- Papaaaaaaa !?
Je déboule dans le salon, en caleçon. Un peu sur les nerfs, je l'admets.
- Papa ! Il est où mon kimono ?!
Il me regarde, la bouche pleine de pâtes. C'est ça, bouffe. Je déteste qu'on touche à mes affaires, surtout que je m'occupe très bien de moi même tout seul.
- Il sèche dehors.
Je pousse un soupir exaspéré, balance la tête en arrière et part dans notre jardin où la lessive de la matinée est étendue, prenant le soleil pour sécher. Et effectivement, mon kimono est là. Il est au courant que je l'avais lavé hier ? Et que par conséquent, il était propre ?! Non, il sait pas, il s'en fiche. Rha, ça me met sur les nerfs. En plus, il est tout mouillé. Voilà. Et les autres sont encore tachés ou troués.
Je retourne dans ma chambre. Il reste, le dernier kimono. Celui qui ressemble plus à une robe qu'autre chose. Parce que le haut est très long. Il traîne presque par terre. Imaginez ce que ça donne sur quelqu'un de plus petit que moi. Enfin, sur une personne normale quoi. Parce que moi, je suis grand. Voilà. Mais j'ai pas envie de me promener un jean et tee shirt. C'est bientôt la fête des 1000 ans. Les gens commencent à faire la fête, petit à petit. Donc il y a forcément des gens qui se comportent mal. Et je suis là pour les contrôler. Et en jean, c'est tout sauf pratique. En kimono c'est bien, je suis à l'aise. LE problème c'est surtout ce long kimono.J'ai déjà eu des réflexions là dessus. Juste par le kimono, en général, mais avec celui là, c'est pire. Enfin, je leur mettrais un poing dans la figure et ils se tairont, voilà tout.
Bref, me voilà partit pour la capitale, mon épée autour de la taille, parce que c'est là où il y a le plus d'animations, et donc, le plus de problèmes. A la périphérie de la ville aussi, mais pas en pleine journée. Disons que je commence à bien connaitre. Les horaires, les lieux et tout ça.
Aussitôt arrivé, aussitôt il y a des problèmes. Honnêtement, je devrais commencer à être connu, non ? Ils devraient me craindre ! Et ne pas vouloir chercher les problèmes quand je suis dans les parages.
Une fille est à terre, couverte de bleus. D'abord, on ne s'en prend à personne. Ensuite, surtout pas aux filles. En plus elle est mignonne, pourquoi lui faire ça ? C'est n'importe quoi.
-Bravo John ! Ton totem est le meilleur !
J'ai envie de leur cracher dessus. Je m'interpose entre le groupe de jeunes et la fille à terre. Je sais que personne d'autre parmi la foule ne bougera son cul pour la sauver. Décidément, ses habitants ... Mais c'est comme ça partout, à Carda aussi. Quand les gens voient les problèmes, ils les fuient. Tu penses être en sécurité quand il y a du monde autour de toi, tu as tout faux. Si quelqu'un vient t'embêter, tu es seul. Le monde est aveugle. Le monde est égoïste, le monde ne veut pas de problèmes. Bande de con.
Je tire mon épée, ça les fera encore plus peur. Et si je leur envoyais une déflagration dans le figure ? J'aimerais bien. Beaucoup. J'entends un murmure dans mon dos mais je n'y fais pas attention, c'est un sacré brouhaha qui règne ici.
- Vous osez vous attaquer à un innocent ?
Les jeunes font les durs. Je sais qu'ils ont peur, au fond d'eux. Une épée, c'est pas comme si c'était juste des poings. Même si je suis sûr que je pourrais les battre à main nue. Bande de tafiole. Ils bombent le torse.
- Ça te regarde le rouquin ?
Je fronce davantage les sourcils. Ça ne me fait pas du tout rire. Je retourne mon épée et frappe dans la hanche du premier. J’enchaîne avec un coup de pied dans la tête du second et pour le troisième, se sera un coup de la garde de mon épée dans le plexus.
- Ça vous fait toujours rire ?
S'il n'y a que ça, je serais ravis d'utiliser un peu de magie sur vous les gars. Après tout, j'adore ce que ça fait. Le problème, c’est u'il y a beaucoup d'innocent ici. Ma déflagration peut faire beaucoup de dégâts. Je préfère l'utiliser dans les terrains vagues, quand c'est désert. Ca ne m'arrive donc pas souvent... Du coup, je l'utilise rarement, c'est bien dommage. Je crée plus de dommages que je n'en résous, c'est inutile pour les deniens. Alors je me retiens. C'est frustrant.
Les trois se relèvent, on voit plus leur peur que précédemment. Mais ils veulent encore jouer au dur.
- Je vous ai tapé avec le dos de l'épée. Vous voulez vraiment tâter le tranchant ?
Le dit John s'avance et crée une boule de feu. Tiens donc, c'est ça ta magie ? Je rassemble l'énergie dans mon épée et lance la déflagration en l'air, une énorme quantité d'énergie, palpable même lorsqu’on est à côté, sans être touché s'envole. C'est juste un avertissement, je ne rigole plus.
La boule de feu s'éteint et les trois gars fuient. Je range mon épée. Ils m'ont mis de mauvaise humeur. Mais je tache de sourire pour me retourner vers la femme, qui n'est plus par terre. L'homme qui était présent quand je suis arrivé est toujours là. J'efface donc mon sourire. Ces vêtements me disent quelque chose, mais c'est très vague. Je m'avance un peu vers lui, laissant une distance de sécurité entre nous deux. Je le fixe du regard, la main sur la garde de l'épée.