« marking time, waiting for death » ● pv andrew
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MessageSujet: « marking time, waiting for death » ● pv andrew   « marking time, waiting for death » ● pv andrew Icon_minitimeJeu 9 Mai - 0:14


I'M COMMITTING VERBAL MURDER IN THE MAJOR THIRD DEGREE ☘


CHAPITRE I ▬ A TOUJOURS COURIR, TU FINIRAS FORCEMENT PAR TE PERDRE


Lorsque la nuit vire de l'or pourpre au gris. La pièce est sombre. Rideaux fermés. Des vêtements sont posés sur le dos d'une chaise à l'allure ancienne, aux bordures dorées et au velours d'un rouge sang. Une épée non loin de là sommeille en son coin, attendant probablement avec impatience que l'on s'en occupe. Elle peut être le meilleur ami de l'Homme ou bien encore vous faire mordre la poussière. Tant de possibilités. Un halo de lumière jaillit soudain d'un côté du lit. Une bougie. C'est bien d'une bougie dont il est question. Une silhouette semble se redresser quelques secondes plus tard, laissant la faible intensité éclairer une longue chevelure rosâtre. Regard vers le ciel. Oui, l'heure est en approche. D'un air entendu, l'ombre se lève pour de bon et quitte la chambre pour gagner d'autres endroits, d'autres pièces de ce logement qui est sien. Salle de bain. Salon. Chambre. Je suis pensive. La non-présence d'Ezekiel m'intrigue. Peut-être s'est-il évaporé dans les airs. Peut-être a-t-il trouvé le moyen de m'échapper au final. Mais peu importe: il le portera sur la conscience toute sa vie, tant je vais le maudire. Il le sentira forcément passer, j'en fais un point d'honneur. Si le fait de lui avoir fait la morale une fois ne l'affecte pas, alors il me faudra passer à l'étape supérieure. C'est bien la mort qui l'attendra. Qu'il profite encore du peu de temps qui lui reste de vie, ça pourrait bien vite se terminer. Abruti. Quelques jours à ne pas faire attention et voilà qu'il prendrait le large. Très bien. Qu'il en soit ainsi. Son sort est donc dés à présent scellé. Un petit sourire narquois se dessine sur mon visage et j'avance dans la chambre, saisissant au passage les quelques affaires qui me permettront de finir ma toilette. PLIC. Une faible mélodie un poil mélancolique résonne dans ma tête, me faisant automatiquement tourner la tête vers la fenêtre. Hum? Me couvrant rapidement d'une chemise de chambre, je ne quitte pas les vitres des yeux et m'aventure lentement jusqu'à elles avec un certain degré de prudence, comme si une chose aurait pu me sauter au visage d'une seconde à une autre. Personne. Il n'y a personne dans le coin. Et cette mélodie qui m'évoque tant de choses mais sur laquelle je ne parviens pas à remettre un titre. Pourtant, je sais très bien qu'elle ne m'est pas inconnue, que je la connais depuis étrangement bien longtemps. PLAC. Cette fois-ci, je me retourne brusquement, sûre que le bruit venait de derrière. Qu'est-ce qui se passe ici? Une main se tend sur le côté de la chaise, alors qu'entière je garde une attention braquée vers la porte, vers le côté plus qu'obscure de la pièce. Ne pas savoir à qui on a affaire est toujours délicat, surtout que certains chevaliers ne lésinent pas sur les blagues de mauvais goût. Mes yeux se plissent légèrement, tandis que les sourcils ne tardent pas à se froncer. Je perçois du mouvement. Tout intrus pénétrant dans cette chambre est d'avance mort, compte tenu du fait que j'ai en horreur que l'on viole ainsi mon intimité.

La chose passe d'un côté à un autre. Elle ne semble pas bien grande et pourtant si rapide. Pour dire vrai, je serais très étonnée d'apprendre qu'il puisse s'agir d'un être humain, du fait de cette petite taille que je crois deviner. A moins que l'Homme ne soit plié en deux ou bien qu'il s'agisse d'un nain, j'ai quelques doutes. En temps normal -c'est à dire parfaitement éveillée et en meilleures conditions vestimentaires- j'aurais sauté sur l'Être sans me préoccuper de quoi que ce soit et l'épée aurait fendu l'air. Or là, c'est une toute autre histoire. Tout cela n'a rien de naturel ou voire même de normal, c'est comme si l'atmosphère s'était alourdie en quelques minutes et que bientôt elle en deviendrait étouffante. Oh oui, ça l'est déjà. Pupilles fixées droit devant et mains resserrées autour de l'épée, je la brandis pour librement sauter vers l'avant, manquant de peu de la planter dans la porte. Drôle de sensation au niveau du pied gauche. Une chose est passée entre mes jambes. Réactive au possible, je me retourne rapidement et tends l'arme vers l'avant, mettant en garde le possible ennemi. A peine levée le matin qu'on vient déjà m'en faire voir de toutes les couleurs, en voilà bien des manières! Mon pouls s'emballe et c'est avec rage que je dévisage la chambre des yeux, m'imaginant des scénarios plus ou moins morbides. A cet instant, on ne pense plus de la même façon. On ne pense plus à épargner des vies, tout bonnement parce que c'est la vôtre ou la sienne. Quel humain sur cette Terre se donnerait volontairement la mort face à un ennemi sous le simple prétexte qu'il n'a pas osé se défendre? Une stupidité sans faille. Plus rien. A mon grand étonnement il ne semble plus y avoir personne. Telle une louve, j'avance à petits pas, allumant au passage une source de lumière un peu plus conséquente. La fenêtre est ouverte. Etait-elle déjà entrouverte auparavant? Je ne sais plus, mais rares sont les fois où je dors la fenêtre ouverte, ne serait-ce que pour éviter de choper la crève. La bougie s'est éteinte. Quelque chose cloche ici. Je file fermer la fenêtre, réfléchissant à ce que pouvait bien être cette chose. Un chat apeuré peut-être? Peut-être. Allez savoir. De toute manière si d'étranges mouvements ont lieu en ville, j'aurais vite bien fait d'en savoir d'avantage grâce aux dires des habitants de Blaoria et j'en passe. Pour le moment, je me contente de passer dans mes placards, ouvrant énergiquement et vérifiant ainsi que rien ne s'y est glissé. Dans tous les cas, ce contretemps me met en retard et ça, c'est inacceptable. Rien. « Je finirais bien par savoir de toute manière. » Maintenant, il faut juste que je me dépêche un peu de m'habiller et de prendre le nécessaire pour la journée, car elle promet d'être longue. Entre temps, je trouve la source de cette mélodie qui n'est autre qu'un médaillon.

Six heures du matin. Le départ du logement aura été un tantinet difficile, ne cessant d'inspecter les coins susceptibles d'abriter un corps étranger. Pour finir, j'aurais pris environ une trentaine de minutes de retard sur mon trajet, ce qui est loin d'être négligeable malheureusement. La forêt de Blaoria. Il faut impérativement que je me rende là-bas car divers bandits s'y seraient regroupés, de ce que j'ai cru en comprendre. Me demander de réfléchir aujourd'hui est un véritable calvaire. Une mission impossible si vous préférez. Indirectement, mon esprit est envahit par ce qui s'est passé ce matin et je n'aime pas du tout cette histoire. C'est comme une fausse note de piano dans une partition pourtant magnifiquement tenue. Une anxiété qui se développe? Non, je ne pense pas. Il en faut bien plus pour me dérouter qu'une simple intrusion dans le logement. En fait, c'est surtout le fait de savoir que cet Être peut s'infiltrer dans d'autres habitations qui me déroute. Hum. Penser à autre chose et tourner la page. C'est l'esprit pourtant toujours ailleurs que j'observe les maisons et les habitants déjà dehors, certains ouvrant leur boutique et d'autres se promenant de beau matin. Blaoria est l'une de ces villes que l'on veut très attractive et donc par conséquent très bruyante. Préférant plus que tout le calme à l'agitation, je m'arrange donc la plupart du temps pour avoir des missions en dehors de la capitale, même s'il m'en coûte par moment plusieurs jours de marche. « Capitaine! J'ai des fruits frais qui vous attendent! » cette voix plutôt dure me pousse à sortir de mes rêveries et à tourner la tête sur le côté, me faisant par la même occasion stopper la marche. « Des oranges. Des pommes. Des fraises. Des kiwis. Et même des pamplemousses si vous voulez! » oui, les commerçants savent y faire avec les clients, ici. « Comme je sais que vous passez plusieurs fois par semaine, je me disais que vu que vous étiez déjà dehors, vous passeriez faire un petit tour à l'épicerie. » je ne réponds pas, me contentant de regarder derrière son épaule, croyant apercevoir l'un des chevaliers de mon unité. « Mettez-moi quatre pommes au pire des cas, j'aurais déjà de quoi consommer dans l'après-midi. » d'un geste presque automatique, je plonge la main dans l'une de mes poches et en sors une pièce correspondant à l'achat, la lui donnant par la suite. « Merci Capitaine! » et que cet abruti cesse de m'appeler ainsi par la même occasion. « Mettez-les moi de côté, je passerai les chercher dans quelques minutes, j'ai une autre petite course en cours. » A l'instant-même où je lui adresse ces quelques mots, le chevalier en question n'est plus là. Décidément, c'est mon jour. J'ai l'impression de ne pas réussir à atteindre une concentration maximale et ça me tape un peu sur le système. « Finalement attendez-moi, je viens avec vous- » mais il est déjà partit. Et ça continue.

Six heures vingt-cinq. Non, je ne pense pas que l'on puisse dire que cette journée ne s'annonce pas bonne. Elle sera juste un peu différente de la veille, tout comme cette dernière l'aura été de la sienne. Maintenant, place à la marche qui ne devrait pas durer plus d'une heure et demie si tout va bien. Généralement on rencontre certains imprévus en cours de route, mais tant que l'on arrive en vie à l'objectif c'est le principal, non? Oh, mais ça me fait penser qu'il faut que je pense à aller chercher Orion en cours de route. Orion est un cheval, ni plus ni moins, n'allez pas vous faire de fausses idées. Faire le trajet à dos d'un animal est toujours plus agréable que déambuler seul dans des coins que l'on ne connait pas plus que ça. Le truc c'est qu'étant plus souvent en ville ces derniers temps, je n'ai plus trop tendance à l'utiliser, malheureusement. Il ne me faut pas plus de dix minutes pour arriver à l'endroit où il se trouve, dans son box, soigné et nourrit tel un prince par l'un de ces hommes de ferme. Comme il a eut quelques soucis de santé en cours de route, je ne pouvais pas me permettre de le laisser aussi longtemps sans surveillance. « Alors mon vieux, comment tu te sens? » bien entendu il ne pourra pas me répondre. Soupir. Et là vous viendra certainement la question du: mais pourquoi n'utilise t-elle pas son pouvoir pour parcourir la distance? Tout bonnement parce que j'ai décidé de ne m'en servir -et ce depuis peu- qu'en cas d'ultime nécessité. C'est ainsi et pas autrement. L'épée suffit largement la plupart du temps. Je monte sur le cheval doucement, prenant garde de ne pas le froisser. Car oui, malgré les quelques années passées en ma compagnie, Orion est une vraie tête de mule et ce dans tous les sens du terme. Un vrai chien lorsqu'il le décide. Un petit mouvement du pied sur le flanc de l'animal et nous voilà partis vers le Sud.

Huit heures et trente minutes. Il me fait tout voir depuis plus d'une heure à ne pas suivre mes directives et ça commence à légèrement me chauffer les oreilles. Pourquoi est-ce que rien ne va comme je le voudrais en cette putain de journée?! Je jure à n'en plus finir, me décidant au bout d'une heure que finalement la route se ferait à pied. Je vais le tirer avec moi et il devra s'en accommoder, d'accord ou pas d'accord. Avec tout ça, j'en ai perdu le fil de mes pensées et mon sens de l'orientation. A ne pas me tromper, il me semble qu'il faut prendre à droite pour accéder à la forêt et la végétation aurait tendance à m'y mener, mais avec la chance que j'ai aujourd'hui... permettez-moi d'en douter. Suivons tout de même l'intuition, ça aura peut-être du bon pour une fois. L'épée rangée dans son fourreau, je m'assure qu'elle y est bien insérée et m'engage sur la droite, jetant des regards un peu partout. Bien qu'ici les conflits ne soient pas des plus fréquents, il ne faut pas oublier qu'il y a toujours forcément un ou des éléments qui font exception à la règle. Prenez l'affaire qui me mène ici par exemple, ça n'a rien de bien méchant, mais tout de même. Orion se cabre soudainement, sans explication plausible à mes yeux hennit, me faisant donc de ce fait immédiatement reculer. Ce n'est certainement pas le moment de se prendre un coup de sabot. Mais bon Dieu que se passe t-il encore? « Orion! » trop tard, le cheval qui se présente bien plus qu'en état d'affolement se précipite vers l'avant, traçant son cheval sans même prêter attention à sa maîtresse. Mon premier réflexe est de penser à me transformer pour le rattraper, mais voir un loup lui courir après aura plus tendance à lui faire accélérer la cadence et ça je ne veux surtout pas. La deuxième solution est de le courser son forme humaine, mais là encore c'est pratiquement impossible et je risque d'y laisser des plumes. Tant pis, je dois tenter le tout pour le tout. Mais pour moi, l'animal n'a pas réagit de cette façon pour rien, il doit y avoir une raison. C'est à ce moment là que l'on regrette de ne pas posséder de capacité touchant à la vitesse, vraiment. Il continue de s'éloigner et je me lance enfin à sa poursuite, me disant qu'il reprendra peut-être raison en cours de route, qu'il entendra convenablement le son de ma voix. « Orion! » la forêt. Je suis en train de progressivement entrer dans la forêt, les arbres et les herbes se faisant bien plus présents. Pour comble de tout, le cheval ne reste pas en ligne droite et tourne sur la gauche, traversant des buissons de végétation. Saloperie! J'enrage intérieurement. Nous sommes entraînés certes, mais certainement pas des surhommes! « Orion, STOP! » c'est une pente qui m'attend. Une pente plutôt agressive dans laquelle je m'embarque et qui me contraint à ne plus être dans la possibilité de freiner seule. Mais si ça continue, je vais vraiment me taper un arbre! Elle à fière allure la chevalerie, je vous le dis! « ORION, SI JE T'ATTRAPE, JE T'ABATS SUR PLACE! » excès de colère qui se transforme bien vite en grimace lorsque la chute me semble inévitable. C'est comme si c'était écrit dans un livre depuis des lustres, comme si tout avait été mis en oeuvre pour que je finisse dans un état pitoyable.

La tête la première dans un tas de feuilles. Tombée en avant, je gémis en me redressant lentement, craignant par dessus le marché de m'être cassée quelque chose. Alors là, ce serait vraiment le pompon. Apparemment, tout à l'air de bien fonctionner. La descente a été rude. Au pire des cas, tant que je peux encore marcher tout va bien. Les deux bras peuvent bouger. Les deux jambes également. J'ai juste dû m'entailler à quelques endroits et le visage me picote, mais quoi de plus normal après une chute? La lucidité me revient et c'est une lueur d'inquiétude dans les yeux que je redresse la tête pour voir si Orion traîne dans les parages. Toujours pas là. Le plus angoissant dans tout ça c'est que là par contre, je ne l'entends plus du tout hennir. Même s'il n'était pas loin, je l'entendrais forcément. Encore une chose qui ne tourne pas rond. Je ne pense pas avoir fait de malaise ou autre entre temps. Alors quoi? Machinalement, je passe une main dans mes cheveux, recoiffant à peu prés correctement cette chevelure gênante à l'heure actuelle. Où je suis là en fait? Cette impression d'être enfermée me taraude. Alors, avec le plus de délicatesse dont je suis capable de faire preuve, je me redresse et déambule dans cet étrange endroit. Il y a une substance blanche dans l'air. Une brume épaisse qui commence à naître. Non non non. Mais dites-moi que je me suis prise un coup sur la tête, dites-moi que je rêve! Histoire d'être sûre de moi, je me pince. Rien ne change, bien entendu. Tandis que le manteau brumeux semble s'élargir, j'aperçois une ombre à quelques mètres de moi. Un espoir peut-être. « Hey! » l'amas noir ne bouge pas et bizarrement, j'en viens même à appréhender l'approcher. Non, ça ne me ressemble pas. « Excusez-moi...- » l'ombre se déplace sur le côté à toute vitesse, comparable un Homme qui court mais en beaucoup plus fluide. « HEY!? » ma voix résonne comme un écho et me fait frissonner. Il faut que je retrouve cette personne pour lui demander où nous sommes. Instinctivement, je me repère avec les murs sur le côté et les suit, tâtonnant. C'est pas le moment de jouer à cache-cache! Une fois un tournant passé, je retombe à nouveau sur la forme. « Vous n'auriez pas vu un cheval blanc? » si déjà il pouvait répondre à cette question ça m'empêcherait de m'inquiéter pour que dalle. Si seulement. « Répondez surtout pas quand je vous parle. » un rire se fait entendre non loin, à côté de moi pour être exacte. Sur mes garde, je fais volte-face et tombe nez-à-nez avec... un mur? Mes pupilles se dilatent. Qu'est-ce que c'est que cet enfer? Il est vrai que tout à l'heure pour me repérer, je tâtonnais les murs. Mais pourquoi diable y aurait-il des murs en pleine forêt? En y regardant de plus prés et prenant l'initiative de jeter un coup d'oeil partout, je me rends alors compte qu'il y en a partout. C'est sans doute un horrible cauchemar et je vais me réveiller d'ici peu. Oui, forcément. Et pourtant, non.

Un bruit de feuillage vient perturber ma torpeur et me fait tressaillir. Il n'y a plus que moi maintenant dans cet étrange lieu que je crois concevoir comme un labyrinthe. Mon pouls s'accélère pour une seconde fois dans la journée et je reprends un peu mon souffle. Mais quelle galère. D'une simple mission on en arrive à tant de complications. Je crois qu'il y avait bien longtemps que je n'avais pas traversé une journée aussi peu agréable. Un animal -un espèce de lapin aux oreilles pourtant un peu plus courtes que la moyenne- passe à toute allure. Sont-ils tous comme ça dans les environs? J'en ai bien peur. Reprenant mon calme suite à toutes ces mésaventures, je tente de rassembler la totalité de mes esprits. Très bien. Bon donc, maintenant, il faut réfléchir vite mais bien. Dans quoi je suis tombée? Comment ça se fait? Pourquoi moi? Oh oui, surtout pourquoi moi?! Du mouvement se fait sentir et la terre tremble. Hum? Pourquoi est-ce que... avant je pouvais passer tout droit et maintenant il faut que je prenne... à droite? wtf? Voulant tenter le tout pour le tout, je sors l'épée de son fourreau et entreprends de percer un buisson avec: le seule résultat que j'en obtiens, c'est qu'elle reste bloquée dedans, comme emprisonnée par des ronces. Y mettant toutes mes forces, je tire une dernière bonne fois dessus, parvenant à la récupérer après cinq bonnes minutes inutiles. J'en ai des sueurs. « Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça franchement? » sûr que si les autres me voyaient là, ils se moqueraient de moi. Heureusement que je suis seule au final, ça n'est pas plus mal. Les lieux commencent à se refroidir et je décide de marcher en suivant le chemin, l'arme toujours en main. Les pommes. Je peux bien me permettre de manger une pomme en marchant, non? D'un petit sac sur le côté de la jambe j'en sors une, croquant à pleines dents dedans. Lorsqu'un énième bruit se fait entendre et que cette fois j'ai réellement l'impression d'être en danger, je me retourne et pointe l'épée droit devant moi, balançant la pomme. « Il suffit maintenant! Qui est là? » l'impression d'être tombée dans une grande machinerie n'est pas là pour me réconforter. « Si c'est une plaisanterie, elle est de très mauvais goût! » ce ne sont pas mes nerfs qui lâchent, mais bien ma façon habituelle de parler. « Maintenant, sortez de votre cachette ou je m'en vais vous déloger. Ne prenez surtout pas mes paroles à la légère si vous tenez un minimum à la vie. »

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MessageSujet: Re: « marking time, waiting for death » ● pv andrew   « marking time, waiting for death » ● pv andrew Icon_minitimeVen 10 Mai - 20:30

Ce matin en me levant, j'aurais juré que l'ourson a subit une poussée de croissance pendant la nuit. Il lui faudrait un nom, d'ailleurs, autre que "l'ourson". Depuis que je l'ai, je n'ai jamais eu à l'appeler autrement qu'en m'adressant directement à lui, c'est amusant. Et ça veut aussi dire qu'il me colle aux basques en toutes circonstances quand je décide de le prendre avec moi. Qu'il me prend pour sa mère. J'ai une tête d'ours femelle ? Permettez moi d'en douter. On a jamais vu d'ours blond, pour commencer. L'ourson est brun, par ailleurs. Bref, cela n'empêche pas qu'il grandit trop vite. L'ours que j'avais avant et qui a grandit jusqu'à taille adulte n'était pas un problème quand je faisais plus de missions en extérieur qu'en ville. Ce qui a changé lorsque j'ai changé de grade. Je me vois très mal changer d'ourson tous les ans. Je me vois aussi très mal promener un ours jusque dans mon bureau. C'est gros, un ours adulte. Très gros. Trop gros. Il ne passera même pas la porte de toute façon. Même si j'en suis venu à ne franchement pas aimer être séparé de mon totem, il va falloir que je m'y réhabitue. Qu'importe. Il est là à me fixer avec ses grands yeux sombres et je n'ai pas besoin de parler l'ours pour savoir ce qu'il veut. Manger. Il a toujours faim, c'est incroyable. Je m'assois sur le bord du lit en l'attrapant pour le poser sur mes genoux. Il ne pèse rien dans mes bras, merci la magie. En revanche, à l'âge adulte, magie ou pas magie, il y a des chances que je ne sois plus capable de le soulever. Le précédent m'a mis à terre tellement souvent parce que j'étais incapable de gérer mon pouvoir correctement. On joue d'égal à égal et, l'instant d'après, pouf le pouvoir m'échappe et je fais tout de suite moins le poids. J'ai pris une baffe monumentale comme ça un jour, heureusement qu'il n'y avait pas de témoin. Faites vous baffer par un ours adulte qui pense que vous avez la même force que lui et pouvez donc contenir le coup, un jour. Juste pour voir. Vous seriez surpris.
L'ourson braille pour attirer mon attention sur lui. Il se dresse sur ses pattes arrières et pose les pattes avant sur mon torse. Donne moi à manger, qu'il semble dire. Ouais bah mon vieux, on va aller faire un tour en forêt. Je trouve mon porte-monnaie suffisamment léger comme il est. De toute façon, pour rentrer à la capitale, c'est sur le chemin.

Une vingtaine de minutes plus tard, nous sortons du petit village où j'ai décidé de m'arrêter hier soir. La mission s'est bien déroulée mais a fini tard et je n'avais pas l'envie de rentrer en pleine nuit. Trop fatigué. Je prépare le cheval et grimpe sur son dos, l'ourson bien installé devant moi. A force, j'ai trouvé comment le coincer en utilisant la selle pour qu'il ne tombe pas pendant qu'on galope. Je maudits les missions en pleine forêt. Impossible d'y aller avec l'une des navettes. Elles passent au dessus, mais certainement pas dedans, entre les arbres. D'où l'usage du cheval alors même qu'on a plein de moyens de transport plus rapides. Ma monture a un nom, elle. Nikita, parce que c'est effectivement une jument. Je l'ai depuis qu'elle n'est qu'une pouliche, ce qui doit remonter à... Il y a douze ans, quelque chose du genre. Je ne m'en rappelle plus trop, je n'étais même pas encore chevalier, juste apprenti. Fascinant n'est-ce pas ? Je trouve aussi.

Je lance Niki au trot, assez pressé de rentrer mine de rien et parce que la bête poilue sur le dos du cheval - vous savez de qui je parle - n'a de cesse de s'agiter. S'il pouvait me coller son ventre gargouillant à l'oreille, il le ferait. Alors, j'ai tôt fait d'arrêter la jument lorsque l'on passe dans une petite clairière où se trouvent des buissons plein de baies comestibles. Je descends de cheval en tenant l'ourson à bout de bras, ses pattes battant dans le vide à toute vitesse. A peine posé, il se rue sur le buisson le plus proche de lui, avec un cri que je qualifierais de joyeux, pour peu qu'un ours puisse pousser un cri de joie. Je jure sur ma paie de ce mois-ci que je ne suis pas en train de l'observer avec un regard de parent attendri. C'est faux et archi faux. Je profite que l'animal affamé soit en train de se rassasier pour faire de même et tire du pain de la veille d'une sacoche sur Nikita. Pour le petit-déjeuner, ça ira très bien.

Au bout d'une dizaine de minutes, petit ours semble se désintéresser de ses baies et je le laisse se dégourdir un peu les pattes. Je sais, il lui faudrait réellement un prénom. Le précédent s'appelle - oui il vit toujours, il parait qu'il rôde autour de la ferme de mes parents et vient souvent les voir. Pour avoir à manger, ces bêtes ne jurent que par leur estomac - Pomme. J'étais plein d'inventivité plus jeune. Passons. Je finis par le récupérer après quelques minutes et remonte à cheval avec. Je finirai bien par avoir une illumination au sujet d'un prénom. Autre que Pomme, oui. J'aurais bien demandé au général s'il a une idée, juste comme prétexte pour le sortir de sa paperasse - si je ne viens pas le déranger, il y a des chances que ce soit l'inverse qui se produise, les jours trop calmes -, mais... Il va lui donner un nom ridicule. J'appelle bien son hibou Charlie. C'est un nom parfait pour un hibou. Même s'il pense le contraire.

Trêve de bavardage. On s'enfonce dans la forêt sans quitter le sentier jusqu'à ce que je décide à un endroit de couper. Les sentiers sont faits pour être suivis, certes. Mais qu'est-ce que je risque à cette heure de la journée, en chevalier entraîné ? Ok, beaucoup de choses. Mais je lance Niki au galop et on ne coupera pas bien longtemps, la forêt n'est plus très longue.

Il a suffit de deux minutes pour que je regrette cette décision. Une épaisse brume s'est levée sans prévenir. Nikita se cabre, s'affole et je m'empresse de descendre dès qu'elle repose les quatre sabots au sol, avec l'ourson que je dépose par terre.
La jument est effrayée par je ne sais quoi, mais je la retiens par les rennes, content d'avoir autant de force qu'elle, si ce n'est plus. L'ourson quant à lui traîne dans mes jambes et je suis obligé de l'en déloger en le poussant sur le côté, agacé. On ne va pas avancer comme ça. Je ne sais pas ce qui effraie Niki, mais l'épais brouillard me file les jetons à moi, en tout cas. Il n'a pas spécialement l'air naturel. J’aperçois des ombres dans la brume. Probablement des arbres. Enfin, je crois.
J'avance, pour voir si Niki va suivre. Elle est réticente mais finit par abdiquer et nous progressons avec prudence dans le brouillard. J'apprécierais beaucoup de pouvoir la lâcher pour mieux pouvoir me défendre. Vous savez, au cas où quelque chose me saute dessus. A défaut, je sors mon épée et scrute ce que je peux scruter. C'est à dire pas grand chose. Je vais me manger un arbre sans savoir que c'est un arbre. Puis me prendre une racine en reculant, lâcher Niki qui va en profiter pour fuir, tomber et atterrir sur l'ourson qui, pour le coup, que je sois sa maman ou pas, va faire ses griffes sur mon bras. Et, quand je rentrerai à la capitale, je serai obligé d'inventer une justification à mes blessures. Pour ne pas raconter que je me serais fait attaquer par un arbre et ses vicieuses racines qui auraient monté mon propre totem contre moi. Bouh les vilains. Ma vie est trop dure.
Bref. Après ce qui me semble être une bonne minute de marche prudente, Niki toujours pas rassurée a au moins cessé de tirer sur ses rennes. L'atmosphère est oppressante, je jurerais avoir vu des choses bouger toutes seules. J'avance néanmoins. C'est là que j'entends :

- Il suffit maintenant! Qui est là ?

La voix du capitaine ! J'en mettrais ma main à couper, sa voix et elle est proche. J'avance en direction de la voix, qui poursuit :

- Si c'est une plaisanterie, elle est de très mauvais goût! Maintenant, sortez de votre cachette ou je m'en vais vous déloger. Ne prenez surtout pas mes paroles à la légère si vous tenez un minimum à la vie.

Je lève les mains en signe de paix, maintenant que je distingue sa silhouette dans la brume, et dis :

- J'apprécierais que vous me laissiez la vie sauve, capitaine.

Parce que je ne souhaite pas me faire embrocher. J'arrive finalement en vue de ma supérieure, ramenant mes mains à mes côtés. Je tiens toujours les rennes de ma jument dans l'une, mon épée dans l'autre. Et l'ourson continue à me coller de près mais au moins je peux avancer. Bref. Je me demande réellement ce que fait la capitaine ici.

- Sans indiscrétion, qu'est-ce que vous faites ici ?

De nouveau un bruit inquiétant derrière nous et Niki qui fait immédiatement un pas en avant et m'oblige à la retenir de nouveau. Je ne suis pas prêt de pouvoir la relâcher. Il y a plus important, comme par exemple sortir d'ici. J'aurais juré que l'imposant buisson qu'on peut voir à peu près à quelques mètres n'était pas présent il y a quelques secondes. Vraiment flippant comme endroit. Perdu au milieu de nulle part. Je fronce les sourcils en remarquant que ma supérieure n'a ni monture ni allié, d'ailleurs. Mais elle n'est pas imprudente, il a dû arriver quelque chose. J'allais ouvrir la bouche pour le demander, quand un nouveau bruit bien trop proche à mon goût se fait entendre. Par réflexe, j'envoie mon épée dans la direction du son. Mon magnifique coup - il était magnifique, si si - se retrouve arrêté net par un... Buisson surdimensionné je dirais. Qui ne veut par ailleurs pas me rendre mon arme.

- Il n'était pas là juste avant, je viens de cette direction. Les murs poussent du sol ou quoi ?

Je tire plus fort, toujours d'une seule main et finit par récupérer mon arme, non sans jeter un regard noir au mur végétal. Et maintenant Nikita, attaque ! Broute moi tout ça. Enfin. Dans ma tête ça sonne bien, mais seulement dans ma tête. Donc ça y restera. Je soupire et refais face à ma supérieure. Fichu endroit bizarre.

- Vous savez où on se trouve ?

Sait-on jamais.
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MessageSujet: Re: « marking time, waiting for death » ● pv andrew   « marking time, waiting for death » ● pv andrew Icon_minitimeSam 11 Mai - 12:50


CLING CLANG. DON'T STOP, FLEE THE CHAINS, YOUR LAST CHANCE TO ESCAPE


CHAPITRE I ▬ N'AS-TU JAMAIS EU L'IMPRESSION D'ÊTRE SUIVI, ANDREW?


Faites glisser les chaînes, faites glisser les chaînes. « J'apprécierais que vous me laissiez la vie sauve, capitaine. » Hum? Mais qu'est-ce qu'il fout ici celui-là? Ce n'est pas parce que cette voix m'est familière que je rebaisse la garde, préférant largement m'assurer qu'il ne s'agit pas d'une vingtième ruse de cet endroit démoniaque. Une fois que sa silhouette m'apparait enfin, je peux me permettre de baisser cette méfiance qui est mienne. « Sans indiscrétion, qu'est-ce que vous faites ici ? » je lui adresse un regard on ne peut plus froid, pas réellement attentive à sa présence, faisant plus attention à notre sécurité qu'autre chose. Dans un premier temps, je pense que le silence est la meilleure des solutions, que le jeune comprendra parfaitement que je n'ai pas très envie de parler. Mais en même temps, nous sommes tous les deux dans la même galère alors pourquoi chercher à se voiler la face? « J'ai été avisée de la présence de bandits dans les environs, aussi suis-je venue pour régler le problème, mais j'ai bien vite déchanté en dévalant la pente et en voyant ma monture se faire la belle. Des journées comme tout le monde les aime en soit. » c'est contrariant. Très très contrariant. Je dirais même plus que ça en est gênant, devant son lieutenant. « Par le plus grand des hasards -parce que je pense toujours pouvoir espérer enfin avoir une réponse- et pour la troisième fois au moins: n'auriez-vous pas vu Orion? » mon regard se porte sur l'ours qui tente de grimper par-ci, par-là. Eh bien. On peut dire qu'il l'a drôlement amoché. Mais l'heure n'est pas à la distraction et quelque chose me dit qu'il ne vaudrait mieux pas trop trainer ici. Quant à la présence de tout à l'heure, j'ose espérer qu'il s'agissait en fait du lieutenant qui n'osait pas venir vers moi, me voyant dans cet état. J'en perçois maintenant un étrange doute, presque une incertitude. « C'est bien vous que je m'entête à poursuite depuis que je suis ici... non? » en même temps, pourquoi serait-il là maintenant avec moi et pourquoi pas avant? Non non Luxerya, ça n'a absolument aucun sens. Aucune. Plutôt que de sortir des absurdités pareilles, tu devrais parfois penser à fermer ta gueule. Hum, reprenons-nous.

L'épée du lieutenant se fige dans un buisson et se retrouve bien vite piégée. Alors c'est vrai, je n'ai pas halluciné. « Mais vous au fait, que faites-vous ici? La mission délivrée était bien indiquée en tant qu'individuelle, alors je ne suis pas sûre de bien comprendre là, pour le coup. » « Il n'était pas là juste avant, je viens de cette direction. Les murs poussent du sol ou quoi ? » là non plus je ne me suis pas faite de film. « Les buissons n'ont l'air de n'en faire qu'à leur tête. Cependant, j'ai envie de vous répondre que ceci n'est que le cadet de nos soucis, car j'ai l'étrange sentiment que nous ne sommes pas seuls ici. » ... et pas que des choses gentilles si tu veux mon avis, mon gars. le brouillard s'alourdit un peu plus, et d'une main je tente de le chasser de mon visage. « - Vous savez où on se trouve ? » question idiote. Le fait-il seulement exprès? Ou peut-être pense t-il tout bêtement que je sais où nous sommes et que je cherchais simplement à sortir. Si seulement c'était aussi simple! « Malheureusement, je ne pense pas en savoir plus que vous, si ce n'est même moins. Mais dans tous les cas, nous ne devrions pas rester immobiles comme des souches: peut-être que cela pourrait nous coûter la vie et je n'ai certainement pas envie d'y laisser la mienne ici. Après, libre à vous de faire comme il vous chante. Marchons, si vous êtes d'accord. » ... de toute façon tu n'as pas le choix, il faut bien t'y conformer mon gars. Se pourrait-il qu'ils soient si surmenés ou voire même éreintés qu'ils en imaginent un tel endroit? Les deux en même temps, ça semble tout de même un peu gros. Et pourtant je cherche en vain une explication, un fait divers qui pourrait me mettre sur la voie et nous faire sortir d'ici. Mais peut-être qu'en marchant nous trouverons le bout du chemin? Il est toujours bon de rêver, oui oui. « Avez-vous croisé quelqu'un d'autre avant moi, lieutenant? » dans ce truc bizarre, j'entends bien. Après, qu'il ait parlé à quelqu'un ce matin, je m'en bats un peu les coquillettes, c'est sa vie et pas la mienne. Sans attendre de réponse, je me mets à marcher, rangeant l'épée dans son étui respectif et caresse mon pendentif du bout des doigts. Mon attention se reporte entièrement sur la végétation qui nous entoure. Il me semble avoir entendu comme un craquement, comme d'étranges bruits qui ressemblent sans s'y méprendre à des pas humains. Quelques pas et je m'immobilise. Le silence se fait soudainement plus pesant encore, à tel point que l'on entend plus du tout les oiseaux piailler. A croire que cette journée n'est qu'un perpétuel enchaînement d'évènements étranges. Enfin, peut-on parler de paranormal lorsque toutes les personnes normalement constituées de l'île possèdent une faculté? J'ai des doutes. La tension est à son comble et j'en viens même à faire un pas en arrière, ressentant une énergie drôlement négative. « Lieutenant, ressentiriez-vous une peur quelconque? » c'est une question qui me vient, tandis que je cherche encore une explication plausible qui pourrait nous éclairer la situation. Peut-être que ce lieu joue avec les humeurs, les ressentis, allez-savoir. Il n'est pas claustrophobe j'espère.

« J'ai un peu de mal à me rendre compte de tout ce qui se passe ici. » je me gratte le crâne, regardant mon lieutenant. Daneos ne doit pas être loin, mais avec cette étrange intervention magique, la piste doit être brouillée. Fichu loup qui n'aime pas rester à mes côtés. Le plupart du temps il aime se la jouer solo, aussi je préfère le laisser me suivre lorsque l'envie lui prend. Bien qu'il ait tenté de se faire discret sur le chemin, j'ai pourtant bien compris qu'il était là. Or, pour le moment, je serais étonnée de le voir débarquer ici, il doit certainement courser Orion. Sale bête. Une nuée de papillons. Des centaines de papillons se mettent à nous encercler, profitant de chaque parcelle de notre corps, cherchant à se poser n'importe où. Ces ravissantes créatures ne me semblent pourtant plus aussi magnifiques qu'elles le sont ordinairement et bien assez vite, j'entreprends de faire de grands gestes avec les bras pour les chasser. « Mais c'est une véritable colonie!? » essayer de les faire partir est sans doute la pire des attitudes à adopter. Un pas en arrière. La terre se dérobe sous mes pieds. Yeux qui s'écarquillent. ça suffit maintenant les tours de magie! Je commence sérieusement à perdre patience! Pieds dans le vide, je baisse la tête, observant sur quoi je peux me raccrocher sur le bas. En plus de ça, il me semble que la terre à laquelle je me tiens ne va pas tarder elle-même à craquer. « Li- » il est vraiment impossible de rester de marbre devant une telle situation. J'aurais bien voulu ne pas avoir à l'appeler, mais je sens que si je fais le moindre mouvement, ce dernier pourrait s'avérer fatal. « ... » quel est le but de ce foutu lieu au juste, si ce n'est vous foutre les j'tons? Et le lieutenant, je ne sais vraiment pas où il est. Je ne me rends même pas compte s'il essaie de m'aider ou bien s'il est lui aussi dans une situation critique. C'est comme si plus rien n'existe dans ma tête, comme abrutie par un sortilège qui rend plus docile face à un prédateur. L'espace d'un instant, un sourire malsain se dessine même sur mes lèvres. Je ne me sens plus moi-même. Je lâche. Corps léger. Air paisible. J'ai l'impression de tomber, la vue du trou se dérobant progressivement à mes yeux. C'est magique.

Il te manque, pas vrai? tout est noir autour. Tu aimerais tellement le revoir. le corps et des objets flottent, défiant les lois de la gravité. Si tu pouvais sacrifier une chose pour le revoir, que sacrifierais-tu? un halo de lumière fait son apparition. « ... » Eh bien, tu ne réponds pas...? cette voix mielleuse. Horrible timbre de voix. Horrible personne en devenir. Etrange manifestation. Où suis-je? « J'ai tiré un trait sur mon passé » Mais ça, c'est ce que tu crois. En fait tu n'auras jamais assez de courage pour rayer ce souvenir de ta mémoire... Ne te voile pas la face. Je suis celui qui régit le monde des songes, celui qui transforme tes rêves en cauchemars. « Tout se passe dans ma tête alors. » un rire se fait entendre. Je vois que tu es rusée. C'est amusant. Mais puisque tu as compris, rien ne sert de continuer l'illusion, n'est-ce pas? Laissons place à la dure réalité. Laisse-moi te montrer certaines choses. Sauras-tu seulement retrouvé ton chemin et ton lieutenant? « Oui. Vous ne m'impressionnez pas. » flash blanc. J'ouvre les yeux, me rendant alors compte que je suis allongée au sol. Immédiatement en me redressant, je regarde à gauche et à droite pour voir si Andrew est présent. Mais non. Prions pour qu'il ne lui soit rien arrivé de grave. « Regarde Leif! Il est beau le papillon, nan? » le labyrinthe de tous les cauchemars. « Mais tu vas encore gagner! Tu es plus vieux et tu as de plus grandes jambes que moi. » je n'arrive pas à décoller mes yeux de la scène. Droit devant. Leif. Moi. Mais enfin... « Regarde Leif! Il est beau le papillon, nan? » « Regarde Leif! Il est beau le papillon, nan? » « Regarde Leif! Il est beau le papillon, nan? » pourquoi ne répond t-il pas comme dans mes souvenirs? « Regarde Leif! Il est beau le papillon, nan? » un disque rayé. CLING. CLANG. « Je vais gagner cette fois tu vas voir! » « La montagne des souhaits? » « Regarde Leif! Il est beau le papillon, nan? » CLING. CLANG. Des chants d'oiseaux. Me détachant des images quasi fantomatiques qui défilent devant mes yeux, je me mets à tourner sur moi-même, craignant l'invisible. CLING. CLANG. Des éclats de rire. « Leif! Hey Leif! Maman a dit que maintenant il faut rentrer! » thérapie suivie durant des années finira par se voir annulée. « Leif! Hey Leif! Maman a dit que maintenant il faut rentrer! » qu'ils se taisent. J'en viens à placer les mains sur mes oreilles, essayant de faire le vide dans mon esprit, de penser à autre chose. Yeux fermés. « Tout ça n'existe pas. Ce n'est que le fruit de mon imagination. Tout ça n'existe pas. C'est irrationnel, donc ça n'existe pas. Non, c'est impossible que ça se passe vraiment. » essayer de se convaincre est toujours bon, ne pensez-vous pas? CLING. CLANG. Plus de chant d'oiseaux. Plus de rire. Plus... rien? Courageuse, je me risque à ouvrir lentement les yeux, le souffle court. Ce silence a un côté angoissant. Mains légèrement tremblantes, j'observe. On dirait bien que ça s'est calmé. « J'ai une idée! » sursaut. Cette voix. Pourtant, le réflexe de surprise m'invite à saisir l'épée et à me retourner, la plantant « Ne me dis surtout pas que tu as peur, Luxy'. Tu es une battante oui ou non? » corps décharné, en état de décomposition. Lividité sans nom. Regard agressif. Leif. L'épée le traverse et j'avoue ne plus savoir comment réagir. Ce n'est même pas de la joie que j'éprouve à le revoir, mais bien de la peur profonde. Il hante mes pires cauchemars. Il va revenir. Il va- « LAISSE MOI VIVRE EN PAIX! » l'arme se retire brusquement et bien que je ne sois pas une trouillarde de première, je me jette sur la première sortie qui se présente à moi, quittant le chemin sur lequel les étranges manifestations viennent de se produire. Je cours à en perdre haleine, manquant même de chuter en cours de route. CLING. CLANG. Il faut que je sorte d'ici avant de perdre totalement la boule. A un tournant, j'ose enfin m'arrêter, reprenant par la même occasion mon souffle. « Il faut que je reprenne mes esprits, tout de suite. » il ne serait pas bon de perdre des facultés mentales à ce jour, d'autant plus que je tiens à mon grade. Ouf. Il ne me suit plus. Enfin, il me semble.

Musique d'orgue. Requiem en bonne et due forme. Le décor change et un cerisier se dessine progressivement, ses pétales volant au vent. Plus apaisant, moins glauque mais pas moins traumatisant. Pourquoi ce lieu s'amuse t-il donc à nous en faire voir de toutes les couleurs? Enfin, du moins je ne sais pas grand chose pour le lieutenant. D'ailleurs... « Lieutenant? » j'avoue penser qu'il va me répondre mais- hum? on flotte. HEIN? Je-JE FLOTTE!? Transportée dans le ciel, je me laisse guider, voyant un peu mieux de quoi il est question. Des chemins se distinguent par centaine et il n'est alors plus question d'en douter: nous sommes réellement piéger dans un labyrinthe. Les pupilles se promènent tout le long, cherchant du jaune -ou plutôt une tignasse blonde-. Hey! Il est là! « Lieutenant! Est-ce que tout va bien? » derrière mes airs froids, je sais tout de même prendre soin des personnes qui comptent un minimum ou qui du moins sont un tant soit peu sous mes directives. Le pire, c'est que j'ai juste vu ses cheveux, je ne sais même pas ce qu'il est en train de faire! Certes, je ne sais pas s'il me voit, mais dans tous les cas, moi oui. « Attention, derrière-vous! » en effet, à quelques mètres de là, je vois une masse progresser et se diriger vers lui. Il faut qu'il m'entend à tout prix! « MAIS T'ES SOURD OU QUOI?! DERRIERE! » c'est l'énervement qui l'emporte sur tout le reste cette fois-ci. On connait tous la chanson. Qu'est-ce qui vient après les ailes? La chute, bien sûr. « Woa..-wo-woaaah! » PAF. Dans le cerisier. Au moins, il aura servit à quelque chose. « Lux'! Oh Lux' j'ai eu tellement peur! » « Ma chérie, comment te sens-tu? » « Est-ce que tu m'entends lorsque je te parle? » ah non! Ah non, que ça ne recommence pas! CLING. CLANG.

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MessageSujet: Re: « marking time, waiting for death » ● pv andrew   « marking time, waiting for death » ● pv andrew Icon_minitimeJeu 16 Mai - 22:31

J'aimerais bien lâcher Nikita et avoir mes deux mains de libres, mais je crains qu'elle ne s'enfuie. Enfin, elle saurait probablement rentrer si je la lâchais au milieu d'une plaine, mais ici... Pas moyen. Et je ne peux pas demander à une jument de rester calme dans un endroit pareil. Reste à croiser les doigts pour que rien ni personne n'attaque. Pour information, je ne crois plus au Père Noël depuis un bon moment déjà.

- J'ai été avisée de la présence de bandits dans les environs, aussi suis-je venue pour régler le problème, mais j'ai bien vite déchanté en dévalant la pente et en voyant ma monture se faire la belle. Des journées comme tout le monde les aime en soit. Par le plus grand des hasards -parce que je pense toujours pouvoir espérer enfin avoir une réponse- et pour la troisième fois au moins: n'auriez-vous pas vu Orion?

Troisième fois ? A mes oreilles, c'est la première. Je ne sais pas à qui elle parlait, mais certainement pas à moi. Oh, de toute façon, que les lieux soient habités d'étranges créatures ne m'étonnerais même pas. C'est presque... Prévisible, vous voyez. Les trucs vivants bizarres se cachent dans des lieux bizarres et aussi sot que cela puisse sonner, ce n'en est pas moins une vérité générale qui souffre d'assez peu d'exceptions. Du moins, à ma connaissance. Passons. Je porte mon regard vers ma capitaine. Au moins, cela explique l'absence de cheval.

- C'est bien vous que je m'entête à poursuite depuis que je suis ici... non?

J'aurais préféré. Cet endroit fout déjà suffisamment la trouille comme ça.

- Non capitaine, ce n'est pas moi. Du moins, je viens d'arriver et je n'ai pas entendu les deux fois précédentes dont vous parlez. Pas plus que je n'ai vu Orion, par ailleurs.

Utilité du lieutenant : zéro. Si, tenir compagnie peut-être. J'ai un ourson, ça compte ? Pour une fois, j'aurais préféré un adulte. Quelque chose de plus costaud. Soit, il grandira. Et d'ici là, j'aurai déjà pesté mille fois sur le fait qu'il prenne trop de place. Jamais content, tout à fait.
Suite à cela vient l'histoire du buisson. Ils n'ont de buisson que le nom, il est bien impossible de voir au-dessus ou juste au travers, à croire que ce sont des murs couverts de feuilles. Des murs un peu mous puisqu'on peut y planter une épée, mais des murs néanmoins puisque l'épée y reste coincée. Bref, la conclusion de tout cela est que tenter de passer comme un bourrin au travers des obstacles ne servira à rien. Dommage.

-Mais vous au fait, que faites-vous ici? La mission délivrée était bien indiquée en tant qu'individuelle, alors je ne suis pas sûre de bien comprendre là, pour le coup.
- Je rentrais à la capitale, rien à voir avec votre mission donc. Je n'ai pas souvenir de ce lieu comme étant sur le chemin, normalement.

Pas de chance. Si voleurs il y a effectivement, j'ose espérer qu'ils ne vivent pas dans ce lieu. Sinon, c'est mal parti. D'un autre côté, je crois que je préfère des voleurs à je ne sais quelle chose non identifiée.

- Les buissons n'ont l'air de n'en faire qu'à leur tête. Cependant, j'ai envie de vous répondre que ceci n'est que le cadet de nos soucis, car j'ai l'étrange sentiment que nous ne sommes pas seuls ici.

Je hoche la tête, il n'y a pas besoin de répondre. D'autant plus que visiblement, elle pensait me suivre depuis au moins quelques minutes, alors que ce n'était pas le cas. Je l'aurais entendue, sinon. Je resserre ma prise sur mon épée.

- Malheureusement, je ne pense pas en savoir plus que vous, si ce n'est même moins. Mais dans tous les cas, nous ne devrions pas rester immobiles comme des souches: peut-être que cela pourrait nous coûter la vie et je n'ai certainement pas envie d'y laisser la mienne ici. Après, libre à vous de faire comme il vous chante. Marchons, si vous êtes d'accord.

Le choix ne m'est pas offert. On a de toute manière, je pense, autant envie de sortir d'ici l'un que l'autre.

- Avez-vous croisé quelqu'un d'autre avant moi, lieutenant?

Elle se met en marche et je suis, la bride de Nikita toujours dans une main pour l'obliger à rester avec moi. Et je réponds :

- Personne. J'ai cru comprendre que vous si, par contre.

Et comment Diable es-on censés voir quoi que ce soit au milieu de ce brouillard ? Comme si les buissons trois fois trop hauts ne suffisaient pas, il faut en plus ajouter la brume. Tellement épaisse qu'on pourrait en trancher des morceaux. Je n'essaierai cependant pas d'agiter mon épée dans le vide, au risque pour commencer de paraître complètement ridicule et fou qui plus est. L'idée n'aurait même pas dû me traverser l'esprit.
On n'a pas fait cinq mètres que déjà des bruits de pas plus que suspects se font entendre. Nikita piétine nerveusement le sol mais a la présence d'esprit de ne pas se mettre à hennir aussi fort que ses poumons en sont capables. J'essaie, vainement, de scruter la brume tandis que ma supérieure fait un pas en arrière.

- Lieutenant, ressentiriez-vous une peur quelconque?

A ces mots, l'ourson pousse un bref braillement avant de revenir en courant de je sais où jusque dans mes jambes - lui et la discrétion, c'est pas gagné. Il est bien mignon mais je ne vois rien dans le coin. Il va juste attirer l'attention sur nous, même si les lieux ont visiblement déjà l'air de tout savoir. En tout cas pour lui, la réponse est oui. Pour moi aussi à dire vrai, qui n'aurait pas peur ? Le silence se fait pesant, mais je réponds néanmoins :

- Oui. Pas vous ?

Ma voix est normale et me paraît pourtant terriblement forte dans le silence. Certains disent qu'il ne faut pas montrer sa peur, d'autres affirment au contraire qu'elle est bonne car elle maintient en vie. Je n'ai aucune remarque philosophique à sortir à ce sujet, je sais juste que je préférerais être partout, sauf ici. Même dans les plaines gelées, au moins on peut y voir ce qui cherche potentiellement à vous blesser.

- Et à propos de présence, j'ai la nette impression que le lieu entier est vivant.

Le proverbe "les murs ont des oreilles" prendrait alors tout son sens ici. Ils bougent tous seuls, aussi.

- J'ai un peu de mal à me rendre compte de tout ce qui se passe ici.

J'allais répliquer quelque chose quand des dizaines de papillons sortis de nulle part nous encerclent. Pire encore, ils se posent partout, empêchent de voir et provoquent naturellement des mouvements dans tous les sens pour s'en débarrasser. Chose qui marche... Moyennement. Pas du tout, en réalité, mais ne désespérons pas dès maintenant.

- Mais c'est une véritable colonie!?

A travers les ailes battantes, j’aperçois la capitaine qui recule. Et surtout, le trou derrière elle. Je lâche mon épée, tends une main vers elle tandis qu'une exclamation sort de ma bouche :

- Attention derrière vous !

Trop tard, elle dérape. J'essaie tant bien que mal de me rendre là où elle est supposée se trouver, priant intérieurement pour qu'elle y soit encore. Ou que, du moins, le trou ne soit pas trop profond. J'arrive au moment où elle lâche, même pas sûr qu'elle m'ait vu et toujours entouré de papillons. Quelque part au milieu de tout ça, j'ai aussi lâché la bride de Niki qui se trouve je ne sais où. Peut-être à côté, peut-être plus loin, je n'entends rien d'autre que les bruissements d'ailes de ces fichus insectes. C'est bien le moment de commencer à avoir peur des papillons, tiens. Je reviens quelques pas en arrière, parviens je ne sais comment à récupérer mon épée et, la prochaine chose que je sais, c'est que je suis passé au travers d'un de ces buissons qui semblent pourtant infranchissables. Sur le coup, bien trop content d'être débarrassé de ces sales bêtes, je ne me pose pas d'autres questions à propos de ce fichu buisson. Pour peu qu'il soit un faux dissimulé au milieu des autres...
Où est l'ourson ? Bon sang. Ni une, ni deux, j'essaie de repasser par le buisson. Tout ce que je réussis à faire est de m'entailler une main avec une branche. Impossible de voir au travers de ces machins. Je soupire et me tourne. De la brume, toujours, qui a pourtant l'air moins épaisse. Pourquoi est-ce que le paysage semble brûler, en face ? Je suis réticent à m'y engager, et si c'était un piège ? Cependant, un cri humain de terreur me fait rapidement réviser mon jugement et, avant de m'en rendre compte, je me suis engagé au milieu de ce paysage carbonisé. Plus de brume, oublié l'ourson et Nikita, je n'entends que les cris. Est-ce que quelqu'un d'autre que la capitaine et moi serions pris au piège ici ? J'ose espérer que non. Pourtant... Ces hurlements d'effroi semblent tellement humains. Ils me glacent le sang et je repense à la question de la capitaine il y a un peu plus tôt. Est-ce que j'ai peur ? Oui. Bien plus que tout à l'heure, mais j'avance néanmoins. Même pas sûr que les cris se rapprochent. J'ai horreur des incendies. Ils ne laissent rien derrière. Parfois, on ne peut même pas replanter sur la terre brûlée. Heureusement que l'île est verdoyante, vivante. Pas comme ici.
Un bruit à ma droite, différent des cris et bien trop proche à mon goût me fait sursauter et reculer. Un pas, deux pas en arrière et je trébuche sur quelque chose. Quelque chose qui pousse un braillement de mécontentement très affiché. Cool, j'ai retrouvé mon ours. Je relève le regard et... Mais. Tout était en feu il y a un instant. Et le silence qui règne à nouveau coupe tranche avec les cris presque permanents d'il y a un instant. J'ai comme l'impression de sortir de... Pas d'un rêve, ça c'est sûr, mais l'impression y ressemble. Le chevalier indigne que je suis se rappelle alors que la capitaine est tombée dans un trou il y a j'en ai fichtrement aucune idée. Et que nos chevaux sont perdus. Alors je me relève. La brume est moins épaisse et maintenant je vois un peu mieux. Enfin, cela ne fait que confirmer que l'endroit ressemble fort à un labyrinthe, ce qui n'était pas difficile à deviner. Mon épée est remise au fourreau avant que je ne trouve un moyen de la perdre.
Est-ce que cet endroit est seulement réel ? Une hallucination collective ainsi serait quand même difficile à gober. A moins que je ne sois en train de tout imaginer, même la présence de la capitaine plus tôt. Assez gros, quand même.

J'avance un peu, méfiant de tout. C'est suspicieusement vide. J'appelle plusieurs fois la capitaine, sans obtenir de réponse. Bon sang, où est-elle ? Non pas que je doute de ses capacités à se défendre seule, mais on ne sera pas trop de deux contre cet endroit. Supérieure ou non, je m'en veux de ne pas avoir réussi à l'aider quand elle est tombée dans ce trou.
Et soudain, un nouveau bruit - ça commence à faire beaucoup je suis d'accord - dans un arbre juste à côté et vers lequel je me tourne par réflexe. Les branches bougent encore alors que ma supérieure se trouve au pied de l'arbre. Qu'est-ce que... ?

- Capitaine ... ?

J'ai un instant d'hésitation. Et si c'était encore un coup de cet endroit tordu qui n'attend qu'une chose, que je m'approche pour m'attraper. Pourtant, je décide bien vite d'approcher pour voir si tout va bien. J'en profite pour éloigner l'ourson trop vif qui se précipite dès que je fais mine d'avancer. Je m'approche de la jeune femme. C'est là que je me fait agresser par une grosse masse noire non identifiée qui me projette au sol. Je la rejette et roule sur le côté pour me relever, bénissant toutes les divinités pour ce pouvoir de force accrue qui a du bon quand il veut. Epée en main, je ne quitte plus la chose des yeux. Je n'ai aucune idée de ce que ça peut bien être. On dirait un animal, quadrupède. Grandes griffes, grands crocs, dans tous les cas je n'ai pas spécialement envie de faire plus ample connaissance. Cela semble familier et complètement étranger à la fois. Je lui assène vivement un coup qui semble sans effet. Pire encore, j'ai l'impression que la chose s'est laissée frapper. Alors je risque un coup d'oeil à ma supérieure, lui demandant silencieusement quoi faire. Si les coups se révèlent effectivement sans effet, ne vaut-il pas mieux fuir ? C'est lâche, mais une fois mort le courage ne veut plus rien dire. Et il est stupide de s'acharner sur quelque chose que l'on ne peut pas atteindre ainsi. La décision serait probablement déjà prise si j'étais seul. Je me décide néanmoins à demander :

- Est-ce que vous avez une idée de ce que c'est ? C'est étrangement familier.

Et pourquoi est-ce que ça n'attaque plus alors que cette chose est la première à m'avoir bondi dessus en premier lieu ? Une chose est sûre, elle ne nous quitte pas des yeux.


[Hrp : Et voilàààà. Dis moi s'il faut ajouter quoi que ce soit. J'ai coupé ici parce que je trouvais que ça commençait à faire assez long xD.]
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« marking time, waiting for death » ● pv andrew

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