« non credo che, é un'illusione » ¤ ezekiel
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 « non credo che, é un'illusione » ¤ ezekiel

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MessageSujet: « non credo che, é un'illusione » ¤ ezekiel   « non credo che, é un'illusione » ¤ ezekiel Icon_minitimeMar 21 Mai - 10:24


SET FREE, RELEASED, VANISHED, I SET THEM FREE, THEY'VE ESCAPED. DAMMIT.


CHAPITRE II ▬ CARESSE-MOI D'UNE MAIN, TORTURE-MOI DE L'AUTRE


Tes serments sont des parjures, je te mets au pied du mur. Raclure d'Ezekiel me susurre l'esprit malin à l'oreille. Ordure tu es, ordure tu resteras. Mais ne comptes pourtant pas t'en sortir si facilement. Et pourtant, je pensais que tu avais une certaine allure, une soit disant stature. Que nenni. Rire nerveux. Je vais te retrouver. Oh oui, je vais te retrouver et t'en faire voir de toutes les couleurs: tu t'en souviendras toute ta vie. Un pas en avant. Ma main plongera dans ton corps, traversant tes précieux organes. J'y plongerai même sans qu'aucune main ne me retienne, je m'y noierai et n'éprouverai aucun remord par la suite. C'est que ça en est presque devenu une obsession tu sais. Je vais te maudire jusqu'à la fin de ma vie. M'entends-tu Ezekiel? Jusqu'à la fin de ta misérable vie. J'aurais pu le prédire dés la première journée pourtant: à quoi bon espérer quelque chose d'un déchet comme ça? Soupir. Honte à moi d'y avoir cru. En soit, maintenant tu ne m'auras plus, parce que j'ai bien l'intention de te retrouver et te faire passer l'envie de t'enfuir ainsi. Tu dois tenir ton engagement si tu tiens à la vie. Droite et fière comme une tour de cathédrale. Lorsque nous nous retrouverons -parce que je sens que ça ne saurait tarder- tu seras dans un premier temps condamné, rejeté des autres, humilié, opprimé et voire même torturé si l'envie m'en vient. Aussi, n'as-tu pas intérêt à jouer au plus fin. Quatre jours. Quatre jours que j'y pense sans réellement m'affoler. Enfin, c'est une façon de parler. Une question d'honneur: un gentilhomme se doit de toujours respecter ses engagements, n'est-il pas? Désolée, j'oubliais que tu es loin d'être un homme de la haute aristocratie. Tu me supplieras de te faire expier cette faute. A genoux.

Dans la nuit noire commence notre histoire, sur les lieux saints de Blaoria. Violemment un frisson envahit tout mon corps. Je suis partie sans me soucier de l'heure qu'il est, guidée par une forme d'impression qui sait si bien être mienne. A en juger par la lune qui pointe lentement le bout de son nez, il doit être dans les alentours de vingt-deux heures. Les étoiles n'ont pas l'intention d'apparaitre ce soir, sans doute cachés par ces monstrueux nuages gris et limite pluvieux. Hum. La journée aura été tranquille aujourd'hui. Sans embûche. Sans embrouille. Sans histoire. Sans toutes ces choses qu'un chevalier se doit de régler au plus vite. C'est tellement bon de pouvoir respirer calmement dans les rues de la capitale. Il règne encore une certaine agitation, mais elle n'est pas aussi gênante que celle qui se perpétue dans la journée. Oh oui. C'est tellement agréable. L'espace d'un instant, je me sens devenir nostalgique, replongeant dans toutes ces années passées qui au final ne sont bonnes qu'à jeter à la poubelle. A quoi bon s'encombrer de souvenirs? J'ai appris depuis bien des années maintenant qu'il est bon de ne vivre que dans le présent et de penser un tant soit peu au futur. Foutaises, diront certains lecteurs. L'Homme apprend de ses erreurs -contrairement aux animaux- et avance grâce à elles, possède un patrimoine et de ce fait un passé. Alors pourquoi chercher à le renier? Chacun pense comme il l'entend, là-dessus peut-être ne pourrions-nous jamais être en accord. Peut-être. Une légère brise d'air frais vient faire voleter mes cheveux au vent et alors un élan de lucidité se fait sentir. Où est cet enfoiré d'Ezekiel? Tout cela me tourne en dérision, me hante. Je perds certainement mon temps à essayer de le retrouver, car si vraiment il a cherché à fuir... pourquoi serait-il resté à Blaoria, franchement? A moins qu'il ne soit réellement idiot, je ne vois pas. Il est comme un ver dans le noyau du monde. Lamentable et dégoûtante petite bête à l'appétit ravageur.

Le sang et le vin ont la même couleur, sais-tu, jeune homme. J'hésite encore quant au sort qui pourrait t'être réservé, mais mon imagination saura te trouver bon traitement en temps voulu. Tu n'as surtout pas à t'en faire. « Auriez-vous déjà vu cet homme? » une affiche se dresse devant une habitante, cette dernière figurant un peu hébétée de cette interruption. « Il me fait penser à l'un de ces poètes de quatre sous qui traîne souvent dans les environs. » sourire moqueur qui se dessine sur mes lèvres. « Si cet individu était poète, je le saurais depuis bien longtemps. Mais merci pour votre attention. » je reprends ma route, la saluant rapidement d'un geste de la main, la gratifiant même d'un très léger sourire en coin. « Attendez! Vous devriez aller demander à la petite femme qui habite au coin de la rue. Oui là-bas, la femme qui discute avec des gens plus ou moins... colorés. Certains disent qu'elle s'occupe de la boutique de déguisements, mais si vous voulez mon avis... » elle se penche vers moi pour murmurer une phrase « ... elle fait de trucs pas clairs. » un problème à la fois. « C'est un repris de justice que je cherche pour le moment. » « Un repris de justice? Oh, mais c'est que vous ne chômez pas en ce moment dans le coin! » comment ça? « Bah oui. Je sais que je ne suis plus toute jeune, mais je les entends toutes ces petites histoires qui circulent dans le quartier, hum. » encore une vieille qui débloque. Non, ça ne manque pas ici. « Excusez-moi, j'ai des recherches à continuer. » un dernier au revoir et j'en retourne à la marche, m'arrêtant quelques pas plus tard pour demander à un nouveau passant. « Excusez-moi, auriez-vous vu ce- » « C'EST LUI! » je sursaute, quelque peu sur mes gardes. « Vous connaissez cet homme...? » « C'est lui l'assassin! A L'ASSASSIN! » stupéfaction. une chèvre passe, au loin.

Il était sous ma responsabilité et j'aurais dû l'arrêter dés que j'en avais l'occasion. C'était mon devoir et à la place j'ai voulu lui accorder une énième chance. Enième chance qui -notons le- risque de me coûter bien cher. Espèce de gros connard. Je reprends mon souffle après une course folle pour suivre le commerçant qui ne sait que courir. En même temps, il a l'air dans un sale état psychologique celui-là; mais de là à crier au crime...? Me voilà à nouveau perplexe, prête à en découdre avec le premier opposant qui se présente. PLOC. PLOC. PLOC. PLOC. PLOC. PLOC. PLOC. PLOC. Cette odeur. Le sang. Horrible odeur de sang. Elle se fait tellement forte que j'en porte la main à ma bouche, ayant bientôt l'image à cette désagréable senteur. C'est de ma faute, pas vrai? C'est de ma faute s'il a récidivé et fait ça. Mon sang ne fait qu'un tour et je fait un geste sur le côté, empêchant le commerçant d'approcher d'avantage. L'amas de gens autour me désoriente. « Pourquoi est-ce que vous restez ici? Vous trouvez que contempler un cadavre est divertissant? Partez! » ma voix se fait sans appel, alors que je m'agenouille lentement devant le corps sans vie de ce qui semblait être une petite fille dans le passé. Pour dire vrai, c'est peut-être la deuxième fois que je suis confrontée à ce cas de figure, les violences se faisant rares sur l'île. J'en arrive encore à me demander pourquoi ça me tombe pourtant toujours dessus, ou encore pourquoi aucun autre chevalier n'est venu avant moi. Il va falloir que je remette des pendules à l'heure. Et le lieutenant, où est-il? Je sens encore des regards sur moi et fais volte-face pour en fusiller plus d'un du regard. « Eh bien quoi?! Dégagez! » cacher la vérité en l'habillant de velours. « Il faut prévenir les autres unités... » je réfléchis, me redressant, détournant pas la même occasion le regard de cette affreuse scène. C'est ma faute? C'est la vie d'un innocent qui a été prise mais pas n'importe laquelle: celle d'un enfant. Tu périras de mes mains, Ezekiel. ...mes peurs m'encouragent à te mordre de rage. « Je sais où se trouve votre homme. » page qui se tourne

Tête basse. Epée à la main. Frange qui cache mon visage. La cathédrale. Les feux de la ville disparaissent derrière moi. La vue doit être magnifique du haut de cette bâtisse. Raison de plus pour y monter, vous ne croyez pas? Tu vas mourir. Il faut de toute évidence exterminer l'insecte qui s'est introduit dans l'antre saint de Bloaria. Un criminel n'a rien à faire dans un tel endroit. Il mourra. C'est d'un pas déterminé que je progresse sur l'allée de la cathédrale, redressant lentement la tête pour lui faire une bonne fois pour toute face. Je n'aime pas particulièrement franchir ce genre de seuil car je sais parfaitement que toute forme de violence y est prohibée. Pas folle la guêpe. Peut-être ce poireau avait-il l'intention de demander asile? Dommage pour lui que je vienne le chercher. Devant la porte. J'hésite à entrer et pousse finalement la porte quelques secondes pour tard, baissant la garde de mon épée. J'entre le plus naturellement du monde, comme si je venais simplement dicter une prière. Prier les dieux? A quoi bon, je les ai tant sollicité auparavant. Les vitraux colorés reflètent des rosaces sur le sol carrelé. J'h'ausse un sourcil, étonnée de voir que tout est aussi calme. Certes il est tard, mais pour une ville comme Blaoria, je m'attendais à y voir un peu plus de gens et ce même de nuit. Certains n'aiment pas que leurs voisins voient qu'ils se rendent à l'église -question de pudeur qu'ils disent-, alors pourquoi pas la même chose pour la cathédrale, après tout? Veni, vidi, vici. Plongée dans l'obscurité. Les pas résonnent. Où es-tu mon petit? Je sais que tu es là, inutile de te cacher. La lame de l'épée vient frotter le sol alors que je pose un genou au sol, l'arme droite devant moi, tête baissée au niveau de la garde. Cette position est comparable à celle que l'on adopte devant un roi, ou un membre de la famille royale, peu importe. Mes yeux se ferment et le silence englobe les environs. La vie en ville bat son plein. Quelques pigeons roucoulent. Mais rien d'autre. « Combien de temps comptes-tu encore te foutre de moi, Ezekiel? » ce mec me prend vraiment pour une connasse. Soit. Si ça l'amuse... et puis je ne peux pas empêcher les gens de penser, pas vrai? Rire sarcastique. « Te coincer une fois n'aura donc pas suffit. » paupières qui s'ouvrent. « ... Quel dommage. » il faut un certain temps pour s'habituer à l'obscurité des lieux et fort heureusement pour moi, le simple fait de pouvoir me transformer en louve sait m'avantager par moment. Non, je ne suis pas transformée c'est vrai, mais à force de faire travailler ses sens, on finit bien par les aiguiser. « Mais cette erreur ne se reproduira pas. » j'ai envie de le choper et de le bouffer, dans tous les sens du terme. Ordure qui tue, pille et détrousse. « Je t'ai accordé ma confiance une fois et tu n'as pas su en faire bon usage. Aussi, ais-je pensé juste... » je me redresse une bonne fois pour toute, levant la tête vers le haut, là où j'ai bien l'impression qu'il se trouve. « ... que ta vie serait le prix à payer pour ce crime. » épée qui se pointe vers lui. « Maintenant montre-toi et dévoile-moi ton vrai visage, animal. » il va bien falloir que je me calme dans cette enceinte sacrée ou bien je risque de me faire déloger ou de subir les mauvais sorts, le mauvais oeil. Veni, vidi, vici.

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MessageSujet: Re: « non credo che, é un'illusione » ¤ ezekiel   « non credo che, é un'illusione » ¤ ezekiel Icon_minitimeJeu 23 Mai - 20:39

Plait-il ?
La soupe, pas loin d’être froide, était dans les assiettes, si encore il était possible de les nommer ainsi, ces bols en bois pourrit, quand le ciel commença à se couvrir. Un « château » de briques aux tuiles vicieuses, glissantes a la moindre brise, laissant passer crochets de givre qui vous dévorez les mollets dès qu’il en avait l’occasion, faisait office d’hospice au pauvre gaillard qu’était Ezekiel. Château… Un bien grand mot pour ce tas de boue qui faisait pâle figure devant le palace des plus pauvres aristocrates. Mais ces quatre murs étaient ce que beaucoup appelés, tranquillité. Les pièces y étaient sombres, quand le soleil n’amenait pas de ses rayons aux travers des fenêtres mals isolées. Aucune lampe, pas de bougies, trop vite éteinte par le vent qui se faisait un malin plaisir a se faufiler entre les fissures. Il y avait bien une cheminé, mais personne ici n’osé se risqué à mettre le feu au seul endroit qui voulait encore d’eux. Le blondinet, l’un des jeunes présents ne faisait pas de cet endroit son havre de paix, pour lui cette visite n’était que question de survie. Un peu de bouillon, un morceau de pain sec et il était déjà partit.

•••

L’empire d’Ezekiel, bâti sur une bataille contre les autres, dans une lutte à la poursuite de la perfection, n’avait aucun défaut se disait-il. Parfait. Juste à son image. Sauvage, libre et un peu amer. Piquant, coloré, dévastateur mais tellement amusant. Perturbant aussi. C’était sa façon d’être, son petit truc en plus, que peu de gens arrivé à encaisser, à comprendre ou même à accepter. Sa façon de voir le monde comme personne ne pouvait le faire ne lui imposait aucune limite. Rien, ni personne n’avait encore trouvé une solution à cette extravagance qui faisait de cet homme, tout de même âgé, un être à part. De l'égocentrisme décalé. Ezekiel a toujours était au-devant de la scène, à improviser. Rire de tout et de chacun. Passer outre les lois débiles d’une société ennuyeuse. Cette raison sublime, qui s’élève au-dessus de la portée des hommes simples, est celle dont l’excentrique arrive à transformer les autres dans sa douce folie. Ezekiel est un enchanteur loufoque, un poète incompris, un mouvement futuriste insondable. Oui, aucun doute là-dessus, son empire était sans défaut. Parfais. Unique. Parfais à ses yeux, mais tellement bizarre pour les autres. La jeunesse n’est pas l’enfance, ce jeune homme ne veut juste pas grandir trop vite. Laissez-le donc faire ce qui lui plait encore une vingtaine années.

•••

Une fois dehors, l’air était encore doux et soufflait, en veux-tu en voilà, des bouffés de chaume blond et bois roussies. De partout, dans la capitale pentue et biscornue, on se renvoyait à tue-tête quelque plaisanterie. Mais pas ce soir. Non. Le silence était lourd, trop lourd pour que ce ne soit que l’arrivé de la pluie qui est bloqué la voix du peuple. Une chose est sûre, quelque chose avait frappé, et ce n’était certainement pas la foudre. Les différentes odeurs couvraient si bien celle du sang, qu’un simple humain comme Ezekiel n’y fit guère attention tant bien même ses pas l’avait guidé a une dizaine de mètre du corps frétillant encore d’un reste de vie. Sur la suite de ses pas, qui ne claquait pas, car dépourvue de chaussure, il arriva devant la magnifique Cathédrale de Bloria. Qu’il était beau tiens, ce bâtiment-là, orné de vitraux plus chers encore que la bâtisse où il passait se nourrir. Grimpait là-haut et en esquinter la beauté lui avait déjà effleuré le cerveau, mais escalader cette montagne historique, c’était comme se mettre la corde au cou. Et puis, Ezekiel avait « promit » qu’il devait être sage à présent, sage comme une image, mais pas n’importe qu’elle image, non. Car si il venait à tacher l’image qu’il a juré de respecté, ce n’est pas une corde qui viendrait lui briser la nuque, mais bien une épée ou pire encore, des crocs de loup !


Triste de murs et de chapeau, la demeure n’en dominait pas moins les autres bâtisses environnantes. Il y avait bien deux portes, une principale, avec ses grands battants de bois aussi épais qu’un chêne, et l’autre, plus petite, à l’arrière, par laquelle Ezekiel entrait parfois discrètement. Mais pas cette fois. Il dut tambouriner sur le bois de l’entrée. Il faisait déjà nuit, et personne ne tourna le verrou. Pas prêtre pour accueil un agneau de Dieu ? Faussement irrité, le blondinet aux allures de paysans s’offrit le luxe d’ouvrir la frontière de la maison de Dieu lui-même en usant de son inconcevable force. Dans la grande pièce, qui servait aux mariages et aux prières, normalement attablé en fond, patientait-le titulaire des lieux. Son nom échappait aux souvenirs de notre héros, mais pas son physique stéréotypé de l’homme aux mille et une couleurs divine qui prenait part aux ennuyeuses messes du dimanche. Il débordait de partout, dans son habit de moine noir taché de vin. Au-dessus de sa moustache truffée de restes du « corps du Christ » et d’autre gourmandise réservée aux serviteurs de Dieu, ses petits yeux vides de cochon mal luné semblaient donner confiance. Dégoutant. Mais par chance il n’était pas là. Seul dans ce grand musé de tableaux délavés Ezekiel laissa la double porte de fermé avec fracas et bondit vers les escaliers pour accéder aux étages cachés.

Il leva les yeux pour découvrir la figure d’une statue recouverte d’or. Il n’avait de toute évidence pas perdu son temps à venir ici. Spectateur d’une telle richesse, Eze’ entendit soudainement un grognement bas et menaçant s’échapper d’entre la bouche de la cathédrale. Un bruit qu’il ne connaissait que trop. Luxerya. « Combien de temps comptes-tu encore te foutre de moi, Ezekiel? » Ils avaient beau sortir d’un joli minois, ces mots-là, ils n’avaient rien de doux ou de rieurs. C’étaient des batailleurs, des qui partaient en guerre. Ils étaient là pour griffer, lacérer, trancher, tuer sur place. Des mots qui faisaient mal. Celle qui les jetait ainsi, ces brassés de syllabes emportées, arpentait en écho le centre même de la cathédrale. Autour de son visage, flambé de colère, ses cheveux d’un rose qui laissera toujours Ezekiel perplexe, crépitaient en mèches querelleuses. Elle avait la rage sous peau et la fureur dans les yeux. Elle était mignonne pourtant, Luxy, mais dans ce début de nuit encore tout abruti d’un reste de soleil, elle remuait bien assez pour contrarié le divin qui réside aux cieux. Autour d’elle, forcés de subir son humeur massacrante, les statues des anges faisaient une bien mauvaise mine. Sans parler des gargouilles de l’extérieure qui sentaient vibrés sa voix contre les murs épais de leur maison.


Le blondinet préféra rester cacher. Dans l’ombre des poutres du plafond, il glissa entre les barrières et autres objets sculptés. Il se fit aussi silencieux qu’une souris et quand Luxerya haussait la voix, il en profitait pour accélérer le pas. Plus il avançait, plus Ezekiel se rendait compte que la lumière baissé brusquement. Les bougies, par le souffle du vent s’étaient éteintes ne lui permettant pas d’avancer d’avantage, au risque de faire un bruit fracassant en ce cognant a quelque chose, qui n’aurait que le mérite d’indiquer à la louve du rez-de-chaussée où il se trouvait. Il leva à nouveau les yeux, face presque contre terre, tendant une de ses mains vers l’avant, il la posa sur ce qui semblait être un large morceau de tissus. Mais, pourquoi diantre se caché-t-il ? Après tout, il n’avait strictement rien à se reprocher. Il se redressa alors complètement, laissant sans doute entrevoir un peu de sa chevelure blonde. Incapable de voir dans le noir, il tira tout de même sur ce qui n’était autre qu’un rideau rouge. Pour un rideau, c’en était un, et épais de surcroit. Ezekiel dut tirer une bonne dizaine de fois avant de découvrir ce qu’il cachait. Ce n’était autre qu’un orgue dans toute sa splendeur. Une épave, ça c’était certain. Le bois en sapin ciré ne brillait plus depuis belle lurette. Dans son ampleur égo-excentrique doublé d’une finesse du spectacle, n’ayant pas plus peur de Luxerya que d’un ours devant une truite, le jeune homme s’installa devant les touches de l’instrument. Cultivé, comme la plus part des nobles, Ezekiel connaissait la musique et la peinture, l’art du théâtre et de la poésie. Génie bafouait par un trop plein de liberté couplé à l’attirance du mal, il se permit de faire frémir les murs vieillots de cette cathédrale endormie pour accueillir une farouche demoiselle dont la colère n’était égale qu’a sa beauté. Diablerie de fille aux paroles dévergondées. Un rythme que toute bonne femme se devait de connaitre. Symphonie d’une union éternelle.


La Marche Nuptiale. ♪ S’en suivit un rire particulièrement moqueur. Athlétique, agile comme un chat, il grimpa sur la barricade épaisse et presque suspendue, il sourit. « En quoi ma présence peut bien aider mademoiselle le chevalier ? » Il fit abstraction de son sobriquet, l’animal, il n’allait pas relever, pas sous le toit de Dieu, bien qu’au fond, il s’en foutait bien, de ce divin personnage.


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