Messages : 112 Date d'inscription : 18/12/2013 Localisation : Soit auprès de ma soeur, soit dans un bar haha Humeur : A me saouler !~
Feuille de route Totem/Pouvoir: Plume de phénix / Guérison Age du personnage: 39 ans Métier: Garde du corps de sa soeur / Mercenaire à ses heures perduesMérida Faithlin Modo | Citoyenne | Mercenaire | Sujet: Mérida - Beer has the same color than gold~ ♥ Mer 18 Déc - 21:15 | |
| Faithlin Mérida Yeah, I'm still single. Got a problem with that ? Feat: Syrenne | The last story | Fiche d'identité Nom : Faithlin Prénom : Mérida Age : 39 ans Lieu de naissance : près de Kahl Groupe : garde du corps personnel de sa soeur, sinon mercenaire à ses heures perdues (comprendre quand elle en a envie et/ou besoin pour se payer à boire) et légèrement révolutionnaire sur les bords Orientation : hétéro', même si ça lui arrive d'embrasser des femmes Totem : plume de phénix | A treize ans Pouvoir lié au totem : Mérida est dotée d'un puissant pouvoir de régénération, qui lui permet de guérir presque instantanément mais aussi d'éliminer tout élément étranger à son corps et/ou nocif si elle le désire. Mais elle doit respecter un « temps de charge » : à partir du moment où elle se sert de son pouvoir et selon l'usage qu'elle en fait, elle est obligée d'attendre un certain temps avant de le réutiliser. Ce laps de temps peut aller de trois fois rien pour une blessure qui n'affecte pas d'organe vital à une journée entière si, par exemple, elle ressoude un os. En outre, il arrive que son pouvoir passe en mode « automatique », par exemple quand elle est gravement blessée - ou qu'elle boit vraiment, vraiment trop. Elle peut aussi employer ce don sur les autres, mais ne peut soigner que deux personnes à la fois au maximum et devra dans ce cas aussi attendre de retrouver ses forces pour pouvoir soigner à nouveau. De plus, quand elle l'utilise sur quelqu'un d'autre, son pouvoir puise dans les forces de la personne pour prodiguer les soins, certains se sentiront donc subitement fatigués après son intervention et elle ne peut pas sauver quelqu'un qui n'a pas plus de quelques secondes à vivre. Elle ne peut non plus faire repousser un membre perdu, guérir un cerveau ou soigner parfaitement une maladie congénitale (juste soulager de la douleur, permettre à la personne de mieux se mouvoir et ralentir la progression des symptômes).
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The whole point of extravagance is to act like a fool and feel like a fool, but enjoy it. Un condensé d'énergie et d'excentricité, ou comment la décrire en une phrase. Mérida est volage : elle ressemble à une étoile filant dans le ciel nocturne au milieu de ses comparses immobiles, elle ne tient que rarement en place - on n'en attend pas moins d'une personne à la limite de l'hyperactivité. La jeune femme est toujours active et volontaire, souvent en bar c'est elle qui rit le plus fort parmi la tablée – que celle-ci soit constituée de simples connaissances d'un soir ou d'amis. Elle aime qu'il y ait de l'ambiance : s'ennuyer ne lui dit trop rien - le calme trop plat y'a rien de plus barbant - alors autant tout faire contre, même aller dans l'excès. Oh en faire trop c'est son domaine, à force de pratique et après s'être débarrassé de la notion de gêne on devient un maître et ça va faire quatre décades que notre sujet d'étude s'exerce.... Oui bon quand même pas, disons plutôt entre vingt et vingt-cinq ans. En tout cas vous êtes prévenus, alors ne vous étonnez pas si vous la voyez dépenser une fortune d'un coup sans prendre le temps de réfléchir, par pure envie, ou se mettre à se donner en spectacle en pleine rue parce qu'on lui a lancé un défi idiot – ou sans raison apparente, c'est tout aussi probable. Et s'il y a trois choses à retenir ou à déduire de ce que je vous ai dit, c'est premièrement que la rousse n'apprécie pas les personnes ennuyantes et/ou qui lui gâchent un bon moment, deuxièmement qu'elle adore tout ce qui est jeux et paris idiots et, pour finir, qu'elle se fiche bien des apparences. Faut vivre l'instant présent quoi, en profiter - et surtout, faire la fête dès que possible sans oublier de se lâcher.
Vous l'aurez compris, Mérida est un sacré personnage. Cependant, ce côté joyeux et festif qui la caractérise n'est pas le seul qu'on puisse lui citer : à part cette manie de tomber facilement dans une quasi-exubérance souvent plus totale que partielle, on peut dire qu'elle a pour habitude d'embêter les gens, surtout ceux qu'elle apprécie. Taquine donc, mais cela fonctionne en alternance avec les provocations que sa langue bien pendue est capable de produire et mènent parfois à un sport qu'une femme n'apprécie pas en général : la bagarre. C'est qu'elle aime pouvoir se défouler et faire fonctionner ses muscles en démontrant que sa technique à l'épée n'a rien à envier à beaucoup de gens même bien entraînés, hommes ou femmes. Quoi de mieux pour cela que de provoquer soi-même les combats ? D'ailleurs elle ne dira jamais non si on lui en propose un, ce n'est pas comme si la prudence figurait dans son dictionnaire de toute façon, ça en est même plutôt (très) loin. En quelque sorte, via ces affrontements, la presque quadragénaire aime prouver que sa force n'est pas que mental, ce qui est en accord avec son obsession de toujours vouloir avoir le dernier mot quitte à faire preuve de mauvaise foi. Seuls les faibles et les mous capitulent, non ? C'est de ces idées qu'elle tient son entêtement, mais aussi son penchant autoritaire lorsqu'elle est en groupe – car il faut que tout le monde soit fort pour qu'une équipe gagne donc elle pousse tout le monde, prouve qu'elle est maniaque et se montre critique, un ensemble qui donne l'impression que la rousse prend la tête du groupe, surtout qu'elle est du genre à ne pas abandonner un coéquipier.
Elle, féminine ? C'est loin d'être le cas, vous l'aurez compris. Son langage et ses manières sont loin de l'élégance qu'on attend souvent chez une dame. Vous savez, ces êtres qui orientent toujours les genoux vers l'intérieur lorsqu'elles sont assises et qu'elles portent une jupe qui ne recouvrent que leurs cuisses. Non, comme je l'ai déjà mentionné, Mérida est loin d'être pudique et n'éprouverait aucune honte à se promener en bikini. A croire qu'elle se prend réellement pour un homme, mais en réalité c'est simplement dans sa nature, ce n'est pas pour rien qu'elle a souvent recours à la force. Au moins, en sa compagnie, on ne risque pas d'être ennuyés par de longs discours diplomatiques ou philosophiques – en fait ce sont deux sujets qui la rebutent. Cependant, même si son comportement n'a rien de gracieux, elle revendique fièrement son appartenance au sexe féminin et le défend avec ferveur : les hommes ont tort de penser qu'ils sont supérieurs, ceux qui le proclament trop haut et trop fort en insistant longuement dessus quoi qu'on leur dise finissent souvent par être confrontés à l'acier de ses lames menaçant de les émasculer – car ses bagarres servent parfois à prouver que les femmes ne sont pas inférieures aux hommes. Notez au passage que la Faithlin n'hésite pas quand il faut se montrer cruel, en fait on peut dire qu'elle est versée côté sadisme et qu'il vaut mieux se méfier, quand on ne compte pas parmi ses proches, de ce qu'elle est capable de nous infliger si jamais on la contrarie. Ou que, lors de l'un de ces rares jours où elle s'est levée du pied gauche, on se débrouille (intentionnellement ou pas) pour rendre son humeur encore plus massacrante. Au passage elle aime bien se laisser aller à des jeux de charme avec les hommes, non seulement ça permet de passer du bon temps mais en plus c'est une méthode efficace pour prouver que la plupart ont deux cacahuètes et une petite banane dans le crâne.
Pour vous parler de ses goûts, je suis obligée de citer son adulation pour l'alcool. D'ailleurs c'est souvent après quelques pintes que Mérida se met à se plaindre de sa malchance – tout particulièrement en amour. En revanche elle n'a besoin de rien pour exprimer clairement à quel point vieillir ne lui fait pas envie : elle trouve être près d'un âge charnière entre les juniors et les seniors or passer de l'un à l'autre serait source d'abattement pour l'épéiste, du coup tous ceux qui lui rappellent que la quarantaine se rapproche dangereusement se verront passer un savon du genre « je n'ai que trente-neuf ans, la ferme ! » accompagné par une taloche. Après, que ce soit dans le cas de sa poisse ou de son âge, si elle a bu vous aurez toutes les chances de la voir s'affaler sur la table en sanglotant presque. Ce qui lui fait le plus horreur ? La religion, l'église, les prêtres et tout le tralala. Au-delà de les trouver barbants, ils l’écœurent. Elle n'est pas athée pour rien, ce qu'elle a vécu par leur faute est gravé au fer rouge dans sa mémoire et son cœur, le pardon est impossible, la voix mielleuse de la vengeance l'appelle et la tente. C'est bien pour cela qu'elle fréquente les révolutionnaires qui veulent renverser le culte de Kel'chin, tout en restant discrète pour ne pas attirer d'ennui à sa sœur. Réfia est la seule famille qui lui reste, elle y tient beaucoup et serait capable de tout pour sa petite cadette qui a toujours été si fragile. En revanche son beau-frère lui sort par les trous de nez : Ilian est un religieux à qui la jeune femme aurait déjà fait la peau si elle s'écoutait. À part cela, c'est une fan de nage ainsi qu'une bonne mangeuse qui n'a pas peur des grands types hyper musclés à qui elle fait face parfois mais qui est effrayée par la plus petite des araignées.
En résumé, Mérida est... Un homme dans un corps de femme ? Oui, voilà une comparaison qui lui sied à merveille, à elle et à son petit caractère, et même si elle n'apprécie pas forcément qu'on la qualifie ainsi elle le prendra avec humour. Elle est aussi légèrement sauvage sur les bords et s'essaye souvent à la séduction sur les jolis garçons, après tout c'est une hétéro bien qu'on ait du mal à le croire quand son absence de pudeur légendaire lui permet d'embrasser d'autres femmes. À part ça ? Eh bien c'est quelqu'un d'indépendant, tellement qu'elle n'hésite pas à se rendre justice à elle-même – ou à ses proches – sans se donner la peine d'avoir recours à l'état. De toute façon notre bretteuse n'aime pas vraiment le système et le gouvernement et déteste ces employés de bureaux qui pensent représenter une justice suprême alors même qu'ils ne sont jamais sur les lieux de l'acte pour lequel un procès a lieu. Tantôt taquine amicale tantôt provocatrice accomplie, c'est aussi une joueuse dans l'âme capable de relever bien des défis et une personne fière. Irresponsable et peu consciencieuse dès qu'il s'agit de sa personne, elle est au contraire au petits soins avec ses proches – même si ça ne se voit pas forcément à travers son comportement – et serait prête à tout pour eux, méfiez-vous si jamais vous leur faites du mal car la guerrière viendra à la charge pour vous le rendre et ce n'est pas une tendre. Si jamais vous rentrez dans son collimateur, elle s'arrangera pour que vous la suppliez d'abréger vos souffrances au final – sauf si son ire est telle qu'elle ne cherchera même pas à vous faire souffrir, juste à vous faire disparaître sans perdre de temps. Mais bon, la plupart du temps la rousse est enjouée et discuter avec elle est facile. N'hésitez donc pas à l'approcher, tant que vous n'aurez pas de mauvaise intention Mérida ne vous mordra pas.
To lose weight, spend time at the gym. To appear like you’ve lost weight, spend time with people who are bigger than you. L'apparence de Mérida ? Ce qu'on peut dire, c'est qu'elle est aussi voyante que sa personnalité. Commençons par parler de sa silhouette : la demoiselle mesure un mètre soixante-treize, c'est-à-dire bien assez pour ne pas passer inaperçu dans la foule. Son corps à la fois puissant et souple est habitué au combat, un observateur le devinera à ses muscles discrets mais bien présents et fermes. Ils sont peut-être fins mais c'est parce qu'ils ne gonflent pas malgré tout ce qu'ils subissent, tout est condensé dans le strict minimum de tissu musculaire - c'est une chance pour une femme de pouvoir garder une carrure comme la sienne, ça permet de ne pas se transformer en grosse montagne même en ayant passé une bonne partie de sa vie à se battre et en étant un maître à l'épée dont la spécialité est de manier deux armes à la fois. Bon, n'empêche qu'on discerne ses abdominaux mieux que ses autres muscles, ils forment des ombres sur les côtés de son ventre autrement plat. Ses longues jambes sveltes au galbe athlétique sont surplombées par une taille fine et une poitrine généreuse, grâce à laquelle nous pouvons dire qu'elle a de jolies formes bien fournies.
Et la rebelle n'hésite pas à les montrer fièrement en portant des tenues légères, ce n'est pas rare qu'elle mette un mini-short auquel elle attache une peau d'animal à l'arrière, qu'elle accessoirise par une ceinture dotée de deux fourreaux - un pour chacune de ses deux épées jumelles, l'une sombre surnommée "Long" et l'autre claire surnomée "Ying", qui ne la quittent jamais – et assortit à des pattes d'éléphant couvrant ses jambes jusqu'à ses talons mais qui, son short étant vraiment mini, laissent voir la peau du haut de l'intérieur de ses cuisses. Son buste n'est couvert que par un simple soutien-gorge les trois-quarts du temps – au moins elle n'est pas frileuse. Ses bras aussi sont peu couverts, par des bandes nouées entre ses avant-bras et le bas de ses épaules. Parfois Mérida sort aussi avec quelques pièces d'armure pour couvrir ses membres, même si son pouvoir les rend inutiles. Au passage, si elle boit alors que son don est actif, son organisme éliminera automatiquement l'alcool en considérant qu'il représente un danger et fait pareil avec une bonne partie des microbes et des bactéries parmi les moins « intelligents ». Pratique, non ?
En outre, la jeune femme a une peau légèrement hâlée, douce et lisse tout en étant épaisse et résistante – ce doit être l'une des raisons de sa tolérance au froid. Mais son épiderme n'est pas d'une uniformité parfaite : ses épaules et le haut de ses bras sont recouverts par des tatouages voyants d'inspiration tribale, qu'elle aime bien montrer en toute circonstance. Son faciès est muni de lèvres douces et rosées souvent étirées en un sourire ainsi que de deux yeux lumineux d'un vert rappelant l'émeraude et qui brillent souvent sous l'effet de ses émotions. Ses traits sont encadrés par deux mèches rousses comme le reste de sa tignasse – quand je vous disais que physiquement aussi on la remarque facilement –, coupée inégalement et lui arrivant jusqu'aux omoplates. Une chevelure indisciplinée que l'épéiste éloigne un minimum de son champ de vision et de sa bouche car elle ne mange pas de cheveu, avec un bandeau fait de quatre ficelles épaisses. Pour ce qui est des bijoux elle porte soit un soit deux colliers, l'un lui serrant le cou et l'autre étant plus large, et ses oreilles sont parées de plumes. En parlant de ça, la Faithlin se balade toujours avec sa plume de phénix accroché discrètement autour de sa taille – simple mesure de précaution, ça lui permet de pouvoir y puiser la magie dont elle a besoin quand elle en a besoin. Et puis, c'est aussi un souvenir de son père.
Pour conclure, Mérida rappelle une puissante et agile féline à la crinière flamboyante qui n'est pas sans rappeler son caractère exubérant. Elle attire facilement les regards sans avoir à faire quoi que ce soit et je peux dire sans mentir qu'elle est séduisante physiquement, fait dont la rouquine a conscience - elle sait qu'elle peut se dévoiler sans avoir à se sentir honteuse d'un bourrelet ou du moindre détail disgracieux. Mais vous feriez mieux de vous méfier : sous sa carrure qui n'a rien de monstrueux ni même d'imposant – si on oublie sa taille qui reste inférieure à celle des hommes en moyenne –, la jeune femme cache une habileté impressionnante pour le combat. C'est une simple question de rodage, j'ajouterai en passant que son expérience fait qu'elle est toujours sur ses gardes – n'oublions pas que Heka n'est pas l'endroit le plus sûr qui soit – et que ses réflexes sont excellents. Et si ses deux lames sont menaçantes, ce n'est pas pour autant que ses poings ou ses pieds ne font pas mal. Jolie donzelle, oui, mais qui n'est certainement pas sans défense donc. Bah, ça ne fait que lui donner un peu plus de charme, non ?
Maybe some folks are alcoholics and others are just voluntary drunks. Maybe some have drinking problems, while others have problems enough to drink. Mérida a vu le jour il y a maintenant presque quarante ans, dans un village situé juste à côté de Kahl, tellement qu'on le considérait plus comme un quartier de la grande ville qu'autre chose. Bébé vigoureux puis gamine intenable, elle a pourtant rapidement assimilé les responsabilités et accepté les contraintes qui vinrent avec son statut de grande sœur : si fut tout d'abord trop jeune pour s'en soucier puisqu'une seule année la sépare de Réfia, quand la petite eut l'âge de comprendre quel était son rôle envers sa frêle cadette, elle se mit à faire de son mieux pour la protéger. Certainement que leurs parents n'étaient pas étrangers à ce comportement : leur mère surtout, en voyant que sa deuxième fille était faible, se mit à avoir peur de ce qui pourrait lui arriver dans un monde aussi dur que Heka. Son instinct maternel lui commanda donc de la surprotéger et son mari ne se faisait pas prier pour la seconder. C'est donc tout naturellement qu'ils avaient dès son plus jeune âge répété encore et encore à leur aînée qu'il lui fallait « protéger sa sœur » ou encore « veiller sur elle », ce qui revenait exactement au même pour eux – mais au moins ils ne se répétaient pas. Était-ce parce que ses parents le lui avaient dit des dizaines de fois ou parce qu'elle le souhaitait et que c'était dans sa nature ? En tout cas, s'occuper de la plus jeune – en particulier quand leurs géniteurs n'étaient pas avec elles – l'accapara pendant une bonne partie de ses jeunes années. Tous les enfants de leur âge qui s'approchaient de Réfia avaient affaire à sa teigne de grande sœur, surtout quand ils voulaient juste se moquer de la petite qui devait toujours être entourée et allait chez le médecin régulièrement. Car sa puînée n'échappait pas à ce genre de moqueries, même en étant la fille d'une figure reconnue. En effet, les habitants du village formaient un clan qui s'était greffé à la capitale tout en faisant attention à garder un minimum d'indépendance et dont leur père Laïn, bien que tacitement comme ses ancêtres avant lui, était le chef que la majorité absolue respectait.
Ledit clan avait une particularité : au fil du temps, il s'était éloigné de la religion la plus répandue sur l'île. Ça avait commencé à l'époque de son arrière-grand-père pour atteindre son paroxysme alors que Mérida était une nouvelle-née. Un peu partout on se disait à voix basse que le Kelchisme n'avait pas sa place ici, les gens se mirent à aduler une autre déité toute-puissante. Mais ce n'était qu'un vent de folie passager, une bourrasque qui aurait vite fait de tracer son chemin sans échauffer les esprits plus que cela si on avait laissé faire le temps et les rembourrages de crâne que pratiquaient les prêtres de Kel'chin à longueur de journée et dans tous les recoins de Heka. Seulement, il fallut qu'un homme étrange choisisse pile cette période marquée par un pseudo esprit de rébellion pour débarquer dans leur petit quartier. Il s'appelait Sozin et se présenta tout d'abord comme un simple vagabond affamé. Quand il demanda vers qui il pouvait se tourner pour obtenir de l'aide, on l'envoya immédiatement chez les Faithlin et le patriarche, en bonne âme charitable qu'il était, lui accorda un souper et une nuit sous leur toit. L'aînée des enfants avait alors treize ans et un caractère déjà bien trempé – preuve étant qu'elle adorait jouer avec des imitations d'épées. Aujourd'hui encore, elle se souvient à quel point il s'était montré poli, bien élevé et habile... Oui, c'était un très habile menteur. Un manipulateur. Mais à l'époque personne ne s'en rendit compte, pas même ses parents. Ces derniers, dont le si charmant invité avait réussi à passer outre leurs gardes avec une douceur et une facilité malsaines, ne tardèrent pas à lui expliquer qu'ils ne croyaient pas en la grande divinité que tout le monde craignait, respectait et priait. Ils allèrent jusqu'à lui parler de leur propre religion qui s'était construite au fil des années et de la créativité des générations successives.
Les deux adultes ne trouvèrent pas étrange l'engouement dont fit preuve l'étranger envers leurs croyances, bien trop heureux qu'ils étaient de voir qu'une personne extérieure les approuvait. Ils n'avaient pas remarqué que, pendant toute leur narration, il s'était enfoncé dans une atmosphère pensive. Ou alors, ils s'étaient dits qu'il réfléchissait à tout ce qu'ils lui disaient. Quoi qu'il en soit, après que les parents aient fait le tour des fondements de leur culte, Sozin s'était exclamé que celui-ci méritait d'être inculqué au plus de personnes possible. Il ajouta qu'en tant que nomade ses yeux avaient vus beaucoup de choses et qu'il constatait tristement que le monde était dans un état lamentable, que leurs principes pouvaient changer cela, qu'il ferait tout pour les aider en mettant la main à la pâte ou en faisant jouer ses nombreuses relations. Commença alors un long plaidoyer plein de ferveur. On aurait dit que l'inconnu était animé par un feu sacré, mais certainement pas qu'il mentait. Avec sa belle langue, ses paroles qui auraient fait passer n'importe qui d'autre pour un illuminé mais qui venant de lui sonnaient tellement vraies, avec des ficelles faites de mots, il réussit à faire de ses hôtes de simples pantins qui hochaient la tête à chacun de ses mots. Un sortilège auquel la gamine n'échappa pas : Réfia était partie se coucher, mais elle était restée jusqu'au bout et s'était sentie comme transportée par cet homme. Et pendant que ses parents réagissaient à chacune des phrases de Sozin, contaminés par cet enthousiasme, elle-même hochait vivement la tête. Au final, il lança l'idée de populariser leur dieu. Ils hésitèrent un peu évidemment, après tout personne n'ignorait ce qu'il advenait de ceux qui s'opposaient au Kelchisme, mais il lui suffit de deux minutes pour leur mettre dans le crâne que ce serait dans l'ordre des choses, que leur divinité méritait de renverser celle dont le nom faisait trembler de terreur tous les foyers.
Sa solution pour cela était de défier leurs rivaux. De quoi rebuter le chef évidemment, mais Sozin le rassura en disant que leur dieu les protégerait puis lui fit avaler que la force était la seule manière d'ébranler l'autorité absolue qu'exerçait l'ordre religieux et d'éveiller le peuple à d'autres croyances. Laïn se laissa faire en acceptant ce point de vue puis donna involontairement de l'autorité à l'homme en lui demandant quelle marche suivre dans ce cas. Ce qu'il proposa n'avait rien de compliqué : il allait contacter un vieil ami qui pourrait leur fournir de quoi se battre, faire le meilleur usage possible de ses relations pour rassembler ici des rebelles et des personnes à la recherche d'une autre voie religieuse et, en tant que combattant aguerri, pouvait s'occuper personnellement d'entraîner les futurs guerriers. En entendant cela, le paternel eut le sentiment qu'on leur avait envoyé un émissaire du changement qui allait les aider à vaincre les prêtres de Kel'chin et ainsi mettre fin à sa domination, pour que leur religion trouve sa place. Quelques jours après, ils firent réunir tout le monde et en appelèrent aux volontaires – issus du clan ou d'ailleurs - prêts à se battre pour la cause de leur divinité. L'étranger pondit un nouveau discours passionné qui échauffa la foule et motiva bien du monde. Chaque volontaire se vit remettre une petite panoplie d'épées de moyenne qualité, des moreaux d'aciers censés former une armure ainsi de vieux modèles d'armes à feu, seulement comme personne n'était expert en armement ils ne se rendirent pas réellement compte que ce qu'on leur donnait faisait presque pitié. Comme promis, Sozin s'attela ensuite à les former. Mais quand Mérida se présenta avec les autres à l'entraînement, son père s'énerva tout de suite et la ramena jusqu'à la maison en lui disant qu'elle allait partir le lendemain avec sa sœur chez son oncle. La préadolescente protesta immédiatement en disant qu'elle aussi voulait se battre et qu'il n'avait pas le droit de le lui refuser, même s'il était son père. Après tout, il y avait d'autres jeunes parmi les volontaires. Enfin c'était loin de pouvoir le convaincre, il était prêt à répliquer quand le vagabond s'incrusta pour apporter son soutien à la demoiselle. Cette intervention fit capituler – bien que de mauvaise grâce – le père.
Le lendemain sa sœur Réfia fut confiée à leur oncle. Le frère de leur géniteur n'avait jamais adhéré à leur petite secte croyante, il s'en était rapidement détaché pour se marier avec une riche femme et s'établir loin de sa famille avec qui il ne rentrait en contact que par nécessité – ce qui ne voulait pas dire qu'il ne comprendrait pas que son frère veuille mettre son enfant en sûreté et n'était pas prêt à lui rendre ce service. Mérida put ensuite entamer sa formation de guerrier. Cependant, elle fut rapidement confrontée aux limites que lui imposait son corps de petite fille. Pour tenter de les surpasser, elle décida de demander de l'aide à Sozin qui accepta de lui donner des leçons particulières tous les jours dans le maniement de l'épée et des armes à feu. Un jour, peu avant une séance d'exercice supplémentaires, la petite s'amusa à prendre deux lames et commença à jouer avec en attendant que son professeur n'arrive. Toute concentrée qu'elle était sur ce qui était un jeu à ses yeux, elle ne se rendit compte de sa présence que quand il applaudit à l'un de ses moulinets, la faisant sursauter et rougir de honte. Amusé par cette réaction, il la rassura en disant qu'elle était vraiment très douée pour manier deux armes et qu'elle devrait le faire plus souvent. C'est ainsi que la rousse se découvrit un talent et fit de ce style son principal. Ce nouveau quotidien rythmé par de longues heures de maniement d'armes blanches fut le sien durant trois mois. Elle avait assimilé les bases de son nouvel art, quand un jour Sozin revint d'une promenade avec de mauvaises nouvelles : on avait eu vent de ce qu'ils faisaient, les religieux n'allaient pas tarder à avoir la puce à l'oreille et ne resteraient pas les bras croisés. L'annonce changea l'ambiance régnant dans le groupe de rebelles, qui devint plus lourde tandis que la réalité les frappait violemment, que la tension augmentait. Bientôt, ils allaient se battre. Certains se rendirent compte que c'était du suicide mais ne voulaient pas revenir sur leur parole quitte à ce que la terreur qui resserrait ses griffes glacées autour de leurs entrailles les rende fous, une partie prit tellement peur qu'ils prirent la fuite en pleine nuit, d'autres encore, d'autres enfin – une grande partie – inspirèrent profondément en se disant que tout allait bien se passer, que dieu était de leur côté et leur permettrait de surmonter cette épreuve car leur cause était juste et, que même s'ils périssaient au combat, leur Père les récompenserait d'avoir tout risqué en son nom en prenant soin de leur âme pour l'éternité. Qualifiez-les d'illuminés, d'idiots, de fous ou de courageux, peu importe. Quoi qu'il en soit, ces hommes et ces femmes se pensaient prêts.
Le soir même, Laïn toqua à la porte de la chambre de sa fille. Son air indécis quand il rentra l'étonna, mais il se décida à lui donner ce pourquoi il était venu : il tenait à lui offrir une plume de phénix, un objet tellement rare qu'on pouvait le comparer à un trésor – ce qui tombait plutôt bien, puisqu'il s'agissait du trésor familial qui passait de parents à enfants depuis que leur ancêtre avait mis la main dessus, plus que quatre-vingt-dix ans auparavant. Cela enchanta Mérida, qui accepta ce cadeau... Et, ironie du sort, la sensation qui l'envahit au moment où ses doigts frôlèrent la plume lui révéla qu'elle venait de trouver son totem. On aurait presque dit qu'il avait attendu bien sagement dans sa famille de pouvoir atterrir entre ses mains. Seulement, elle n'eut pas beaucoup de temps pour se demander si c'était un tour du destin ou juste une coïncidence. La journée qui suivit se déroula dans un calme surnaturel : tous les rebelles, toutes ces personnes que la gamine connaissait depuis toujours et formaient une sorte de grande famille, étaient pour la plupart terrés chez eux. Quant aux rares qui erraient dans les rues ils étaient des fantômes à l'air grave, glissant sur le sol lentement. Aucune vie n'habitait les lieux, cela l'avait troublée toute la journée – habituellement, une bonne ambiance chaleureuse régnait même pendant les entraînements. Mais ce jour-là, ceux qui polissaient leur maniement des armes n'étaient pas légion. La plupart des gens se disaient que désormais c'était trop tard, qu'il ne restait plus qu'à attendre le moment fatidique.
Une confrontation qui ne tarda pas à venir à eux. Peu avant l'heure à laquelle les coqs se mettent à chanter, alors que le jour commençait à peine à reprendre ses droits mais que la nuit lui résistait obstinément, les gardes virent arriver depuis l'horizon un convoi et alertèrent leurs confrères encore endormis. Le peloton d'exécution qui se rapprochait à grande vitesse leur laissa tout juste le temps d'enfiler leurs tenues de combat, d'attraper leurs armes et de sortir de chez eux avant de leur fondre dessus telle une coulée, puissamment, sans discontinuer, sans oublier le moindre petit cul de sac. Sans épargner qui que ce soit. Tout se déroula très vite : ceux de la première ligne n'eurent même pas le temps de tenter de se défendre que, déjà, ils avaient été exterminés. Le chaos et la terreur s'installèrent parmi les restants, beaucoup se mirent à courir inutilement dans tous les sens en espérant juste sauver leur vie sans écouter qui que ce soit – pas même Laïn, qui rapidement fut débordé. Il ne pouvait pas calmer ou coordonner ses hommes, alors encore moins affronter les religieux. Mais où était donc Sozin quand il avait tant besoin de lui et de ses conseils ? Il se raccrochait idiotement à l'espoir que son nouvel ami pourrait l'aider, mais ne le trouvait pas et avait de toute façon trop de choses sur le feu pour pouvoir le chercher efficacement. Heureusement Mérida était là et, même si elle était absolument terrifiée par le carnage autour d'elle, son père parvint à la calmer assez pour lui demander de ramener l'homme ici. Elle hocha la tête avant de s'éloigner au pas de course tout en enjoignant à son papa de ne pas mourir avant son retour, et employa toute son énergie à éviter les ennemis tout en fouillant du regard chaque endroit. Mais de Sozin, l'enfant ne vit nulle trace jusqu'à ce qu'elle ne se retrouve près d'une place occupée par les adversaires. Elle se cacha en voyant qu'un groupe y était réuni puis, poussée par une sorte de curiosité étrange, jeta un coup d’œil. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant Sozin dans le groupe, et en prime il n'était certainement pas leur prisonnier puisqu'il les aidait clairement à établir la meilleure stratégie possible pour venir à bout des hérétiques le plus rapidement possible.
Les jambes tremblantes et la respiration saccadée, Mérida colla une main à ses lèvres. L'incrédulité l'avait frappée de plein fouet et des larmes de rage lui picotaient le coin des yeux. En les écoutant parler, elle avait tout compris : depuis le début, Sozin jouait double-jeu. Il avait poussé Laïn à devenir de plus en plus pieux tout en lui soufflant des idées de révolte contre kel'chin d'un côté et, de l'autre, avait guetté le bon moment pour vendre toutes les informations en sa possession à l'église. Il avait tout manigancé. Les avait tous dupés. S'était joué de leurs croyances pour satisfaire son propre intérêt. Sans perdre un instant de plus une fois cette réalité douloureusement et profondément ancrée dans son esprit, la rouquine repartit dans une course folle retrouver son géniteur et lui raconta tout. Malheureusement elle n'avait pas été assez discrète, puisque le traître l'avait suivie et sortit d'un coin d'ombre en riant tout en tapant dans ses mains quand elle eut finit de raconter la vérité. Sans se cacher de rien il avoua tout, puis tua celui qui avait été son hôte avant de s'en prendre à la fille. Elle y serait certainement restée, sans son pouvoir – il lui avait fallu comater pendant presque une journée pour guérir. Et à son réveil, la Faithlin se dit que ça n'aurait peut-être pas été plus mal de sombrer dans la mort : la première chose qu'elle vit fût le corps de son père commençant à se décomposer. Puis en se levant, elle se rendit compte qu'il y avait des cadavres partout. C'est dans un état second, presque en transe, qu'elle marcha au milieu de ce carnage causé par une guerre de religion. Son cerveau mit longtemps à comprendre que tout était fini, perdu à jamais. Mais quand Mérida revint finalement auprès de son père, elle craqua. Ses genoux cédèrent si subitement qu'on aurait cru que des poids de dix kilos venaient de lui atterrir sur les épaules. Ses mains se posèrent sur un visage aussi terne, froid et vide d'expression que celui d'une statue. Un réflexe stupide la fit retenir quelques secondes ses larmes, mais finalement leur sel rongea toute sa résistance et elle s'effondra sur le torse inerte autrefois mouvé par une respiration riante pour pleurer, encore et encore. En hoquetant violemment, en tremblant de tout son être, en criant toute sa douleur. Finalement, la violence de ses sentiments et de leur manifestation physique eurent raison de ses forces et la jeune fille s'endormit alors qu'elle était toujours en train de déverser toute l'eau de son corps sur celui de son père.
À son réveil, elle fit l'étrange constatation que son esprit avait eu une illumination : il lui restait encore une famille. Sans s'attarder plus longtemps auprès de Laïn, la demoiselle partit avec la ferme intention de retrouver son oncle – mais surtout sa sœur. Il ne lui fallut pas bien longtemps. Quand elle se présenta chez eux puis raconta tout ce qui était arrivé, son oncle et sa tante décidèrent d'adopter les deux filles pour les élever comme les leurs. Ce qu'ils firent avec brio, mais les expériences qu'avaient traversé la gamine firent d'elle une adolescente intenable. Elle passait tout son temps dehors, tellement qu'elle avait même réussi à croiser quelques survivants de l'ancien clan qui étaient partis bien avant que le combat ne commence et menaient maintenant des existences de débauchés – de quoi la mener encore plus vers la mauvaise pente. C'est à quatorze ans qu'elle se mit à se battre sur une base quasi-journalière, à quinze que l'alcool la gagna à sa cause et à son dix-huitième printemps que Mérida décida de se faire tatouer. Le tout sans se soucier de ce que disaient son oncle et sa tante. Tout ce qui comptait réellement à part foutre sa vie en l'air, pour elle, c'était s'assurer que Réfia allait bien. Le reste ? Ce n'étaient que des choses à oublier, de son avis. Oui, elle voulait tout effacer, et le monde pouvait bien aller se faire voir. Mais heureusement pour ceux qui la connaissaient – à part peut-être ceux avec qui elle traînait dans les rues et encore elle-même avait comme un léger doute hein – les frasques de l'adolescence ne sont que temporaires, la rousse finit par se calmer peu avant son vingtième anniversaire. Ses représentants légaux ainsi que sa cadette en furent grandement soulagés : fini les longues heures à s'inquiéter de ce qui pourrait bien lui arriver. La petite famille se stabilisait enfin et elle se rendit compte qu'avec eux, elle était heureuse. Tout compte fait, peut-être que ce n'était pas trop tard. Si cela se trouvait le bonheur avait toujours été là, sous ses yeux. Et pendant un peu plus d'un an, tout se passa très bien. Mérida, l'adolescente toujours sur les nerfs, violente et pleine de haine envers le monde, laissait la place à une personne épanouie, souriante, qui démarrait une nouvelle vie avec envie et bonne volonté de réussir à retrouver la joie de vivre. Qui aurait cru que le destin serait assez cruel pour se jouer d'elle à nouveau ?
Car c'est ce qui se produit, durant sa vingt-et-unième année, par une belle journée qui avait commencé le plus banalement possible. Enfin autant que possible à une époque où les cambriolages à main armée s'étaient multipliés, tellement que les parents adoptifs employaient depuis environ trois semaines un mercenaire afin qu'il garde la maison toutes les nuits. C'était un dimanche, son oncle et sa tante avaient donc prévu de rester toute la journée à la maison – tout comme Réfia. Quant à Mérida, ses plans étaient autres : elle avait rendez-vous avec un ami qui tenait un restaurant dont l'apparence ne payait pas de mine, mais où la cuisine était excellente. La connaissant assez pour savoir qu'elle ne pourrait jamais travailler dans l'événementiel sans que ça ne tourne au désastre – même si au moins l'ambiance aurait été au rendez-vous –, il avait proposé de l'aider à préparer une petite surprise à sa cadette, dont c'était bientôt l'anniversaire, elle passa donc une bonne partie de sa journée avec lui à prévoir comment faire de cet événement une journée parfaite et mémorable. Une fois la petite réunion secrète terminée, la jeune femme avait retrouvé le chemin vers sa maison, toute satisfaite de leurs plans et heureuse à l'idée de faire plaisir à sa sœur adorée. Mais quand elle rentra ce ne furent pas trois personnes vivantes, en bonne santé et souriantes qui l'accueillirent. Seulement des lumières éteintes et un silence trop pesant, comme si toute leur installation électronique avait décidé de se débrancher. Ou même, que toute vie avait quitté les lieux. Cette atmosphère ne lui plaisait pas. Un peu plus et elle allait être malade. De mauvais souvenirs lui revinrent : ceux datant d'après le massacre, du temps que la Faithlin avait passé au milieu des cadavres. Des instants qui rôderaient à jamais dans sa mémoire, vifs et puissants. Son souffle se fit désordonné, tandis qu'elle explorait lentement la demeure. Et c'est dans le salon qu'elle trouva son oncle et sa tante. Inanimés. Une puissante onde de détresse l'ébranla. Mais pourquoi ? Qui ? Elle avait du mal à penser normalement, c'est certainement pour cela qu'elle mit du temps à se rendre compte qu'il n'y avait là que deux cadavres. Rapidement la bretteuse fouilla le reste de la maison et ne tarda pas à découvrir la vitre brisée de la chambre de Réfia. Avait-elle réussi à s'enfuir ? Faites que oui... Elle continua ses recherches jusqu'à retrouver sa soeur dans le grenier. Cette dernière lui raconta vaguement ce qui s'était passé, y compris le nom de celui qui avait commis le double meurtre - il s'agissait du mercenaire employé chaque nuit. Ce soir-là, elle ne parvint pas à trouver le sommeil.
Mérida avait terriblement envie de retrouver l'assassin pour le lui faire payer cher. Mais avant tout, il leur fallait organiser les enterrements. Ils eurent finalement lieu une semaine après le drame. Mais pendant la cérémonie, sans qu'elle ne sache trop comment, Réfia disparut. Quasi immédiatement, son instinct lui souffla que c'était encore de la faute de cet Ilian. Alors pour le retrouver, elle ne lésina pas sur les moyens : elle enchaîna journées folles et nuits courtes, dilapidant au passage une partie de la coquette somme que ses parents adoptifs avaient cachés dans une trappe sous le tapis de leur chambre. Il lui fallut en tout et pour tout quatre jours pour retrouver la trace de l'assassin, dont l'identité véritable la fit grincer des dents : il s'agissait d'un religieux qui s'était improvisé mercenaire le temps d'une mission. Encore eux. Décidément, ils faisaient tout pour qu'elle les haïsse... Même si c'était déjà le cas. M'enfin, il aurait pu être Kel'chin lui-même que ça ne lui aurait pas suffi à échapper au tourbillon de rage vengeresse qu'était la demoiselle à ce moment. Une colère noire qui ne l'empêcha pas d'échafauder un plan : elle allait passer par la porte arrière de la demeure du grand prêtre en assommant les gardes discrètement, puis se cacher sous la fenêtre de la cuisine en attendant d'y entendre le moindre bruit lui signifiant qu'une personne y prenait son petit déjeuner. Et toute cette partie se déroula comme sur des roulettes, mieux encore qu'elle ne l'avait espéré. Seulement, ce qu'elle n'avait pas prévu en se jetant sur les carreaux vitrés dans le but de planter ses lames dans la gorge de l'assassin, c'était qu'elle se retrouverait face à sa sœur. Elles furent toutes les deux très surprises, mais dans un élan de joie, Mérida prit Réfia dans ses bras en retenant ses larmes de soulagement. La cadette lui dit alors que c'était un peu compliqué à expliquer, mais que désormais elle était mariée à Ilian et que, sans cela ainsi que la possibilité d'accéder à la fortune laissée par leurs parents adoptifs, elle serait déjà morte à cette heure-ci. Une série de chocs frappa notre rouquine : sa sœur, mariée à l'un de ces prêtres de malheur ? A celui qui avait tué leur famille ? Pour qu'il ait accès à une fortune qui ne lui revenait pas ? En menaçant de la tuer, si elle refusait ? Et pour couronner le tout, Réfia refusait qu'elle touche à un seul cheveu d'Ilian. Il y avait de quoi être dépitée mais, au final, elle se dit qu'au moins sa sœur – le seul lien de sang qui lui restait désormais - était encore vivante. C'était déjà ça.
Par la suite, Mérida décida de devenir la garde du corps personnelle de Réfia, histoire de pouvoir veiller sur elle à tout moment. Mais il lui arrive de jouer les mercenaires, histoire que ses journées ne soient pas trop répétitives, sans oublier que son beau-frère est tellement radin qu'il lui faut bien chercher l'argent nécessaire à sa consommation d'alcool par elle-même. De plus, aussitôt cette décision prise de protéger sa cadette, elle se mit à peaufiner sans relâche sa technique à l'épée, cultivant ainsi son don pour manier deux armes à la fois – et aujourd'hui encore, elle s'exerce régulièrement. Pour son trentième anniversaire, Réfia s'arrangea pour lui offrir les deux lames jumelles qui désormais ne la quittent plus – la guerrière leur a même donné des petits surnoms : « ying » pour la claire et « long » pour la sombre. Je pourrais m'arrêter ici, mettre un point final à ce récit qui doit vous donner l'impression de ne plus en finir. Mais avant de vous quitter, j'aimerais parler d'un dernier fait. La jeune femme avait alors tout juste reçu ses nouvelles armes, elles étaient pendues à ses hanches quand elle s'en était allée faire un tour en bar. Alors qu'elle était tranquillement installée et s'était tout juste mise à boire, la clochette suspendue à la porte attira son attention sur cette dernière en tintant, signe qu'un ou plusieurs nouveaux clients faisaient leur entrée. Et la chope que la rousse tenait finit suspendue en l'air quand elle reconnut l'arrivant : c'était Sozin. Ce qu'il faisait ici ? La jeune femme n'en avait cure. En revanche, impossible d'ignorer tout ce qui remonta de son passé en le voyant et de faire comme si c'était un inconnu de plus. Bien du temps avait passé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, pourtant ses plaies exhalaient encore un pus malsain – et le pire, c'est que cela ne la frappait réellement que maintenant. Elle le suivit du regard alors qu'il prenait un siège haut au bar en guettant le meilleur moment, avant de se rendre compte que sur cette île, ce n'est pas étonnant qu'une femme embarque un homme vers un lieu plus privé. Sans délayer plus longtemps leurs retrouvailles, elle se leva donc et alla saisir l'homme par le coude pour l'emmener vers la petite allée à l'arrière de l'établissement. Il la reconnut assez rapidement et la surprise qui fut lisible sur son visage vieilli était un véritable régal : qu'il la regarde donc et ait l'impression que ses crimes passés venaient le passer en justice. Sozin entama la discussion, mais son ancienne disciple eut vite fait d'y mettre un terme en demandant sur un ton peu amène pourquoi il les avait trahis, tant d'années auparavant. Était-ce seulement pour l'argent ? À cette question il lui rit au nez, la faisant froncer les sourcils avec agacement. Puis il lui répondit qu'elle était encore bien naïve.
« Pourquoi ? Parce que j'en avais envie, tout simplement. L'argent ? J'ai simplement fait en sorte de joindre l'utile à l'agréable, c'est fou que ce ces prêtres peuvent bien payer. Non, la raison première de mes agissements a été que je voulais voir un bain de sang, parce que j'aime ça. Je ne m'en lasserai jamais. Celui que vous m'avez offert était un véritable régal ! Vous étiez tellement naïfs, vous manipuler a été un vrai jeu d'enfant, mais en même temps vous étiez prêts à tout pour vos stupides croyances. Oh, aurais-je oublié de vous mentionner que je suis athé, à l'époque ? Pardon, ça m'a échappé. Enfin, quoi qu'il en soit, vous vous êtes bien battus, toi et les autres... Et je t'ai beaucoup apprécié. Écoutes, je m'apprête à provoquer un nouveau, un magnifique massacre, que je prévois encore plus beau que celui de ta famille. Pourquoi ne pas me rejoindre, hein ? Tu auras droit à ta part de la recette »
Ces confessions la mirent hors d'elle. Il avait commis une telle atrocité, provoqué un massacre, pour une raison pareille ? Cet individu était encore pire que ce que Mérida imaginait. Sa vue se couvrit de rouge sous l'effet du sang qui lui monta à la tête et, d'un geste qui contenait toute sa rancune, elle le décapita. Voilà comment elle avait vengé son clan, sa famille, voilà la première solution qui lui était venue pour soulager sa douleur et apaiser ses sentiments. Si cela a fonctionné ? À vous de le découvrir. Quant à moi, je lâche enfin ma plume : mon rôle de narratrice est désormais terminé.
| Pseudo : Bun- Bun- Bunny~ Ou Sysy, ça dépend XD Age : .... 20 ans. OMG ça fait bizarre, j'ai toujours écrit 19 jusque-là ._. J'me sens vieille tout d'un coup -vlan- Sexe : j'ai une femme, donc je suis une fille évidemment u_u -vlan- Ville/Pays : France, pas loin de la capitale~ Présence : Aussi régulière que possible ! (c'est-à-dire que je suis une stalkeuse de première qui surveille vos moindres posts, mais ça, vous le savez déjà -vlan- XD) Comment avez vous connu le forum ?Via nos chers admins °w° Code du règlement : ~VALIDE PAR PRINCE ALI♥~ (toujours aussi épique =D -vlan-) On vous offre un truc à boire ? Un thé Lipton marrakech mint s'il vous plaît owo -vlan- Un petit mot pour la fin ? :3 Owi, on me donne la parole ! ... Hahem XD Well, je lance donc une invasion avec ce troisième compte~ =D Love ♥ |
Dernière édition par Mérida Faithlin le Dim 29 Déc - 16:15, édité 16 fois |
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