Oprah a de bien drôles réactions quant à ma proximité. Elles diffèrencient et je ne cesse de m'en étonner. Tantôt elle s'énerve, tantôt cela ne semble plus réellement la déranger.
De mon coté, rien n'est vraiment clair. Je suis tactile, et pas qu'avec elle. Quant à ce que je peux bien ressentir à son égard, et c'est bien ce quu n'est pas clair, eh bien, disons que je l'apprécie, certes, mais justement parce qu'elle me tient tête. J'ai envie de lui prouver que même une femme comme elle peut tomber sous le charme d'un homme pareil à moi ; bagarreur et charismatique, coureur de jupons, olectionneur de conquêtes et fier de surplus. Elle croit peut-être au prince charmant. Elle l'attend peut-être. Elle espère probablement une véritable histore d'amour avec quelqu'un qui la comblera et avec qui elle aura une fin heureuse.
Rien ne devrait l'empêcher de croire aux contes de fées. Personnellement, je n'y crois pas - n'y crois plus. Il fut une époque oú je voyais cela comme puéril et niais. Et puis, avec Amy, tout ce qui me parrut béat prit des allures vétidiques, se teintant d'un réalisme que je n'aurai jamais soupconné. Finalement, tout s'effondra. Tout se brisa - moi y compris. Pourquoi m'offrir le bonheur pour ensuite me le retirer brutalement ? Pourquoi me tremper la langue dans du miel pour qu'il n'en subsiste ensuite qu'une amertume insupprtable ? Suis-je censé être présent pour le reste de mon entourage et devoir écouter leurs plaintes vides de sens alors que j'ai subi la mort de celle que j'aimais ? Tout me semble encore tellement dérisoire ; leurs vies, leurs soucis ainsi que ma pripre existence. Et pourtant, ça fait tellement longtemps - le souvenir reste pourtant présent, la douleur vivace ; ce regard éteint, ce teint pâle et ce corps baignant dans une mare de sang. Et puis moi, debout, spectateur de la mort de celle destinée à être mon épouse. Moi l'incapable, moi qui ne sût être présent pour protéger ma belle.
Je ne dis pas que j'ai les pires problèmes, seulement que je ne veux justement pas savoir oú je suis situé par rappoet au reste du monde ; je m'en fous littéralement.
Oprah n'est cependant pas du genre à se plaindre alors ça devrait aller
Aussi, elle ne chercha jusque là pas à me connaitre - ce qui me ne déplut pas. Je voyais sans peine dans ses yeux qu'elle n'avait nulle envie d'en savoir plus sur moi, que son jugement avait déjà été établi. Mais peu à peu, elle sembla s'intéresser à quelque chose de plus profond et de plus vrai que les apparences - ça ne me dérange étrangement pas autant que ça le devrait. Je suis Chevalier après tout et ni plus ni moins que Capitaine de sa ville natale ; je mérite aurant son intéret que son respect.

Je n'ai pas de genre précis. Je n'en avais pas non plus lorsque j'ai rencontré et aimé Amy. Je ne cherche pas la beauté extérieure particulièrement, pas non plus celle intérieure. Je ne cherche pas spécifiquement l'inteliigence ou la force de caractère. Je pourrai parfaitement aimer une petite naïve. Tout comme je pourrai aimer Oprah. Mais cette pensée ne me fit pas ni sourire ni frisonner de dégout. Je doute fortement que notre relation évoluera de cette façon, ne l'envisage même pas au fond. Je pourrai l'aimer, oui.
Mais nan.
J'aime le caractère fort de la jeune Knighton. Cela dit, elle risque de réellement m'agacer si elle continue à me repousser. Pas non plus que je cherche à la conquérir. Je ne la taquine pas par jeu, mais pas non plus par réelle et profonde attirance ou convoitise. Je me soucie d'elle mais certainement pas de la même façon dont je me souciais d'Amy. C'est différent. Totalement.
Oprah est plus un défi. Mais un défi de taille et important.
La main qu'Oprah pose sur une de mes épaules ne me fit pas réagir. Le geste est sûr - trop, justement. Lorsqu'une femme veut soutenir quelqu'un, elle use de délicatesse, certainement pas d'assurance. Je devine rapidement qu'elle est maladroite, n'ayant pas l'habitude de pareils gestes. N'avait-elle donc pas pour habitude d'être en présence féminine ?
Qu'importe.
Ma vie, mon passé ne m'appartenaient qu'à moi. Si Oprah veut en savoir un peu, très bien. Cela dit, elle ne connaitra jamais les détails. Passionnants ou pas, futiles ou pas, elle ne les connaitra pas. Et en me levant de la sorte pour remplir la carafe, je voulu lui montrer que le sujet était clos.
Je n'ai nulle envie de parler de ma vie à... Une inconnue. Car elle le demeurait, oui.

Je sais qu'elle ne veut pas que j'arrête de l'effleurer, de la toucher. Je le sais parfaitement mai je lui pose tout de même la question. Je sais qu'elle cède. Elle me cède.
Et je me demande pourquoi je n'en suis ni heureux ni mécontent.
Je ne veux pas lui dire que sitôt aura-t-elle cédé, je...
Sa réponse coupe court à mes pensées et je cligne plusieurs fois des yeux en poussant un soupire agacé. Elle a ce sourire et ce regard, tous deux malicieux et qui en disent long, mais elle ne répond pas verbalement. Elle me met alors dans l'incapacité de lui faire part de mes intentions. Si elle avait répondu que ça la dérangeait, j'aurai bien entendu continué - tant qu'elle ne me repousserait pas réellement, directement et fermement du moins. Mais si elle avait dit que ça ne la dérangeait pas... Bref.
Je m'éloigne d'elle sans me presser et croise mes bras derrière ma nuque en entendant sa question. Je n'y pense pas et lâche d'un ton blasé :

« Tu esquives, mon ange.»

Ce n'est pas une question, mais bel et bien une affirmation.
Le regard que je lui adresse est beaucoup trop noble, beaucoup trop sincère pour qu'elle prenne mal ce surnom qu'elle m'a pourtant défendu d'utiliser.
Je pense rapidement à sa dernière question. Une phobie ? Si j'en ai, je ne la dirai certainement pas au Capitaine d'Aesus. Question de principes, de savoir faire et de ayssi question de pur instinct de survie. Mais cependant, j'y réfléchis quand même sérieusement - bien que hâtivement. Je hausse les sourcils en la regardant. Je me lève et, de dos, retire mon haut. J'aurai pu le faire dans ma chambre mais je ne l'ai pas fait.
Caprice.
Et aussi par habitude ; je retire souvent mon haut chez moi, dans le salon, ouep.
Je me tourne vers elle avec un petit sourire qui n'a nul rapport avec mon torse mis dévoilé par mes soins.

« Aucune. Ça ne nuirait que trop à ma réputation, non pas chevalière mais princière. »

Je suis Chevalier. Pas Prince. Mais mon attitude est pourtant aussi arrogante que celle d'un souverrain.
Je vais vers ma chambre et enfile un t-shirt d'un blanc immaculé. L'autre me semblait poisseux. Je me doucherai plus tard d'ailleurs.
J'avance de cette démarche royale et m'assoit sur la table basse, face à Oprah. J'approche ma bouche de la sienne, près à l'embrasser. Mais ce baiser n'en est pas un ; un effleurement, un avant-goût. Je m'éloigne avec un sourire de loup, ma malice malveillante palpabale.
Je ne suis pas quelqu'un de bien. Oprah le sait. Elle le voit forcément dans mes yeux. Je ne me forçe pas à parraitre tel quel ; je le suis réellement. Certainement pas le genre d'homme fait pour une relation sérieuse.
C'est ce que je disais à l'époque oú j'ai rencontré Amy. J'étais toujours ce loup malveillant, ce foutu chien batard.

Je la regarde longuement, sans me dérober, ce sourire sur les lèvres.
Non, je ne dois pas être fait pour Oprah. Elle non plus n'est pas faite pour moi.
Je passe mes doigts dans mes propres cheveux avant de basculer ma tête en arrièr en soupirant doucement, cessant de penser à toutes ces conneries. Je sors les clefs de ma poche et me relève avant de me pencher pour embrasser le front d'Oprah en posant ma main libre sur sa joue. Je m'en vais par la suiter faire rencontrer nos fronts et lui pose les clefs dans sa main, posant mes doigts sur les siens en l'incitant à les resserrer sur le métal froid de mes clefs, n'ayant pas été refroidi par la poche de mon pantalon.
Je me redresse et me craque la nuqe avant de me lever.

« Tu me les rendras une autre fois. Fais comme chez toi ; douche-toi si tu veux. Tu peux même aller te nicher dans mes draps pour humer mon odeur »

Je lui lançe un clin d'œil avant d'éclater de rire.
Serait-ce un rire malsain ? Pas spécialement. Juste le mien. Naturel.
Je m'étire une dernière fois et me détourne, me dirigeant vers la porte d'entrée.

« À bientôt, Knighton. »

Je ne lui laisse pas même le temps de venir me rendre les clefs que je m'en vais. Parce que je sais que fière comme elle est, elle n'aimerait pas envahur mon espace.
Mais je ne vois pas les choses ainsi.
Ce que je vais faire ? Rédiger mon rapport, mettre de l'ordre dans mes affaires et certainement aller parler un peu avec l'ami d'Oprah, celui qui pénétra dans mon bureau plus tôt.
Avant que la demoiselle n'y fasse irruprion sans y avoir été invitée d'une quelconque façon. Je lui en voulais, car je ne permets pas à qui que ce soit de sapper mon autorité. Si Alistair venait à le faire cependant, je l'accepterai. Tout comme si le roi le faisait.
Mais eux, connaisseurs, n'auraient rien à gagner à me faire passer pour un parfait imbécile. Sauf si je faisais quelque chose de stupide. Conscient ou pas, je mériterai l'utilisation de leurs rangs sur mes propres troupes.
Mais ainsi agir alors que la personne en étant à l'origine a le même grade que moi, ça m'agace. Ce genre de comportement sera toujours suivi de représailles.
Mais ce sera pas pour tout de suite en ce qui concerne Oprah.
Et puis, j'irai certainement revoir le belle étudiante brune. Elle est très belle et, avec elle, je sais ce qu'est le véritable désir. En repensant à elle dans mes draps, j'en frisonne. Et lorsque je tourne les yeux vers Oprah, mon regard brille.
Désirai-je de la sorte la jeune femme présente ici ? Non. La désirerai-je un jour de cette façon ? J'en doute ; je ne l'aurai pas embrassé sur le front. Parce que le front, c'est la protection, les lèvres l'amour et le cou le désir.
Et encore, les lèvres, c'est aussi et spuvent d'ailleurs, le désir. Je fais juste mon poète en les associant à l'amour.
Au moins, je l'apprécie. Au moins, je ne lui veux pas de mal. Je ne l'aime pas, ne la désire pas physiquement, mais je suis près à la protéger. Si elle le veut. Si elle ne veut même pas de cela, c'est qu'elle ne veut pas de notre début de relation. Parce que de mon coté, actuellement, notre relation se résume à un désir de la protéger. Manque à mettre des mots sur ce qu'elle ressent, ellle m.
Mais en lui souriant avant d'ouvrir la porte et ensuite de la refermer, je n'y pense qu'à peine, redesinnant les courbes de ma brune de plusieurs soirs.
Je suis ignoble. Horrible. Un monstre. Amy m'aimait comme ça. Amy m'a persuadé que j'avais un bon fond. Mais j'en doute aujourd'hui ; et Oprah, qu'en pense-t-elle ?