Sullivan est beaucoup de choses.

Sullivan est multi-phobique. Sullivan est claustrophobe, il ne supporte pas les endroits clos et/ou étroits. Il ne supporte pas d'être enfermé. Sinon, il panique, son cœur bat à cent à l'heure, il tremble, se sent mal et peut faire une crise de panique. Sullivan est nyctophobe, il ne supporte pas de se retrouver dans le noir. Il ne supporte pas de ne pas voir. Être aveugle est terrible, comment voir si l'on est en sécurité si l'on est privé de la vue ? Sullivan est zoophobe, il ne supporte pas les animaux. Il ne supporte pas d'être en présence de l'un d'eux, peu importe sa taille, son espèce, sa dangerosité. Même un papillon le fige et lui donne envie de s'enfuir. Sullivan est astraphobe, il ne supporte pas les orages. Il ne supporte pas la vision d'un éclaire, le bruit du tonnerre. Il voudrait se cacher quelque part mais il ne peut pas. Il voudrait fermer les yeux pour ne plus rien voir mais il ne peut pas. Alors il se contente de rester dans les bras de son frère en se bouchant les oreilles, priant pour que tout s'arrête.

Sullivan n'est pas très social. Il ne rejette pas les autres, mais ne fait pas le premier pas, il reste en arrière. S'il peut simplement éviter de rencontrer d'autres personne, il le fait. Sullivan est assez solitaire. Rester seul ne le dérange pas. Parfois ça lui convient même très bien. On ne se sent pas mal quand on est seul. On ne se sent pas coupable. Il ne cherche pas à tout prix à être seul, mais quelque fois c'est la meilleure solution. Sullivan est un peu froid. Surtout avec les personnes qu'il ne connait pas. Il peut se montrer chaleureux, mais uniquement avec ceux qu'il aime. C'est une carapace, une maigre mais rassurante protection dans cet environnement étouffant. Sullivan ne sourit pas tant, il en a perdu le goût. Il n'aime pas parler d'avantage. Les silences valent tellement plus et les gestes possèdent bien plus de valeur.

Sullivan est amoureux de la mauvaise personne. Sullivan est amoureux de son frère. Un amour qui le bouffe et qui lui fait mal. Un mauvais amour qui ne devrait pas exister et qu'il étouffe derrière le silence et la gêne. Sullivan est coupable. Coupable de ses sentiments, de ne pas aimer comme il faut. Coupable de ne pas tenir le rôle de grand frère comme il le devrait. Et coupable de s'égarer parfois, pour quelques secondes volées. Sullivan peint. Parce qu'il ne sait pas exprimer ses sentiments autrement, parce qu'il n'a pas trouvé d'autres moyens pour alléger un peu sa conscience. Il peint ses tourments et ses espoirs. Sullivan est terre à terre, pourtant il croit en Dieu. Il demande pardon et la culpabilité revient. Il ne sait plus quoi faire, il cache tout et ne dit rien. Il ne sait pas bien utiliser les mots de toute façon.

Sullivan, c'est un jeune homme de 19 ans, pas vraiment grand avec son mètre soixante-douze. C'est un jeune homme aux cheveux blonds, totalement indisciplinés et qui ne se fatigue plus à essayer de les dompter. C'est un jeune homme au visage fin, que les rondeurs de l'enfance ont quittées. Un visage pâle aux grands yeux bleus océans, des yeux qui reflètent tous ses tourments et toutes ses vérités lorsque son visage reste figé ou ment. Sullivan c'est un jeune homme aux mains tâchés de peinture, aux ongles courts d'être rongés. Un jeune homme fatigué qui se cache sous la capuche d'un long manteau noir pour pleurer et qui se déguise dans une veste blanche pour faire semblant d'aller bien.

 Sullivan était né à Salinca, cette ville qui semblait hors du temps. Ses parents étaient deux artisans qui sans rouler sur l'or gagnaient assez pour leur éviter la misère. Dans le courant de sa deuxième année, sa mère avait donnée naissance à Evan, son petit frère. Dans cette famille de quatre, il vécue une enfance heureuse -pour une enfance vécue à Heka-, bercée de mythes et de croyances. Les seules fois où la tranquilité était perturbée était lors de ses crises de phobie, majoritairement provoquées par sa peur des orages, et par quelques attaques de monstres.

Cette vie devait pourtant changer. Alors que Sullivan n'avait que huit ans et son frère six, leurs parents décidèrent de déménager. Pas dans le sens de changer de maison, mais bien dans celui de changer de ville. Et ce fut sur Whalys qu'ils jetèrent leur dévolu, attirés par sa modernité et la jugeant plus sûre que Salinca. Sans compter que la ville sous-marine n'était pas si loi d'eux et qu'ils sauraient y vivre de leur profession.

Ainsi en fut-il donc décidé. Leurs bagages faient, la famille partit pour Whalys. Ils n'y allèrent pas comme ça bien sûr. Personne n'était assez fou à Heka pour s'aventurer hors des villes sans armes et protections (quoique...). C'était au sein d'un convoiqu'ils firent le voyage, en compagnie de marchands, voyageurs, touristes (?) et évidemment de soldats.

Le voyage s'était parfaitement bien déroulé, et Whalys était en vue lorsque la rpgiste décida de faire sa connasse sans coeur et que le drame se produisit. Vous vous y attendiez sûrement, un monstre comme on n'en croisait qu'à Heka attaqua le convoi. Il n'y eut malheureusement que peu de survivants parmi lesquels Sullivan et Evan, qui avaient assistés à la mort de leurs parents et de nombreuses autres personnes. Outre un traumatisme normal, Sullivan développa par la suite une peur phobique des animeaux, quelqu'ils soient.

Suite à cette tragédie, les deux enfants furent recueillis dans un orhpelinat de Whalys. La perte de leurs parents et ce tout nouvel environnement rapprochèrent grandement les deux frères dont la relation devint fusionnelle. Sullivan prit très à coeur son rôle de grand frère, se promettant de protéger Evan autant qu'il le pouvait.

Les débuts à l'orphelinat furent très durs pour lui. Il vait du mal à s'intégrer et préférait se tenir à l'écart des autres enfants. Son frère était le seul dont il jugeait avoir besoin et pendant longtemps Evan fut sa seule véritable relation sociale. S'il finit par s'habituer à cette nouvelle vie, il continua à se tenir à l'écart, n'échangeant pratiquement qu'avec son frère et quelques adultes. Queleques fois il jalousait son frère de tisser des liens si facilement tout comme il jalousait les autres de se lier à Evan. Mais ces sentiments disparaissaient finalement.

Ce fut l'année suivante, l'année de ses neuf ans que Sullivan découvrit son totem. Sa forme ne le surprit pas vraiment. Les clés l'avaient toujours plus ou moins apaisées, particulièrement vis-à-vis de sa claustrophobie. Une clé, ça permettait d'ouvrir une porte. N'importe quelle clé le calmait un peu, mais c'était surtout celle de la pièce où il se trouvait qui le rassurait. Que son totem soit finalement la vieille clé rouillée de son ancienne maison à Salinca ne l'étonna guère. Et son pouvoir, lorsqu'il le découvrit, lui apporta une sécurité qu'il n'avait plus ressentit depuis longtemps.

UC