S'il ne vous ignore pas purement et simplement, c'est parce que vous êtes sur son chemin, ou bien qu'il a quelque chose à tirer de vous. Cet... homme, si l'on peut encore l'appeler ainsi, agit selon la volonté de ses instincts primaires, dont il ne peut se débarrasser. C'est un être vide, qui a malheureusement oublié ce qu'étaient les émotions.
Mais il ne faut pas se fier à son calme apparent ou son allure chétive, un faux pas et le mauvais réflexe, vous pourriez vite vous retrouver dans de sales draps. Et il ne fait pas dans la dentelle. Enervez-le, c'est à vos risques et périls: ses doigts resserrant leur étreinte autour de votre trachée, un simple coup de poing, ou encore une belle morsure... Il n'hésitera pas. Ne laissez pas trop trainer vos doigts devant ce cannibale instable, qui sait ce qui pourrait leur arriver.


La mort ne l'angoisse pas, il ne désire pas vivre plus que mourir, ne faisant simplement qu'exister parce qu'il est en vie, attendant d'une manière ou d'une autre que le temps passe et que son histoire se termine, peu importe la façon.
Si vous parvenez à l'apprivoiser, sachez que ce n'est pas un bavard, et qu'aucune formule de politesse ne passera ses lèvres. Attendez-vous plutôt à ce qu'il ne mâche pas ses mots, le tout dans un vocabulaire arrogant et peu subtil.

Il n'aime pas parler de lui ou de son histoire, et saura stopper votre curiosité. Evitez aussi de le toucher, ne supportant pas cela, il y a de fortes chances pour qu'il réagisse violemment. Et surtout, n'ayez pas le malheur de toucher au bandage de son cou. Enfin, sa santé mentale étant déplorable, ne vous étonnez pas s'il est souvent à côté de la plaque. La seule chose qu'il apprécie, c'est d'avoir la paix et être tranquille.

Tenter de le maîtriser, le mettre en cage ou hors d'état de nuire, c'est s'exposer à un danger certain. Il n'est peut-être qu'un simple humain, mais s'il doit mourir face à un ennemi trop puissant, ce ne sera pas sans lui avoir fait des dégats. Ce n'est de plus pas lui qui s'amusera à créer le trouble sans raison, étant plutôt du genre discret...

Des cheveux blancs en bataille, à peine plus longs que sa nuque et un peu rèches au toucher, mais qui gardent une certaine souplesse. On ne peut pas dire qu'il s'en occupe.
Ses iris sont d'un rouge foncé, cependant vides d'expression, hormis lorsqu'ils s'animent d'une flamme sanglante. Mais même si ses yeux ne possèdent pas de lueur, cela ne l'empêche pas de voir très bien... ou presque. Car il ne peut distinguer qu'une seule couleur: le rouge, le reste ne lui apparaît qu'en "noir et blanc". L'origine de ce fait est purement psychique.
Ses sourcils sont très courts, presque inexistants, et le reste de son corps est à cette image: très peu fourni. Son visage est plutôt fin, assez épuré, mais s'il peut sembler inoffensif les yeux fermés, la colère lui donne des traits d'animal.

Il prête une attention particulière au bandage autour de son cou. Ce n'est pas qu'il y est attaché, mais il ne peut supporter la vue ou le toucher des cicatrices que ce dernier cammoufle.
Se nourrissant peu, il peut sembler frêle puisqu'il est assez grand, mesurant 1m82 pour 68 kg. Il possède tout de même une certaine force, et s'il est désavantagé face à la magie, ça ne l'empêchera pas d'engager le combat.
En revanche ses os sont peu résistants, fragilisés par plusieurs fractures: bras (haut) et poignet droits, avant-bras gauche, une côte du côté gauche, tibia droit, cheville droite non cassée mais facilement sujette aux dommages et/ou entorses. Quelques cicatrices parsèment son corps, mais rien qui ne soit pas recouvert par les vêtements.

Pain se fiche d'ailleurs bien de ce qu'il porte, n'étant au passage pas du tout pudique. Il fait souvent avec ce qu'il trouve, mais lorsqu'il a quelque chose de "bien", il en change rarement. Il faut dire qu'il ne voit pas grand monde passer non plus. Et l'idée de se rendre en ville ne lui a jamais effleuré l'esprit...
Et, même s'il vit seul en sauvage, il passe plus ou moins régulièrement à la rivière, pour se "laver" de ses repas. Il n'aime pas l'odeur du sang, et s'il ne peut s'en défaire complètement, il s'en épargne au mieux la vue.

Il y a quelques années de cela, existait dans les plaines à l'Est de Toki, un petit village traversé d'une rivière, non loin de la bordure d'un bois. Les habitants y étaient peu nombreux, ce qui leur permettait de vivre en autarcie. Tous étaient Kwanitas hormis les plus jeunes, ainsi qu'un homme qui approchait dangereusement du premier tiers de sa vie. Parmi eux vivait un couple sage, attendant l'arrivée d'un heureux événement.

L'enfant tant attendu naquit à la nuit tombée, mais hélas, le nourisson commis sont premier crime en volant la vie de sa mère pour pousser ses premiers cris. Le père promit de chérir son fils en mémoire de sa femme, bien que ce dernier soit différent des autres. Ses cheveux blancs, mais surtout ses yeux rouges, laissèrent les villageois perplexes. Le wakanda que la folie envahissait petit à petit, n'avait pas attendu longtemps pour traiter ce nouveau-né "d'enfant de malheur".

Mais, même méfiants, les villageois refusaient de tuer l'enfant. Le père, meurtri par la mort de sa bien-aimée, ainsi que par les injures que l'homme lui jetait, continuait cependant de s'occuper de son fils. Il voulait ignorer ce fou, et aimer cet enfant comme il le méritait, comme promis... mais, même s'il refusait de se l'avouer, il gardait en lui une once de rancoeur. Et c'était une erreur de penser que cette faille s'effacerait avec le temps.

Les années passaient, et la folie du wakanda s'aggravait. Il ne cessait, chaque jour, de répéter combien il serait bénéfique de sacrifier l'enfant, l'accusant de chaque malheur. Certains partirent, les autres formèrent deux "groupes": ceux qui avaient fini par y croire, et ceux qui résistaient encore. Le petit, du haut de ses quatre années, ne pouvait pas comprendre cette fièvre étrange qui animait les adultes, et restait le plus souvent à l'écart.

Peu à peu, d'autres familles quittèrent le village, ne laissant plus que quelques personnes, convaincues par le fou. La situation empira rapidement, le père ne pouvait plus en supporter davantage. Ne cessant de penser à sa femme, il se mit à haïr son fils, cause du calvaire qu'était devenue sa vie.
Il finit par craquer et l'enferma dans une pièce de la maison, où des barreaux de bois étaient la seule fenêtre. Reportant sa colère continuellement attisée par le vieux fou sur lui, ce furent de longues et douloureuses années qui commencèrent pour le jeune albinos. Il avait beau demander lorsqu'il pourrait sortir, sa question demeurait sans réponse.

Sa situation de détériora au fil des ans: d'abord caché du village et nourri au minimum, il dû ensuite subir des violences. Ses questions empiraient le sentiment de rancoeur de son père, si bien qu'il apprit à ne plus en poser ainsi qu'à taire ses émotions. Mais plus rien ne pouvait stopper l'engrenage... Les blessures de l'enfant devenaient plus graves, sa nourriture moins décente, mais qui s'en souciait ? Personne n'irait aider un indésirable. Le garçon se résignait alors à mourir ainsi, sans espoir d'un jour nouveau.

Mais au bout de sa 6e année d'enfermement, une chance inespérée de fuite se présenta. Le vieux wakanda, sévèrement rongé par la folie, fut la cause d'un incendie qui se déclara un soir dans le village. Ce dernier détourna l'attention du père qui était en train de mutiler le cou de son fils en l'étranglant à l'aide de sa ceinture. Le garçon ne perdit pas de temps pour saisir cette opportunité, lui arracha la ceinture des mains et s'en servit à son tour comme d'une arme, la nouant au cou de son bourreau. Il put alors lui dérober les clefs et s'enfuir vers les bois, protégé par l'agitation de l'incendie.

Il avait réussi, il était libre, mais en réalité ça ne l'avançait pas beaucoup.. Il était même incapable de réaliser ce qu'il venait de faire. Il passa la nuit dans les bois, à l'abri des regards, là où on ne le trouverai pas. Le lendemain, des colonnes de fumée noire finissaient de s'échapper du village, et il décida de rester dans les bois encore un moment. Mais la faim et la soif le tiraillaient, ne trouvant rien à manger à cause de la mauvaise saison.
Il décida finalement de se servir de la nuit pour aller voler quelques provisions au village. Ca le répugnait, mais il n'avait pas le choix. Cependant lorsqu'il arriva, tout avait déjà été ravagé par les flammes, et il ne restait plus rien. Pas même une âme qui vive. Certains villageois s'étaient enfuis, les autres gisaient morts un peu partout. Il retrouva le cadavre de son père dans la maison, la ceinture autour du cou.

Ne pouvant dès lors plus supporter la nourriture « normale », il dû se rabattre sur la seule chose qui restait: les cadavres. Il apprit ensuite à se débrouiller seul, passant plus de temps dans les bois qu'au village. Puis peu à peu il dévora les rares personnes s'aventurant près des ruines pour satisfaire son appétit, se contentant d'animaux le reste du temps.
S'il ne s'en rendit pas compte, le traumatisme s'encra bel et bien en lui. Il s'exprima par le fait que les couleur s'affadirent, ne laissant finalement à sa yeux que la possibilité de voir le rouge.

Il grandit ainsi, oublié du monde, sans considérer en faire partie. Il était devenu une existance fantôme, et bien qu'il avait un nom et un prénom, il n'en voyait plus l'utilité. Il décida alors d'utiliser le prénom « Pain » qui, au fond, le représentait bien.

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