Owen est de ces hommes particulièrement troublants à observer et/ou côtoyer. C’est un type simple, qui n’attire pas plus que les autres chevaliers l’œil sur lui. Il se fond dans la masse, est obéissant, ne remet jamais en question les ordres et les exécute avec rapidité et efficacité, sans aucune bavure. C’est un homme appliqué et dévoué dans son métier.

D’un autre côté, c’est un homme entouré de mystères et qui s’arrange pour le rester. Dès que l’on s’intéresse à lui, il sème le doute dans l’esprit d’autrui et la manipule de sorte à ne plus être dérangé. Il sourit souvent pour répondre aux interrogations qu’il ne souhaite pas éclaircir. Cela a le don de faire hérisser les poils de ses vis-à-vis, car ses sourires et ses regards fixateurs s’apparentent davantage à des menaces silencieuses qu’à des gestes sympathiques.

Du reste, c’est un individu grandement joueur, au damne de tout le monde. Sa principale distraction n’est autre que son prochain. Il l’observe, le regarde faire, puis commente et se moque de lui. Il pique toujours là où cela fait mal, sans une once de remords – c’en est à se demander s’il ne se satisfait pas des blessures d’autrui. Ses réactions et ses paroles ont souvent le don d’agacer son entourage, mais il n’en a que faire. Et bien qu’il soit un peu individualiste sur les bords, il n’en néglige pas pour autant ses équipiers lorsque cela s’avère nécessaire : ce n’est pas un antisociale.

Tout cela mis à part, l’on peut bien avouer qu’Owen est aussi légèrement maniaque…

Svelte et bien taillé dans une chaire claire et sans défaut apparent, Owen n’est ni trop grand, ni trop petit et atteint avec aisance le mètre soixante-dix-sept, tandis que sa corpulence camoufle parfaitement sa masse musculaire.

Son visage aux traits fins est surplombé d’une chevelure en bataille immaculée et couvrant négligemment son front de quelques mèches indisciplinées. Incrustées à la moitié de son facial, deux amandes rubicondes se trouvent – toujours habillées de lunettes face à de la paperasse. L’arrête fine et le nez discret au bout légèrement redressé, Owen a les joues légèrement creusées et les lèvres incolores. Sa mâchoire est étroite et agrémentée de dents blanches et régulières aux canines particulièrement pointues.

Soutenant ce visage, un cou fin à la pomme d’Adam discrète s’élève, lui-même maintenu par des épaules carrées avec, plus bas, des clavicules et omoplates saillantes. Son torse, bien bâtit, est large comme il se doit. Son ventre plat, une fois mis à nu, laisse voir des abdominaux régulièrement entretenus, au même titre que ses longues jambes et ses bras agrémentés de doigts longs et maigres.

A plusieurs endroits de son anatomie – principalement son dos –, l’on constate la présence de mutilations passées qu’il se défend bien de montrer en s’habillant suffisamment. Pour cette raison, il est impossible de le voir en petite tenue, ou autres habits susceptibles de trop divulguer son corps. Pourtant, si l’on met de côté l’uniforme des Chevaliers qu’il affectionne tout particulièrement, il apprécie les tenues dites volatiles.

15 ans. Un âge important dans la vie d’Owen, puisque c’est à partir de cet âge qu’il a commencé à exister. Avant, il ne vivait pas ; il  était physiquement présent, mais ce n’était pas lui. C’était un autre. C’est à partir de 15 ans qu’il s’est imposé à la vie et en a pris le contrôle. Avant, tout n’était que néant.

Spoiler:

Une autre période importante de sa vie fut l’été de ses 18 ans. Cela faisait près de deux ans qu’Owen suivait une formation militaire dans le but de devenir chevalier. Malheureusement pour lui, sa formation stagnait, puisqu’il n’avait toujours pas rencontré son totem. Mais il ne perdait pas espoir : il était encore jeune et était d’une nature patiente – « tout vient à point à qui sait attendre ». C’est dans cet esprit que, comme de coutume, le Hugeford se rendit au Lac Nanhka pour profiter de la fraicheur du lieu. Tranquillement installé contre un rocher, il y fut néanmoins rapidement importuné par un oiseau – une mouette pour être plus précis – déjà établit en son sommet. Avec grâce, l’animal prit son épaule pour des toilettes publiques. Le jeune homme remarqua alors le volatile, pesta contre lui et chercha vainement à l’effrayer ; la mouette sembla le narguer du regard en restant bien confortablement sur son trône de pierre. Owen ne lui accorda plus aucune importance, alla se baigner – et accessoirement se nettoyer –, resta encore quelques heures puis rentra chez lui. Pour ne pas suffoquer, il ouvrit les fenêtres de son habitat et, en s’attaquant à celle du salon, eut le plaisir de constater que le maudit animal l’avait suivi et le fixait, agripper à la rampe de son balcon. Le jeune homme se fatigua longuement en tentant de le faire fuir. Finalement, il s’arma d’un balai et le bouscula sans scrupule. La mouette prit son envol, mais stagna quelques mètres au-dessus de lui. Owen sauta alors, le balai tendu dans l’espoir d’atteindre à nouveau l’oiseau, puis s’immobilisa en constatant qu’il l’atteignait bel et bien. Plutôt que de le frapper – comme il en brûlait d’envie –, il regarda sous lui et remarqua qu’il était en train de léviter. C’était un grand jour pour le jeune Hugeford : il venait de rencontrer son – insupportable – totem ! Et bien qu’il dût cohabiter avec, la joie l’envahissait davantage à l’idée d’enfin pouvoir poursuivre sa formation de chevalier. Sa voie était toute tracée, sans aucun obstacle pour venir chambouler tout cela.

Suite à cette rencontre, Owen se fit faire une amulette : un pendant de collier en forme de croix de fer. Il poursuivit aussi sa formation et découvrit les joies de la magie. Cela n’avait rien de bien compliqué : il devait simplement apprendre à jauger la puissance de toutes ses actions… et aussi les réactions qui allaient avec. En raison de son passé, il craignait constamment de « mal » réagir et ainsi attiser la curiosité mal placée d’autrui. Après tout, il savait d’ores et déjà ce que tuer faisait, et n’avait pas peur de récidiver… Et cela pouvait faire la donne avec ses camarades de formation. Mais fort heureusement pour lui, personne ne remarqua jamais rien.

A l’âge de 19 ans, il entra chez les chevaliers. Au fur et à mesure des années, il gravit les échelons hiérarchiques, se différenciant de ses camarades par son obéissant et la précision avec laquelle il remplissait ses devoirs. Neuf années plus tard, il est toujours un chevalier dévoué dont le passé n’a jamais resurgit.