C'est pas si facile d'avoir l'air normal.
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 C'est pas si facile d'avoir l'air normal.

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Admin | Membre du Conseil | Général des chevaliers
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Feuille de route
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Alistair Lormëne
Alistair Lormëne
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MessageSujet: C'est pas si facile d'avoir l'air normal.   C'est pas si facile d'avoir l'air normal. Icon_minitimeMar 10 Sep - 9:51

Un soupir à fendre l'âme s'extirpait pour lors des lèvres du général. Penché sur le dossier de sa chaise, il se balançait en testant ses chances de se retrouver tête la première par terre. Mais le vieil homme était on ne peut plus prévenant et il poussait pas la chaise trop loin afin de le faire tomber. À son âge, il eut pu se faire très très mal. Qu'importe, l'amoncellement de documents sur son bureau le rendait de mauvais poil et c'était très mauvais pour sa forme, ça aussi. Combien en avait-il traité, au juste ? C'était quasiment indénombrable. Et pourtant, pourtant cette pile ne cessait de croître. À croire que subitement tous les malheurs du monde s'abattaient sur Lohendra et plus précisément sur sa catégorie. Allons bon, il n'y avait pourtant pas eu une brusque hausse de la criminalité, ni même quoique ce soit ayant attrait aux chevaliers. Comment expliquait-on alors ce nombre de paperasses ? Il y avait pourtant une réponse. Le fait qu'un petit dixième des chevaliers se trouvent postés devant une satané porte, la gardant comme si le diable pouvait s'en échapper. Il y avait pratiquement une missive par jour, pour tenir compte de l'avancement – ou pas – des recherches, des autorisations de passage, des retours comme des non-retours, de découvertes d'érudits et patati et patata. Non pas que l'honnête vieil homme ne s'en trouvait point intéressé. La seule chose était que du haut de son siège, il se trouvait tout de même à quelques milliers de kilomètres de l'endroit en question. D'où le fait qu'il souhaitait ardemment s'y rendre.

Récemment, les érudits avaient fait la découverte d'une drôle de pierre présente en grand nombre sur les autres terres. Les montagnes dans laquelle vivait cette pierre étaient drôlement façonnées, comme marqués par la main de l'homme. Ce qui laissait à tout les coups supposer à une éventuelle présence extra-terrestre. Mais Alistair gardait les pieds sur terre, et sans une once d'imagination, il lisait un à un les rapports, délaissant les propos trop extravagants au profit des terre à terre. Parfois, il lui arrivait de lire quelques sujets concernant le passages de personnes clandestines. Et ça, en général, ça le mettait hors de lui. Il y avait probablement une cinquantaine de chevaliers aguerris, dont plusieurs dizaines d'érudits, et ils ne parvenaient pas à débusquer la moindre personne clandestine. Allons bon, et qu'allaient-ils faire le jour où ces soi-disant extra-terrestres viendraient pour éventuellement leur déclarer la guerre ? Alistair s'attachait aux pires scénario. D'après les retours d'érudits, cet autre monde se trouvait fort mal accueilli. Des plantes vénéneuses, lorsqu'il y en avait. On ne s'était pas risqué à aller bien loin, vu le nombre de monstres présents au mètre carré.

Balancé dans une série d'histoires morbides, le général inspira profondément et reprit une des missives. La belle écriture ne semblait quasiment pas affectée du froid qui régnait sur les plaines gelées. Pas de rayures, mais une parfaite ligne ondulée. Ne s'attardant guère plus sur la typographie, Alistair s'engagea à en lire le contenu. Il s'agissait d'une lettre d'un sergent de Toki, tenant compte de la présence d'une ville à quelques kilomètres de la porte. Cette information avait été ramenée par un simple citoyen ayant parvenu à se glisser parmi les chevaliers sans se faire voir. Résultat, personne n'était vraiment sûr de la véracité du propos. Cela intéressa subitement le général, qui s'attarda alors sur les détails. On lui avait décrit une petite ville entre deux montagnes, dans un climat assez inhospitalier. Ce jour-là, il y avait même soi-disant eu des émanations nauséabondes de cadavres en putréfaction. Rien de très ragoûtant. Pourtant, le général poursuivit sa lecture jusqu'à atteindre la signature de l'écrivain. Et alors, une idée lui vint.  Il griffonna quelques mots sur un petit bout de papier qu'il plia méticuleusement entre ses doigts fins. Se levant avec empressement, il manqua pour lors de tomber, ses jambes refusant ce brusque changement d'état. Un bref râle plus tard, il s'approcha de son volatile favori, qui compris instantanément sa lourde besogne. Alistair n'appréciait pas trop de se séparer de son totem, mais il y avait plus grave. Dans les plaines gelées, le réseau ne passait pas. Il fallait alors en revenir à l'écriture manuelle et le terrible moyen ancestral de transport par oiseau. C'était à ce jour le plus rapide de tous, surtout quand l'oiseau en question était un animal de confiance. Certes, le hibou n'était pas tant habitué au climat hivernal régnant sur les lieux, mais le général aurait tôt fait de le rejoindre.

Quoiqu'il en soit, bientôt l'animal fut envoyé à travers la fenêtre. Sans attendre, le général tria rapidement ses papiers – c'est à ce moment qu'il parvenait subitement à exécuter le travail en un temps record – tout en gardant celui qui l'intéressait et accrocha l'épée qui trônait près de son siège à sa ceinture. Il sortit presque en trombe, surprenant deux chevaliers en train de discuter dans le couloir. Ces derniers, en apercevant son visage décidé – et ça donnait de lui un air énervé – baissèrent les yeux, prêts à entendre le châtiment suprême. Mais le général leur offrit simplement un « bonjour » poli, avant de poursuivre son chemin jusqu'au bureau recherché, deux pièces à droite. Il toqua une fois, entra et se présenta aussitôt à son commandant :

-Nous partons pour les plaines gelées. Ils ont découverts une ville là-bas et j'aimerai t'avoir avec moi.

Là-bas faisait évidemment écho à l'autre monde derrière la porte, et son commandant était loin d'être idiot pour ne pas le comprendre. Il déposa en douceur le papier tenant compte de cela sur le bureau et sortit de la pièce. Il fouina dans ses quartiers afin d'y trouver quelques potions qui pourraient lui être d'un grand secours en cas de problème et ressortit l'instant d'après, prêt à partir.

°~

Finalement, ils s'étaient retrouvés face à cette grande porte. Pour Alistair, c'était presque une nouveauté. Il n'avait pas eu grandement le temps de s'y rendre ces derniers mois, même s'il restait le plus concerné dans l'affaire. Le général se décida donc à s'avancer davantage vers le gros monument, hibou sur l'épaule. Ce fut donc en compagnie d'une bonne dizaine de chevaliers que les deux plus hauts gradés franchirent le seuil de cette île pas encore dénommée Heka. Si, par une chance miraculeuse, le groupe de bonshommes ne trouva aucun monstre face à lui jusqu'à la présence effective de cette ville, en revanche Alistair trouva bien rapidement le nombre de personnes trop conséquents pour une mission d'infiltration. D'autant plus que tous étaient en uniformes.

C'est alors qu'arrivé à quelques mètres d'une porte de cette ville – bien cachés – le général se tourna alors vers son commandant, chuchotant presque ces mots :

-Nous sommes déjà très repérables à deux, il serai temps de les semer une bonne fois pour toutes.

Non, Alistair n'avait pas choisi d'être ainsi suivi, ni même le commandant en question. Mais comprenez qu'une mission aussi dangereuse ne pouvait pas être accomplie avec les deux plus gradés des chevaliers. Non, non, ça c'était un rêve. Au lieu de ça, on les avait simplement aidé par une lourde escorte. C'était une bonne idée pour attaquer, mais une moins bonne pour se renseigner sans attirer les soupçons. Après tout, si ça se trouvait, les hommes ici étaient bleus. Enfin qu'importe. Dans l'immédiat il fallait s'occuper de ces chevaliers.
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Chevalier | Commandant des chevaliers
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Feuille de route
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Seven Louarn Karvella
Seven Louarn Karvella
Chevalier | Commandant des chevaliers
MessageSujet: Re: C'est pas si facile d'avoir l'air normal.   C'est pas si facile d'avoir l'air normal. Icon_minitimeVen 13 Sep - 21:50

Le soleil se levait tranquillement, lorsque Seven vit enfin se dresser devant lui, l’immense bâtiment accueillant les bureaux de la chevalerie. Ses yeux brillèrent alors soudainement. Ah, il allait enfin pouvoir se reposer, ne serait-ce que quelques heures. Certes, il aurait très bien pu rentrer chez lui. Prendre un cachet d’aspirine. S’avachir sur son lit sans même penser à le défaire, pour se réveiller bien plus tard. Après tout, l’homme possédait tout de même une bonne excuse. Tant bien même, il n’en aurait pas. Ca ne changerait rien. Qui oserait lui faire des remontrances pour un retard considérable au travail ? Personne. Les autres chevaliers pourraient bien se passer de lui pour l’espace d’une demi-journée. Ce n’était pas des gosses de vingt ans non plus ! Au fond, ils devaient être parfaitement capables en cas de soucis – qu’il n’y aurait pas espérait-il, son jour de repos autoproclamé- de marcher quelques pas de plus pour se diriger vers le bureau du Général. Certes, il faisait particulièrement peur aux nouvelles – ou anciennes- recrues, mais au point que cela vienne à déranger toute la mise en place du travail, ca devenait du grand n’importe quoi. Baissant les yeux sur sa montre, le Commandant se mit à soupirer. Bon Dieu, il était déjà si tard. Beaucoup trop tard pour rentrer dans son lieu de vie. Par conséquent, il poussa la porte d’entrée et franchit le seuil. Quelques cernes sous les yeux. Saluant négligemment tous les subalternes qui lui adressaient un léger sourire tout en l’agrémentant d’un « Bonjour Commandant ». Ah, s’il n’avait pas peur de lui actuellement, ca pouvait devenir le cas s’il continuait d’entendre les mêmes politesses encore et encore. Principalement aujourd’hui. Dans des cas où le brun avait passé la nuit à vérifier certains soupçons sur une certaines affaires qui traînait depuis bien des semaines désormais. Oh, il aurait pu le faire en plein jour. Mais non. Seven avait du faire du tri de papiers. En même temps, ça, c’était un peu de sa faute. Voire même réellement de sa faute. N’ayant pas pris le temps, mais surtout le courage auparavant, de bosser sur les dossiers qui s’amassaient peu à peu sur son bureau. Sauf que Louarn ne faisait jamais les choses comme elles devraient être faites. Non. Lui, c’était plus un homme de terrain que l’un de ses bureaucrates restant en permanence derrière leurs bureaux. Ou du moins, il se considérait encore trop jeune pour ça. Néanmoins, après plus d’un mois à repousser l’échéance. Il avait fini par se retrouver débordé. Au bout du compte, il fallu à Karvella plus de six heures pour réussir à tout trier. Lire en diagonale parfois, mais lire tout de même. Soupirer. Boire des litres et des litres de cafés. Puis se concentrer de nouveaux. Pour terminer par s’en sortir. Le prochain qui lui emmener un rapport. Un dossier ou il ne savait quoi, sous n’importe quel prétexte, il l’envoyait directement rencontrer son supérieur. Parce que ca commençait sérieusement à bien faire. Au début, c’était plutôt amusant. L’homme ressentait en lui une certaine importance. Le besoin d’aider les autres pour x ou y raison. Mais surtout de rencontrer de nouvelles jeunes femmes, qu’il n’aurait certainement jamais pu approcher en tant que simple citoyen dans n’importe laquelle des villes de Dena. Malheureusement. L’excitation était vite retombée.  Surtout lorsqu’il avait pris en compte le fait de passer plus de temps derrière un bureau sur une chaise, véritablement pas confortable. Se faisant remarquer qu’il devrait certainement en parler à quelqu’un de plus influant. Histoire d’avoir plus de place mais surtout une chaise bien plus confortable. Que de courir après les faits plus importants. Comme les malfaiteurs. Ou bien, des potentiels monstres qui pourraient apparaître de la porte ou il ne savait quoi. Marchant à travers les couloirs, le commandant s’arrêta soudainement au distributeur d’eau pour se désaltérer. Etrangement, l’homme avait l’impression, que, moins vite il rentrerait dans son bureau. Mieux ce serait. Etant même prêt à rentrer chez lui pour être certain. Néanmoins, quelque chose le dérangeait avec son logement. Simplement le fait d’être seul dans son appartement. Il fallait dire qu’à quatre vingt cinq ans, la plupart de ses camarades étaient déjà mariés. Parents. Voire même grands parents. Sur le coup, il se demanda s’il n’était pas temps d’arrêter tout cela et de se caser. Histoire d’avoir au moins un enfant avant d’être trop vieux. Seven s’arrêta soudainement de boire. Merde, qu’est ce qu’ils mettaient dans ce distributeur ? Ce n’était pas son caractère de truc de se voir avec une seule femme, en bon père de famille. Non. Lui, son délire c’était plus de prendre ce qui venait une fois de temps en temps, sans même chercher à s’installer. Ouais. Vivre un peu au jour le jour en prenant ce que le créateur voulait bien lui donner de temps à autre. Finalement, il termina son verre avant de le jeter de loin dans une poubelle. Frimant au passage devant la jeune secrétaire. Un peu bête sur les bords. Mais plutôt jolie soit dit en passant.

Quelques pas plus tard et le chevalier se retrouvait devant la porte de ce qui était pour lui, un enfer permanant. Prenant alors son courage à deux mains, il poussa la porte doucement. Mais surtout, le plus lentement possible pour ne pas perdre connaissance, devant les papiers, qui, de part leurs caractères peu importants, se retrouvaient sur son bureau en bois massif, plutôt que sur celui de son supérieur. Ce simple mot lui arracha une grimace. Au fond, il ne considérait pas Ali comme un véritable supérieur. C’était plutôt un bon camarade avec qui il partageait la même galère. Puis bon, pour Seven, c’était inconcevable de voir une personne comme lui étant supérieure. Même au travers d’une banale hiérarchie, comme il était possible d’en trouver par millier sur l’île, voire même simplement aux affaires internes des différentes villes. Puis de toute façon, qu’importe soit le nombre de fois où on pourrait lui poser la question ou lui faire la remarque d’une hypothétique supériorité d’autrui, il trouvait une excuse pour éviter de devoir l’accepter.  Même si cette dernière devait être tirée par les cheveux. Souhaitant bon courage à toute personne normalement constituée – ou pas- tentant de le contredire. Un fin sourire se dessina alors sur ses lèvres, lorsque l’homme qui pouvait ramener les morts, constata qu’il n’y avait aucune pile de dossiers sur son bureau. Ca, ca lui faisait particulièrement plaisir. Peut-être qu’avec de la chance, sa zone de vie pouvait rester neutre pour la fin de la semaine. Et même celle d’après. Voire même encore d’après. Bon. Ce n’était pas possible. Ce ne serait jamais possible. Alors que Seven prenait place sur sa chaise tout en posant les pieds sur son bureau – après avoir enlevé ses bottes, bien évidemment- tout en observant le plafond, une idée germa soudainement dans son esprit. Et s’il demandait à Ali une possible obtention d’une secrétaire ? Ou bien d’un secrétaire. Il ne ferait pas le difficile sur le coup. Quoi que. Une secrétaire ce serait quand même mieux. Pour ainsi lui déléguer la partie longue et fastidieuse du travail, pour pouvoir se consacrer corps et âme à la partie terrain ? Ah, ce n’était pas une mauvaise idée. Surtout qu’il savait pertinemment que la plupart des dossiers n’étaient arrivés sur son bureau que par erreur et qu’ils appartenaient certainement à une autre section que la sienne.

Le silence était roi. Même en tendant l’oreille, l’homme n’entend pratiquement pas de bruit. Même les pas des chevaliers se faisant légers et étrangement silencieux. Pour Seven, cela ne voulait dire qu’une seule et même chose. Non loin de lui, le Général devait certainement se trouvait dans ses bureaux. Ca ne déplaisait pas totalement au brun. Parce qu’il savait qu’il pourrait faire une petite sieste sans même que les rires des subalternes ne viennent le déranger. Mais aussi, parce qu’ils iraient certainement voir le plus vieux des deux hauts gradés plutôt que lui pour parler politique ou stratégie voire même de la pluie et du beau temps.  Quoi que non. En y pensant bien. C’était plutôt lui que l’on allait venir déranger. Pourtant, il ne faisait pas si peur que ca l’ancêtre. Bon d’accord, il paraissait bourru, mais lorsque l’on s’y prenait bien avec lui, il était certainement possible d’en obtenir quelque chose de bien. Fallait-il seulement être un peu patient. Les jeunes étaient bien trop impossibles à gérer de nos jours. Toujours à vouloir faire les choses vite. Un jour, il leur expliquerait calmement – si possible- que le plus haut gradé n’était plus une personne si jeune que ça. Et que donc, il fallait le prendre avec des pincettes. Fermant les yeux, Seven laissa un petit rire s’échapper de sa gorge. Il adorait particulièrement taquiner Alistair sur son âge. Et cela en permanence. Voir ses réactions lui déclenchait les meilleures crises de rire du siècle. Karvella se laissa alors bercer par le doux calme du bâtiment. Au moins, ici, il pouvait s’endormir sans entendre les cris du couple juste  à côté de chez lui. Depuis le temps, il aurait du s’y faire. Mais non. Ce n’était toujours pas le cas. Tous les soirs, lorsque le mari rentrait du boulot, il les entendait se disputer pour un oui ou pour un non.  Surtout pour un non en fait. Puisque la femme, répétait toujours le même discours. Celui du fait qu’il ne s’occupait plus d’elle. Qu’avant ils étaient plus amoureux. Lui demandant alors si c’était parce qu’elle n’avait pas de travail.  Ou parce qu’il en avait rencontré une plus jolie qu’elle. En même temps, il fallait voir le poids qu’elle avait pris aussi. Louarn se souvenait d’avoir discuté avec l’homme un jour. Lui demandant pourquoi le même cinéma inlassablement ? Celui-ci lui avait simplement répondu que sa bonne femme ne comprenait pas qu’il travaillait pour deux et donc, était particulièrement fatigué le soir rentrant. Puis que bon, ça la forcerait peut être à perdre un peu de poids en voulant le garder près d’elle. Mais, ca, c’était son secret.

Sans même s’en rendre compte, l’esprit du Commandant dériva lentement. Se mettant à imaginer ce qui pourrait se trouver derrière la fameuse porte qui était apparu il y avait peu. Cette même porte qui occupait la moitié de leur effectif en chevalier quasiment tous les jours. Mais qu’il n’avait eu que la chance – ou la malchance- de n’approcher que de loin. Pourtant, il savait pertinemment qu’avec son grade, il aurait pu passer facilement et se retrouver de l’autre côté. Mais, ca ne l’intéressait pas plus que ca d’y aller sans but quelconque. Il lui fallait un perpétuel défi à surmonter. Le simple fait de devoir pousser les battants d’une vulgaire porte, ce n’était pas assez. Ainsi, peut être que dans quelque temps, il finirait par obtenir un ordre de mission potentiellement intéressant ou bien autre chose. Pour le moment, ce n’était pas encore le cas et c’était bien assez. En attendant, son imagination prit le pas sur sa conscience sélective. Lui faisant imaginer des contrées encore vierges du pas de l’homme. Mais aussi des villes géantes, comme il ne pourrait jamais en trouver sur Dena. Avec quelque chose de presque fantastique. Néanmoins, il ne se faisait pas d’illusion quant à la passivité de ce qui se trouvait de l’autre côté. Que ce soit des animaux. Des bêtes mystiques ou bien encore des humains, comme lui et les autres citoyens. Effectivement, Seven avait entendu de nombreuses disparitions dans les rangs de ceux qui s’étaient portés volontaire pour explorer l’inexplorable. Que ce soit des érudits ou bien des chevaliers certainement plus aguerris et prudents qu’il ne le serait jamais. Alors non. Il ne s’imaginait pas partager un petit déjeuner copieux avec les riverains opposés. Frissonnant à la simple pensée qu’ils pourraient, quel qu’ils soient franchir la porte, comme eux même le faisait actuellement. Ils seraient peut être moins compréhensifs. Détruisant leurs villes. Les asservissant.  Ou alors, les habitants de l’île auraient la chance d’être les seuls en possession d’un Totem. Pouvant parier gros sur les capacités hors normes des dirigeants tels qu’Alistair ou le reste du conseil de Lohendra. Qui ne laisserait certainement pas tomber le peuple. Et lui dans l’histoire, que ferait-il ? Oh, il pourrait certainement ramener un à un tous les morts. Mais ce serait une contre partie tout aussi lourde. Même avec le temps, Seven se sentait faible. Incapable de diriger les répercussions de ses résurrections sur des personnes qu’ils auraient lui-même désigné. Ou tout simplement augmenter considérablement le temps. Parce qu’une minute, ca restait relativement trop court. Il fallait qu’il s’entraîne. Cela pourrait être utile en temps de guerre. Si temps il y a.

Néanmoins, Seven ne put partir plus loin dans ses raisonnements. Finalement, il aurait peut être se faire conseiller militaire, plutôt que Commandant. Puisqu’il entendit soudainement une voix. Ouvrant les yeux, il se redressa soudainement. Merde, quand est ce qu’il était entré ? Devant lui, trônait fièrement le Général. Apparemment, il n’avait pas entendu ce dernier frapper et désormais, il se retrouvait nez à nez avec lui. Enlevant ses pieds nus du bureau, le second plus haut gradé se redressa pour écouter ce que son supérieur avait à lui annoncer. Et cela devait être important, vu l’arme qui se trouvait à sa ceinture. Il était apparemment question de partir pour l’endroit le plus froid de Dena, puisqu’il semblerait qu’une ville ait été découverte non loin de la porte mystérieuse. Et que Seven était donc du voyage. Ah, ce n’était même pas une question. Mais plus un ordre que le commandant avait entendu. Son visage prit alors soudainement un air plus refrogné. Oui, il voulait partir explorer ce nouvel endroit. Mais non, il ne le voulait pas comme un ordre de son supérieur. Alors, il soutint le regard d’Ali pendant que ce dernier déposer un papier sur son bureau. Prêt à répliquer n’importe quoi pour le contre dire. Dès que la porte fut fermée de nouveau, il soupira. Bon. Apparemment, il n’avait pas trop le choix. Pourtant, il fallait prendre une décision. Y aller ou pas ? Baissant les yeux sur la feuille, il lut cette dernière en diagonale. Non mais, c’était quoi ces idiots incompétents incapables de surveiller correctement l’entrée ? Un civil. Et si ce dernier n’était pas revenu qui est ce qui aurait eu les emmerdes sur le dos ? Certainement pas le petit bleu. Ca c’était sûr et certain. Se relevant soudainement, Seven attrapa son épée dans un coin de la pièce, pour l’accrocher à sa ceinture tout en remettant ses bottes. Bon. C’était une occasion rare, qu’il n’aurait peut être pas deux fois de suite. Ouvrant un dernier tiroir, il enfila une paire de gants immaculés. Non. Ca ne l’empêchait pas de ressusciter un cadavre. Puisque n’importe quelle partie de son corps pouvait le faire. Mais  ca complétait plutôt bien sa tenue. C’est donc en vérifiant que son Totem se trouvait bien attaché à son poignet qu’il ferma la porte de son bureau pour rejoindre Alistair.

Le chemin ne fut pas très long au final. Ou alors, moins long que ce à quoi s’attendait Seven. Se retrouvant alors, devant cette fameuse porte dont il avait tant entendu parler. Au fond, ce n’était rien d’autre qu’une porte. En quoi cela devait faire en sorte de monopoliser autant de Chevaliers ? Ah oui c’est vrai, peut être le fait que personnes ne savaient réellement ce qui se cachait derrière. C’était un peu comme le mythe du croquemitaine sous le lit ou encore des monstres dans les placards qui devenait soudainement réalité. Et, pour des esprits qui avaient depuis longtemps cessé de croire à ce genre de contes pour enfants, c’était plutôt terrifiant. C’était comme ci, tout ce que les hommes avaient fait taire. Cacher leurs plus grandes peurs de gosses, devenait réel. Sans qu’ils n’aient eu le temps de se préparer. Ca faisait bien rire Seven ça ! Il était le petit dernier d’une grande fratrie, alors, les soirées à se faire peur en invoquant des esprits ou se cacher dans les placards de ses sœurs pour leur faire peur, il connaissait parfaitement. Cette porte pour le commandant qu’il était, ne représentait qu’excitation malsaine et rien d’autre. C’est ainsi que, Général en tête, il entra sur ce continent inconnu. Certes, le moment aurait pu être magique, s’il n’entendait pas la respiration d’une bonne dizaine d’hommes – si ce n’était pas plus- derrière lui. Trouvant cela, terriblement frustrant. Pourquoi, fallait-il donc, qu’en tant que gradé bien plus haut qu’ils ne le seront jamais, qu’il soit accompagné d’autant d’hommes ? Zut alors. N’avaient-ils pas autre chose à faire soudainement. Comme surveiller la porte. Oui tien c’était ça. Surveiller la porte. Mais du côté Dena quoi. Histoire de les avoir le plus loin possible de ses jambes. Ses mains tremblèrent. Voilà, il s’énervait. Passant sa main gantée sur son front, il tenta de ne pas y penser. Ses pas ralentirent. Relevant les yeux, le brun pu de nouveau observer, ce qui semblait être l’entrée de la ville dont il était question dans le rapport. Celle qu’avait vu un simple citoyen bien trop curieux. Tiens, il faudrait qu’il aille lui rendre visite. Histoire de lui poser quelques questions bien plus poussées que celles qu’avaient du poser certains subalternes en charge de cette affaire. Seven se posa soudainement une question. Au fond, combien de citoyens ou citoyennes avaient réussi à passer la garde sans être arrêtés ? Combien d’innocents y avaient déjà laissé la vie, sans que personne ne le sache ? Mais surtout, combien d’habitants de cette ville – parce qu’il doutait sérieusement du fait que ce soit des chiens qui aient battis une telle forteresse- avaient déjà réussi à passer leur propre garde et se baladaient en liberté parmi les habitants des plaines ? En supposant que cela était possible bien évidemment. C’était rageant.

La voix de son supérieur le fit de nouveau sortir de sa torpeur. Tendant l’oreille pour écouter, il comprit bien vite ce que ce dernier voulait lui faire comprendre. En fait, c’était plutôt explicite. Il fallait se débarrasser, d’une manière ou d’une autre, tous les chevaliers présents à leurs côtés. Histoire d’être un peu tranquilles. Ainsi, le Chevalier acquiesça silencieusement tout en laissant se dessiner un sourire malicieux sur son visage. Faisant ainsi mine d’observer les alentours, avant de faire dos à la porte précipitamment. Un faciès inquiet et surpris sur le visage. Sa main gantée s’éleva soudainement dans les airs pour montrer une direction diamétralement opposée au chemin qu’ils devaient tous prendre à la base. Sa voix brisant le silence.

«  Hey toi ! Merde, il s’enfuit ! Qu’attendez-vous pour le poursuivre ? Un coup de pieds aux fesses peut être ? Vous ne le voyez pas ? Il vient juste d’apparaître après être sorti de cette ville ! Imaginez qu’il aille prévenir je ne sais qui de notre arrivée ? Ou pire encore, qu’il se dirige vers la porte menant sur Dena. Bougez-vous tous avant qu’il ne soit trop tard ! »

Rajoutant par la suite qu’il commençait déjà à disparaître. Que le Général et lui allaient certainement les rejoindre un peu plus tard. Parce que bon, leur supérieur n’était plus très jeune. Mais qu’à deux, ils pouvaient très bien encore leur mettre la raclée de leur vie s’ils laissent s’enfuir ce gosse. Décidant par la même occasion les chevaliers les plus réticents à l’idée de les laisser seuls à partir à la recherche d’un faut prétexte le plus idiot que Seven avait pu inventer de sa longue vie. Après tout, s’ils étaient actuellement les deux plus hauts gradés de l’ordre de la chevalerie, ce n’était certainement pas pour leurs beaux yeux, mais bien pour leurs capacités respectives au combat, à la défense et à la réflexion dans n’importe quelle situation donnée. Et non des gosses de vingt ans ayant besoin d’une dizaine de nounous en uniforme avec des armes. Se retournant alors vers Alistair, le brun lui désigna la porte d’entrée d’un vulgaire signe de la main.

« Je sais que ca peut être difficile à ton âge, mais essai quand même de me suivre. On va faire un peu de sport. T’es d’accord avec ça j’espère ? »

Puis dans un rire qui se voulait bien et bien moqueur, Seven s’élança sans plus de préambule entre les portes de la nouvelle ville. Faisant signe au Général de le suivre. Non, soit dit en passant, il ne lui manquait pas de respect. Mais c’était un peu toujours comme ça avec le dernier des Karvella, même s’il n’était plus non plus dans son jeune âge, l’homme continuait à s’y croire de part son physique, mais aussi son esprit qui à l’instar du mythe de Peter Pan, refusait irrémédiablement de grandir. S’engouffrant sans plus de préambule dans les rues les plus étroites. Après tout, ce n’était peut être pas une bonne idée de s’arrêter soudainement en plein centre ville. Là où les individus les remarqueraient directement. Non. Maintenant qu’ils étaient assez loin du reste des Chevaliers, il fallait se trouvait un petit coin tranquille, pour se mettre d’accord sur la méthode à adopter. Seven n’était pas encore assez fou pour se jeter dans la gueule du loup sans un peu plus de préparation. S’arrêtant au hasard dans une petite rue. Le commandant se plaça contre un mur, main sur les genoux pour reprendre son souffle.

« Ca, c’était de la course ! Je te félicite d’avoir pu me suivre. Pas trop mal aux articulations j’espère ? »

Replaçant sa mèche sur l’arrière, le brun fixa son regard sur Alistair. Quelque chose n’allait pas sur lui. Une nouvelle coupe de cheveux peut être ? Non. Ce n’était pas ça. Un regard en haut. Un regard en bas. Puis encore un et vise versa. Jusqu’à ce qu’il baisse soudainement les yeux sur ses propres vêtements. Ce qu’ils pouvaient être bêtes tous les deux. Certes, ils s’étaient débarrassés de leurs chaperons en uniformes. Mais eux même, n’étaient pas habillés comme de simples citoyens et ca, ca pourrait certainement leur apporter de gros problème. Surtout qu’ils étaient armés et que l’un deux, se baladait quand même avec un gros hibou sur l’épaule. Normal me direz vous. Mais normal à Dena. Certainement pas dans cette ville. A peine eut-il repris tout son souffle, que Seven ouvrit la bouche pour faire part de sa – merveilleuse mais non moins importante- découverte.

« Je ne veux pas dire, mais je ne pense pas que nous passions moins inaperçu avec nos uniformes qu’avec nos dix chevaliers en plus. Il faut trouver quelque chose avant de se faire repérer.»

Regardant autours de lui, l’homme chercha quelque chose qui pourrait cacher au moins leur veste. Pour le pantalon et les chaussures, c’était assez banal pour ne pas attirer le regard. Sauf, qu’il n’y avait rien et qu’en plus de tout cela, les deux hommes ne connaissaient certainement rien sur les tenus vestimentaires des habitants ainsi que le reste des lois en vigueur. Ah, mais qui avait dont rendu obligatoire le port d’uniforme obligatoire même pour les plus hauts gradés ? Certainement les mêmes, qui ne voulaient pas, que certains citoyens lambda se fassent passer pour des chevaliers et se baladent avec leurs lions de trois cent kilos en pleine ville. En même temps, Seven les comprenait un peu. Il y avait tant de recrus par jour, qu’il était impossible de tous les connaître et encore moins de faire la distinction avec les autres habitants sans moyen de distinction radical, tel que l’uniforme. Mais en attendant, c’était plus un avantage qu’un désavantage dans cette mission. Enfin, peut être qu’avec un peu de chance, Alistair aurait une idée. Sinon, il faudrait trouver un plan B et dans le pire des cas, penser à faire demi-tour. Ce que, le Commandant, trouvait  ça comme une réponse irrecevable.
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Admin | Membre du Conseil | Général des chevaliers
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Totem/Pouvoir: Hibou | Illusionniste
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Alistair Lormëne
Alistair Lormëne
Admin | Membre du Conseil | Général des chevaliers
MessageSujet: Re: C'est pas si facile d'avoir l'air normal.   C'est pas si facile d'avoir l'air normal. Icon_minitimeLun 14 Oct - 20:52

L'idée de franchir cette porte lui était venue tout naturellement. Comment ne pouvait-on pas se sentir égaillé à l'idée de découvrir un autre monde ? Quelque part, Alistair avait toujours été un homme d'aventure. Durant ses jeunes années, il n'avait cessé de parcourir Dena de fond en comble pour y trouver un savoir sans pareil. Il s'était documenté sur énormément de cultures, et Dieu seul sait le nombre important qu'en regorgeait Dena. Oh, il avait aussi été très casse-cou à l'époque. À force de fouiner à droite à gauche, il s'était trouvé dans des situations fortement déplaisantes. Mais bon, ce n'était rien comparé au savoir qu'il avait réussi à emmagasiner. En somme, de puis qu'il était général -non pas que cette situation le dérangeait d'une quelconque manière- Alistair avait vu ses rêves diminués de moitié. Principalement en raison de l'âge, mais également à la propre fantaisie qu'il s'était fait sur le métier de général. Ah, il s'était vu diriger des armées prêtes à passer à l'attaque, participer à des missions pour découvrir des coins inexplorés de Dena et tellement d'autres choses. Dans la majorité, il avait eu ce qu'il avait voulu, mais en restant scotché à son bureau, des lunettes sur le nez et l'attitude sévère penchée sur des documents. Tout cela manquait fortement de vivacité. Et puis le temps était passé et finalement Alistair s'était fait à son rang et à la place importante qu'il occupait. Parfois, il s'était même pris d'insomnie en pensant au travail de son successeur. Les jeunes d'aujourd'hui n'avaient plus la même fougue au travail que sa génération. Or, pour être général, il fallait un certain nombre de qualités et de défauts. Le tout parfaitement réglé au centimètre près. Enfin, en temps normal déjà, le blond ne dormait en moyenne que cinq heures par nuit, lorsque ce n'était pas moins encore.

Qu'importe, c'est donc avec un certain empressement que le général décida de prendre le contrôle de cete mission. Après tout, qui pouvait le lui refuser ? Les membres du Conseil ne seraient probablement pas mis au courant avant le lendemain, et s'il parvenait à rentrer avant la prochaine réunion, peut-être même ceci n'effleurerai-t-il jamais leurs esprits. Et puis, après tout, James était aussi de ceux qui se rendaient sans problème dans l'autre monde. Oh, Alistair en avait ragé plus d'une fois, lorsqu'il recevait par exemple ces lettres annonçant la venue de James. Et il ne s'y était pas rendu qu'une seule fois. Ah non, il laissait tout le boulot à son inférieur et se permettait ces petits débordements. Quel conseiller immature il faisait, franchement. C'était à se demander comment le sous-directeur faisait pour le supporter. Voilà, Alistair s'énervait encore et toujours. Il appréciait James, c'est vrai, mais parfois ses attitudes le mettait de mauvais poil. Souvent même. Partir en mission d'infiltration était également une bonne manière de se changer les idées.

Seulement voilà, en aucun cas le blond ne se serait douté devoir diriger une expédition. Que diable. Que croyaient-ils pouvoir faire avec leur nombre ? Ils étaient trop peu nombreux pour mener une offensive -et à voir la tête de certains d'entre eux, c'était à se demander s'ils ne venaient pas tout juste d'être enrôlé dans la chevalerie- et trop conséquents pour effectuer à bien une mission qui demandait du doigté et de la discrétion. Discrétion. En fait, Alistair tiquait surtout sur ce mot. Avec leurs uniformes, il était impossible de se tromper sur leur caractère groupé. De plus, le blond était facilement repérable en tant que chef. Avec son commandant, qui se différenciait très légèrement des autres de part ses multiples badges attestant de sa fonction, le général possédait une longue veste toute blanche, possédant néanmoins le sigle des chevaliers. Bref, à bien des égards, leur groupe ressemblait à une colonie de vacances armée.

Toujours est-il qu'en se dirigeant vers la visible ville, Alistair finit par se lasser du bruit qu'ils faisaient, tous autant qu'ils étaient. Les épées claquaient contre les pieds, les bottes tambourinaient le sol, c'étati un vrai tintamarre. Le général devenait de plus en plus sensible à ce genre de choses, habitué au calme placide régnant dans son bureau qui, rappelons le, était la pièce la plus fréquentée par le blond. Peu désireux d'avoir vraiment besoin de chercher une excuse pour être tranquille, il s'adressa à son second et lui en délaissa la lourde charge. De toute façon, ce dernier aurait tôt fait de lui renvoyer l'ascenseur fissa. Il lui confia alors ses ressentiments et poursuivit son chemin, la tête droite. Bientôt, les premières maisons apparurent. Tout était comme dans la lettre adressée. Cette ville, ou ce village, était vraiment situé entre deux montagnes. Ça ne ressemblait pas du tout à Aesus, qui était simplement fourré dans une vallée. Non, cette métropole-là était réellement encastrée entre deux montagnes. De loin, s'il n'avait pas été à la recherche de cet endroit, Alistair aurait très bien pu passer à côté. Mais en se concentrant sur ce point, le blond pouvait apercevoir quelques toits voûtés, frappés de la main d'hommes, blancs ou verts d'ailleurs. On pouvait presque apercevoir des bâtisses construites à même la roche, dans des sortes de cavernes. Impressionnant. Le général en oublia la raison de sa venue tant il était sous le charme. La beauté ici était à l'état pur. Jamais il n'avait vu une si vaste étendue de terre sèche, aux quelques maigres pousses d'herbes. À Dena, tout était beau. La nature était bien fournie, verte et clairsemée. Des milliers de légendes circulaient sur les animaux mythiques de Dena. Et pourtant, ici c'était un tout autre environnement. Hostile certes, mais c'était une nouvelle terre. Jamais ce genre d'étendue plane ne pouvait exister sur Dena, pas même en plein milieu du désert de Carda. La roche ici était différente, on pouvait sans mal s'y couper. Tout semblait rustique. Et le blond adorait ça.

Finalement, le centenaire fut coupé dans son observation par le brusque ordre de Seven. Si dans un premeir temps, il se demandait ce qu'il pouvait bien avoir aperçu pour se mettre dans une telle effervescence, bientôt il comprit le fond de sa pensée. Sans s'en être aperçu, le chemin s'était considérablement raccourci, et ils approchaient sans peine des premières fondaisons anthropiques. D'ici, on pouvait vaguement apercevoir des mouvements sur les hauteurs de la roche. Il était temps de diviser le groupe, et rapidement. S'ils se faisaient repérer maintenant, ils étaient totalement fichus. En écoutant, les bras croisés, les différents ordres proférés par son second, Alistair ne put retenir un regard ô combien prestataire. Et évidemment, cela se traduisait par un faciès sévère et peu amène à discuter. Il donnait l'air d'être énervé, parce que l'âge, sur ses traits pourtant juvéniles, s'y faisaient ressentir au travers d'une légère fatigue. Observant le jeu d'acteur du plus jeune, le blond évalua potentiellement sa chance d'arriver à le persuader. Et le pourcentage tombait dans le zéro suivit de quelques dizaines de décimales. En même temps, Alistair n'était plus très jeune. Les tentatives de persuasion, c'est lui qui les pratiquait sur les autres, non l'inverse. Il était même très dangereux pour un personnage lambda de jouer à ce jeu. Dans le cas où Alistair le découvrirait, bien entendu. Qu'importe, le général finit par se demander, alors que le commandant s'exprimait toujours en donnant une dizaine de directives, si les chevaliers les croiraient. Après tout, le mensonge était gros. On y voyait à des kilomètres à la ronde, et le décor était plutôt plat. Seul quelques montagnes s'élevaient au-dela de la ville, mais certainement pas en direction de la porte, ou tout du moins sans faire un détour considérable. Néanmoins, c'était cet endroit que Seven fixait, presque enragé. Si le sourire ne pénétrait pas encore sur les traits du vieil homme, c'était bel et bien parce que son regard se concentrait sur les sortes de remparts de la ville. Il n'y avait pas grand monde, mais parfois, des formes se dessinaient. S'ils finissaient par prendre le café devant la ville, nul doute qu'ils finiraient débusqués. Il fallait faire vite. Soudainement, le centenaire tiqua et une veine nerveuse vint se gonfler au niveau de ses tempes, signe d'un grincement prononcé de dents. Il tourna son regard incendiaire vers son second, qui venait de faire la géniallissime remarque de son âge. Alistair détestait quand on lui faisait remarquer qu'à cent ans, potion, fiole ou non, il n'était plus aussi réactif et endurant qu'auparavant. Il profita de cet instant de pur énervement pour fixer les chevaliers, coupant court leurs jérémiades enfantines.

Il fallait se mettre en marche, et lorsque le plus réticent fit finalement volte face pour rejoindre ses camarades de fortune, Karvella se tourna vers son supérieur avant de lui lancer une fois de plus une sublissime pique. Le général devait y être habitué, ça oui. Pas un jour ne passait sans une mauvaise réplique. Pourtant... ça l'énervait toujours autant. Il ne pouvait apprécier des remarques de ce genre, faisant face à sa propre faiblesse. Inspirant, il tâcha plutôt de se concentrer sur sa respiration. Inspirer, expirer. Il était prêt pour courir. Pas pour très longtemps, mais suffisamment pour franchir les portes de la ville et parvenir à s'infiltrer dans cette dernière sans être en sueur et à deux doigts de l'asphyxie. Tout du moins l'espérait-il. Certes, en dehors de ses heures de travail bureaucratique, Alistair aimait passer du temps avec les chevaliers, et entraîner les éventuels capitaines lorsqu'ils sont de passage à Blaoria. S'il avait perdu en endurance malgré ses entraînements, il avait gagné en perfidie et en stratégie. Il parvenait encore à rivaliser avec des capitaines, mais était probablement le plus faible de tous physiquement parlant. Tout en inspirant une nouvelle fois, le général dirigea son regard mécontent vers le plus jeune et déclara d'un ton nonchalant.

-J'espère que ton éloquence et ton sarcasme disparaîtront avec l'âge, Karvella.

C'était peine perdue, et le général le savait mieux que quiconque. Mais le lui rappeler constamment permettait aussi au blond de se rassurer. Il savait bien que das le fond, ces paroles n'étaient pas foncièrement méchantes, ou tâchait-il tout du moins de s'en persuader. Mais cette manque de vivacité de sa part l'obsédait parfois, si bien qu'en vieillissant, il en devenait aussi plus aigri et sensible à toute remarque, bonne ou non à prendre en compte. Quelque part, sans doute était-il parfois encore plus casse-pied que Lloyd. Qu'importe, se concentrant pour lors sur la course, les deux hommes s'élançèrent bientôt vers la ville une fois les chevaliers hors de vision. Alistair crut faire la pire ascension de sa vie. De loin, ça ne semblait pas si dur, mais de près, on ressentait bien la pente. En continuant à courir, bientôt les deux hommes parvinrent à franchir la porte certainement principale de la ville. Il y avait quelques personnes dehors. Pas grand monde, mais tout de même quelques étrangers fixant leurs personnes d'un air mauvais. Il n'aimait pas particulièrement ça, mais en même temps, les deux chevaliers couraient en plein milieu de la ville, comme des gosses se pourchassant. Sauf qu'aucun des deux ne riait. Pour Alistairn en tout cas, c'était même un visage sévère et peu avenant, la bouche entrouverte pour permettre un meilleur passage de l'air à ses poumons. Finalement, précédé par le commandant, ce dernier bifurqua à l'angle d'une rue et les deux hommes se retrouvèrent bientôt hors de portée de n'importe qui. La ruelle était plutôt mal éclairée, et pour cause, une partie de la roche masquait constamment l'apparition du soleil. Sans doute ne devait-elle être lumineuse qu'au soleil de midi, à son zénith.

S'appuyant brusquement à un mur, Alistair posa une main sur son coeur, l'autre se balançant le long de son corps. Il inspirait et expirait à une cadence folle, si bien qu'il n'y voyait plus très clair. Oh non, hors de question qu'il fasse un malaise pour une simple course. Il cligna longuement des yeux, la récupération traînant trop à son goût et fut forcé d'admettre les paroles du plus jeune. Au moins, lui aussi se trouvait essouflé. C'était déjà ça. Ah les articulations. Ça, il ne pourrait pas le dire avant le lendemain. Son organisme fonctionnait assez bizarrement, et il y avait souvent un temps de latence pendant et quelques heures après l'effort où l'homme ne ressentait aucune douleur, excepté celle de ses organes vitaux. il inspira profondément et ferma les yeux pour se concentrer sur sa respiration.

-J'ai beau atteindre ma 123e année, il me reste une réputation à tenir. Je suis vieux mais pas encore en chaise roulante, merci bien. -il ouvrit un oeil- Toi en revanche tu n'as aucune excuse pour être fatigué !

La phrase n'avait pas été prononcée méchamment. En fait, il s'était même fait plutôt taquin. Quel âge avait-il déjà. Dans la huitantène ou un peu plus. Il n'avais pas d'excuse. En étant commandant, on se devait d'exceler partout. Trouver du temps dans les vingt quatre heures pour achever du travail qui en nécéssiterai quarante huit. c'était ça être commandant. Tout comme être général d'ailleurs. Ils partageaient cet emploi du temps ultra chargé à deux, si bien qu'en vérité ils se trouvaient bien plus proches qu'on pouvait le croire. Mais bon, ainsi en était-il pour tous les secteurs du Conseil, même si la chevalerie se trouvait spécifiquement assaillie de nouvelles en tout genre. Un jour, Alistair prendrait un deuxième second. Parce que le travail qu'ils devaient sans cesse fournir à deux devrait être produit à quatre, voir cinq. Ah, ils étaient beaux les quartiers de Lohendra. Et ceux qui osaient se plaindre du manque de vitesse, Alistair avait envie de les amener dans son bureau et de les balancer gentiment du haut de son cinquième étage.

Pourtant, rapidement, Seven fit part d'un bien véridique détail. Leurs uniformes. À deux, ils restaient encore deux hommes assez repérables, se balandat de plus avec leurs armes. Il ignorait les tendances de cette ville, et c'est justement ça qui l'effrayait. Leur ignorance les exposait clairement aux gaffes à ne pas faire. Ils ne pouvaient pas se rendre dans une boutique de vêtements de peur de n'y trouver pas la même monnaie que la leur. Mais il n'y avait pas que ça. Les cultures pouaient radicalement changer. Les couleurs, par exemple. Elles pouvaient tout aussi bien être signe de royauté que de prisonnier. Le port des armes était aussi un facteur. Et surtout, SURTOUT il y avait ce problème de totem. Comme en écho à ses pensées, la chouette hulula en agitant ses ailes. À Dena, il était interdit d'avoir un quelconque totem avec soi en ville. Ici, cela pouvait tout dire. Ils pouvaient risquer gros. Peut-être même n'y avait-il pas de totem qui sait. Cependant, Alistair n'arrivait pas à imaginer une vie de ce genre, tout droit sorti d'un film de science-fiction. Il passa une main sous son menton, tâchant de réfléchir lentement aux différents opportunités. Il y avait une façon assez directive qui consistait à se montrer directement à la populace et de voir comment elle réagissait à leur présence. Mais bon, c'était plutôt risqué, et cela faisait tomber leur plan de récupération d'informations à l'eau. La seconde était de trouver quoique ce soit de convenable à porter. Encore fallait-il trouver quelque chose. La dernière se basait sur la deuxième en reprenant quelques bases de la première. Et c'est celle qui semblait la plus rapide de toutes et la moins prise de tête. Et l'idée l'enchantait particulièrement.

Alors, comme si son hibou et lui étaient totalement liés, ce dernier s'envola vers la rue la plus passante alors que le blond expliquait lentement la situation.

-Ecoute, si on veut se faire passer pour des hommes de la région, il n'y a pas trente six solutions. On va voler les premières personnes qui approchent. Wilhem se charge d'en appâter quelques uns jusqu'ici.

Wilhem, c'était évidemment le nom du volatile nocturne. Mais bon, ça, Seven devait le savoir depuis le temps. Ah, son hibou était décidément son plus grand ami, à n'en pas douter. Il attrapa alors le commandant par la manche et ils se postèrent tous les deux dans un coin vraiment sombre de la ruelle, de telle manière que même à l'intérieur, il était difficile de les débusquer sans s'être franchement bien habitué à l'obscurité. Son idée était loin d'être géniale, mais elle avait du sens. Il n'avait pas l'intention de les tuer, mais plutôt de les endormir. Au cas où, Alistair possédait dans ses revers de veste quelques potions bien efficaces. Mais rapidement, il n'eut pas plus le temps de se concentrer dessus. Des bruits d'ailes se firent entendre, et bientôt, deux bonshommes et une dame débarquèrent. Visiblement, le volatile avait encore besoin d'apprendre à compter, mais c'était déjà ça. Les personnages semblaient en voyage, puisque la jeune femme possédait un long manteau dont la capuche couvrait presque entièrement sa tête. En espérant bien sûr qu'ils n'étaient pas tombés sur la princesse des lieux. Alistair se plaqua davantage contre la surface froide du mur. Encore un peu plus et ils pourraient passer à l'attaque.
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Chevalier | Commandant des chevaliers
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MessageSujet: Re: C'est pas si facile d'avoir l'air normal.   C'est pas si facile d'avoir l'air normal. Icon_minitimeDim 22 Déc - 23:53

Seven était un grand joueur et ça, personne ne pouvait le contredire. Oh, il n’y aurait certainement aucun danger si quelqu’un venait à le faire. Mais ce serait purement et simplement un mensonge. Parce qu’il fallait bien l’avouer, ce n’était pas un homme toujours patient et sage, le nez dans le livres tous les jours que Dieu faisait – bien qu’il adorait particulièrement lire- ou à donner des conseils pour les petits malheureux dans des groupes d’entraide. Ah oui, ce que ces groupes pouvaient être potentiellement casse pied. Quelle personne pouvait, un jour en se levant, se dire « tiens dont, et si j’allais confier mes problèmes à des inconnus, qui ne devront pas me juger, mais qui le feront quand même ? ». C’était une question plutôt intéressante, parce que d’un côté il y avait ceux qui y croyaient véritablement. Cette simple aide leur permettait de s’en sortir. Non, cela ne venait pas de cette aide. Mais simplement de l’espoir lorsque les individus se mettait à y croire. En somme, ils faisaient tous seuls, tout le travail. C’était un fait. Rien de plus. Puis, dans un autre sens, il était possible de trouver ceux qui n’étaient pas du genre à le croire. Pour preuve, ils ne prenaient même pas la peine de s’intéresser à ce genre de sujet. Pour eux, c’était une part de la vie des autres. Si Seven ne laissait jamais quelqu’un dans le besoin, parce qu’il était trop gentil, mais aussi parce qu’il avait connu aussi des coups dur à neuf dans une maison. Bon, surtout parce qu’il était beaucoup trop gentil. Gentil certes, mais loin d’être bête. Après tout, il n’était pas devenu le Commandant des Chevaliers grâce à sa belle gueule et son sourire. Sinon, il était prêt à parier qu’Alistair lui aurait ri au visage en l’envoyant s’entrainer ou bien en refusant de le rencontrer. Sauf que Seven, loin d’être modeste, connaissait ses talents pour parler et faire diversion avant de vouloir frapper. Du moins, il connaissait aussi ses qualités au combat. Il fallait bien l’avouer, avec de grands frères et lui étant le plus jeune et le plus petit – du moins au début- il avait du apprendre à ruser, mais aussi à avoir de très bons réflexes. Il devrait au moins les remercier un jour, parce que bon, c’était un peu grâce à eux qu’il avait cette bonne place. Bien que ce ne fût pas encore assez, en effet, le beau brun recevait encore un peu trop d’ordre à son goût. Ordre sur lesquels il mettait un point d’honneur à transgresser. Surtout lorsque les ordres venaient d’Ali. C’était assez amusant de voir lorsqu’il le mettait doucement en colère, la petite ride qu’il possédait entre les yeux. Rien qu’en y pensant, le brun venait presque à en rire. En attendant, oui, il était particulièrement joueur. Parce qu’il ne laissait aucune chance à personne de rester sur un terrain sérieux pendant plus de cinq minutes. C’était tellement ennuyeux, tout comme les nouvelles recrues qui n’osaient pas bouger en sa présence. Qui ne souriaient jamais. Dégainant leurs totems à n’importe quel mouvement suspect. Ah, ils étaient si amusants ceux là. Moins qu’Alistair, mais amusants tout de même. Puis, même les combats se devaient d’être distrayants. Certes, ce n’était pas forcement amusant de devoir tuer et de repeindre le mur avec le sang des autres individus. Mais si la mission consistait simplement à un rapport de force avec un étranger, ça pouvait de suite devenir beaucoup plus intéressant. Pouvoir montrer à un autre qui a le pouvoir. Celui qui sait le mieux manier ses armes. Maitriser son courage, sa peur et autre. Oui, le brun aux yeux verts n’avaient quasiment peur de rien. Ne s’ennuyait quasiment jamais. Et trouvait une façon de s’amuser dans tous les cas. Dans toutes les situations. Même les pires. Parfois, c’était difficile. Il lui fallait un énorme temps d’acclimatation. Mais oui, il trouvait toujours une solution. Parce que Louarn ne perdait jamais une occasion de rendre quelque chose d’ennuyeux, amusant. Même classer les papiers avec son supérieur. Dans ces cas précis, il finissait toujours par en faire des avions en papier avant d’essayer de les lancer sur n’importe quelle personne dans un cercle de 2 kilomètres. Ce n’était que des avions en papier, mais ca suffisait clairement à le rendre heureux. A son âge, il devait s’amuser de tout et de rien.

Sauf maintenant.

Parce qu’Alistair, son cher et tendre supérieur, avait tout de même trouvé le moyen de l’enrôler dans une mission, alors qu’il n’était pas forcement de bonne humeur. Mais qu’en plus, il ne trouvait rien de positif du tout dans celle-ci. Cette dernière ? Traverser une porte apparue par magie, sans explications, et ca sans que personne ne trouve cela étrange que rien n’en soit sorti. Alors, on envoie des gardes pour la surveiller. Et les plus hauts gradés pour la visiter. Sauf que lui, Seven Louarn Karvella, septième fils des Karvella et Commandant de l’ordre chevaleresque n’avait tout bonnement aucune envie d’aller visiter cette porte. Surtout depuis qu’il avait lu une étude sur il ne savait plus quel site internet, décrétant que lorsqu’une personne passée par une porte, elle oubliait pratiquement toujours ce qu’elle venait faire dans la pièce. Ca, c’était particulièrement curieux et ça donnait à réfléchir. Le pire, dans toute cette histoire, c’était qu’il s’agissait de portes normales. Comme toute personne lambda avec un petit chien voire un chat parfois, en avait par dizaine chez elle. Alors, il fallait s’arrêter un instant pour comprendre ce qu’était capable de faire, une porte apparue toute seule du jour au lendemain. Non. Véritablement non, le combattant ne se sentait pas prêt une seule seconde pour la traverser. Que ce soit sous les ordres du Général Alistair ou du petit boulanger du coin. En fait, surtout si c’était sous les ordres du grand patron. Raison de plus pour lui désobéir. Seven vint soudainement à prendre le blond en pitié, qu’est ce qui avait bien pu le pousser à prendre une tête de mule comme lui comme Commandant ? Un moment d’égarement certainement. Ou alors, il se pouvait que la vie d’Ali soit tellement monotone qu’il trouva le seul moyen pour la rendre plus attrayante : le sadomasochisme. Parce que c’était un peu ça que de prendre le plus jeune des Karvella pour une place aussi importante, sachant que lui-même était le supérieur. Oh ? Pouvait-il véritablement le blâmer pour avoir fait ce choix. Point du tout. Au contraire, s’il avait était à la place du vieux Général, lui-même aurait pris cette décision. Parce que bon, c’était un rapport de force et de caractère plutôt intéressant. Puis bon, au final, le brun adorait tout particulièrement son aîné.

Un peu trop peut-être. C’est pour cela qu’il n’avait pas pris trop longtemps à accepter cette mission malgré ses premiers sentiments. Aussi parce qu’il avait besoin de changer d’air de temps à autre, histoire de ne pas vieillir trop vite. Ce serait véritablement un coup de la malchance que de commencer à ressembler mentalement à Alistair. Ou bien à James. Parce que bon, des deux, le brun préférait quand même le plus haut gradé des chevaliers. L’autre avec un bon caractère, mais ce sentiment d’être face à un noble qui se retient chaque seconde de vous étrangler pour un oui ou pour un non, ca fonctionne un temps. Après, ca devient juste un pauvre gosse de riche, avec une éducation de riche, des paroles de riches et un grade certainement obtenu par l’argent. Oui, le dernier de la grande fratrie restait parfois de long moment dans de grands stéréotypes. Parce que voilà, il en avait décidé ainsi. Si quelqu’un n’était pas content, qu’il vienne donc en discuter autours d’un bon verre. Seven serait très heureux de lui montrer sa façon de parler. Que ce soit verbalement ou bien avec ses poings. Quoi que. Seven était tout de même une personne plus pacifiste qu’autre chose. Sauf lorsque l’on venait le contredire. De suite, il devenait plus difficile à canaliser. Certainement les relents de son enfance et de son premier frère, grand architecte de métier. Monsieur je sais tout et je compte bien te le rappeler, à toi petit frère idiot. Pour la peine, c’était les autres qui prenaient. Bien fait pour eux, ils n’avaient cas savoir tenir leur langues une fois de temps en temps. Puis, c’était quoi cette habitude qu’avait les individus de critiquer le point de vue des autres. Bande de nuls.

Et là ? Que faisait-il finalement, mise à part marcher. Marcher. Et encore marcher. Bon, de temps en temps il regardait et tentait de comprendre ce que pensaient les autres chevaliers. Rien de bien intéressant. Après tout, ils étaient encore bien trop jeunes pour avoir une conversation intéressante, ainsi qu’une vie. Louarn de son second prénom le savait parfaitement, il n’était plus si jeune que cela lui aussi et parfois, la présence d’un jeune homme tendait réellement à l’énerver. Parce qu’il voyait tout simplement un adolescent boutonneux qui croyait encore à son âge pouvoir faire une grande carrière parmi la grande et majestueuse Chevalerie. Pour cela, il faudrait d’abord qu’il se bouge les fesses et apprenne à manier correctement une arme. Parce qu’il fallait bien l’avouer, même si le nombre de recrues ne faisait qu’accroitre de semaines en semaines, il fallait les former de A à Z. Il était de plus en plus rare d’en découvrir de bons qui sachent déjà utiliser correctement leurs totems, mais aussi une quelconque arme. Non, désormais, les instructeurs et parfois même les hommes et femmes se trouvant tout en haut de l’échelle hiérarchique se devaient de tout leur apprendre. Parce que ces gosses croyaient certainement que le simple fait d’avoir découvert leur totem par le plus grand des hasards tout en ayant réussi – toujours par magie- le concours d’entrée. Tiens en parlant de ce dernier, il serait important de le revoir à la hausse. Parce qu’il avait l’air de devenir facile d’année en année. Voire même beaucoup trop facile. L’homme qui pouvait faire revenir les morts à la vie décida alors de noter cette information dans un coin de sa tête. Histoire de soumettre cette requête à Ali un jour pour que lui-même en parle au Conseil si possible. Ou toute autre personne concernée. Il s’en fichait. L’homme aux cheveux couleur chocolat commençait seulement à se demander pourquoi ils n’étaient autant de personne. Pour une petite promenade de santé dans Dena, il était tout à fait d’accord. Mais pas dans une ville inconnue, voire même un pays ou tout un monde. Autant arriver avec une pancarte « venez nous chercher, on vient en apprendre plus sur vous. Un chevalier tué, le second offert » au dessus de la tête. Ce serait limite plus rapide.

Alors, devant une remarque de son Général, il inventa à l’arrivée devant la ville, une histoire à dormir debout. Certes, il n’y croyait pas beaucoup, mais ils ne pouvaient pas se débarrer tout deux aussi facilement d’une horde de chevaliers pour les surveiller. Sinon, Seven mettait sa main à couper, qu’un rapport interne arriverait à monter jusqu’au conseil pour avoir donné un contre ordre quant à leur protection. Ou tout du moins celle d’Alistair. Alors, le Commandant pointait ses doigts ganté dans toutes les directions. Soupirant parfois discrètement de sa propre bêtise. Ah, sa conscience en riait bien à l’intérieur de sa tête la traitresse. Si au moins elle avait la bonne idée de l’aider, mais non, c’était bien mieux de le voir crier et bouger dans tous les sens comme un pauvre fou. C’était peut être ça qui l’avait aidé au final. Le fait que les chevaliers ou tout du moins une partie commence à le croire fou et préfèrent s’en éloigner pour ne pas attraper une potentielle maladie. Ou alors, c’était grâce à la petite veine qu’il avait vu apparaître du coin de l’œil sur la tape d’Ali. Combiné à son visage d’ancêtre ayant fait toutes les guerres, rabat joie sur les bords, les plus jeunes avaient pris peur et décidé de partir. Oui voilà, c’était plutôt ce genre de solution. Mais Seven ne comptait pas croire en cette explication. Parce qu’il était plutôt fier comme homme et il se complaisait à croire qu’il avait réussi cela tout seul. Même si avec les kilomètre de terres arides autours de lui, son histoire n’aurait pas été prise en compte par un enfant de deux ans. Et c’est pour dire que c’est bien bête un enfant. Après tout, ils arrivent à croire en un vieux bonhomme vêtu de rouge, qui distribue gratuitement des cadeaux, comme ça, parce qu’il en a envie. Bah voyons. Sauf que, une recrue tenait toujours le coup. Se dressant fièrement devant eux. Il attendait quoi lui ? Un coup de pied aux fesses ? Une menace bien sanglante d’Alistair ? C’était une tentative de suicide de rester face aux deux plus hauts gradés de l’ordre chevaleresque, alors que tous les autres avaient compris depuis longtemps qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Etait-il plus bête que les autres ? Alors que le Commandant allait lui dire quelque chose, il vit le chevalier se tourner pour rejoindre ses camarades. Allons bon, apparemment le regard de l’ancêtre non loin de lui avait correctement fait son travail. Personne ne pouvait défier ce vieil oiseau à ce jeu là. Mais Louarn s’y tentait de temps à autre. Juste pour rire.

Tout comme il venait de le faire. En se tournant majestueusement vers son supérieur, sourire aux lèvres pour lui annoncer qu’ils allaient désormais devoir courir, et qu’il espérait véritablement que le blond arriverait à suivre. Oui, le Commandant se moquait ouvertement de son supérieur et cela ne le gênait pas du tout. Les jours où Karvella était en forme, il pouvait sortir plusieurs piques en une seule journée. Le mieux dans l’histoire se trouvait être la réaction de son vis-à-vis. Parce qu’il le savait bien, ce dernier tentait certainement de ne pas s’énerver sur le brun en face de lui. De ne surtout pas s’énerver. Allons, allait-il craquer cette fois ci ? Oui ? Non ? Peut-être ? Apparemment non. C’en était presque décevant. Peut être qu’avec de la chance et beaucoup de persévérance, il y arriverait avant la fin de la mission. Non pas peut être, c’était certain. Parce que les nerfs d’Alistair finiraient bien par lâcher à un moment ou un autre. Alors que Seven allait s’élancer pour leur future folle course, il entendit les paroles de son supérieur. Ce qui fit s’agrandir son sourire. Plus. Beaucoup plus. Alors que ses yeux malicieux se plantaient dans ceux de l’autre homme, il se décida à répondre. Parce qu’il ne pouvait laisser passer telle occasion.

« Je pense qu’à quatre vingt cinq ans c’est foutu. Mais c’est ce que me disent mes frères assez souvent. Ainsi que toi, mais ce n’est pas prêt de changer. Désolée de te décevoir mon vieil ami ! »

Alors, tout en appuyant sur le mot « vieil », le chevalier se mit à courir, rapidement, à grande enjambées pour arriver le plus vite possible. Oh, il s’était moqué d’Alistair quelques minutes auparavant, mais lui aussi souffrait. Non pas vis-à-vis de son âge, mais surtout parce qu’il n’avait plus eu l’occasion de faire du sport convenablement depuis bien des jours. Certes, il avait couru après quelques petits voleurs, mais sans plus. Sinon, il se contentait d’éviter la pile de papier trônant fièrement sur son bureau. Alors, son corps commençait à en ressentir les effets, ainsi que son endurance surtout. Seven se fit alors la promesse silencieuse de retourner s’entrainer tous les jours – si possible – avec les nouvelles recrues. Histoire de leur apprendre sur le tas, qui était l’un des patrons, mais aussi pour refaire travailler ses réflexes et ses muscles. Parce qu’avec son pouvoir, il fallait qu’il soit rapide si les conditions le lui permettaient. Oui, cela devenait difficile de ce servir de son Totem dès qu’il y a pas de mort dans les alentours. Mais c’était bien rare. Avec les mouvements de populations au fil des années voire même des siècles, il suffisait parfois de poser la main sur la terre pour qu’un squelette en sorte. C’était dangereux, une autre personne pouvait en mourir. Mais il arrivait à relayer assez rapidement les cadavres pour ne pas avoir à les faire tenir plus d’une minute en vie. Oui, il fallait véritablement qu’il travaille sur cette question de temps véritablement trop restreinte. Que ce soit avec une potion, ou avec de l’entrainement sur des animaux dans un premier temps, puis des humains. Ce n’est qu’en sortant de ses pensées, que le Commandant comprit qu’ils avaient tous deux franchis les grandes portes en fer de la ville. Et que les citoyens les regardaient comme deux fous qu’ils étaient. Alors, parce que Seven était Seven, il fit quelques bonjours de la main tout en souriant autant qu’il le pouvait. La mission commençait à devenir intéressante, question d’adrénaline.

Puis, il prit la première rue avant de s’y engouffrer, sans même un regard pour son compagnon de mission. Après tout, que pouvait-il arriver au grand Alistair dans une telle ville ? Deux ou trois regards et le tour serait certainement joué pour être tranquille. Ou alors, commencerait-il à donner ses ordres à tout le monde, comme il le faisant dans les bâtiments de la chevalerie. Ce serait bien amusant à regarder, mais Seven, au bruit de la respiration saccadée dans son dos, compris rapidement que le blond l’avait bien vu prendre un autre chemin et donc l’avait suivi. Ce sera pour une prochaine fois la partie de cache-cache dans une nouvelle ville. S’appuyant contre un mur, le brun reprit lui aussi son souffle. Il avait véritablement besoin de refaire du sport et de toute urgence si possible. Pourtant, dès qu’il eut, en quelques seconde reprit son souffle, il ne manqua pas une petite remarque envers Alistair. Histoire de lui rappeler pour la énième fois qu’il n’était plus tout jeune et qu’il devait bien avoir mal quelque part après une telle course. Et cela, avec son sourire habituel bien évidemment. Ce à quoi il n’eut pas à attendre longtemps pour avoir une réponse. Lui rappelant que son supérieur était encore en forme malgré son âge, mais que lui, jeune et bel homme de 85 ans, n’avait pas du tout à être autant essoufflé. Shit, un point pour l’ancêtre. Allons bon, fermant les yeux, le brun chercha une réponse. Qu’il trouva bien vite.

« J’ai trop mangé avant de partir. Ca doit être ça. »

Si le dernier des Karvella était plutôt doué pour déstabiliser les autres individus ou bien chercher des tactiques de guerres, pendant cette mission, il n’arrivait aucunement à trouver de bonnes idées pour faire partir les chevaliers ou encore pour se trouver des excuses quant à son état physique plus ou moins déplorable. Comment voulait-il qu’Alistair puisse le croire avec une telle phrase ? Avec la chance qu’il avait, il allait bien se moquer de lui, en lui rappelant qu’un chevalier et tout particulièrement un Commandant se devait d’être dans un état de santé exemplaire. Ne jamais montrer de signe de fatigue ou de faiblesse. S’entraîner tous les jours et aussi s’occuper de la tonne de papier qui tapit actuellement les murs et les sols de son espace de travail. Allons bon, dans quelques jours le brun retrouverait sa forme physique habituelle et la question sera définitivement close. En attendant, il allait devoir subir le résultat de ses moqueries incessantes. Se préparant alors mentalement au pire, il tourna la tête vers Alistair. Dans l’attente d’un potentiel nouveau commentaire. Qui ne vint pas. Oh, Seven se doutait que c’était reculer en quelque sorte pour mieux sauter. Parce qu’il allait en prendre plein les oreilles dès leur retour à Dena et devrait s’entraîner deux, si ce n’ est pas trop fois plus que d’habitude. Il trouvait cette pensée plutôt intéressante, ce serait une nouvelle façon de désobéir à quelqu’un, mais aussi une raison de trouver une vengeance à un moment ou un autre. Lorsqu’il n’aurait rien à faire. Sans défaire son regard de son compagnon de combat, il lui fit part d’une petite inquiétude vis-à-vis de la discrétion de leurs uniformes. Sur le moment, il n’avait pas du tout pensé à se changer avant de partir. Ce qui aurait pourtant était très utile. Désormais, les deux hommes devaient se débrouiller comme des grands sans se faire avoir par la police locale ou quoi que ce soit dans cette ville. Un frisson d’excitation lui parcouru alors l’échine pour électriser le reste de son corps. Le Commandant adorait ce genre de sensations qui lui donnait envie de pousser le danger toujours plus loin.

Levant alors la tête vers le ciel, il vit clairement la silhouette d’un animal qu’il commençait à connaître tout particulièrement. Le totem du Général. Ah oui, avec ça, ils se trouvaient être encore plus discret qu’à la base. C’était une très bonne idée d’Alistair. Non mais sérieusement, le manque d’oxygène pendant la course commençait à lui faire perdre la tête, c’était ça ? Autant attirer l’attention des habitants en leur montrant directement où ils se cachaient ! Du moins, c’est ce que pensait Karvella jusqu’à ce que l’oiseau s’envole encore et que l’autre chevalier ne lui explique la situation. Seven se contenta d’hocher la tête positivement pour montrer qu’il avait bien compris le message. En somme, ils allaient se cacher jusqu’à ce que l’animal à plume – certainement aussi vieux que son maître- ne vienne ramener quelques hommes pour leur voler leurs vêtements. Alors qu’il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, le brun senti une pression sur l’une de ses manches, qui le força à suivre son supérieur – oh qu’il détestait ce mot- et se plaquer de nouveau contre le mur froid et humaine de la ruelle. Le soleil semblerait ne pas vraiment vouloir les éclairer et c’était une bonne chose pour eux, malgré la noirceur des lieux. Avec leurs entraînements respectifs ils avaient certainement tous deux pris l’habitude d’agir dans des lieux plus sombres. Le Chevalier releva alors la tête pour voir apparaître dans son champ de vision trois personnes. Deux hommes et une femme. Allons bon, l’oiseau ne savait pas encore bien faire la différence. Attendant patiemment que leurs victimes s’approchent d’eux, le Commandant réajusta ses gants ainsi que son arme, tout en resserrant l’attache de son totem autours de son poignet tout en chuchotant quelque chose au plus vieux.

« Je te préviens de suite, je refuse de me travestir même sous la contrainte. »

Puis, dès qu’il en eut l’occasion et que les trois étrangers les avaient dépassés sans même se rendre compte de leur présence, il se faufila derrière l’un des hommes pour lui assigner un coup dans la nuque. Non pas dans le but de le tuer, mais simplement de l’assommer. Ce qui fonctionna. Il laissa alors l’autre homme aux bons soins de l’autre chevalier et mit l’une de ses mains sur la bouche de la jeune femme pour la faire taire.

« Désolée mademoiselle, mais vous allez devoir faire une petite sieste dans cette rue. »

Affichant alors un sourire qui se voulait rassurant, il fit en sorte avec l’aide d’un artefact, que celle-ci soit plongée dans un sommeil plus ou moins profond. Tout en la posant délicatement contre le mur adjacent à celui sur lequel les deux hommes étaient quelques secondes plus tôt appuyés. Se retournant alors vers Ali, il lui fit un signe de la main pour lui annoncer que tout était bon de son côté. Tout en commençant à enlever les vêtements de l’homme. Ils n’avaient pas l’air de très bonne qualité, mais plutôt propre comme vêtements de fortune, alors il n’allait pas s’en plaindre. C’est donc sans faire attention au Général, qu’il commença à se déshabiller pour enfiler les vêtements de l’autre homme. Un peu trop grands. Vraiment trop grands. Il les perdait et risquait à tout moment de marcher sur son pantalon. Des deux hommes, il avait fallu qu’il choisisse le plus gros des deux. C’était bien sa chance ça. Alors, il reprit la ceinture de son uniforme pour minimiser les dégâts tout en ajustant son arme à sa taille. Ce ne fut qu’à ce moment qu’il se retourna vers Alistair tout en rangeant dans son sac de voyage son uniforme. Hors de question de se le faire voler.

« Si je ne me trompe pas, ce sont des armes qu’ils ont sur eux. Ce qui veut certainement dire, que nous pouvons garder les notre sur nous. Suffit-il simplement d’être un peu discret et d’éviter le conflit. Ou alors, nous nous contentons de trouver des capes comme la demoiselle. »

Il désigna alors la jeune femme du doigt tout en donnant quelques regards dans la rue qu’ils avaient empruntée quelques minutes avant pour quitter l’avenue principale. Désormais, ils devaient avant tout mettre leurs plans à exécution, du moins en trouver un. Mais aussi accorder leur version des faits. Ce serait bête de se faire avoir alors qu’ils n’étaient pas d’accord sur de petits détails.

« Je propose de dire que nous sommes simplement de simples voyageurs tout en restant évasif sur le lieu. Si on nous demande, autant répondre que l’on visite tous les lieux possibles et inimaginables sans retenir de noms précis. Et que nous sommes dans cette ville pour nous reposer, reprendre des vivres, mais aussi en découvrir un peu plus sur son histoire et son mode de vie. Les choses viendront certainement naturellement après, si l’on tombe sur la bonne personne. »

Seven Louarn Karvella savait être moqueur, trouver de nombreuses choses amusantes, mais il savait aussi être un haut gradé responsable. Mettre sa vie en danger tout comme celle de son supérieur ne faisait clairement pas parti actuellement de ses priorités. Et, il était prêt à perdre du temps pour que leur histoire semble cohérente, plutôt que d’en perdre en essayant de fuir quelconque représailles. Il attendait désormais – contre toute atteinte- le feu vert d’Alistair pour s’engouffrer dans la foule et commencer leur véritable mission.

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Alistair Lormëne
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MessageSujet: Re: C'est pas si facile d'avoir l'air normal.   C'est pas si facile d'avoir l'air normal. Icon_minitimeDim 1 Fév - 17:10

La découverte. À son âge, c'était une aubaine de pouvoir encore découvrir. Oh, bien sûr, le général n'était pas érudit, et s'il le paraissait par moment, c'était uniquement parce qu'on lui posait des questions sur son travail. Et ça, oui, il s'y connaissait. Il possédait certes une bonne culture générale du fait de son âge, mais Alistair n'était pas pour autant un maître des choses. Par exemple, il était très mauvais dessinateur, peu intéressé aux travaux manuels. Pour une raison inconnu, il était en revanche très bon cuisinier, et n'utilisait pas de recette pour préparer de succulents repas. Et cela, peu de personnes pouvaient s'estimer heureux d'avoir goûté à sa cuisine. Mais qu'importe, le général passait le plus clair de son temps dans un bureau, concentré à ressasser les mêmes documents. C'était un métier qu'il jugeait pourtant passionnant. Parce qu'il y avait toujours une part de nouveauté pour égayer ce travail monotone. Il fallait donner des ordres aux parfois lourdes représailles. Bosser de longues heures pour un résultat qu'on n'aura pas forcément la chance de pouvoir observer. Gagner un très bon salaire pour ne pas trouver de temps à le liquider. S'il venait à y avoir un héritier ou une héritière, il ou elle deviendrait instantanément riche. Quoique, avec Alistair comme père, ça ne voulait pas nécessairement dire gagner de l'argent à rien faire. Les flemmards, il leur foutait des coups de pieds. Et pour Karvella ? Ah...

Karvella, ça avait beau être un homme au fort caractère, aux piques sans cesse plus indiscrètes et familières, un homme qui appréciait s'amuser avant de prendre ses responsabilités, il restait quelqu'un de confiance. Il savait se mettre au boulot quand il fallait, avait un bon esprit de déduction, conseillait parfois inconsciemment le vieux général, lui offrant la nouveauté et la fraîcheur de plus jeunes années. Même s'ils ne passaient guère de temps à discuter, plongés dans leurs travaux de bureau respectifs, l'association des deux hommes donnait bien souvent une curieuse osmose, sous réserve d'oublier les railleries, bien trop conséquentes. Et si le résultat du travail en épique portait souvent ses fruits, c'était pour une raison particulière : l'absence de rang. Alistair reprenait certes souvent le commandant sur sa façon de lui parler, mais d'un autre côté, c'était cette franche camaraderie qui les faisait se connaître autant. Ils connaissaient leurs défauts respectifs, et savaient en tirer profit au bon moment. Alors, même si l'homme parfait se présentait à son bureau pour prendre la place de Karvella, Alistair refuserait d'un air borné. Et le commandant le savait bien, tenter de raisonner le général était totalement inutile. Il fallait de bons arguments. De très bon arguments et surtout de la bonne foi. Mais Alistair se faisait vieux, et son air aigri ne s'arrangeait pas.

Qu'importe, en vérité même s'il s'était vêtu de telle manière à sortir tout en entrant en trombe dans le bureau de son second, sur le coup, il ne s'était même pas attendu à essuyer un refus de sa part. Il en était tout à fait hors de question. Le général ne prendrait pas le risque de partir seul pour cette toute nouvelle porte. Certes, c'était une réaction totalement puérile et égoïste, puisque si les deux ne revenaient pas de ceci, la chevalerie deviendrait complètement anarchique, dépouillée de ses deux principaux dirigeants. Cela entraînerait également une place vacante au Conseil, un travail en somme ponctué de très lourdes responsabilités, pas forcément à la portée du premier venu. Les capitaines eux-mêmes prendraient probablement une bonne année avant de pouvoir assumer pleinement le rôle de général et trouver un nouveau commandant. Et lorsqu'on entrait dans le Conseil, on était certain d'y rester jusqu'à la fin de sa vie, de gré ou de force. Il s'y disait bien trop d'affaires. Et donc. Et donc... le général avait voulu partir, abandonnant son travail aux plus petites mains. C'était un pari dangereux, mais ni lui ni Seven ne pensait mourir en mission. C'était une chose qu'on apprenait à oublier au fil des ans. Et en observant la tête des plus jeunes recrues réquisitionnées pour les accompagner, cela confirma son soupçon. Pourtant, la chose qui animait le cœur du général en ce moment était l'excitation de la découverte. Il n'avait pas encore eu le temps de se rendre à cette porte apparue de nulle part. Rien qu'à l'idée de la franchir, il avait senti ses poils se hérisser, en écho à sa soif de nouveauté.

Et ça avait été drôlement amusant... au départ. Le décor n'était pas particulièrement avenant, et ils marchaient depuis un certain temps déjà dans des terres pour le moins exempts de toute végétation. Il n'y avait pas âme qui vive, pas ombre de toit à l'horizon, ou même de toute architecture, étrangère ou non. Si, à un instant, ils avaient vus de drôles de créatures toutes petites, mais visiblement, elles n'avaient pas eu l'air de vouloir les attaquer, et avaient fuit sans plus de cérémonie. Visiblement, il traînait ici un nombre assez conséquent de nouvelles espèces. Restait à savoir à quoi ressemblait réellement les habitants de cette île. Bien loin de vouloir solliciter son imagination pour le moins poussiéreuse, Alistair se figurait des personnes tout à fait normales, peut-être habillées de manière différente, mais guère plus.

En marchant, il trouva bientôt le pas de ses soldats plus lourds que le sien, pourtant plus fatigué qu'eux, tout du moins l'espérait-il pour se rassurer. La mission d'infiltration risquait de capoter avec leur joyeuse colonie de vacances à deux doigts de ressembler à une troupe de scout tant ils portaient les mêmes affaires, à l'exception du commandant et du général. Mais voyez-vous, lorsqu'on était en haut de l'échelle, ça ne laissait pas forcément toutes les libertés. Il fallait néanmoins se débarrasser de ces jeunes hommes certainement pressés de rentrer chez eux. Enfin, Alistair songeait à s'occuper de cette lourde besogne dès qu'ils apercevraient le signe éventuel d'humanité aux environs. À cette idée, il s'était massé les tempes, les yeux fermés. Il lui avait suffit de les rouvrir pour voir son souhait exaucé. Là, au loin se dressait une ville – ou plutôt une grosse, très imposante bâtisse – flanquée entre deux montagnes. Malheureusement pour nos deux semi-vieillards, il fallait mettre rapidement un plan en marche pour se débarrasser de leur gentille mais collante escorte. Chuchotant presque à son commandant de trouver une solution parce qu'Alistair n'avait décemment pas l'intention de le faire de lui-même, une idée eut l'air d'avoir germé dans l'esprit du plus jeune, s'activant brusquement à pointer son doigt dans deux directions quasiment opposées. Au départ pas vraiment conscient de la tentative de dispersion de son second, Alistair suivit bêtement l'orientation du doigt, s'empêchant par la suite de soupirer lourdement quant à la bêtise évidente des sous-fifres, si l'on pouvait dire. Mais ce qui mit définitivement un terme à l'obstination des derniers, c'est l'attitude sévère du général, n'ayant que peu apprécié les remarques du plus jeune sur son âge. Il tira profit de cet acharnement sur sa personne pour montrer sa frustration aux jeunes recrues, au lieu de la déverser directement sur le principal concerné. Un bon travail d'équipe, disions-nous.

Quoiqu'il en soit, cette histoire venait simplement de commencer. Non sans faire remarquer à Karvella son manque total de discernement et en croisant les bras, l'autre homme ne manqua pas de répondre joyeusement que le souhait du plus âgé ne risquait pas de se réaliser. Qu'après tout, lui aussi avait atteint un âge où les habitudes ont peu de chance de changer, et qu'au final, Alistair n'était visiblement pas le seul à souffrir de ce genre de remarque piquante. Ainsi donc, à sa mort, Lloyd risquait de passer un temps important à devoir recadrer à la fois James et Seven. Les réunions risquaient de devenir intéressantes mais aussi fatigantes. Malheureusement, Alistair n'aura pas la chance de pouvoir observer ce genre d'événement. Ainsi va la vie. Plutôt calmé par ses réflexions intérieures, le général ne prononça qu'un unique soupir aux paroles du brun. Il n'avait pas la force de contrer en commençant par un « Quand je ne serai plus là ». Ça lui minait le moral rien qu'à y penser, et il espérait secrètement que Seven pensait comme lui. Parce que mine de rien, il l'appréciait sans doute un peu trop, et ne préférait pas penser au moment où il rendrait son dernier souffle et où le moment de quitter la terre se ferait ressentir, joies comme peines effacées.

Il ne fallait pourtant pas s'apitoyer sur son sort, et Alistair l'avait bien compris. Reprenant aussitôt du poil de la bête, il se mit à courir, devancé par le brun, jusqu'à la nouvelle ville inconnue. Et ville, elle l'était. Bien conçue, à l'abri d'attaques extérieures et positionnée à une place stratégique. S'il fallait un jour rentrer en guerre contre cette nouvelle île, cette ville risquait d'être une sacré épreuve avant d'être prise. Restait à savoir ce qu'elle abritait avant de lancer une attaque frontale. Alistair ne prendrait pas le risque de se lancer corps et âme dans une bataille si l'enjeu n'était pas conséquent. Tout en courant, le général s'amusa de ses propres pensées. Son esprit de jeune homme refaisait surface. Il avait toujours été stratégique, c'est d'ailleurs ce qui lui avait valu d'être général, mais songer quasiment inconsciemment à faire la guerre, c'était une nouveauté depuis de très nombreuses années. Même s'il donnait l'air d'un pauvre vieux aigri, sérieux, sévère et autre, il gardait dans son for intérieur une part d'ombre très importante qui s'était calmée avec le temps et la paix. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, le général avait tué de sang froid. Le goût du sang pouvait lui monter bien vite à la tête, et il devenait dans ce genre de situation un très bon stratège, mais se lançait aussi dans la bataille à corps perdu, toute faiblesse et vieillesse oubliée.

Rapidement, les deux hommes se retrouvèrent dans une allée bien cachée du soleil, à l'abri des regards indiscrets. Essoufflés, ils l'étaient. Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Ah, elle était bien belle, l'élite de la chevalerie. Il y avait de quoi rire, et ce fut à Seven de lancer les hostilités le premier. Pourtant, Alistair ne tarda pas à répliquer. Allons bon, d'eux deux il était le plus en droit d'être fatigué. Par contre, Seven n'avait aucune excuse. Absolument aucune. Après un instant de silence, le brun trouva pourtant motif à répondre. Et autant dire qu'il aurait mieux fait de se taire. L'explication lui semblait bien bancale. Trop déjeuné. Bah voyons. Portant la main à sa bouche, Alistair pouffa légèrement, amusé par son esprit têtu. Karvella devait avoir mangé bien tard pour être encore en train de digérer. Surtout qu'en entrant dans son bureau, Alistair avait trouvé son commandant bien calé dans son siège, plongé dans de lourdes et longues pensées. Oh, il n'allait pas le rater, pour sûr. C'était un peu hors personnage, mais le général avait trop peu d'occasion de renverser la situation à son avantage.

-Hm, bien sûr. Et tu digérais tranquillement lorsque je suis entré dans ton bureau un peu plus tôt. Pense à prendre des médicaments pour le ventre quand nous rentrerons, surtout.

Et, relevant la tête vers son second, Alistair secoua doucement la tête, un léger rictus amusé sur le visage. Seven avait parfois de drôles de justifications qui le décrédibilisait instantanément. Après, s'il avait effectivement mangé aussi tard et qu'il digérait effectivement, le général aurait perdu une occasion de railler sur son compagnon. Reprenant un peu plus son attitude sérieuse, il ajouta sans ménagement.

-Il est temps de reprendre nos entraînements, cher commandant. Cela fera du bien aux troupes et mettra un peu d'action à l'école.

Oui, il parlait effectivement d'eux deux. Après tout, cela faisait un certain temps que le général n'avait pas croisé le fer avec son commandant. Pourtant, ce n'était pas par volonté mais plus par obligation qu'il avait été forcé d'arrêter. Mais bon, le général semblait subitement d'accord pour ajouter à son agenda déjà bouclé des séances d'entraînement. Pour les plus jeunes, ce serait une première d'observer les deux hommes les plus talentueux de la chevalerie se lancer dans un combat amical. Pour les plus vieux, une deuxième ou troisième fois. On ne pouvait pas vraiment conclure sur la force des deux hommes. Chacun était spécialisé dans un domaine. Alistair anticipait. Pour Seven c'était sans doute la puissance de frappe, enfin selon l'avis du général. Peut-être était-ce vu d'un autre œil par les chevaliers ou même le principal concerné. Karvella était à peu de choses près le seul à résister à ses bottes. Pour son plus grand plaisir. Le général plaçait vraiment un grand espoir dans la future génération, sans doute parce qu'il se faisait vieux.

Pourtant, il fallut rapidement reprendre pied sur les événements présents. Le blond s'empressa de lancer Wilhem dans la rue pour ramener d'éventuels messieurs dans la rue. Il lui suffirait simplement de voler quelque chose, en espérant qu'il ne se fasse pas tuer en chemin. Il fallait être préparé à tout, même à perdre son totem. Rapidement pourtant, blottis contre le mur, les deux gradés entendirent des pas surgirent dans la rue. Deux hommes. Une femme. Cette troupe passa devant les deux hommes sans même les apercevoir, au plus grand plaisir du général. Le brun, pourtant, chuchota au plus âgé qu'il ne comptait pas se travestir. L'espace d'un instant, Alistair imagina son commandant favori bien maquillé et habillé comme une femme. Il dut se faire violence pour ne pas rire une nouvelle fois. Gardant en façade son air sérieux, tandis que Karvella se dirigeait déjà vers l'homme le plus près, il lança discrètement :

-Je te rassure, on est en mission d'infiltration et tu risquerais trop d'attirer l'attention.

Un Alistair drôlement en forme. Par ailleurs, que cela sous-entendait-il ? Le brun était libre de l'interpréter à sa sauce. Qu'on le trouve sans doute trop attirant était sans doute une pseudo humiliation pour un homme travesti de force. Quoique, venant de Seven, on pouvait s'attendre à n'importe quelle réaction. Tout en le laissant à ses propres affaires, Alistair se dirigea furtivement vers le second homme, patientant lentement dans l'ombre jusqu'à ce que sa future victime ne remarque l'acte de Seven pour tourner la tête. Avant même d'avoir le temps de faire une remarque, Alistair s'approcha subitement et asséna à son tour un coup sur la nuque du personnage, tombant sur les genoux avant d'embrasser le sol. Relevant la tête, le général eut le temps d'observer le brun endormir la jeune femme et l'adosser doucement au mur. Traitement de faveur pour cette demoiselle, à raison. Se tournant vers le vieil homme, le brun fit signe pour annoncer le bon déroulement de l'action. Déjà affairé à retirer les vêtements de l'homme à terre, Alistair hocha simplement la tête et se changea, tout en remarquant les objets contondants que les hommes portaient sur eux. Des armes ? Le général fronça les sourcils au moment où il entendit le commandant faire la même remarque, à voix haute cette fois. Une nouvelle fois, le blond acquiesça sérieusement aux paroles du plus jeune. Ils ne risquaient rien à porter leurs armes sur eux. Restait à déterminer si l'usage de totem était autorisé, ou même si ces habitants possédaient des totems. Observant la cape de la femme étendue dos au mur, il releva bientôt le regard en silence, conscient que le brun n'avait pas fini de parler.

En effet, ils en arrivèrent bientôt à discuter d'une histoire pour expliquer leur présence ici, de manière à être cohérents dans leurs propos s'ils venaient à être séparés. Terminant de ranger son costume, il tira sur les deux ficelles pour fermer le sac et le passa par-dessus son épaule, tout en terminant d'ajuster son épée à son côté. Le volatile nocturne vint se poser sur l'épaule de son maître, alors que ce dernier écoutait les dernières paroles du commandant. L'histoire tenait debout, et Alistair avait soigneusement retenu toutes les informations. Le blond en vint alors à s'exprimer.

-Les armes étaient bien trop visibles pour que nous ayons besoin de les cacher. Nous risquons d'attirer l'attention si nous les cachons trop, au contraire. Je suis ce que tu as dit pour l'histoire.

À présent qu'ils se sentaient fin prêts, il était temps de déclencher le plan principal, à savoir la mission d'infiltration. Il était trop dangereux pour le moment de s'adresser à qui que ce soit ou de rentrer dans une boutique. Toute impasse était également à proscrire. Ils devaient se contenter d'errer dans les rues à moitié fréquentées sans attirer les regards. Il fallait de grands espaces. Voilà tout. Le général annonça la couleur, proposant une première solution.

-Contentons-nous pour l'instant de repérer les environs en évitant les discussions. La ville semble bien construite, et loin de moi l'envie de devoir sauter d'une falaise de plusieurs mètres pour échapper à d'éventuels conflits.

Repérer les environs. Voir les issues, éventuellement cachées. Alistair n'était pas claustrophobe, mais on était jamais trop prudent, surtout dans un univers pour le moment inconnu. C'était comme avancer dans une grand pièce obscure. On rasait les murs avant d'avancer vers le centre. Tâter le terrain, entre autre. En tout cas, il fallait rapidement sortir d'ici avant que les hommes ne se réveillent. Alors, sans même attendre de réponse, le général se mit à découvert, dans la rue bien éclairée par le soleil. Ils auraient bien le temps de discuter plus tard, le principal avait été prononcé. La véritable mission commençait.
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MessageSujet: Re: C'est pas si facile d'avoir l'air normal.   C'est pas si facile d'avoir l'air normal. Icon_minitime

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C'est pas si facile d'avoir l'air normal.

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