elle ne fit que l’observer concentrer comme il l’était sur… Elle ne pourrait le dire à moins de se redresser un peu plus. Mais ce qui attira encore plus la jeune femme, fut l’étrangeté du tatouage de l’homme. S’il n’y avait pas de la magie là-dedans, c'est qu’elle rêvait encore, car de telle couleur semblait bien trop irréel pour n’être qu’une simple image décorative.

Tournant la tête vers la fenêtre, son lit grinça quelque peu sous le mouvement. C’était le plein cœur de la nuit. Puis, avant de revenir vers son compagnon de chambré, elle laissa ses yeux glisser sur le bords de son oreiller, sa gourde était là toujours et encore à ses côtés. Elle la viderait de son ancien contenu et le remplirait au matin mais pas pour l’heure. Non pas parce qu’elle ne pleure plus et qu’elle n’en ressent pas le besoin, mais chaque chose doit être faite en temps et en heure. Son habitude était réglée depuis bien trop longtemps pour qu’elle l’avance ou même la retarde…

Cependant, pour l’instant, elle pouvait avant de repartir dans son sommeil s’enquérir de la santé de celui qui était bien réveillé à la table.

« - Tu vas mieux ? As-tu suffisamment récupérer ? Où essayes-tu encore de tromper le déroulement des choses par une autre magie ? »

Quoi ? La question était légitime, non ? Après tout, il avait bien utilisé son don une fois pour se sentir mieux, pourquoi ne l’utiliserait-il pas une autre fois ? Ne connaissant rien des tenant et aboutissant de son totem et du pouvoir qui l’accompagne, c’était une question à laquelle elle ne pouvait répondre d'elle-même. Surtout que le rosier de son dos pouvait aussi prêter à confusion…
Prenant conscience de la semi-nudité de ce dernier, elle prit également conscience qu’elle laissait un peu trop de sa peau en vue. Pas que cela la gêne vraiment, mais elle n’appréciai pas trop qu’on lui pose de question sur les quelques brûlures qui gravait sa peau à certain endroit. Il était facile d’éloigner les curieux de passage en racontant n’importe quoi. Mais là, il lui faudrait trouver quelque chose de plus plausible s’il en venait à être trop curieux, alors autant remonter la couverture et les cacher pour éviter tout trouble à ce sujet.

« - Je ne sais ce que tu prévois pour demain, mais un peu plus de repos ne fait jamais de mal après la journée passé... »

Laissant tomber le peu de son corps relevé, elle fit bien attention au niveau de la couverture pour que celle-ci la recouvre correctement avant de laisser glisser une main vers le haut pour venir rejoindre sa gourde et la serrer doucement. Gardant encore les yeux ouverts, elle se mit à penser…
Une fois éveiller, elle retournait rarement au lit pour replonger dans le sommeil, préférant commencer ses tâches journalière. Mais cette époque était révolu… Ou tout du moins jusqu’à ce qu’elle trouve un nouveau maitre.

Il avait donc récupéré de lui-même, sans faire appel à la magie. C’était une bonne chose, la magie étant bien trop souvent à double tranchant et elle ne pouvait pas se permettre de faire attention à deux existences dans l’état actuel des choses. Sa vie, n’étant plus ce qu’elle avait été par le passé. Le regrettait-elle ? Regrettait-elle l’époque où elle ne servait qu’un seul et unique maitre ? En quelque sorte, car sa vie avait un équilibre et un centre de gravité à l"époque, mais elle savait ce qu’elle avait à faire pour en finir avec ce passé, son plan prenait petit à petit forme. Et rien ne la ferait dérivé de cette voie. D'ailleurs, les plantes qu’elle avait cueillit l’aiderait encore à avancer de quelque pas supplémentaire et un jour elle reviendrait à Salinca pour accomplir son but finale.

Mais là, n’était pas le sujet, même si on fini par prendre l’habitude de cet égarement quand on sait à quel point ce passé, a put la dévorer et la dévore encore. Quoi qu’il en soit, il avait donné sa réponse et elle s’était rallonger dans son lit sans pour autant repartir directement dans le sommeil. Car après tout, si elle voulait dormir, elle replongerait facilement et quelques mots échangés n’y changerait rien. Elle remarqua tout de même du coin de l’œil qu’il s’était détourner tout comme elle avant de répondre à sa dernière prise de parole. Et peu après ce fut elle qui reprit la parole...

« - Je te conseillerai dans un premier temps de récupérer ici même, le retour pourrait ne pas être aussi facile que l’aller, car quoi que l’on en dise nous avons eu de la chance… Mais après tout, tu as tenu ta promesse et je ne voudrais pas que tu crois que je te retiens. »

Oui, elle s’était toujours débrouiller seule, et il devait en être autant pour lui vu qu’elle avait croisé cet homme en train de voyager sans compagnie, je dirais humaine, car il avait démontré qu’il avait bien d’autre compagnie à ses côtés. Et puis, chacun d’eux avaient des affaires à régler demain… Lui, il avait à faire, même si elle ne savait rien de sa soi-disant affaire dont il parlait depuis le début et Bony, elle devait trouver du travail pour pouvoir continuer à vivre un temps dans cette ville, sous ce toit. Voilà à quoi la mené sa vie de d’errance et de vengeance…

Puis, il vient avec une question sur leur position actuelle. C’était étrange, car la ville était ce qui a de plus reconnaissable ; particulièrement quand on sait qu’Heka ne contient que quatre ville, chacune bien particulière et représentative. Mais après tout, elle ne pouvait lui en vouloir, il avait été dans un état de faiblesse avancé qui ne lui permettait que de se concentrer sur sa condition pour tenir jusqu’à cette chambre, puis la nuit était arrivé et le paysage de la fenêtre ne devait pas être des plus clair pour donner une indication suffisante. Elle lui devait donc une réponse.

« - Il est vrai que la nuit n’aide pas… Nous sommes arrivé à La’an. Es-ce que ton affaire pourra se faire ici ou cherchais-tu à atteindre une autre ville ? »

Le regardant de sa position allongé, elle ajouta quelques mots après un bref silence...

« - Si c’est ta première visite à La’an et que tu as besoin de te repérer, je quitterai l’auberge peu après l’aube pour le cœur de la ville… »

Ce n’était pas vraiment une proposition, ce n’était qu’une suggestion… Elle allait dans le cœur pour le travail et ce n’était pas une compagnie qui la ralentirait. Le seul hic de cet présence masculine, était le fait qu’elle ne pourrait toucher aux fleurs cueillit pour l’instant, de peur de vraiment être repérer en temps qu’empoisonneuse et ça, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle n’en avait que faire qu’on l’attrape après la mort de Kald, mais avant c’était inenvisageable.

La ville semblait aller avec son affaire… Elle se demandait vraiment quel genre d’affaire il avait à traiter si le lieu n’avait pas son importance. Bony pouvait ressentir une légère curiosité vis-à-vis de ce fait, mais ce n’était pas pour autant qu’elle l’interrogea sur le sujet, cela ne la concernait pas et elle était déjà suffisamment impliquée avec cet homme pour chercher plus loin qu’elle ne devrait. Et puis la suite de sa prise de parole, ne lui permit pas de tergiverser des heures dessus. Que voulait-il ? Lui offrir quelques nuits ? Pourquoi ? Le remercier… Son attention, son regard entier était tourné vers Tengaar lorsqu’elle laissa échapper sa réponse.

« - Je me dois de refuser, tu n’as rien à remercier et ce que j’ai pour vivre me suffit amplement. »

A quoi bon accepter cette offre… Cela lui serait bien plus néfaste que d’être sans le sous, car dès demain, elle chercherait, trouverait un travail et gagnerait de quoi vivre un peu plus longtemps. Tout du moins, le temps qu‘elle décidera à rester en ces lieux. Elle n’avait pas besoin de plus, car après tout, l’argent est mauvaise conseillère et ne l’aiderait pas dans sa vengeance, bien au contraire… Jouer à la fourmi économe n’était pas une solution, vu que sa vie s’achèverait peu après celle de son ancien amant. Oui, même dans la mort, elle avait déjà décidé de le poursuivre, elle ne le laisserait pas seul face au funeste sort qu’elle lui réservait.

Dérivant dans ses pensées, elle en fut sorti lorsque le jeune homme se leva de son assis pour à ce qu’on pouvait en déduire changer d’occupation. Une occupation qui attira l’attention de Bony bien plus qu’il n’y pouvait paraitre sur le moment où elle vit de la végétation. Car elle ne bougea pas, juste comme si elle était égaré dans une pensées ou plus particulièrement hypnotisé par ce qu’il allait faire de ses plantes. Mais elle ne put s’égarer longtemps car il lui adressa la parole pour ne pas qu’elle hésite à lui dire si le bruit qu’il faisait la dérangé. Croyait-il vraiment qu’il pouvait la dérange avec aussi peu de bruit et de lumière ?  Il semblerait... Alors qui lui était déjà arrivé de dormir dans le coin d’une cuisine en plein travail. Tant qu’elle connaissait les bruits l’entourant et leur provenant, ce n’était pas eux qui allaient l’empêcher de trouver le sommeil une nouvelle fois.

« - Ce n’est pas ce qui pourrait gêner mon sommeil, tu peux continuer autant que tu le veux… »

Cependant, elle n’avait plus trop envie de se concentrer sur sa nuit avec ce qu’il venait de sorti. Se redressant alors qu'il était face à ses affaires, elle se leva de son lit d’un pas naturellement léger pour venir regarder par-dessus l’épaule de son compagnon de chambre, la couverture sur ses propres épaules. Car après tout, la fraicheur de la nuit était là et de plus cela lui offrait une légère protection…
Tiens, elle connaissait ses plantes, elle en avait déjà ramassé ou pour d’autres les avait dans sa propre sacoche… Par contre, il y en avait d’autres qui ne lui disaient rien du tout. Où les avait-il trouvés ? Et surtout quels étaient leur effet sur l’être humain ? Les faisaient-ils suffoqué, perdre conscient ? Un arrêt direct du cœur ou une plus lente et douloureuse agonie ? Combien de temps pour que leur effet soit actif et ensuite combien de temps jusqu’à la fin de la souffrance enduré ? Oui, elle n’était que bien trop curieuse sur le sujet, même si sa curiosité n’avait rien de sain et était plutôt destiné à des fins funestes et tragiques.
Toutes ses questions et bien d’autres ne pouvaient pourtant s’arrêter de s’agiter dans son esprit et malgré qu’il soit mauvais d’en demander trop au risque de révéler ses projets vengeur, le silence ne pourrait pas être tenue. Pas maintenant qu’elle avait vu tout ça.

« - Tu as ramassé des plantes bien intéressant, je n’en avais encore jamais vu de semblable dans le coin… »

Ce fut tout ce qu’elle dit pour commencer, mais son corps lui s’était penché en avant et un de ses bras était sorti de la couverture pour venir frôler une des plantes qui lui étaient inconnu avec un intérêt non dissimulé.

Étrange… Durant ces derniers mois d’errances, elle avait pourtant fait le tour des trois autres villes installé sur Heka (hormis Salinca qu’elle connaissait depuis bien plus longtemps) et pourtant elle n’avait encore croisé aucune de ses plantes… Peut-être un endroit particulier situé à proximité d’une d’elles et encore, d’après ses dires on aurait bien plus supposé qu’il s’agissait d’un plus grand espace que juste un petit parterre de plantes caché dans un coin du territoire. Ses liens qui le reliaient à d’autres êtres, ses plantes... Venait-il d’une ville dont elle n’avait encore jamais entendu parler ? Bizarre, mais pas impossible que leur dirigeant leur cache de tel détail pour une raison ou une autre qui ne soit comme à leur mauvaise habitude pas des plus nobles.

Cette explication pouvait lui convenir, qu’elle soit vrai ou fausse, elle n’avait après tout que faire des affaires qui faisait tourner ce monde. Par contre, la curiosité qu’elle avait envers ses plantes, la pousser quand même à rechercher certaines informations. Sans bouger, de sa position légèrement penché au dessus de l’épaule de Tengaar, elle reprit la parole.

« - Et serait-ce trop demander de connaitre la cité qui possède à ses côtés de telles plantes ? »

Toujours a observer les plantes et ce qu’il avait déjà fait à l’une d’elle, elle ne put qu’ensuite glisser son regard sur les ustensiles et les mains de celui qui les traitait, remarquant encore une légère erreur. Le faisait-il exprès ? Ou n’avait-il vraiment pas conscience de ce qu’il était en train de faire à cette végétation ? Non, il ne devait simplement pas savoir s’occuper de lui. Sinon, comment expliquer qu’il n’avait pas l’air fou tout en faisant, dévoilant autant de fausse note.

« - Il semblerait que tu aimes être alité… »

Pourquoi une telle remarque, cela semblait quelque peu hors propos, mais heureusement, elle ne garda pas le silence suite à son intervention, continuant sur la lancé.

« - Des gants ? Ne serait-il pas plus prudent d’en mettre si tu ne veux pas être affecté par le venin des plantes que tu dissèques ?
Plus particulièrement ses deux là… »

Elle s’était penché d’avantage pour pouvoir indiquer les deux plantes se trouvant un peu plus loin d’elle que ne l’étaient les plantes inconnu qui étaient bien plus proche de sa personne que celles qu’elle avait prit l’habitude de côtoyer.
Tournant légèrement la tête vers son compagnon de chambre, elle remarqua sa proximité suite à son dernier geste et Bony se redressa. Elle n’avait pas eu l’intention de le déranger et pourtant, elle s’incrustait de la sorte dans ce qui devait être une étude ou quelque chose dans le genre. Pour le moins intéressante, il va s’en dire, mais comme elle, elle n’aimerait pas trop qu’on la dérange dans ce genre de situation, la domestique qu’elle était se disait qu’il en valait de même pour un autre.

« - Désolé… Tu dois déjà savoir tout cela, n’est-ce pas ? »

Elle porta un regard à la végétation dont elle ne connaissait pas les critères, mais se retint.

« - J’aurais aimé en savoir plus sur tes plantes, mais je ne vais pas te déranger. Je vais retourner me coucher. »

C’était difficile de dire se retirer lorsque l’envie de rester, même pour simplement observer la tirailler de l’intérieur. Des nouvelles plantes, de nouvelles manières d’apporter sans doute une mort bien mérité à ceux qui ont brisé son chemin de vie...

On entendait rarement d’autre provenance que les 4 principales villes installaient sur Heka et pour cause, la plupart des gens s’était réuni dans ses lieux protéger des monstres et il était difficile, voir impossible de vivre sans cette protection. Car la menaces de ce monde était constante… Elle avait bien quelques rares souvenirs venant d’une discussion qu’elle capta sans vraiment y faire attention sur le fait qu’il existerait un village de nomade se promenant sur ses terres, mais un village fixe dans les plaines gelées… Son esprit essayait de retrouver n’importe quoi en rapport avec les dires du jeune homme. Il aurait été tellement plus simple qu’il ne face pas de mystère et lui dise simplement le nom de son village, mais non, cette désignation ne semblait pas avoir d’importance, peut-être avait-il peur de mettre son village en danger… Un paranoïaque de plus. Quoi qu’il en soit, elle remua ses souvenirs et une vague discussion revient à son esprit, ainsi qu’un nom… Un nom qui si elle s’en souvenait correctement devait finir par quelque chose en « …si », « …ssi », non, plus comme « …cy ». Et devant ? « Tol… », non, « Kad… », toujours pas… Puis soudain…

« - Qarcy ! C’est bien, le bon nom ? Je crois en avoir entendu parler, mais je n’y suis encore jamais passé, je devrais peut-être y passer un jour pour y découvrir la végétation qui y pousse. »

Elle se trompait, mais comment pouvait-elle se douter qu’il venait d’encore bien au-delà de ses contrées reculées ? A moins d’y aller, elle ne découvrirait jamais la vérité derrière ce mensonge. Et y aller un jour venait de prendre place dans sa tête, ne serait-ce que pour aller découvrir d’autres plantes et connaitre encore d’autre façon plus ou moins douce d’infliger la mort à l’amant qui a osé la trahir sans raison apparente.

Par la suite, elle informa son compagnon de chambre de la toxicité des plantes qu’il manipulait. Pas que cela l’ennuyait de prendre soin de cet être encore plus inconscient du danger qu’elle pouvait l’être par moment, mais elle n’avait pas pour habitude de faire attention à la santé de quelqu’un d’autre que son maitre. Et comme, elle ne pouvait plus le voir ainsi à cause de sa promesse, elle ne savait quoi faire d’autre que de le prévenir comme elle le pouvait, ce à quoi il la remercia avant de lui expliquer qu’il ne rencontrait pas souvent ce genre de plante… Ce devait vraiment être la première fois qu’il quittait son lieu d’origine car ses plantes parcourt une grande partie du territoire, même si certaine ont leur lieu bien particulier. Elle commençait à comprendre qu’il avait du être bien isolé dans ce village pour ignorer ce genre de détail et que ce voyage, ne devait pas lui faire de mal…

Bony aussi n’avait, avant ces derniers mois à errer, jamais quitté sa ville. Pourtant de par son statut de domestique, elle avait eu le droit à quelques leçons en la matière. Ce n’était donc pas par intérêt funeste qu’elle avait commencé son apprentissage des plantes, mais plus dans le cadre de sa formation de domestique. Car elle se devait pour la survie de son employeur, savoir reconnaitre les plantes toxique des autres et éviter tout désagrément à celui qu’elle sert. Un enseignement qui aujourd’hui lui permet de retourner son savoir d’une manière bien dangereuse pour les autres. Elle n’avait donc rien appris des livres, ses enseignements avaient commencé de bouche à oreille comme cela se transmet d’une génération à l’autre. Puis, ses connaissance furent approfondit par les expériences faites ses derniers temps… Et quelques vies en souffrance pour assouvir sa vengeance n’allait pas ralentir ses tests.

Ne voulant pas gêner Tengaar dans ses recherches, elle proposa de se retirer dans sa couche, mais au lieu de cela, il lui proposa de s’installer à la table pour échanger leur connaissance respective. Tout en joignant le geste à la parole.
Pas que cela lui déplaisait, mais était-ce vraiment sans risque de discuter ainsi de ce qui peut apporter la mort à autrui ? Si elle parlait, elle devrait faire attention aux mots qui sortiraient de sa bouche pour ne pas qu’il découvre ce qu’elle a bien put faire pour connaitre ainsi les effets de ses plantes. Bony savait pertinemment que la prudence aurait du être de mise, malgré cela vu qu’elle avait la possibilité de connaitre de nouvelle plantes, la tentation fut plus forte et elle alla s’assoir sur la chaise qu’il avait rapporter pour lui faire face et poursuivre leur discussion.

« - Je ne m’y connais que pour pouvoir éviter à mon maitre d’avoir le désagrément de voir sa vie s’abréger. Et tes plantes sont une énigme que je me dois de résoudre pour la survie de mon prochain employeur. »

La première vérité, la source de sa connaisse dans le domaine, pour l’instant rien de délicat à dire, la conversation débuter.

« - Que veux-tu savoir ? »

La nuit fila comme si de rien n’était… Le temps glissa sur le ciel nocturne sans qu’une seule minute de son temps ne soit perdu en vaine discussion, bien au contraire, la conversation était des plus intéressantes pour la jeune femme toujours en recherche d’un moyen ou d’un autre pour arriver à ses fins. Malheureusement pour elle, il semblerait qu’il y est moins de plantes dangereuses qu’il n’y paraissait dans les régions glacières. Mais celles qui l’étaient par contre était des plus attirantes et le besoin de faire des essais sur un être vivant se faisait ressentir. Car la connaissance n’est rien face à un test grandeur nature qui aide à vraiment définir ses propres opinions sur un sujet ou un autre. Elle imprégna donc le plus de savoir qui lui était possible d’emmagasiné, retenant le plus utile, le reste, lui viendrai par l’expérience comme toujours et jusque là.

Le matin arrivant, leur échange de parole s’atténua pour finir avec ce sujet végétal. Tengaar rangea alors les plantes tendit que Bony laissait glisser ses yeux une dernière fois sur ces dernières pour être sûre de les reconnaitre le moment venu. Ce qui était certain, c’est que la ville des neiges serait prochainement une de ses destinations. Mais pour l’instant, le temps n’était pas venu. La journée commençant avec ses premiers rayons, elle allait devoir se préparer à aller en ville. Le sommeil en retard serait bien vite rattrapé comme toujours. Il avait toujours était rare pour la domestique de faire des nuit complète, ne faisant plus que de dormir par à-coup. Un rythme qu’elle ne perdrait sans doute pas de sitôt et qui après tout ne devait pas être perdu si elle venait à retrouver un nouveau maitre à servir. Car elle devrait être disponible à tout moment pour lui et cela, elle pouvait le faire, elle a été formé et formaté dans ce but.

C’est pourquoi aussi surprenant que pouvait l’être la question de son compagnon de veillé, elle était tout ce qui pouvait être de normale au vu du visage qu’elle lui a déjà montré au tout début de leur rencontre. Mais elle ne pouvait pas dire n’importe quoi non plus, il s’en devait de sa fierté de domestique qui était quelque peu remise en question.
Ce levant de son siège, elle avança vers la fenêtre pour porter son regard au-delà un instant, puis, elle se retourna d’un coup pour se trouver dos à cette même fenêtre. Le drap toujours sur les épaules, dévoilant juste sa tenue de nuit que l’on pouvait voir composer d’un top et d’un short, ses jambes non couverte par les hautes chaussettes qu’elle portait la veille, laissant deviner entre la fissure du drap que ses bras n’avaient pas été les seuls à avoir subit une sorte de brûlure. Mais là n’était pas le sujet, car ainsi placé, elle se mit enfin à lui répondre.

« - Pourquoi vis-tu en ce monde ? Voilà la véritable question. Je suis née et je vis pour servir, j’ai trouvé le but de mon existence et lorsque ce but m’est enlevé, c’est à ce moment que j’ai l’impression qu’on me vole ma liberté. Sans cette part de moi, je ne suis pas libre, je suis prisonnière et j’ai l’impression que ma vie ne vaut d’être vécu. Ma servitude est un besoin, tout comme la nourriture ou le sommeil, sans elle, je me sens mourir à petit feu… »

Repoussant son corps de l’ouverture de la pièce, un fin sourire s’était glissé sur ses lèvres, un sourire que l’on pourrait qualifier de nostalgique. Puis, elle se dirigea vers le pied de son lit pour prendre ses affaires de la journée.

« - Je vais aller me préparer pour aller en ville, si tu veux me suivre, je te conseils d’en faire autant. »

Elle s’apprêtait à quitter la chambre pour rejoindre les douches quand elle fit demi-tour pour aller chercher sa gourde à la tête de son lit. Il ne fallait pas qu’elle l’oublie, car elle allait devoir la remplir de nouveau et elle ne pouvait pas se le permettre de le faire devant lui. Ne l’ayant jamais fait devant personne, ce n’était pas aujourd’hui qu’une telle chose changerait…

Bony était partie sous la douche, même si ce n’était pas une nécessité absolue, mais aussi bien pour se réveiller que pour rester un moment seule, cela était venu naturellement. La fraicheur vivifiante de l’eau s’écoulant le long de son corps la sortant doucement de cette nuit de veille. Heureusement, elle avait dormi quelques petites heures avant et avait suffisamment emmagasiné de repos pour affronter cette nouvelle journée de recherche. Mais avant ça, alors qu’elle s’écarta du jet d’eau pour aller récupérer sa gourde, il lui fallait pleurer et remplir le récipient de nouvelles gouttes.
Pouvait-elle pleurer à volonté ? C’était pratiquement le cas, elle n’arrivait pas à se souvenir d’un jour où cela est put être impossible. Et puis, il était si simple de stimuler ses glandes lacrymales avec les seuls souvenirs qui la maintiennent encore en ce monde. Vidant la gourde des larmes de la veille, elle laissa le liquide de ses yeux s’y engouffrer avec douceur et certitude…
Une fois cette tâche routinière accompli, elle referma précautionneusement son assurance mental, comme on pourrait parfois la nommée. Puis elle la reposa avant d’aller rincer une dernière fois son visage pour qu’il ne garde pas la trace de ses larmes fraichement sortie et ne reste que le trait indélébile qui borde ses yeux.

De retour dans la chambre, elle rangea ses affaires, fit les lits, ainsi que le reste de la chambre. Une habitude de son savoir de domestique. Il lui était impossible de se laisser servir et souvent les femmes de ménages qui venaient tout les deux jours pour changer les draps, n’avait plus que ça à faire, le reste étant déjà fait par Bony qui n’y pouvait rien…

Une fois Tengaar de retour dans la pièce, elle s’arrêta dans sa tâche qui arrivait à son terme pour attraper sa sacoche. Et à regarder la chambre à cet instant, il était difficile d’imaginer que quelqu’un est put y passer la nuit tout était revenu à sa place tout comme au moment où ils étaient arrivé sur place. C’était un peu comme si la jeune femme pouvait à tout moment disparaitre de cette vie sans bouleverser l’ordre des choses… Elle passe et semble se faire oublier comme un rêve, un mirage.

Une fois à l’extérieur, le véritable spectacle de cette ville à flan de roche s’offrit à leurs yeux. Un détail qui ne touchait pas la domestique qui n’était pas en ce lieu pour du tourisme, mais bien pour travailler et couvrir ses expériences meurtrières qui s’agitaient sans cesse en son être. C’était parfois à se demander comment elle pouvait jouer son rôle de femme asservie, alors qu’à l’intérieur toutes ses pensées étaient si sombre.

« - Il y a un endroit en particulier que tu voudrais voir ou la simple destination du cœur de la ville te suffit ? »

Pour elle, s’était par là qu’elle devrait commencer, mais comme il était encore bien tôt, faire un détour dans la ville ne la dérange pas plus que cela. Car après tout, il avait peut-être entendu parler de quelques lieux qui pourraient l'intéresser lorsqu’il était dans son village. Des histoires de voyage avaient peut-être atteint ses oreilles ce qui l’aurait poussé dans ce qu’il appelait ses affaires, qui restaient toujours un mystère d’ailleurs...

Tout à leur marche alors qu’ils parcouraient les ruelles en pente de la ville, et pour ne pas rester dans le silence des rues encore calme, elle se mit à exposer la journée possible qui arrivait.

« - Une fois que tu auras quelques repères, je te laisserai pour aller me chercher un endroit où travailler. Ce n’est pas que ta présence me dérange, mais c’est assez difficile de trouver un emploi avec un homme à ses côtés. Nous pourrions ensuite nous retrouver à un endroit donner ou même à l’hôtel si tu penses te familiarisé assez vite avec La’an. Qu’en dis-tu ? »

Ce n’était pas qu’elle voulait se débarrasser de lui, mais ce qu’elle disait été vrai, on se méfierait moins d’elle seule qu’en compagnie d’un homme. Particulièrement d’un homme comme lui. Car même si elle ne doutait pas qu’il puisse venir d’Heka, il était certain qu’il ne pouvait pas être de cette ville.

Ils étaient entrés dans le centre de la ville et les derniers échanges arrivèrent…

« - Bien, donc à plus tard… »

Et sur ces derniers mots chacun d’eu pris sa propre direction. Elle n’avait aucune idée de ce que Tengaar aller pouvoir faire, ni s’il n’allait pas finir par se perdre… Malgré cela et même si la question effleura son esprit un bref instant, elle avait bien d’autres préoccupation à traiter en premier lieu. Comme le fait de trouver un travail.

La veille lorsqu’elle avait laissé son compagnon de route dans la chambre tout à son repos, ce fut là, que Bony avait entamé sa recherche d’information. Tout d’abords, auprès de l’aubergiste pour savoir si personne à sa connaissance ne recherchait de la main-d’œuvre en ville… Car après tout, en temps que commerçant des bruits et autre commérages pouvaient parfois lui venir aux oreilles. Et elle avait ainsi poursuivit son enquête préliminaire avant de revenir dans la chambre. C’est une des raisons qui fait que maintenant qu’elle était en plein dans les rues marchandes, elle n’avait pas l’air d’une âme errante, sachant plus ou moins où elle pourrait tenter sa chance.

Passant de lieu en lieu, elle proposa donc ses services, tout en observant les lieux pour voir si, il pouvait convenir à sa recherche de vengeance. Oui, elle ne pouvait pas prendre n’importe quoi, même si elle n’était vraiment pas difficile à satisfaire. Elle ne disait jamais rien du salaire, ni des conditions de travail, ses critères étaient tout autre. Ce qui l’importait le plus, était sa propre sécurité, ne voulant pas se voir arrêter dans ses projets avant de les avoir menés à terme. Ce qui au contraire de ce que l’on pourrait pensé, ne l’empêcha pas de se faire finalement embauché après avoir démontré son savoir faire qui était des plus utile dans ce genre de situation. Vu qu’en temps normale, on en demande moins que ce qu’elle était capable de faire de part son service en tant que domestique.

Cette tâche accomplit, elle se remit en chemin dans l’intention de retourner à l’hôtel. Et ce n’était pas parce qu’elle avait encore le temps, qu’elle se mit à flâner en cette fin de journée… Trainer dans les rues était inutile pour la jeune femme qui voyait ceci comme une bien mauvaise distraction dans le but qu’elle s’était fixé. Elle vivait sa vie en se contentant toujours du minimum, même au niveau sociale. Si elle semblait pouvoir s’entendre avec ses collègues temporaires, cela s’arrêterait aux murs de l’enseigne, ensuite, elle rentrerait et une nouvelle journée commencerait. Elle fonctionnait ainsi depuis son errance et elle préférerait que ça ne change pas…
Malheureusement, à cause d’un petit imprévu, elle avait fini par se voir lier à un homme dans le but d’en avoir sa protection contre une relation plus familière que de n’être qu’à son service. Un détail imprévu, mais dont elle pouvait pour l’instant faire avec… Après tout, jusque là, il n’avait montré aucune mauvaise attention à son égard et de plus, il lui avait fait découvrir quelques plantes supplémentaire à étudier.

Et en parlant de cet homme. Avait-il fini de faire ce qu’il voulait en ville ? Avait-il reprit le chemin de l’auberge tout comme elle ? Elle le verrait bien une fois sur place ou peut-être même avant…
Son regard fut soudainement attiré par une présence blanche qu’elle distingua au coin de sa vision. Tournant la tête dans la direction tout indiqué, il n’eut pas à douter bien longtemps qu’il s’agissait probablement de Tengaar, même si la scène qui s’offrait devant elle avait quelque chose d’étrange. Devait-elle partir et le laisser, il rentrerait plus tard ? Cela devait concerner ses affaires… Encore que, non, cela paraissait difficile à croire, il fallait qu’elle se rapproche et comprenne ce qui se passe. Traversant la rue pour rejoindre le coin de la rue où elle l’avait vu rentrer accompagné de 3 autres individus, elle s’y engouffra à son tour, tout en essayant de se faire discrète. C’est qu’elle ne voulait pas se mettre en danger sans réfléchir au risque d’y perdre la vie. Surtout, si comme, elle avait cru le voir, les hommes l’accompagnant venaient bien de l’église…

Ce détail fut bien vite confirmé lorsqu’elle arriva assez prêt pour pouvoir prêter attention à leur conversation. Aie, il semblerait que ce soit des jeunes recrus chez les religieux en recherche d’exploit qui avaient cru voir en Tengaar un croyant à la volonté des plus faibles, voir un non-croyant. La situation était vraiment critique pour lui, il n’était vraiment pas bon dans ce monde d’avoir le moindre doutes face à Kel’Chin. Que devait-elle faire ? Le laisser à son sort et rentrer comme si de rien n’était ou intervenir ? Il serait tellement plus simple et sécurisant de ne rien faire. Mais… Il l’avait bien protégé une fois… Et si elle devait agir, elle ne devait plus tarder car elle avait bien l’impression que ça n’irait qu’en empirant s’il se retrouvait seul face aux religieux en mal de voir appliquer leur façon de voir le dieu d’Heka.

S’approchant du groupe, elle ne fut remarqué qu’une fois entre les deux partis. Faisant dos au jeune homme avec qui elle avait établie un pacte de sang et face aux trois autres devant lequel, elle s’inclina avec respect avant de prendre la parole.

« - Je vous remercie d’avoir retrouvé mon compagnon. »

Puis tout en se redressant, elle avait glissé sa main dans sa sacoche pour y sortir le petit couteau qui lui servait généralement à couper ses plantes. Le portant à leur vision, elle s’entailla la main d’un mouvement sec tout en continuant sur sa lancé de parole.

« - Je remercie également Kel’Chin qui vous a mené à lui pour que je puisse le retrouver. »

Elle tendit ensuite sa main en sang vers eux…

« - Accepte-t-il l’offrande que nous lui faisons ? »

L’homme qui semblait mener le trio ne l’avait pas quitté du regard une seconde, comme s’il cherchait la faille dans le masque de croyante que Bony leur montra. Puis, il soupira, tout en détournant le regard près à partir, même si à peine deux pas après, il se retourna pour observer une dernière fois à nos deux étrangers. Bony s’inclinant de nouveau avant de les voir poursuivre leur chemin.

Et là, elle se tourna en direction de Tengaar, lui intimant le silence par un doigt devant sa bouche tout en prononçant les derniers qu‘elle eut en ville.

« - Pas un mot avant que nous soyons rentré à l’hôtel. »

Faisant fit de sa blessure, elle ne pensait pas à la bander alors qu’ils traversaient La’an pour revenir à leur point d’origine : L’hôtel.

Elle ne savait que penser des événements qui avaient put l’amener réellement dans cette ruelle. Elle avait bien suivit leur conversation, mais en dehors du fait que les religieux voulaient faire leur preuve, elle ne voyait pas quoi en dire de plus. Heureusement, l’échange n’avait pas duré, et elle avait éviter toutes erreurs de dernières minutes qui auraient put faire croire qu’elle a une dent contre l’église. Enfin pas l’église en elle-même, elle accepte Kel’Chin pour leur unique dieu, mais depuis qu’elle a entendu dire de par la voix d’une de ses religieuses que son homme serait à elle car "IL" l’avait accepter. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir encore une légère amertume à son encontre.
Mais en passant au-delà de ça, elle n’a jamais rien eu à lui redire et il en serait resté ainsi si cette Lirza n’était pas apparu. Une fois cette femme loin de la vie, elle ne doutait pas qu’elle serait bien plus en paix avec son dieu.

La marche prit fin et ils arrivèrent à l’hôtel pour ensuite monter dans leur chambre. Et contrairement à ce qu’elle croyait, ce ne fut pas elle qui prit en premier la parole, mais plutôt celui qu’elle venait de sortir des griffes des religieux.
Une explication ? Allait-il lui dire ce qui avait poussé ses hommes à douter de lui ? Il est vrai qu’il était unique en son genre, mais était-il pour autant un rebel de la religion ? Il est vrai qu’elle ne connaissait pas les coutumes de Qarcy et si cela se trouver à cause de son reclus face au 4 autres villes, la présence de la religion était moins pousser à son extrême, mais il était impossible qu'ils ne le vénèrent pas aussi. Quoi qu’il en soit, elle ne douta pas de sa provenance avant qu’il ne lui révèle lui-même ne pas venir de ce coin isolé du monde.

Pas qu’elle n’aurait pas put le remarquer plus tôt par elle-même si elle l’aurait voulu, mais pratiquement tout ce qui l’entourait passé généralement qu’en second plan dans son esprit qui était déjà bien remplis de sombre pensé vengeresse. Alors, elle ne dit rien, le laissant s’approcher et la soigner, alors qu’elle-même n’y prêter pas vraiment attention car depuis qu’il avait dévoilé son mensonge, elle se mit à l’écouter. Essayant de savoir, de comprendre à quel point, elle avait pu se faire manipuler, berner par cette homme qu‘elle venait de sortir d‘une bien mauvaise passe… La trahison étant une des pires choses que l’on pouvait faire à son encontre, elle ne pouvait qu’attendre ses explications et voir s’il ne l’avait pas tromper au-delà de sa simple histoire. Encore que tiendrait-elle jusqu'à des explications ?

Bony ne pouvait quitter Tengaar des yeux. Qu’essayait-il de lui dire en lui racontant venir de plus loin ? Il n’y avait rien plus loin ou en tout cas personne ne pouvait survivre au-delà, personne d‘humain… A moins que ? Non cette idée était stupide. Et le simple fait d’y avoir pensée aussi.

« - Ne te moque pas de moi. Il n’y a rien au loin et j’aurais encore plus de mal à croire que tu viennes du sein même de Kel’Chin. »

Alors qu’elle parlait, son autre main, celle qui n’avait rien et était libre de tout mouvement, s’éleva pour venir vers le jeune homme.

« - Tu es humain, j‘en suis persuadé, sinon tu n’aurais pas de totem comme chacun de nous, ni de famille d‘ailleurs… »

Ses doigt avaient comme à leur première rencontre, rencontrer l’endroit où il gardait son totem. De plus, elle avait soulever le fait qu’il avait une famille, un sujet qui pourtant n’était jamais venu dans aucune de leur discussion, alors comment pouvait-elle savoir qu’il avait encore une famille, et qu’ils n’étaient par exemple pas mort ou qu’il pouvait encore, être un enfant abandonner ? Tout simplement parce qu’elle pouvait reconnaitre la couleur des liens les reliant.

« - Mais qu’importe ce que tu essayeras de dire pour couvrir ton mensonge, j’aurais bien du mal à croire un traitre mots de ton explication. Tu essayeras encore de me raconter une belle fable.
J’imagine que les plantes été aussi un mensonge… »

Elle détourna la tête, on la trahissait une fois de plus… Heureusement, elle n’avait pas encore tissé de lien aussi fort que par le passé, mais la colère grondait en elle, comme à chaque fois qu‘une telle situation se créait. Et s’il s’était tu, cela aurait mieux valu… Pourquoi fallait-il toujours découvrir la vérité après coup. Encore une épreuve cruelle que le destin imaginé par Kel’Chin place sur sa route.