C'était un début d'après-midi plutôt tranquille. Les gens vaquaient à leurs occupations avec un air vague et s'écartaient devant moi. Il faut dire que mon armure d'or était voyante et une part de ma légende vivante. Tous craignaient à juste titre le capitaine de Kahl, l'homme qui détient leur vie entre ses mains. C'est ainsi, le pas léger que je m'avança vers une des rues les plus huppées de la capitale. J'avais envoyé un courrier le matin même demandant si le vieux, sous des termes un peu plus polis certes, pouvait venir me rejoindre pour discuter de divers sujets autour d'un verre. Après tout je lui devais quand même pas mal de choses. Il connaît presque tout sur les organismes souterrains et autre. J'espérais qu'il puisse m'éclairer un peu sur divers sujets qui me tenaient à coeur. Comme Déna, ou plus précisément ses habitants, et sur la recrudescence que comptait les assassinats ces derniers jours. Cette nouvelle m'inquiétais au plus haut point. J'avais horreur pour ses hommes, ces moins que rien qui faisaient le boulot de lâches nobles qui faisaient exécuter leurs tâches par d'autres personnes. C'était méprisable. Quand on a un statut comme le leur, il fallait avoir la force qu'impliquait un si haut statut... Mais il ne savait que dépenser de l'argent à acheter des services de mercenaires. Si le vieux pouvait me fournir des informations sur ce nouveau réseau qui semblait se dévelloper, je pourrais rendre visite à ses poltrons. Un sourire se peignit sur mon visage tandis que je les imaginais à genoux, implorer en vain ma pitié. Il allait tous périr. C'était le prix de leurs pêchés !
Je rentrais dans la taverne la plus renommée de Kahl, laissant mes hommes se disperser dans chaque coin de la salle tandis que le patron, un petit bonhomme rondouillard mais bien habillé se dépêchait à ma rencontre. Alors qu'il m'assommait de ses discours de bienvenue et autres, je fit le tour de l'établissement d'un regard critique. La plupart des gens se tenait à carreaux et il n'y avait pas l'air d'avoir de cas sociaux dans la salle. Je me dirigea donc vers les alcôves du fond où il y avait toute une terrasse qui m'était constamment réservée, la moindre des choses, vu que le bâtiment était sous ma protection. Un odeur de nourriture épicées flottait dans la pièce. Le patron avait sans doute décidé qu'aujourd'hui, il allait servir son fameux plat au curry. J’allai m'affaler dans un des sièges confortables qui entouraient une table et commanda une bouteille de leur meilleur vin. Une serveuse, plutôt mignonne à première vue, s'empressa d'aller chercher ma commande. La douceur des fauteuils de mon espace réservé étaient bien au dessus de ceux qui se trouvaient dans la salle principale alors que ceux-ci même étaient bien plus confortables que la plupart de ceux qu'on trouvait dans le commerce. Je profitais ainsi du soleil qui réchauffait doucement mon armure, attendant mon ancien maître.
Je me demandais quand il allait arrivé quand la jeune serveuse arriva avec la bouteille commandée ainsi qu'une coupe d'or de toute beauté. D'un regard expert j’évaluai tout ça et hocha la tête. Je fis signe à la demoiselle d'apporter une autre coupe, ainsi qu'un plat de la spécialité du chef. Je soupirais d’aise en sirotant mon vin, tandis que mes yeux lorgnait les hanches de la serveuse qui se dépêchait de retourner en cuisine pour combler mes demandes. Le patron avait toujours eu le chic pour trouver de belles jeunes filles comme serveuses, tout en les faisant porter jupe et décolleté assez extravagant. C'était une autre raison pour préférer cet établissement à bien d'autre. Bien sur les clients normaux devaient débourser des fortunes pour pouvoir ne fut-ce que boire un verre. Mais en ma qualité de capitaine de Kahl et grâce à l'offre généreuse que j'avais fait au patron, tout était toujours gratuit pour moi et mes invités. Plutôt avantageux pour le petit bonhomme gras, il avait ainsi gagné le droit de conserver sa vie et de ne plus être menacer par une quelconque mafia. Voila la jeune femme qui revenait avec sa jupe magnifiquement courte et le décolleté plongeant soulignant à la perfection ses courbes. Alors qu'elle s'empressait de dresser la table et tout, je l'attrapa délicatement par le bras et lui murmura quelque chose à l'oreille. La jeune femme sourit et hocha la tête, filant faire part de ma demande au patron. Alors qu'elle s'éloigna, je la vis rencontrer une silhouette que je reconnaîtrais sans peine. Mon sourire n'en fut que plus grand, le voila qui arrivait enfin.