Dépaysant comme pays... (PV Ali)
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 Dépaysant comme pays... (PV Ali)

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Akhtai | Général en chef des armées
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Siegfried Zanshin Oda
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Akhtai | Général en chef des armées
MessageSujet: Dépaysant comme pays... (PV Ali)   Dépaysant comme pays... (PV Ali) Icon_minitimeVen 13 Déc - 16:27

 Ca y est, c’est confirmé, mes parents s’en sont allés vers un nouveau monde. J’ai appris la nouvelle par une lettre hier, j’en ai eus la confirmation le lendemain par quelqu’un venu en personne « s’excuser pour le départ trop tôt des parents du grand général en chef des armées de Heka » et bla bla bla… Alors oui, évidemment que je suis triste, mais pas autant que les gens pouvait se l’imaginer, ce qui ne me faisait pas spécialement plaisir d’ailleurs, c’est juste que j’ai mené plusieurs campagne, tué beaucoup de combattants, causé de la peine à leurs familles, amis, âmes sœurs… Je ne m’en étais pas rendu compte parce que je ne perds jamais d’êtres chers, mais quand j’ai appris la nouvelle, je suis resté incroyablement impassible, comme si je voyais leurs décès comme quelque chose d’effrayamment normal, et qu’un ou deux de plus ne change rien pour moi… Enfin encore une fois, cette nouvelle est loin de me faire sourire, et je dois tout à mes parents, sans eux je n’aurais pas rencontré mon mentor, ce qui aurait totalement changé ma vie, je ne serais pas celui que je suis à présent, ni au même endroit, poste et avec la même fille adoptive. C’est ainsi que je voyais les choses, alors que je partais pour Qarcy afin de leurs rendre un dernier hommage.

 Qarcy, la ville de mon enfance, nichée dans les montagnes gelées d’où l’on extrait cette pierre semi-précieuse bleutée qu’est la pierre de glace, le même matériau que le joyau de ma bague qui me sert de totem, c’est d’ailleurs là que je l’ai découvert, il y a longtemps… le climat froid me rendit alors nostalgique, cela faisait bien longtemps que je n’étais pas venu, non pas par choix mais parce que j’étais trop occupé, car la route est longue de la capitale à ici. J’arrivai enfin à l’ancienne demeure de mes parents. Il y avait plusieurs personnes, notamment des travailleurs qui exerçaient leur profession sous la direction de mes parents, en particulier pour la récolte des ressources. Tous me saluèrent quand je mis pied à terre, ce qui m’agaça immédiatement…

-Ne me saluez pas ! Je ne suis pas Siegfried Zanshin Oda, général en chef des armées de Heka aujourd’hui, juste Siegfried Zanshin Oda, un homme qui a perdu ses deux parents. C’est auprès d’eux que nous devons nous prosterner, afin de leurs rendre hommage une dernière fois.

Oui, j’ai toujours ma façon de parler crue et sans fioritures, en même temps je ne suis pas devenu bon pour les longs et beaux discours en publique, encore une fois, les seuls que je dois réciter en temps normal sont dédiés à mes soldats, et ils sont très éloquents à leurs oreilles, c’est tout ce qui compte.

 Nous attendions encore quelques personnes avant de nous en aller nous recueillir auprès des dépouilles de mes géniteurs. Une fois arrivées, nous pûmes nous mettre en route. En cours de chemin, j’aperçus l’ancien contremaître employé par mes parents, qui est resté un de leurs amis proches. J’allai le voir, et lui demandai des détails sur les circonstances du décès de ma mère et de mon père.

-Oh c’est bien simple et triste aussi, ton père est mort de sa belle mort, et ta mère s’est laissé mourir de chagrin. Ils s’aimaient beaucoup…

De chagrin, mince alors, quelle fin… Je n’arrivai vraiment pas à comprendre comment est-ce que l’on peut mourir d’une telle chose, peut-être parce que je n’aime personne vraiment… Enfin si, j’aime Elliane comme ma propre fille, mais je ne voulais pas, ne serait-ce qu’imaginer, qu’elle meurt avant moi… Non, la seule femme que j’ai aimé, Freya, est morte il y a plusieurs années, mais même si j’étais triste, extrêmement triste, je ne me suis pas laisser mourir pour autant… En y réfléchissant, je devais m’occuper d’Elliane aussi, car il ne lui restait que moi, et je ne pouvais partir égoïstement en la laissant à la merci d’un tas de personnes aux mauvaises intentions… Ma mère, elle n’avait plus personne dont s’occuper, leur enfant unique, moi, était parfaitement autonome, et elle avait accompli ce qu’elle avait à faire dans cette vie… Je ne peux pas la juger, paix à son âme…

 Nous arrivâmes enfin à l’endroit où mes parents nous attendaient, une grotte naturelle creusée dans une montagne gelée. Il faisait suffisamment froid à l’intérieur pour que les dépouilles des deux défunts ne s’altèrent pas, ils étaient allongés sur un lit de bois, paisibles, apaisés, froids… Ils n’étaient plus là… Ils avaient tellement changés depuis la dernières fois… Ils faisaient vraiment âgés et faibles aujourd’hui, leur temps était belle et bien venu. Finalement, je me dis que ma mère n’a pas vraiment choisi d’arrêter de vivre, c’était plutôt qu’elle a cessé de lutter pour se maintenir en vie. On m’expliqua qu’elle n’a pas voulu que le corps de son mari soit enterré tout de suite, personne ne comprenait pourquoi avant qu’on ne la retrouve morte, elle voulait être enterrée en même temps que lui, ainsi donc, elle avait prévu dès le début d’en finir, et ne comptait absolument pas vivre seule… Détermination et courage, même face à la mort, je suis bien le fils de ma mère…

 Une fois l’instant de recueillement terminé, une prière fut adressée à Kel'Chin, ce qui avait le don de me faire grimacer, mais discrètement, mon aversion pour ce dieu auquel on forçait implicitement les gens à croire ne devait pas être remarquée au vu de mon grade relativement élevé, ou je risquai d’avoir des problèmes, ou pire, Elliane pourrait être utilisée pour m’atteindre…

A la fin de la journée, la cérémonie était terminée, et tout le monde regagnait son domicile, afin de faire leur deuil en paix dans un environnement leur étant familier. Pour ma part, j’avais comme à mon habitude, besoin de rester seul. Je me penchai sur la sépulture commune donnée à mes parents, et leur chuchotai quelque chose.

- Merci pour tout, soyez en paix à présent…

Puis je me détournais, laissant ma dernière famille biologique derrière moi. L’envie me prit alors de marcher un peu dans les paysages hostiles de la région, cela faisait vraiment longtemps que je ne m’y étais pas aventuré, cela me rendait nostalgique…

 Je marchais des heures durant, avant d’entendre un bourdonnement étrange, que je n’avais encore jamais entendu. Intrigué, je marchai vers la source du bruit, puis je vis une sorte de lumière, pâle et totalement anormale. Intrigué, je m’approchai, passai ma rapière dedans, et à ma grande surprise, ne rencontrai aucune résistance, elle s’enfonçait de tout son long dans la masse lumineuse. Je la ressorti, dégainai mon Wakisashi, et inspirant un grand coup, j’avançai d’un coup au travers ce qui semblait être une sorte de portail. Était-ce du courage ou de l’imprudence ? Un peu des deux je dirais, mais surtout de la curiosité, et aussi de la prudence, je voulais être sûr que cette chose et ce qu’il y aurait de l’autre côté ne représente pas une menace pour Heka, mais si ça se trouve il n’y avait rien de l’autre côté, et mon geste signerait ma mort, mais je ne préfère pas m’encombrer l’esprit avec ce genre détails… Fort heureusement pour moi, il y avait quelque chose, et c’était… à peu près pareil qu’à l’éventuelle entrée de l’éventuel portail, en plus froid, plus plat et plus enneigé également, je n’étais plus sur Heka, je l’avais immédiatement compris…

- Eh vous ! Ne bougez plus ! Qui êtes-vous ?

La voix venait de derrière moi, un, deux, non quatre hommes, visiblement des soldats qui portaient un uniforme verdâtre inconnu à mes yeux. Ils pointaient vers moi des armes de corps à corps, trop près pour utiliser une arme à feu, tant mieux pour moi.

- Du calme, soldats ! Pointez ces armes autre part que sur moi ! Je ne recherche pas le conflit ! J’ai quelques questions à vous…

Le soldat ayant parlé ne le laissa pas le temps de finir, il abattit sa matraque vers mon bras droit afin de me neutraliser. Quel coup désastreux… Je dégainai mon Wakisashi, et trancha l’arme en son milieu, et envoyai mon pied gauche dans le plexus solaire de mon assaillant, qui se courba sous le choc, puis je le prenais à la gorge et lui mis la lame de mon arme sur si artère fémorale, le tenant ainsi en respect, puis nous mis face aux trois autres soldats, qui n’avaient pas encore eu le temps de réagir, car j’avais par reflexe, utiliser mon totem, et l’action avait été très rapide.

- Si un de vous bouge, il meurt !

J’avais crié cela à l’attention de ses camarades mais aussi à la sienne, et d’un coup, aucun des quatre ne firent plus le moindre geste, comme quoi, un charisme de chef ça peut vraiment aider.

-Bon, je n’ai pas envie de me battre aujourd’hui, je ne sais pas qui vous êtes, ni où je suis ou même ce qu’est ce portail, éclairez-moi.

Un des soldats parut un peu gêner à l’idée de parler avec moi visiblement, mais son camarade le fit pour lui.

- Vous êtes dans les régions froides de Dena, une île, là n’est pas d’où vous venez ? Pour ce qui est de ce portail, nous l’ignorons en réalité, il est apparu ici il y a quelques mois, et visiblement ce qui se trouve derrière est loin d’être sûr.

Je souriais intérieurement, non en effet, Heka n’est pas spécialement un territoire sécurisant, il faut y être habitué et informé pour y survivre. Les aveux de cet homme me troublaient, ils connaissent ce portail et nous pas, et ils envoient des troupes en exploration sur nos terres, cela ne va pas, je dois voir le roi… Quoique pas pour le moment, ce vieux fou sanguinaire me demanderait de raser cette terre, il me l’a ordonné suffisamment de fois pour que je sache qu’il n’envisage que cette option-là… Non, je devais d’abord en savoir plus sur cette terre.

-Dena… Non cela ne me dit absolument rien, ma terre se nomme Heka, et je ne pourrais dire où elle se situe, et oui c’est une terre hostile, n’y allez plus. Il y a-t-il un roi, un empereur ou quelconque forme d’autorité suprême chez vous ? Ou un intermédiaire ? Je désirerai m’entretenir avec afin de pouvoir échanger des informations et en savoir plus sur Dena.

Je savais très bien que cette demande ne leurs plairait pas, aucun soucis, j’ai déjà la suite de mon discours…

- Et est-ce que tu veux aussi mon couteau pour le tuer ? Tu arrives comme ça, surarmé, tu menace un soldat, tu prétends venir d’une région hostile et tu veux qu’on te mène à notre souverain ? Ça ne va pas bien ! Il n’en est pas question !

L’homme qui avait parlé était celui que je menaçais, il a du cran…

- Ma vie n’a pas d’importance, mes camarades sont prêts à vous tomber dessus s’il le faut, même si je dois en mourir, je suis prêt à faire ce sacrifice ! Alors soit vous repartez d’où vous venez, soit nous mourrons tous les deux.

Là je souriais vraiment cette fois-ci, courageux le soldat, mais il se trompait, s’ils m’attaquent, il meurt tous les quatre, j’en suis convaincu, cela se voit à leur façon d’être, leur intonation et leur posture, ce n’est pas très bon, ils ne doivent pas être très expérimentés, ou pire, ils n’ont pas encore connu la guerre. Quoi qu’il en soit, je libérais le soldat, et prononçais lentement mes prochains mots, en étant conscient du risque que je prenais.

-Je suis Siegfried Zanshin Oda, général en chef des armées de Heka, en résumé, je dirige toute la puissance militaire de pays. Une telle prise serait pour vous une occasion unique d’obtenir une généreuse promotion non ? De mon côté, cela me fera visiter le pays. Je t’ai menacé, c’est une infraction à vos lois j’imagine, alors voilà, je me rends, emmenez-donc moi à la capitale afin que l’on m’interroge, je pense que vos supérieurs aimeraient beaucoup en savoir plus sur Heka…

Oui, je m’offre en pâture, mais je n’ai pas le choix, ces régions froides ont l’air mortelles, et je ne vais pas retourner en arrière maintenant, au moins, eux me guideront, et je pense qu’un gradé voudra m’interroger là-bas, peut être mon équivalent qui sait ? Les hommes parurent hésiter, puis m’attrapèrent et m’attachèrent les mains dans le dos. Un d’eux voulu me prendre mes armes, mais je le repoussai.

- Je suis ligoté, je ne peux pas m’en servir, mais je ne m’en sépare pas, elles sont bien trop précieuses pour moi !

Ils acceptèrent à contre cœur, et m’emmenèrent vers la capitale si j’ai bien compris, parfait, ça marche, à bientôt Elliane, papa rentrera plus tard que prévu…
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MessageSujet: Re: Dépaysant comme pays... (PV Ali)   Dépaysant comme pays... (PV Ali) Icon_minitimeDim 15 Déc - 17:12

Quelques exclamations surgissaient du grand bâtiment à coté de Lohendra. Ça n'avait pourtant commencé de rien. Des chuchotements. Des rumeurs. Ah, ça, il fallait dire qu'Alistair en avait eu sa claque, des rumeurs. Ces derniers temps, il n'avait même plus le temps de se consacrer à la surveillance de la porte. Pourquoi ? Eh bien, parce qu'il avait l'impression qu'on l'épiait jour et nuit, par ses propres troupes ! Cela l'avait considérablement énervé. Un jour, un officier était venu parler avec lui lors des rares fois où notre général mangeait au réfectoire. Et alors, il avait entendu ce qui se disait derrière son dos. Rien de bien méchant en vérité, mais ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait tolérer aussi simplement que ça. Quoi donc ? Eh bien ce fameux officier lui avait demandé d'affirmer des paroles qu'il n'avait pas prononcé. Des paroles qui signifiaient que quiconque parvenait à l'attraper sans qu'il ne s'en rende compte finirait avec une promotion. La tête qu'avait tiré le blond à ce moment était tout simplement vénérable. Avait-il la tête à lancer ce genre de jeu ? Avait-il ne serait-ce que l'âge pour jouer ? Et surtout, qui était derrière cette ignominie ?

Bref, son investigation s'était rapidement trouvée infructueuse. Peut-être était-ce une de ses paroles prononcées à la va vite qui avait fait croire à cela. Mais mine de rien, à l'école des chevaliers, c'était devenu un sacré bazar. Ah, qui aurait pu croire que l'ordre aurait pu être bouleversé par une simple distraction ? Personne. Et au final, il fallut que le général calme de lui-même les choses. Voilà pourquoi il se décida à organiser une bonne fois pour toute une sorte de bataille. Celui qui parviendrait à le mettre à terre serait promu. Il n'avait fallu qu'une journée pour que bientôt, tout le monde soit au courant. Et voilà.

Revenons en donc à cette journée. Les acclamations montaient à chaque fois que le général triomphait d'une personne. Parfois deux ou même trois. On criait parfois son nom, et d'autres le trouvait vraiment en forme pour quelqu'un de son âge. Mais bon, le blond n'était pas non plus prêt à rivaliser avec toute l'armée de chevaliers. C'était luter contre une masse infinie. D'autant plus que ce jour était particulièrement pluvieux. Tomber n'était vraiment pas à son avantage. Au final, le général avait fini par prendre goût à cette joie débordante et cette jeunesse flamboyante de chevaliers en tout genre. Il s'était mis à sourire et même parfois à rire lorsque telle ou telle lame manquait de peu son épaule ou autre. Pour lui, c'était aussi un moyen de tester ses capacités et la force de ses recrues. Ce n'était pas si mal et ça le rapprochait des autres. Non, en voyant la tête que tiraient certains, il n'avait pas l'air d'être détesté. On ne le connaissait simplement pas. Pour les nouveaux principalement, c'était même la personne qu'on ne pouvait pas atteindre. Pour les plus vieux, c'était l'occasion de pouvoir se souvenir de quelques instants passés en sa compagnie. Ça lui faisait plaisir aussi.

Rapidement, le général en vint à haleter. Et la fin du combat arriva. Mais ce n'était pas parce qu'il avait posé un genoux à terre. Ni même parce qu'un homme était parvenu à triompher de toute une armée, mais plutôt parce qu'un certain volatile était venu s'interposer. Ce n'était pas le cher hibou d'Alistair, mais une race pourtant très appréciable de Dena, connue pour sa vitesse et sa résistance aux fortes variations de température. Pas de doute possible, elle venait de la porte et transmettait un message visiblement important. Le blond coupa court le combat et alla s'abriter de la pluie qui commençait à bien tomber. La majorité fit la même chose tandis que d'autres reprenaient déjà le chemin du travail et non plus de l'amusement. Le général lut alors une drôle de lettre. Et rapidement, ses yeux s'ouvrirent tel des boules de billard. Un homme de cet autre monde ? De plus, ce recommandé indiquait leur présence sous de plus brefs délais. Effectivement, s'ils s'étaient servis de la voiture pour rentrer à Blaoria, il était fort à parier qu'ils soient peut-être déjà là.  

[…]
-Si j'ai bien compris, cet homme vient de Heka. Vous l'avez menacé pour protéger la porte et il a riposté. Vous l'avez donc maîtrisé et le voilà ici.

Alistair gardait ses sourcils froncés. Les mains dans le dos, il réfléchissait. Le blond n'avait disposé que de quelques minutes pour se changer et arborait donc des vêtements relativement classiques, bien loin de son habit chic et réglementaire. Un pantalon noir, une chemise blanche, une longue cravate bleu et une veste noire aux décorations grisées sur le col. Bien sûr, il avait gardé son fidèle katana autour de sa taille et son hibou sur son épaule gauche. Ses cheveux n'étaient pas tout à fait secs à cause de la pluie, mais dans l'ensemble tout allait bien. Le blond inspira lors de l'acquiescement du sergent et se massa alors l'arête du nez.

-Ça ira. Laissez-nous.

La porte claqua doucement derrière le dernier chevalier. La pièce n'était pas vraiment habituelle pour un interrogatoire. Plutôt bien éclairée, elle possédait des fenêtres donnant un bel aperçu de Blaoria du haut du cinquième étage. La salle était grande et haute, bien décorée et un lustre tombait en son milieu. Le plafond était incrusté de divers pierres et représentait quelques scènes de l'Histoire. Sur deux des quatre murs de la pièce rectangulaire siégeaient une imposante collection de livres, probablement assez vieux. Le sol était en bois, excepté au niveau de la cheminée. Enfin au milieu de la salle trônait un large tapis sur lequel était disposé une longue table avec une chaise à chaque côté. Oui, cet endroit était le lieu de réunion des quatre conseillers de Lohendra.

-Je me nomme Alistair Lormëne. Je suis le général des chevaliers de Dena et l'un des quatre conseillers qui dirige ce pays. Mes hommes m'ont fait savoir que vous vous auto proclamiez général de cette autre île, Heka. J'ai donc une seule et unique question à vous poser.

Le blond ferma les yeux un instant, puis inspira en sortant l'épée de son fourreau. À quelques mètres de l'homme dénommé Siegfried, il pointa la pointe de sa lame vers la gorge de l'homme et menaça d'un air pourtant posé et calme. C'était un peu ce qui désarçonnait beaucoup d'hommes. Cette tranquillité qui régnait et pourtant le fait de savoir qu'il était prêt à tuer.

-Si vous êtes vraiment général, vos liens ne devraient pas être difficile à retirer vu la dose d'armement que vous portez. Ce qui m'amène à vous demander la raison de votre visite et ce, dans les plus brefs délais.

Alistair n'était pas un idiot de première. Il avait bien senti que quelque chose clochait dès l'arrivée de cet homme. Le regard abattu de ses propres recrues alors qu'ils lui avait annoncé l'arrestation de cet homme. Le fait qu'il était encore armé alors que la procédure interdisait le port d'arme à Lohendra, excepté pour les chevaliers et quelques hautes sphères. De plus, cet homme semblait bien trop serein pour un hors-la-loi. Ce qui amenait le général à penser qu'il avait quelque chose derrière la tête. Et même si tuer un « innocent » était proscrit par la loi, Alistair était prêt à n'importe quoi pour maintenir la sécurité du pays.
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Akhtai | Général en chef des armées
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MessageSujet: Re: Dépaysant comme pays... (PV Ali)   Dépaysant comme pays... (PV Ali) Icon_minitimeDim 22 Déc - 16:36

 Très jolie cette terre, Dena, et bien différente de Heka. Certes, ici il y a des arbres, des montagnes, des plaines et de la neige, tout comme chez nous, mais pas les mêmes espèces, ni le même type de climat, il semblait plus doux ici, enfin ce n’était peut-être qu’une impression, en revanche, l’atmosphère était bien moins tendue ici, je le sentais, les gardes qui m’escorta… me surveillaient n’avaient pas l’air spécialement sur leurs gardes, si ce n’était envers moi, alors qu’à Heka, pour tout déplacements, en véhicule ou à pied, il fallait constamment être prêts à se battre, que ce soit contre des bandits, des créatures ou autre, même s’il s’agissait principalement des deux premiers cas. Enfin, les gens que nous avions croisés n’avaient pas l’air d’être intimidés par les soldats, à croire qu’ici ils inspiraient la sécurité. Oh c’est une chose que je respecte, c’est d’ailleurs ce que j’aimerais réussir à faire des fois, mais impossible à Heka, le gouvernement a une bien trop mauvaise réputation, et à juste titre, kidnapping, torture, assassinats… Il ne faisait vraiment pas dans la dentelle et j’en sais quelque chose. Là-bas, lorsque quelqu’un croise des soldats, il baisse le regard et continu son chemin en s’en éloignant un maximum… Cela m’a vraiment toujours dérangé, je n’aime pas l’idée d’inspirer la peur… Être craint ne me dérange pas, mais penser que je vais frapper quelqu’un ou pire juste comme ça, par abus de pouvoir, non, cela me dépasse… Cela dit, je dois quand même admettre que c’est bien utile lorsqu’il s’agit d’intimider quelqu’un, mais cela ne fait pas du tout parti de mes méthodes habituelles, même si je m’en suis encore servi dans les ghettos il y a une semaine de cela.

 « Notre » véhicule était plutôt rapide, mais cela ne m’empêchait pas de m’ennuyer. Bon soit, je n’étais pas non plus un invité de marque, mais j’aurais au moins supposé que ces soldats auraient aimer en savoir plus sur cet autre monde qu’est le mien, mais non, rien, pas une seule question, ils restaient silencieux, gardant leurs armes à portée de main. Bon et bine tant pis, je n’avais pas prévu de m’ennuyer jusqu’à notre arrivé je ne sais où.

-Bon et sinon qu’êtes-vous, soldats ?

C’est vrai que j’aimerais bien savoir quel était vraiment leur ordre, gardes ? Soldats ? Ou autre ? Sauf qu’ils ne comptaient visiblement ne pas me répondre, peut être que ces informations doivent rester confidentielles ? Non, cela ne ce peu, où que ce soit, même les habitants connaissent le genre de soldats qui les entourent, alors pourquoi pas moi ? Ah ben oui, je ne suis pas un habitant… Ce n’est pas grave, une autre question.

-Comment se nomme l’endroit où nous nous rendons au fait ? Me menez-vous devant le roi comme je le désire ? J’espère qu’il a du bon vin, je commence à avoir soif et je goûterai bien la production de vos régions.

Oui je sais, je me laissais aller à la provocation, mais je voulais une réaction de leur part, qu’ils disent quelque chose, n’importe quoi ! Sinon en réalité je n’aime pas le vin, trop… raffiné à mon goût. Au moins, ma technique fonctionnait plutôt bien.

- Oh mais fermes-là ! Nous nous rendons à Blaoria, et ce n’est certainement pas le roi que tu vas rencontrer. D’ailleurs je ne sais pas qui se sera, mais je parierais bien sur ton équivalent, et crois-moi, tu feras moins le fier, et la seule couleur rouge que tu verras sera non pas celle du vin, mais celle de ton sang si tu ne ravales pas ton arrogance.

C’est bon, ils savent encore parler, tout va bien. Blaoria… Cela ne me disait rien, normal en même temps, mais je miserais bien sur la capitale, étant donné que je vais peut-être rencontrer un gradé, si c’est comme à Heka, il ne doit pas siéger dans les petites communes insignifiantes, la preuve, je suis au palais dans la capitale pour ma part.

- Arrogant moi ? En attendant c’est vous qui me tutoyez, et non l’inverse, alors si je suis arrogant, vous êtes irrespectueux à ce n’est pas mieux. Tient, Blaoria ne serait pas cette ville là-bas ?

En effet, doit devant se trouvait une grande étendue urbaine, avec ici et là quelques bâtiments plus imposants. L’un d’eux devait surement être le palais, mais je ne pouvais pas distinguer d’ici. Le garde qui m’avait parlé me toisait, puis intima à ses compagnons de se préparer.

- Nous arrivons ! Le général a peut-être déjà reçu le message, alors tenons-nous prêt.  

Je m’étirai longuement. Plusieurs heures attaché dans une voitures avec comme compagnons des hommes aussi loquaces que des arbres est vraiment une chose particulièrement ennuyante, car c’est bien connu, j’aime par-dessus tout rester inactif et immobile…

 Une fois arrivé dans la ville, après quelques contrôles et embrouilles avec d’autres gardes parce que j’avais toujours mes armes sur moi et que je refusais de les enlever, je fus mené dans une vaste pièce à l’étage d’un bâtiment, où trônait table, bibliothèque et cheminée. Bon, déjà je ne suis pas dans une salle de torture. Face à moi se tenait un homme, grand, blond, vêtue de vêtements aux couleurs sobres et plutôt foncées. Deux détails m’intriguaient cependant, le hibou sur son épaule et le Katana à sa ceinture. Autant, je ne trouvais pas de réponse au premier détails, mais je comprenais parfaitement le deuxième et cela me fit esquisser un léger sourire, c’est donc lui mon équivalent, enchanté.

- Si j'ai bien compris, cet homme vient de Heka. Vous l'avez menacé pour protéger la porte et il a riposté. Vous l'avez donc maîtrisé et le voilà ici.

Hum, je devais lutter pour rester indifférent, menacé, maîtrisé... Vraiment ce qu’il ne faut pas faire pour en apprendre plus sur un nouveau monde…  Le soldat acquiesça en hochant la tête, visiblement mal à l’aise à cause de cette fausse version, mais il ne dit rien de plus.

- Ça ira. Laissez-nous.

Ma sympathique escorte quitta alors la pièce, enfin j’allai pouvoir parler à quelqu’un de censé, sauf que j’attendais d’abord qu’il prenne la parole, par politesse ou juste parce que je joue mon rôle.

- Je me nomme Alistair Lormëne. Je suis le général des chevaliers de Dena et l'un des quatre conseillers qui dirige ce pays. Mes hommes m'ont fait savoir que vous vous auto proclamiez général de cette autre île, Heka. J'ai donc une seule et unique question à vous poser.

Comment ça je m’auto proclame ? J’ai été nommé par le roi en personne, et si j’avais le document qui le prouvait, je serais prêt à lui montrer sur le champ. Alistair donc ? Ravi de connaître enfin un prénom dans ce monde, c’est un bon début. Bon, il me disait donc qu’il avait une question ? J’attends

-Je vous écou…

Je n’eus pas le temps de terminer que l’homme avait déjà dégainé son arme, qu’il me pointait sous la gorge, l’air calme et posé.

- Si vous êtes vraiment général, vos liens ne devraient pas être difficiles à retirer vu la dose d'armement que vous portez. Ce qui m'amène à vous demander la raison de votre visite et ce, dans les plus brefs délais.

Je souris de nouveau, lui déjà je l’aime bien, dommage que pour l’instant nous sommes « ennemis ». Pour ce qui est de mes liens, non en effet, cela ne devrait pas être trop difficile de les enlever, mais bon, puisque j’ai accepté le fait d’être attaché, ce n’était pas pour me libérer à la moindre occasion.

- Belle arme dites-moi, seulement méfiez-vous, dégainer en inspirant peut être fatal si un coup de poing vous est porté au niveau du plexus, et de plus, cela réduit votre efficacité. Pour ce qui est de mes liens… -je fis quelques mouvements avec mes mains, détendis la corde et cassa le nœud afin de faire tomber les liens au sol – Vous avez raison, ils n’avaient pas vraiment d’utilité autre que celle de rassurer vos gens. En ce qui concerne ma… visite comme vous dites, eh bien tout d’abord rassurez-vous et n’y voyez aucune agression de ma part, je suis juste tombé sur ce portail en marchant, donc je suis allé le voir de plus près, et ai atterri dans votre monde, juste avant que vos soldats ne me… capture oui. J’aurais très bien pu repartir mais à quoi bon, j’étais chez vous, alors autant découvrir à quoi cela ressemble. Au passage, si cela peut vous rassurer, si j’avais des attentions belliqueuses, j’aurais éliminé vos gardes, et aurait rassemblé l’armée de Heka pour marcher sur votre terre, mon armée en fait, car comme on vous l’a visiblement dit, je suis le général en chef des armées de Heka, Siegfried, et ce n’est pas un titre auto proclamé, croyez moi.

Après ces mots, je me retournai et fis quelques pas dans la pièce. L’homme ne m’attaquerait pas, j’en suis persuadé, pas maintenant en tout cas. Puis je pivotai vers lui.

- Dites, vous comptez tenir cette arme vers moi encore longtemps ? A moins que vous ne soyez intéressé par un duel, mais dans ce cas, je ne combat pas avec de véritables armes.

Il est vrai que je ne dirais pas non à un duel contre lui, il avait l’air aguerri, et cela devrait être un plaisir de le combattre.

-En fait, pour être franc avec vous, je ne vous veux pas en tant qu’ennemi, mais plus comme un ami, car nous sommes pareils vous et moi.
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MessageSujet: Re: Dépaysant comme pays... (PV Ali)   Dépaysant comme pays... (PV Ali) Icon_minitimeMar 4 Fév - 17:04

Il avait beau fixer ce général sous toutes les coutures, Alistair ne parvenait pas du tout à s'identifier à ce type de personnage. Oh certes, il avait l'air tout du moins aussi calme que lui pour sûr. C'était d'ailleurs cette confiance en lui qui mettait notre homme en partie sur la méfiance. Le blond ne doutait pas de la force de cet homme. Il était bien habillé, mais en dehors de ses vêtements se dessinait une belle carrure musclée. Pas de doute pour que, physiquement parlant, il excelle dans le maniement des armes ou même au corps à corps. Au final, si Alistair parvenait à garder son calme lui aussi, c'était probablement parce qu'il n'en était pas à sa première observation. Des hommes plus forts que lui, il en avait vu des dizaines. Durant ses jeunes années de chevaliers, il s'était pris plusieurs coups et n'avait pas toujours obtenus tous les mérites qu'il devait. Oh certainement, il s'en était pris des sales choses. Mais c'était en sachant qu'il y avait toujours plus fort que soi que l'on pouvait progresser. Le blond ne se perfectionnait pas en force pure. De toute manière à son âge c'eut été totalement inutile. Mais il cherchait constamment la perfection en analyse, en anticipation et en stratégie. Ses membres diminuaient chaque année en puissance, il ne le niait pas. Pourtant, il restait un adversaire difficile à battre, en raison de ces années d'entraînement.

Sans laisser un seul sourire filtrer sur son visage, le blond fixa l'homme de ses yeux rouges. Il ne s'identifiait vraiment pas à ces hommes de Heka. Du peu de temps qu'il avait passé là-bas, il n'avait que des souvenirs peu chaleureux. Des sauvages. Voilà ce qu'il gardait de ce voyage. De purs sauvages effrayants. Certains n'avaient même pas d'amour propre. Ils pouvaient se battre dans la rue sans qu'aucune institution ne vienne stopper l'affrontement. Un général des armées ? Allons bon, Alistair pourrait pourtant en sourire. À quoi servait donc une armée si elle n'était même pas là pour son peuple ? Il lui poserait la question plus tard. Mais une autre urgeait en premier lieu. Il inspira donc et dégaina son épée pour la diriger vers cet homme étrange. Qui était-il ? C'était ce qu'il voulait savoir de sa propre bouche et surtout, surtout ce qu'il était venu faire ici. S'il avait voulu infiltrer Lohendra, il était tombé sur la mauvaise personne.

Il entendit alors un très long monologue et son visage ne put s'empêcher de se fendre d'un très léger sourire moqueur à l'entente de la première partie. Il n'était vraiment pas un apprenti dans ce domaine. Mais Alistair, à défaut d'être un homme de force était un homme de réflexion. Et il pouvait répliquer.

-Voyons, si vous ne l'avez pas fait, c'est bien parce que vous saviez que mon geste n'était pas destiné à vous tuer. Auquel cas, si vous aviez su votre vie en danger, vous auriez bougé. La lenteur de mes mouvements n'avaient rien d'autre qu'une portée menaçante, et sans vraiment vous en rendre compte, vous le saviez. À mon âge on apprend rapidement à tirer profit de l'inconscient de l'homme.

Le général ne mentait pas. Ce n'était pas risqué de dévoiler ses secrets à un potentiel ennemi. De toute façon, ce n'était pas en sachant cela que cet homme allait être avancé. Cependant, à travers ces mots, le blond ne niait pas les paroles de Siegfried. Au contraire, dans une moindre mesure, il acceptait même la supériorité physique. Pourtant, il ne se laissait pas abattre et montrait une force mentale sans faille. Ce n'était pas de l'égoïsme ou même de la peur déguisée en se faisant paraître pour plus grand qu'on ne l'était. Alistair n'était pas effrayé. Si cet homme tentait maintenant un mouvement vers lui, le blond réagirait sans plus de mesure. Qu'importe, par la suite, l'autre général retira effectivement ses liens. Il en était persuadé, ce qui menait alors fatalement à la question qu'avait posé le général précédemment. Quel était son but en venant ici ? Faire la visite de ce monde ? Allons bon, ce n'était pas le moment de faire du tourisme. Depuis quand un général pouvait-il se le permettre... il y avait forcément une mission derrière, il ne pouvait en être autrement. En gardant un visage neutre, le général ne put s'empêcher d'être amusé par les paroles du bonhomme. Rassurer ses soldats. Il était drôlement précautionneux comme homme de Heka.

Et puis, il en vint à la raison de sa visite. Alors comme cela il n'avait pas prévu de se retrouver ici ? Alistair se retint de lui demander s'il avait fait bon voyage. Il ne pouvait pas du tout imaginer la chose. Un général restait dans ses quartiers. Il travaillait jour et nuit. Il n'avait pas le temps de faire du tourisme dans l'île. De plus, la porte se trouvait dans les régions froides de Heka comme de Dena. La chance de tomber sur le portail était bien inférieure à 0,01%. Ah, Siegfried était bien vilain de faire marcher les neurones du centenaire en ce moment. Néanmoins, il ne fallait pas mettre à part ce minuscule pourcentage. Aussi petit qu'il était, il avait le droit d'exister. Avec difficulté, le blond parvint alors à se faire à cette idée, bien que borné sur les 99,98% restants.

Tout en continuant d'écouter le discours du général, Siegfried en vint à « rassurer » notre blond si l'on put dire. Rassembler son armée. Mh, même si la phrase semblait prononcée à la légère, Alistair ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Lohendra était entraîné aussi, mais il doutait fortement d'une chance de gagner contre un peuple comme celui d'Heka. Même si tout ceci lui semblait bien loin, il ne pouvait écarter l'hypothèse de l'invasion. Il se présenta donc convenablement avant de décider de faire quelques pas dans la pièce. Pas de doute qu'il était confiant. Mais le blond l'avait sous entendu. Pour le moment, il n'avait aucune intention de déclencher un duel à mort. D'une parce que ce serait certainement un duel difficile à mener et de deux parce que dans le cas où il triompherai, il se mettrait potentiellement à dos Heka. Et tant qu'aucune déclaration de guerre n'était annoncé, il ne souhaitait pas la signer. Puis, Siegfried se retourna et demanda si le blond comptait pointer la lame vers lui indéfiniment. Oh non, pas vraiment. Disons qu'il était simplement plongé dans ses pensées et que son corps réagissait tout seul pendant ce temps. Il n'était pas une femme, mais lorsqu'on était général, on apprenait à faire plusieurs choses à la fois.

-Vous avez raison. - il rangea son épée dans son fourreau et poursuivit – Vous semblez bien consciencieux et respectable. Vous n'êtes pas l'homme que je m'attendais à avoir. Et en vérité, je ne m'attendais pas à recevoir le général de Heka tout court.

Pour le moment, Alistair ne répondait pas à la demande de duel. La confiance ne s'installait pas, et le blond avait tendance à être programmé de tel sorte que tout ennemi était forcément à éliminer. Au-delà de la possibilité de tuer son adversaire qui ne l'attirait pas tant que ça, il ne désirait pas non plus faire réagir son opposant de la même sorte. Il préférait s'en sortir sans côté cassée, de préférence. Par la suite, l'autre homme lui fit savoir qu'il désirait l'avoir comme ami. Ah tiens, il avait l'air de le proposer si gentiment. Un léger rictus vint étirer les lèvres de notre général. Est-ce que c'était une blague ? C'était une alliance ou une simple amitié ? Dans le premier cas, cela arrangeait notre blond. Avant de penser à sa propre personne qui n'en avait plus pour si longtemps, il pensait à l'avenir de la population. Une vie sans guerre, comme ce qu'il avait vécu dans sa jeunesse. La joie d'un foyer. Il ne voulait jamais voir cela disparaître, ni le sourire des enfants jouant dans les rues. C'était une bonheur à préserver absolument. Il bougea alors de sa position et se dirigea vers la large fenêtre.

-L'honnêteté hein. - Il tourna son regard vers Siegfried, avant de se recentrer sur la vue de Blaoria – Eh bien, je vais vous raconter mon point de vue. Au-delà de ne pas pouvoir juger de votre franchise en si peu de temps, je peux simplement vous dire qu'une avancée de votre armée ici ne me rendrait pas insensible. Parce que ce que je préserve avant tout, c'est le sourire des milliers de personnes qui vivent ici. Si une amitié peut maintenir cela, alors je suis prêt à tout accepter.

Alistair ne pensait vraiment plus à lui-même. Pas sur ce plan-là, tout du moins. S'ils se ressemblaient ? À vrai dire non. Siegfried devait avant tout penser à une amitié entre eux deux, sans impact pour leur profession. À l'inverse du vieil homme. C'est ce qu'il faisait passer avant tout. Oui, parfois cela lui arrivait de ne pas jouer l'homme aigre à ronchonner sur son âge. Parfois. Il fallait profiter de ces instants, ils n'arrivaient pas souvent.
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MessageSujet: Re: Dépaysant comme pays... (PV Ali)   Dépaysant comme pays... (PV Ali) Icon_minitimeJeu 8 Mai - 18:56

-Voyons, si vous ne l'avez pas fait, c'est bien parce que vous saviez que mon geste n'était pas destiné à vous tuer. Auquel cas, si vous aviez su votre vie en danger, vous auriez bougé. La lenteur de mes mouvements n’avait rien d'autre qu'une portée menaçante, et sans vraiment vous en rendre compte, vous le saviez. À mon âge on apprend rapidement à tirer profit de l'inconscient de l'homme.

Mouais, ce n’était pas vraiment cela qui m’avait assuré que je ne risquais rien, la vérité est bien plus simple : quel homme, qui plus est un homme gradé, ferait amener un homme important d’un autre monde, juste pour ensuite le tuer sans rien tenter d’apprendre ? Surement pas lui en tout cas, il est visiblement bien trop sage pour cela, bien que sa prudence soit un brin excessive, je me suis quand même laissé capturer, il ne devrait pas tant me voir comme un ennemi, mais en même temps je ne peux pas le lui reprocher, la prudence est mère de vertu.

- Si vous auriez voulu me tuer, je ne pense pas que vous l’auriez fait ici – regard circulaire vers l’immense salle – il aurait été dommage en effet de maculer cette bien jolie pièce, autant faire ça dans une prison, et puis je ne vois pas quel intérêt vous auriez à faire cela, si ce n’est de déclencher une guerre, du moins de faire ça sans même tenter d’en savoir plus sur nous.

J’omis volontairement de préciser que si nos rôles auraient été inversés, le gouvernement de Heka aurait utilisé d’autres moyens que la discussion pour obtenir des informations sur cette terre inconnue, comme la torture par exemple, et je dis « le gouvernement » car je n’ai jamais approuvé ce genre de méthodes, de toutes manières, fondamentalement, les pensées de quelqu’un sont un sanctuaire, personne ne devrait le forcer. Je grommelai intérieurement, ici, dans ce pays, tout avait l’air si… paisible, les enfants avaient l’air de grandir en sécurité, les gens avaient la sourire, la végétation était présente, bien plus qu’à Heka, et elle était moins intimidante, ce « pays » était l’opposé de Heka… L’homme, Alistair, venait de baisser son arme en me sous-entendant qu’il s’attendait justement à voir une pseudo-brute consanguine assoiffée de sang, eh bien non, surpris hein ? Cependant, je ne l’écoutais qu’à moitié, car d’autres pensées me vinrent à l’esprit, celles concernant Freya, ma défunte… aimée. Je ne peux pas même dire « fiancée », n’ayant jamais pu lui demander… Mais qu’en aurait-il été si nous nous étions rencontrés sur ces terres ? Est-ce que j’aurais dû partir pour cette guerre ? Aurait-elle été violée ? Aurait-elle fini assassinée ? Aucun moyen de le savoir, mais je suis sûr que les choses auraient été différentes… Cela dit, ce n’était pas le lieu pour parler de tout ça.

- Et à quoi vous attendiez-vous ? Un attardé assoiffé de sang ? Vous êtes assez proche de la vérité remarque, je ne vais pas vous cacher que Heka soit une terre n’est pas la terre promise des grands esprits de l’univers, mais ben heureusement, nous ne sommes pas tous ainsi. Pour ce qui est de mon grade, n’en tenez pas compte si il vous gêne, encore une fois, je ne suis pas venu en tant que général, mais en tant qu’habitant de Heka. Enfin, pour être exact, je ne m’attendais pas à finir dans ce monde tout court quand je me suis levé ce matin. Je dois admettre que la surprise est plutôt agréable, un peu d’air pur ça fait toujours du bien. Je dois avouer que votre pays est beau.

Ce n’était absolument pas de la persuasion, juste de la franchise, je n’ai pas pour habitude de retenir mes pensées, si elles me viennent à l’esprit, je les dis, d’autant qu’ici, elles sont plutôt positives, ce qui n’est pas courant avec moi en y repensant, mais je devais quand même prendre garde car Alistair se trouvait sur sa défensive, si je commence à lui dore que Dena est un pays accueillant, il risque de prendre cela pour de l’intérêt venant de Heka, et ce n’était pas le but, d’autant qu’il m’expliquait que son but premier était le bonheur des habitants de ce pays, noble cause, à laquelle j’ai dû renoncer il y a longtemps, enfin, je cherche toujours à ce que tout aille pour le mieux, mais la folie et la corruption règne à Heka, il est impossible de faire quoi que ce soit dans ce genre d’endroit… A un moment, j’en étais désolé, triste, mais on s’endurcie et s’habitue de tout avec le temps, maintenant je ne cille plus quand je vois des orphelins faire la manche dans la rue, ou de voir quelqu’un en pleure sur un cadavre suite à un meurtre, tout cela m’attriste, mais rien de plus… En attendant, il serait d’accord pour un rapprochement entre nos deux pays tant que ses citoyens s’en portent bien. Étrange, je me surprends à penser « ses » citoyens, pourtant cet homme n’est pas le roi, à moins que ce soit le général qui commande à Dena, mais cela me surprendrait assez.

- C’est amusant, à vous entendre on croirait entendre un roi, pourtant je devine que vous n’êtes pas à la tête du pays, si ? En tout cas, cela est plaisant à voir un officier qui prend soin de la population de son pays, peut être que certains devraient prendre exemple sur vous. Pour ce qui est de l’amitié, je suis heureux de voir qu’elle vous intéresse. D’après ce que vous avez sous-entendu, Heka n’a pas une bonne réputation à vos yeux, à juste titre, je peux comprendre que le fait de tisser des liens avec nous ne soit pas très engageant, mais je peux vous certifier que je ne recherche pas le conflit.

Malgré que la conversation se soit calmé, l’atmosphère ne c’était toujours pas détendue, alors je décidai de faire un premier pas.

- Oh, et afin de vous prouver ma bonne fois et vous tranquilliser, tenez.

Sur ces mots, j’enlevai la bague sertie d’une pierre bleue de mon doigt et lui tendis.

-Quelque chose me dit que vous savez ce que cette bague est pour moi.

C’est bien la première fois que j’utilisais mon totem pour rassurer quelqu’un…
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MessageSujet: Re: Dépaysant comme pays... (PV Ali)   Dépaysant comme pays... (PV Ali) Icon_minitimeMer 20 Aoû - 19:20

Alistair devait bien avouer que cet homme l'intriguait au plus haut point. Il était aussi calme que lui, loin de l'impression qu'il se serait fait de lui s'il avait su qui il était plus tard. Et évidemment, cette attitude platonique l'amenait à se méfier plus que d'ordinaire. Après tout, cela pouvait cacher quelques petites choses. Le silence était parfois préférable, et cet homme semblait aussi bien le savoir que lui. Testant d'une quelconque manière la répartie du monsieur à ses côtés, il jaugeait l'ampleur du personnage. Loin d'être idiot, et certainement un adversaire qu'il ne fallait pas sous estimer. Il était fort probable que sa force physique dépassait celle d'Alistair. Mais ce dernier ne se laissait pas abattre pour autant. Des bêtes féroces, il en avait combattus plusieurs. Celui-là avait la fâcheuse tendance à être observateur. Sans cesser de froncer les sourcils, le général observait le moindre fait de cet homme dénommé Siegfried. Plutôt posé. Trop posé. Il écouta la réponse de son opposant avec une certaine curiosité. Bien évidemment qu'il ne l'aurait pas tué. Premièrement parce qu'il ne se risquerait pas à évincer quelqu'un susceptible de lui offrir des informations. Ensuite parce qu'il ne se battait qu'à de très rares occasions en véritable combat. Il n'avait pas pour vocation de tuer, mais davantage de protéger. Il entraînait les recrues, mais son mot maître restait le respect d'autrui. Il bannissait une trop grande confiance en soi, même si c'était le cas de son commandant. Ceux qui ne parvenaient pas à comprendre cette façon de penser ne tardaient pas à s'en souvenir après avoir croisé le fer avec le général. À cent vingt-deux ans, l'homme avait encore la forme, toujours plus accroc à ses potions.

Qu'importe, Alistair n'avait effectivement pas envie de déclencher une guerre, et semblait s'être suffisamment exprimé à ce propos. Certainement trop vieux pour comprendre la fougue des plus jeunes recrues, le général pensait au bien être des autres avant le sien. Après tout, il n'avait plus grand chose à espérer du monde. À moitié blasé, il n'en restait pas pour autant combatif et l'œil aguerri. Laissant filtrer un mince sourire sur ses lèvres, le blond rangea rapidement son épée et fit volte-face, tournant le dos à cet homme. Après tout, il était désarmé. Et Alistair savait encore utiliser son pouvoir si cela tournait mal. Sans ajouter de mots à la suite des paroles du général, il se contenta de fixer le mur face à lui avant de soupirer. Il se demandait ce qu'un jeune esprit pouvait bien faire dans son cas, et quelque part, l'idée de voir son parfois enfantin de commandant prendre la relève l'effrayait un peu. Ce pauvre Lloyd devrait supporter un guignol de plus au conseil, et en l'absence du précédent doyen, les réunions risquaient d'être bien plus animées. Au bout du compte, Alistair tâcha de se recentrer sur la discussion, annonçant sincèrement qu'il ne s'attendait pas à un personnage de sa carrure.

Et la réponse vint plus vite qu'il ne l'avait pensé. Un attardé assoiffé de sang ? Non. Assoiffé de sang, peut-être, mais certainement pas attardé. À partir du moment où l'on sous-estime ses ennemis, on a déjà perdu. Alors mieux vaut revoir les pronostics à la hausse. Néanmoins, Alistair se serait attendu à quelqu'un de plus combatif et de moins causant certainement. Ça l'étonnait. Malgré tout, le général avoua que Heka n'était pas non plus une terre agréable à vivre, d'autant que par ce qu'elle offrait que par ses habitants. Puis, ce ne fut que lorsque le général annonça qu'il était venu en tant que citoyen d'Heka que notre blond se retourna pour lui refaire face. Croisant les bras, son regard s'assombrit au fur et à mesure qu'il finissait d'entendre les paroles de cet homme. Dena, un beau pays. Évidemment, ici il y avait une hiérarchie, on aidait les démunis du mieux qu'on le pouvait. Il y avait assez de cultures pour nourrir tout le monde, la culture était développée, et les quatre conseillers œuvraient à la protection de ce très vaste domaine. C'était la moindre des choses d'annoncer que Dena était beau. Mais beau signifiait également convoitise. Ne pouvant juger de la franchise de Siegfried malgré l'étonnante aura sympathique qu'il émettait, Alistair préférait rester sur ses gardes. Alors, tout en gardant une certaine distance dans ses propos, il décida de se confronter à cet homme en lui posant des questions :

-Nous travaillons dur pour que Dena reste aussi belle et accueillante, ne croyez pas que cela s'obtient par enchantement. Mais j'apprécie le compliment. Et puis-je savoir la raison qui motive vos citoyens à se montrer aussi antipathique avec le reste du monde ?

Il y avait forcément une explication à cela, non ? En sondant le cœur du problème, il y avait une possibilité de régler ce problème. Mais quelque part, si rien n'avait changé, et si Heka existait depuis aussi longtemps que Dena, il y avait de fortes chances pour qu'ils y aient réfléchi avant lui. C'était forcé. Sa question n'avait certainement aucune terminaison, mais il demandait tout de même, histoire de tester l'ouverture d'esprit de cet homme. Puis, ils en vinrent à une proposition d'amitié. Mais en si peu de temps, il était difficile de juger. Comment pouvait-il en arriver là si facilement ? Non, Alistair ne comprenait pas. Alors il lui expliqua sa façon de penser. Ce n'est qu'après un certain silence qu'il parvint à entendre sa réponse. Une première question pour vérifier s'il n'était pas à la tête du pays. Et annoncer qu'il parlait comme un roi. Vraiment ? Le blond n'en avait pas vraiment conscience. Il n'avait jamais vécu autrement qu'en pensant aux autres. Près de la vitre, plongé dans sa contemplation de Blaoria, il s'autorisa un léger rire. Si, il comprenait parfaitement pourquoi cet homme avait pris ses paroles pour celles d'un roi. Et même en avouant un détail important sur sa personne pas forcément visible au premier coup d'œil, il ne se retint pas pour lui en faire part :

-Sachez qu'à mon âge, on se soucie davantage des autres que de soi. Tant que je serai debout, je lutterai pour eux. C'est d'ailleurs sans doute le seul objectif qui me maintient encore devant vous.

Et puis, il mit ses mains dans son dos et continua à scruter Blaoria. En bas, il y avait des enfants courant devant la longue allée de Lohendra. Pas sûr qu'ils avaient le droit d'être là, ceux-là. En effet, quelques secondes plus tard, un chevalier accourait déjà pour leur faire la morale. Non, les chevaliers, malgré leur nom, n'étaient pas faits pour entrer sur le chemin de la guerre. Ils y étaient entraînés, mais Alistair ignorait comment ils pourraient réagir à ce genre d'annonce. Qu'importe. En écoutant d'une oreille attentive Siegfried parler, il termina par annoncer qu'il n'avait pas envie d'entraîner de conflit. Voilà qui rassurait le vieil homme, même s'il restait constamment sur ses gardes. Bien entendu, Heka n'avait pas bonne réputation. Pour s'y être lui-même risqué, il pouvait dire que ce voyage lui avait laissé un goût amer sur la langue. Sans poursuivre, toujours concentré sur la vitre, Siegfried enclencha un pas vers lui, le faisant aussitôt réagir par un regard entièrement dirigé vers lui. Il souhaitait le tranquilliser, mais ça avait plutôt mal démarré. Sans comprendre, il vit cet homme retirer une bague à son doigt et le lui tendre en annonçant qu'il devait se douter de ce qu'il s'agissait. Tendant la main pour recevoir le bijou, il se retrouva bien rapidement dans sa paume droite. L'observant un instant, perplexe, il eut l'impression de comprendre avec un temps de retard. Un totem ? Après tout, Heka possédait aussi la magie en eux. Et les totems aussi. Tendre son totem vers quelqu'un et le lui donner ainsi. C'était incroyable. Le hibou d'Alistair s'en alla des épaules de son maître et partit planter ses griffes sur la chaise du conseiller. C'était de toute façon la seule des chaises qui avait des traces de griffures dessus. Concentrant un instant son regard sur l'oiseau, il soupira une nouvelle fois et se permit de prendre la main du général d'Heka afin de lui remettre son totem.

-Vous êtes admirable, Siegfried, si vous me permettez l'emploi de votre prénom. Vous êtes bien le premier à m'offrir votre totem comme symbole de confiance. Vous m'épatez. Mais le futur évolue sans cesse, et il serait préférable pour vous de ne pas étaler cette confiance qui vous est propre. Vous rehausser les idées que je m'étais faites d'Heka. Dites m'en plus sur vous.

Alistair ne se cachait plus pour montrer l'intérêt qu'il portait à cet homme. Sans pour autant le traiter d'ami, il l'avait franchement épaté. Et il se demandait ce que cet homme avait encore à lui offrir de plus étonnant encore.
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Dépaysant comme pays... (PV Ali)

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