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 Règlement de compte [Libre]

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MessageSujet: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 5 Mai - 17:37

Oprah était de bonne humeur. Elle venait d’obtenir une permission pour rentrer chez elle quelques jours. Elle avait tout simplement hâte de revoir ses parents, ses quelques amis et de prendre un bon bain de chaleur. Il ne faisait pas spécialement froid à Aesus mais altitude oblige les températures n’étaient pas spécialement haute non plus. Or, quand on a toujours vécu dans le désert croyez moi c’est un vrai choc thermique. C’est donc un grand sourire sur le visage qu’elle pénétra dans l’immense cité grouillante de vie. Rendant leur salut aux quelques personnes qui la reconnaissait elle se dirigea tout droit chez elle. Suie sur son épaule, elle marchait à pas vif quand elle entendit une voix familière dans son dos. Se retournant d’un mouvement précis elle dévisagea la personne en face d’elle avant de laisser son sourire s’élargir plus encore.

Il s’agissait d’un de ses anciens amis, Chevalier lui aussi, ils étaient entré dans la garde la même année ce qui expliquait leur étonnante complicité. Connaissant très bien ses difficultés avec tout ce qui était tactile, se dernier se contenta d’une effusion de paroles chaleureuses et de quelques compliments sur sa mine. Oprah aurait sans doute repris le chemin de chez elle, si dans la conversation son ami n’avait pas déclaré se rendre auprès du Capitaine Isaya pour une quelconque affaire d’insubordination.

L’évocation de ce nom seul suffit à lui faire perdre son sourire et éveiller son intérêt. Sabaku Isaya… Le fameux chevalier qui lui avait pris sa place…

Voyant dans cette hasardeuse rencontre un signe du destin, elle demanda à son ami si elle pouvait l’accompagner pour « rencontrer son homologue de Carda ». C’est ainsi que tous les deux se mirent en route en direction du point de rendez vous. Néanmoins, Oprah le laissa entrer seul — ne désirant pas mettre son ami dans l’embarra — puis, une fois qu’il fut sorti seulement, elle entra sans frapper ou demander une quelconque permission. Il y avait bien quelqu’un devant la porte censé la protéger (ou du moins elle l’espérait, sinon imaginez un peu la vie de se pauve homme : n’avoir pour seul plaisir que de regarder une porte !), mais connaissant le caractère d’Oprah il n’avait même pas songé à s’interposer.

Dissimulant sa haine et son appréhension du mieux qu’elle pouvait, Oprah fit donc face à Sabaku avec un léger sourire de circonstance et se présenta très succinctement :
« Oprah Knighton, capitaine d’Aesus, ex lieutenant de Carda, enchantée de vous rencontrer. »


Dernière édition par Oprah Knighton le Dim 5 Mai - 19:20, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 5 Mai - 18:47




»Fuck ! Can’t you shut up

C’était une journée plutôt belle qui s’annonçait. Je m’étais levée de bonne heure, tout simplement parce que je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Habituellement, je n’avais strictement rien du Capitaine assidu, toujours à l’heure. Oh, pas du tout. Et d’ailleurs, pour une fois, j’étonnais bien des Chevaliers que je ne saluais même pas ; cela les rassura, je n’étais pas malade étant donné que je demeurais toujours aussi irrespectueux. Faudrait faire avec.
Habillé d’un t-shirt blanc avec deux serpents noirs entrelacés imprimés dessus ainsi qu’un simple jean noir délavé, j’avançai calmement vers mon bureau sans prêter la moindre attention à l’agitation alentour ; ils étaient assez bruyants de bon matin tout de même. Cela dit, peut-être devrai-je faire comme les autres et me vêtir de mon uniforme de Chevalier, nan ? Eh bah nan, justement. Mon statut me permettait au moins cela, alors pourquoi ne pas simplement en profiter ?

J’ouvre les portes-fenêtres avant même de jeter un quelconque coup d’œil à la paperasse présente sur mon bureau. Je m’avance sur le petit balcon et me penche dès lors en avant pour appuyer mes coudes sur la petite rembarde et prendre mon visage entre mes mains. Je regarde le ciel dégagé, un air las affiché sur mon visage plus pâle encore qu’à l’accoutumée. Il fait toujours aussi chaud à Carda, pourtant, pour rien au monde je ne voudrai changer de ville. Et pour cause, je les avais déjà toutes visitées ; Toki est trop campagnarde, Aesus trop montagnarde, Blaoria trop bruyante et Carda juste parfaite, voilà un rapide bilan. On pouvait la trouver trop désertique, certes, mais j’y étais né alors je trouve souvent stupide qu’on se plaigne de la chaleur.
Mais l’humain est ainsi fait ; toujours à geindre, toujours à espérer ce qu’il ne possède pas, toujours à jalouser autrui.

Je fis volte-face et m’assois sur le bureau, prend quelques dossiers en main et les feuillette avec un intérêt feint. Puis, au bout de quelques lignes de lecture, je deviens réellement intéressé ; le rapport que j’ai sous les yeux est juste passionnant. Et voilà que je regrette le temps où je faisais plus de missions que de paperasse. Une époque qui ne remonte pas à si longtemps que ça, cela dit. Je ne regrette pas mon grade de Carda, loin de là, simplement que j’ai réellement envie de faire une mission. Et avec quelqu’un d’expérimenté, de fort, de respecté. Étrange envie qui me prenait là. En même temps, aucune mission ne nécessite ma présence ces derniers jours. Tout était tellement calme. Je me prenais à espérer que quelque chose se passe dans notre ville. Mais bon, Dieu merci, Carda demeurait plus animée que Toki. C’est déjà ça on va dire.
Je cesse de lire, plie le bout de la feuille pour savoir où je me suis arrêté et repose calmement le dossier sur le bureau en me relevant, me dirigeant vers ma petite bibliothèque personnelle pour saisir un petite livre que j’ouvris directement à la dixième page ; il y avait un nom qui venait de m’interloquer.
Je parcours rapidement les lignes sur lesquelles mes yeux se posèrent et plisse les yeux. La couverture indiquait l’histoire de Blaoria, mais pourtant, selon ma lecture, je ne retenais que le nom de plusieurs Chevaliers – des noms ainsi qu’une petite description des Chevaliers de Carda que j’avais soigneusement notés sur une feuille blanche que je cachai dans ce libre. Bref, l’un des noms m’intrigua. Il y avait comme qui dirait un petit souci avec la lecture du rapport que je venais de reposer sur le bureau ; ce Chevalier ne pouvait juste pas être présent sur cette mission vu que je l’avais envoyé ailleurs il n’y a pas longtemps. Il allait falloir que je le convoque. Et tout de suite.

Je partis vers ma porte lorsque j’entendis toquer. Je pousse un profond soupire et recule de quatre pas avant de prononcer une autorisation pour que la personne pénètre la pièce. À la vue de l’homme se présentant à moi, je souris, bien content. Je lui serre une poignée de main et vais prendre appui sur mon bureau en l’écoutant avec intérêt après avoir brièvement échangé quelques politesses avec lui. Une histoire d’insubordination, donc. Je lui promis de régler cette affaire au plus tôt et lui conseille discrètement de ne pas se priver d’en venir aux mains avant d’éclater de rire. Après d’autres salutations, il se retira. Je n’ai pas le temps de souffler que quelqu’un d’autre rentre.
Et ça, c’est vraiment chiant.

Une femme. D’habitude, je trouvais la plupart des femmes jolies. Ou tout du moins, je me faisais cette réflexion. Mais là, tout ce que je note, c’est qu’elle m’insupporte déjà. Pourquoi n’avait-elle pas toqué, au juste ? Je fronce les sourcils en approchant de quelques pas pour réduire la distance nous séparant. Je ne dis strictement rien, me contenant de la regarder. Elle parle. Elle ne m’aime pas, c’est évident. Elle a beau masqué son mépris – je suppose – cela n’empêche que les mots qu’elle a choisi sont trop fins, trop pesés.
Elle est proche de moi et il n’y a pas vraiment de bruit à l’extérieur, malgré ladite porte-fenêtre que j’ai ouvert il y a instant, alors je n’ai aucun mal à noter les battements de cœur de cette demoiselle. Elle aura beau être impassible, son cœur ne peut que la trahir.
Capitaine d’Aesus, dit-elle ? Ah oui, peut-être. Je m’en fiche pas mal au fait. Ici, à Carda, elle fait parties des Chevaliers un point c’est tout. Qu’elle ne vienne pas empiéter sur mon territoire.
Ex-lieutenant de Carda. Nié ? Logiquement, elle aurait été promues au rang de Capitaine alors pourqu-… Oh ! C’est moi le Capitaine. Avec ses derniers mots employés, je ne peux que confirmer mon hypothèse silencieuse. C’est assez logique : je lui avais comme qui dirait soufflé sa place.

Je plante mon regard dans le sien avant d’éclater d’un rire amer. Agilement, je l’attrape par le menton et lui fait gentiment lever le visage avant de le faire approcher du mien. Si elle me force  la lâcher ? Ce sera déjà un point pour moi, car cela pourrait trahir une certaine intimidation.
C’était bien la première fois qu’une femme ne me plaisait pas alors qu’elle était, objectivement, plutôt jolie.
Son cœur. Sa respiration. J’entendais. J’écoutais tout. Absolument tout.

– Izaya Sabaku, Capitaine de Carda, mais je pense que tu le sais déjà, je me trompe ? Un problème, Knighton ?

Avait-on pour habitude d’avoir peur d’elle ? Peut-être. Pourtant, je demeure parfaitement impassible et décontracté devant elle, mieux encore, j’ai un sourire railleur accroché à mes lèvres. Elle est impolie et je pense qu’elle me prend pour un imbécile en plus ; parfait. Pour une fois, je ne pris pas l’entrée d’une femme dans mon espace vital comme un défi, comme une invitation de jeu – pas de ce genre de jeu auquel je pense, tout du moins.
Oprah – c’est bien comme ça qu’elle s’appelait, non ? – ne me plait pas. Pas physiquement en tout cas. Niveau caractère, j’allais juste me faire un plaisir de jouer un peu avec elle.
Au final, je pense que  la journée n’allait pas être très barbante.



Dernière édition par Izaya Sabaku le Mer 8 Mai - 21:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 5 Mai - 19:17

La première chose qui passa à l’esprit d’Oprah fut une violente tempête de sable avec beaucoup, beaucoup de mort.

Pour résumer la situation, à peine avait-t-elle finit sa tirade que le capitaine venait de lui attraper le menton et de lui parler avec un manque de courtoisie impressionnant. Certes, elle avait fait preuve d’impolitesse en premier en se permettant d’entrer comme ça dans son bureau, mais quand même il y avait des limites à ne pas franchir ! Et bon sang qu’elle détestait le contact de ses mains sur son visage !

Parmi les milliers de chose qu’elle aurait pu répliquer ou faire elle décida de commencer par se calmer. Oprah n’était pas la personne avec le plus de self-control au monde mais elle était suffisamment réfléchie pour savoir que dans une situation aussi délicate réagir trop vivement pouvait s’avérer dangereux. Sentant les pates de Suie caressait son menton elle fut envahie par un grand soulagement et réussit à se détendre. Enfin aussi bien qu’elle pouvait l’être alors que cette infâme usurpateur se permettait de lui parler comme à une moyen que rien et de la toucher.

Apparemment cette bestiole allait enfin servir à quelque chose ! Heureusement que le scorpion s’était aussi sentit agresser par l’intrusion de Sabaku dans leur espace vital, sinon Suie aurait préférer s’enfuir ou je ne sais quoi, c’est tellement lâche c’est choses là. Enfin… Un bon coup de venin paralysant ne fais jamais du bien… et en plus Sabaku ne pouvaient pas savoir si la piqure de Suie était mortelle ou pas, il avait donc tout intérêt à la lâcher avant que son totem ne soit assez près pour piquer sa main.
Laissant un véritable sourire de satisfaction se dessiner sur son visage, elle soutint son regard et répondit d’une voix extrêmement froide mais charger de menace.

« Mon problème Isaya, c'est la familiarité avec laquelle vous vous permettez de vous comporter. Je vous conseil de me lâcher immédiatement… »

Si elle n’avait pas eu à faire à son « homologue de Carda », un bon coup de pied bien placé aurait déjà régler l’affaire mais ce n’était pas ce qu’il y avait de plus…diplomatique.
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 5 Mai - 20:29




» God, how you can be beautiful ! If only you weren't so annoying. «

C’était décidé, cette Oprah allait me faire le plus grand bien ! Elle s’y prenait comme une pro en plus. Il fallait croire que j’avais fais une bonne action vu comment je me faisais récompensé. Et moi qui pensait que les femmes ne pouvaient me faire plaisir qu’avec leurs lèvres charnues, leurs douces mains, leurs tendres baisers, leurs délicates caresse, leur volupté naturelle, leurs mots perfides, leurs mensonges sournois, leur charme obnubilant, leur gracieuse élégance ; leur féminité étonnante. Il fallait croire que, pour la première fois, une femme me faisait de l’effet, mais autrement. Et, tout compte fait, ça ne me déplaisait pas. Vraiment pas.
J’adore prendre mes proies par le menton. Non pas que j’ai l’impression de les dominer, seulement que de cette façon, elles ne peuvent que me regarder, que me fixer, que se perdre dans mon regard. Et non, je ne tente pas le moins du monde charmer cette demoiselle. Je vous l’ai déjà dis, j’ai pour intention de la dominer, mais certainement pas ainsi. Je ne suis pas intéressé par son corps ; et pourtant, je devrai, sérieusement. Elle n’est certainement pas du genre à pouvoir rentrer facilement dans un lit de toute façon. Et ça m’agace grandement, ça. Elle s’entête souvent, ça se voit sur son visage. Mais pourquoi, au fond ? Je me le demande bien. Elle a une face de féministe. L’est-elle ? Peut-être. Mais ce serait plus stupide encore. Défendre les droits de la femme ? Pas avec moi ; je ne les empiète pas, qu’on me fiche donc la paix. Et puis, autant les féministes que les machos, ils souffraient tous d’un complexe d’infériorité. Sinon, ils feraient comme moi et prendraient ces stupides différences au deuxième degré. La femme n’est rien sans l’homme ; l’homme n’est rien sans la femme : femme et homme sont complémentaires depuis la nuit des temps. Mais bref.
Aussi, pour en revenir à ce que l’image de cette femme renvoyait, beaucoup de personnes luttent contre leurs pulsions naturelles et j’en suis encore à me demander comment diable font-elles pour rester sans nulle activité physique à part la marche pendant des mois. Oui, je vous le concède, je ne suis pas d’une très bonne influence sur les jeunes, ne suis pas non plus quelqu’un de bien fréquentable et, au fond, je m’en fiche pas mal. Seulement que vu que nous vieillissons bien lentement, alors je profiter de ma jeunesse. Disons-le ainsi, oui. Au fond, j’ai plutôt bien réussi ma vie, non ? Trente-cinq ans et Capitaine de Carda. Mes parents seraient fiers de moi ! Je dis ça par pur plaisir de le dire hein, au fond, je ne sais pas s’ils sont réellement fiers de moi. Je leur parle parfois, mais sans plus. Je n’ai jamais été bien proche d’eux de toute façon.

Mes doigts sont légers sur la peau d’Oprah. Je la regarde et la garde sous ma main – au sens propre du mot – sans ménage. Pourtant, je sais et elle le sait aussi, je n’en doute pas, que je peux aller plus loin. J’ai compris – et de cela aussi, elle doit s’en douter – qu’elle ne m’aime pas. Et là est toute son erreur. Là est son unique, mais qui n’en demeure pas moins essentiellement fondamentale, erreur. Je pourrai, par hasard, lui caresser le visage ? Si cette miss est dégoûtée par moi et si je ne suis pas attiré par elle, ça ne veut pas pour autant dire que la toucher me répugne. Ce n’est qu’une peau recouvrant des os, des muscles ; je reste rationnel et calme. Rationnelle, elle doit l’être. Peut-être. Mais calme... Aïe, il va y avoir du travail là-dessus hein.
Pourtant, je ne la caresse pas. Par manque d’envie, tout bonnement. Affreux comment cette jeune femme me change ; comment je fais, sérieusement, pour ne pas lui sauter dessus ?
Reparlons de son calme, car c’est ce qui m’intéresse. Elle ne l’est pas. Et ça m’amuse. Beaucoup. Vraiment beaucoup. Son cœur bat vite et je devine qu’elle tente de se calmer. Je suis si proche d’elle… Tellement qu’il suffirait que je me penche un peu plus vers elle pour cueillir ses lèvres des miennes. Oh oui, je pourrai. Je pourrai l’embrasser, je pourrai aller plus loin encore. Mais pourquoi ? Pourtant, je sais qu’elle a beau être forte, je demeure un homme ; ma force physique est supérieure à la sienne, ce dont je ne me vante pas forcément, cela dit. Mais encore une fois, pourquoi le ferais-je ? Surtout si c’est une grande gueule et qu’elle va dire à qui veut bien l’entendre que le Capitaine de Carda est loin d’être un homme respectable. Ce serait fâcheux. Tellement fâcheux. Et puis, encore une fois, aucune envie. Ça viendra... Ou pas. Qu’importe.

Idiot.
Au moment même où elle me parle, je perçois quelque chose. Un mouvement. Des pattes pour être plus précis. Sur le menton d’Oprah. Et, fronçant les sourcils, je note sans mal que c’est un scorpion. Tiens donc.
Je m’en veux. Je m’en veux vraiment de ne pas avoir pu percevoir les mouvements de cette bestiole tant j’étais concentré sur sa maitresse, sur les battements de son cœur.
Je glisse mes doigts de son menton vers son cou avant d’aller enfouir ma main dans ma poche tandis que je soupire bruyamment. Pourquoi ? Premièrement, elle me l’avait sagement demandé. Deuxièmement, aucune envie de me faire piquer par un scorpion. Et troisièmement, j’allais, de toute façon la relâcher. Quant au dit scorpion, ça devait être son totem. Sans doute, oui.
Je me penche vers elle, ne cachant nullement mes intentions : je vais directement vers son oreille pour lui chuchoter quelques mots de ma voix mielleuse, mon souffle chaud s’abattant sur son cou dénudé.

« Sinon quoi, Knighton ? Tu sais, plus tu respires vite, plus tu mets en valeur ta poitrine ma belle. »

Suite à quoi, je me redresse et laisse mes yeux se perdre dans la contemplation du buste de mon opposant. Je relève mon regard vers le sien, fais glisser ma main libre dans ma chevelure blonde et étire mes lèvres en un sourire goguenard. Si le scorpion décide de m’attaquer ? C’est simple, j’esquiverai. Je suis maintenant aussi concentré sur ses agissements, alors au moindre mouvement, je prendrai mes distances. Et, mine de rien, le fennec sait chasser aussi. Et vu  que je suis dans mon bureau, soit avec mon fennec dans un coin en train de somnoler, je suis réellement avantagé par rapport cette fille. Mais n’empêche, jusque là, elle me fait bien rire.
Prière pour que ça ne dérape pas vraiment. Même si bon, j’ai beau jouer au con, je ne tolérerai aucun dépassement, que l’on ne s’y trompe surtout pas.



Dernière édition par Izaya Sabaku le Lun 6 Mai - 12:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 5 Mai - 22:11

A son immense soulagement il la lâcha et s’éloigna un peu, pendant un instant elle avait eu très peur qu’il fasse quelque chose d’infiniment stupide. Il y a des choses comme ça qui se lisent dans les yeux de son interlocuteur et qui sont plutôt inquiétante mais heureusement il avait l’air de s’être raviser.
Malheureusement, son bonheur fut de courte duré car il se pencha soudain vers elle pour lui susurrer une phrase des plus inconvenante :

« Sinon quoi, Knighton ? Tu sais, plus tu respires vite, plus tu mets en valeur ta poitrine ma belle »

Son premier réflexe fut de reculer légèrement puis elle se ravisa. Elle ne pouvait pas se permettre le moindre signe de faiblesse devant cet énergumène.

Rien que pour le « ma belle » elle l’aurait étranglé. A-t-on déjà vu formule plus machiste et pathétique que ça ?

Lorsqu’elle avait pénétré dans cette salle, bien décidée à en découdre avec celui qui lui avait volé son poste, elle n’aurait jamais, au grand jamais, imaginée que les choses prendraient cette tournure. Non mais sérieusement, QUI, qui avait eu l’idée de mettre un homme aussi impoli et lubrique à la tête des armées de Carda ?

Encore une fois, la proximité l’avait gênée, car bien que cette fois-ci il ne la toucha pas vraiment, se retrouvait si près de quelqu’un faisait toujours naitre des ambigüités très malvenues. Elle trouvait la caresse de son souffle sur sa nuque tellement indécente qu’elle aurait voulu qu’il arrête immédiatement de chatouiller ses oreilles ainsi, non mieux, qu’il arrête de respirer tout simplement. Surtout si s’était pour dire des choses pareils. Non mais pour qui il se prenait pour ainsi loucher sur sa poitrine, sans même chercher à sauver les apparences en prime !

« Etes-vous une sorte de malade mental ? »
demanda-t-elle très sérieusement avant même de se rendre compte qu’elle avait ouvert la bouche.

Elle regretta aussitôt d’avoir penser à voix haute mais bon, comme on dit : ce qui est fait est fait. Et puis, il fallait avouer qu’elle était vraiment en train d’envisager cette possibilité. Après tout, si elle avait déjà rencontré beaucoup de gens haut en couleur dans sa vie, aucun n’avoisinait un tel degré de subtile impudence, et bizarrement cette idée la réconfortait et l’idée à se calmer un peu. Sans doute pour les mêmes raisons qui nous pousse à être plus indulgents envers les enfants. Si cet homme avait un problème de ce type elle se devait d’être plus compréhensive... Même si bon sang qu’il l’énervait à regarder son décolleté avec autant d’insistance.

Elle croisa les bras pour boucher la vue sur la courbe de ses seins (Si elle avait était plus puéril elle lui en aurait presque tiré la langue) mais aussi parce que s’était la posture de défense par excellente - celle qui mettait le plus de distance symbolique avec son adversaire - puis elle chercha son regard. D’une part parce que s’il la regardait dans les yeux il arrêterait de loucher plus bas, d’autre part pour montrait qu’elle assumerait ses paroles quoi qu’il en coûte : Oprah avait beaucoup trop d’honneur pour tenter vainement de se rattraper par de maladroites excuses.

Redevenu maitresse d’elle-même ou presque – ce type l’avait vraiment mis dans tous ses états, sans compter qu’elle était déjà énervait à la base – elle s’assura qu’elle se tenait toujours bien droite, la tête haute et reprit.

« Quoi qu’il en soit, Isaya, avisez-vous de me toucher… non de me frôler, encore une fois et je vous arrache un membre, de préférence ce qui vous sert d’organe reproducteur, est-ce suffisamment clair ? »

Etant donné qu’il s’était clairement permis de mettre le protocole et son statut de Capitaine de côté elle n’allait certainement pas se priver de faire de même. Et puis, s’était impossible pour Oprah de se laisser taquiner de la sorte sans réagir. Elle n’avait pas promit pour la simple est bonne raison qu’elle ne faisait jamais de serment à la légère et que celui-là, elle n’aurait pas été sûre de pouvoir le tenir. (Notez cependant que cela n’aurait pas était par manque de motivation, loin de là.) Simplement, il était préférable de ne pas émasculé ses collègues et qu’en plus, elle devinait qu’il ne devait pas être l’homme le plus facile à vaincre de Carda. (Il n’était pas devenu capitaine juste pour ses beaux cheveux blond digne d’une pub pour shampoing quand même…)

Au moins, maintenant il était prévenu. S'il tentait quoi que se soit elle n'aurait aucun scrupule à réagir : elle ne le prendrait pas en traitre.
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeLun 6 Mai - 12:43




» Don’t forget that I can also be serious ; I have a honnor. «

Certes, je suis un homme qui apprécie énormément la compagnie d’autrui. Certes, je suis le genre à ne pas aimer me retrouver seul par une belle journée ensoleillée – et encore moins à me retrouver seul et dans mon bureau – ni d’ailleurs à être en compagnie d’une personne insignifiante à mes yeux. Après tout, si la personne en question ne m’apporte rien de bon, alors il est inutile – totalement inutile – que de vouloir demeurer en sa présence. Et là, pour la première fois, je ne sais vraiment pas ce que j’aurai préféré.
Il fait beau et bon pour une journée à Carda et je me retrouve, une fois n’est pas coutume car j’aurai habituellement filé en douce, dans mon bureau. J’étais assez bien à la base. Et puis, un Chevalier est venu me voir pour régler une petite affaire de routine. Ça aurait pu s’arrêter là, j’aurai pu simplement convoquer un homme que je dois d’ailleurs toujours voir et puis me tirer pour aller prendre un ou deux verres, voir quelques demoiselles et peut-être même juste aller voir un vieil ami à moi et avoir une discussion plis ou moins constructive avec lui. Enfin, on aurait certainement su quoi faire hein. Bref, j’aurai pu faire tout et n’importe quoi si Oprah n’était pas venu me déranger. Ex-lieutenant de Carda qui semblait m’en tenir rigueur. De toute façon, il est évident que ce n’est pas sa sympathie que je cherche. Juste à faire passer le temps. Et elle sait parfaitement que je pourrai la mettre à la porte en très peu de temps. Capitaine d’Aesus ou pas, je n’en ai strictement rien à faire ; si je m’étais retrouvé dans sa ville, je n’aurai pas fais trop le malin, mais ici, qu’elle le veuille ou pas, elle demeure sous mon autorité. Dans la hiérarchie, il n’y a pas de différence entre elle et moi ; cela n’empêche que selon mon propre règlement, elle avait tout intérêt à continuer de m’amuser ; si elle venait à trop m’agacer, je n’aurai aucun scrupule à la mettre dehors. Comment ça, je passerai pour un faible, un lâche ? Parce que je refuse une confrontation avec un Capitaine hors service ? Qu’elle le prenne – qu’on le prenne – comme elle le veut, je n’en ai strictement rien à faire de son avis. Vraiment.
Capitaine hors service. J’aurai pu juste dire « femme ». Après tout, je refuserai, en soit, une confrontation avec une femme. Mais pourquoi la qualifierai-je ainsi ? Même si je n’en ai pas l’air, même si je ne la respecte pas – mais qu’elle ne m’en tienne pas rigueur, la seule réelle personne que je respecte est le Général Alistair, pas même les autres membres de Lohendra – cela ne veut pas pour autant dire que je la considère comme une moins que rien, comme une vulgaire « femme » au sens péjoratif du mot si tant est que ce mot ait un sens péjoratif quelconque.

Je le dis et le répète : je n’ai strictement rien d’un machiste. Et cette Oprah, elle, est féministe. Parce qu’elle est trop sur la défensive avec moi. Mais cela étant, il est aussi possible qu’elle soit tout simplement en couple. Pourquoi n’ai-je donc pas envisagé cette éventualité ? Parce que ça me parait futile. Être en couple n’empêche pas de prendre un peu de plaisir à coté. Et pas la peine de revenir sur cela, ça restera mon mode de penser.
Sauf que voilà, ce mode de penser m’est réellement particulier. Je ne rabaisse pas les femmes, mais je sais parfaitement que physiquement, elles sont plus faibles que nous, les hommes. Elles sont pourtant plus réfléchies, plus matures – pas de doute là-dessus. Il y a des différences, oui ; mais il ne peut pas y avoir quelque chose qui complète autre chose si cette même chose n’a besoin de rien de plus ; personne n’est parfait, quoiqu’on en dise. Bref, les femmes sont différentes des hommes et c’est pour cela que je ne leur inflige pas le même traitement. Même s’il faut vraiment en venir aux mains, je ne me donne jamais à fond. En plus d’être une femme, Oprah est Capitaine, alors non, je n’en viendrai pas aux mains avec elle. Même s’il me semble qu’elle en a envie. C’est exclu, juste pas moyen. Qu’on n’aille pas dire des conneries au Général. Je dis ça, mais au fond, c’est surtout par principe : être un homme, c’est être beaucoup  de choses, faire beaucoup de choses, mais frapper une femme sérieusement est juste contradictoire.

J’avais parlé de sa poitrine, oui, mais dans l’unique but de la mettre mal à l’aise. Je me demande si elle a compris que j’ai l’ouïe fine d’ailleurs. M’enfin bon, je ne cherchai pas de réaction particulière de sa part ; je prends l’avantage sur elle comme je le peux, tout bonnement.
Mon souffle chaud s’abattant sur la peau que je devine douce de la jeune femme ne semble pas lui plaire. Pas du tout. De cela aussi, je n’en ai que très peu faire ; d’ailleurs, j’aime que cette femme me résiste autant. Et, en même temps, je ne tente pas de la faire succomber. Je ne sais pas même ce que j’attends d’elle, au fait. Ce que je ne comprends vraiment pas, c’est qu’Oprah ne semble pas aimer la distance tout court. Et la distance entre moi et elle encore moins. Homosexuelle peut-être ? Ou juste très très très très coincée. Je pense surtout pour cela, bien que je n’en dise strictement rien.

Malade mental ? Hein ? C’est quoi son délire à celle-là ? Je continue de la regarder dans les yeux, les sourcils froncés, la mine perplexe. Non mais, elle est sérieuse ou alors elle se prend à réfléchir tout haut ? Je pense qu’elle est sérieuse. Mais réellement, je n’en sais rien. Et je m’en fiche, encore une fois.
Je ne lui réponds pas, me contente de lui sourire avec un air à la fois railleur et attendri ; railleur parce que je me moque de cette femme qui dit des sornettes et attendri parce qu’à l’idée qu’elle ne se soit pas exprimé volontairement la rend vulnérable et que ça lui donne une touche mignonne. Seulement mignonne hein, ça ne veut pas pour autant dire que je la veux.

Je n’attends strictement aucune excuse de sa part. Je n’en vois pas l’intérêt et, pour ne rien vous cacher, je n’y pense même pas.
Elle croise les bras et je ris légèrement, penchant la tête sur le coté pour l’observer comme l’on observe un enfant. Comme si elle était un cas irrécupérable. Ce qui ne doit pas être faux, soit dit en passant. Regarder son décolleté n’est pas déplaisant, mais ce n’est pas non plus particulièrement plaisant ; je reste, tout compte fait, partagé sur la façon avec laquelle je vois Oprah, car dire que je la déteste serait faux vu qu’elle ne m’a rien fait de mal et l’aimer serait trop, car je ne la connais pas.

Respiration normale. Elle redevient calme. Je souris imperceptiblement, décidément amusé par cette jeune femme.
Droite et digne, elle se remit à me parler, utilisant mon prénom – rien que pour se venger du fait que j’utilise son nom, j’en suis certain – et continuant à me vouvoyer.
Je souris, cette fois-ci clairement, et lève les mains au ciel de façon innocente, reculant jusqu’à me caler contre mon bureau. J’appuie mes mains dessus et continue de l’observer. Mon sourire demeurait figé sur mon visage, mais cela n’empêche que mon regard n’avait plus rien d’amusé, étant sérieux. Exactement la mine que j’arborais quand je parlais à une nouvelle recrue. Ma voix se fit entendre et le ton que j’utilise fut neutre. Totalement neutre ; dénué de la moindre émotion pour le coup, du moindre amusement ou de la moindre raillerie. Mon soudain sérieux peut étonner de prime abord, surtout si on sait à quel point je peux ne pas l’être, mais on s’y fais au bout d’un moment.

« Si tu tiens tant à toucher à mon organe reproducteur, ça peut se faire autrement hein. Et crois-le bien, Knighton, te toucher n’a rien d’une partie de plaisir... Et si tu me disais ce que tu veux vraiment, parce qu’entre nous, tu commences à m’ennuyer. »

Je n’aime pas ses menaces. Je n’aime pas du tout ses menaces. Elle a beau m’avoir amusé dans un premier temps, désormais, elle commence à vraiment trop me prendre pour un imbécile. Et si la miss demeure si fière devant moi, qu’elle ne s’avise pas d’omettre mon propre horreur. Ce n’est pas tant le fait de me faire menacer par une femme qui m’énerve ; me faire menacer de façon directe et purement claire tout court est intolérable.
Je glisse une nouvelle main dans ma chevelure avant de prendre le dossier présent sur mon bureau. Je l’ouvre sur la bonne page avant de me mettre à lire silencieusement. Je lève ensuite distraitement les yeux vers Oprah.
Elle me voit comme un imbécile fini, je n’en doute même plus. Peut-être comme un adversaire aussi, une sorte de rival ; peut-être aussi désire-t-elle, aujourd’hui encore, mon poste. Son avis ne me fait ni chaud ni froid, seulement, qu’elle ne se permette pas ne serait-ce que de penser que je ne suis pas digne de mon poste, de mon grade. Il faut croire que j’ai été meilleur qu’elle si elle fut mutée ailleurs, soit à Aesus. Mais pour l’instant, je fais fis de ce détail. Tout ce que je désire, c’est qu’elle n’oublie pas que je suis Capitaine de Carda. Qu’elle n’oublie donc pas de me traiter d’avantage comme un égal que comme un être qui ne mérite pas son intérêt. Elle est Capitaine aussi après tout, elle ne devrait pas tolérer l’injustice. Et pourtant, elle ne m’aime pas sans même m’avoir laissé ma chance. C’est injuste.
Si jusque là, malgré nos premiers mots échangés, ce fut Izaya qui taquinait Oprah, désormais, c’est le Capitaine de Carda qui demande des explications au Capitaine d’Aesus.



Dernière édition par Izaya Sabaku le Dim 26 Mai - 19:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeLun 6 Mai - 19:20

« Si tu tiens tant à toucher à mon organe reproducteur, ça peut se faire autrement hein. »

Oprah n’avait pas besoin de preuves supplémentaire, mais si le moindre doute avait subsisté dans son esprit, il venait de voler en éclat : cet homme était définitivement un pervers. Sachant à quoi s’attendre elle se préparait mentalement à recevoir d’autres attaques de ce type. Sa plus grande faiblesse avait été la surprise, elle n’avait absolument pas envisagé qu’il lui sauterait dessus comme ça alors qu’elle venait à peine d’arrive, mais maintenant elle était prête à toute éventualité. De plus, son ton neutre la rassurait légèrement. Bien qu’il n’en montra rien – se calant nonchalamment contre son bureau – cela signifiait qu’il n’avait pas pris ses menaces à la légères. Sans doute ne les avait-il pas appréciés non plus d’ailleurs, puisqu’elle le sentait aussi quelque peu contrarié – elle s’en félicitait d’autant plus – mais pour l’instant elle ne criait pas encore victoire.

Pour toute réponse, elle laissa un sourire ironique teinté de mépris condescendant s’accrocher sur ses lèvres. Mais à peine avait-t-elle effectuée sa mimique qu’il l’attaquait de nouveau :

« Et crois-le bien, Knighton, te toucher n’a rien d’une partie de plaisir »

Elle en aurait presque soupiré. Malgré sa propre pique il continuait de l’appelait par son nom – ce qui pour une raison qu’elle ignorait l’agaçait prodigieusement – mais en plus elle trouvait la remarque un peu facile. Il l’avait tellement déstabilisée depuis son entré ici qu’elle s’était attendu à plus original. Elle avait bien conscience de n’être pas le moins du monde attirante et ne s’attendait guère à mieux de la part de cet arrogant et grossier personnage. De toute façon, elle avait déjà vécu ce genre de réaction avec des primates alcoolisés, vexés de se voir refuser leurs avances… Ne valait-t-il vraiment pas mieux qu’eux ?

Elle fut toutefois choquée par ses propres pensés. Comment pouvait-t-elle être déçu d’une attaque qui ne la touchait pas ? A croire qu’elle s’ennuyait au point d’espérer rencontrer une résistance quelque part. Si l’idée pouvait paraître saugrenue de prime abord cela ne lui semblait pas si incohérent que ça… Oprah aimait se dépasser, donner le meilleur d’elle-même, elle n’était pas faite pour vivre dans un monde où tout lui réussit facilement. Certes, elle ne supportait pas l’insubordination – et si l’on ajoute l’arrogance insupportable de l’homme en face d’elle, c’est là qu’on remarque à quel point ses propres défauts nous énerve particulièrement chez les autres – mais quelqu’un qui lui résiste à l’avantage de l’occuper un peu, de l’obliger à trouver des stratagèmes, des parades. C’est un combat en somme. Verbale et psychologique mais quand on a aucun monstre ou rebelle à tuer ça fait tout aussi bien l’affaire. Ainsi donc, au fond d’elle, n’avait elle pas était heureuse de rencontrer cette résistance envolé depuis longtemps chez les gens qu’elle côtoyait ? Voilà une bonne question qu’elle n’eut pas le temps d’approfondir car son adversaire renchérissait déjà.

« Et si tu me disais ce que tu veux vraiment, parce qu’entre nous, tu commences à m’ennuyer. »

Comme quoi, il suffisait de demander ! D’une part il venait de la surprendre en changeant de registre : on aurait presque dit une personne sérieuse tout à fait normale d’autre part Sa colère remonta aussitôt d’un cran face à autant de suffisance et d’irrespect, elle monta encore un peu lorsqu’il en rajouta une couche en se désintéressant complètement d’elle pour se plonger dans un papier à l’allure pourtant rébarbative. Il faut aussi avouer que sa colère s’expliquait aussi parce qu’elle se sentait infiniment plus insulté d’être « ennuyante » que moche. Néanmoins sa rage redescendit brutalement lorsqu’elle réalisa qu’elle ne pouvait pas répondre à sa question.

Qu’est ce qu’elle voulait au juste ? C’est vrai, elle était entrée dans ce bureau avec la seule idée de rencontrer enfin celui qui lui avait pris sa place… Elle n’avait pas spécialement réfléchit à ce qu’elle ferait ensuite, ce qui soit dit en passant ne lui ressemblait pas le moins du monde.

Prise au dépourvu elle tenta de cacher sa stupeur du mieux qu’elle pu, (elle fut donc heureuse qu’il ne lui prêta pas d’attention) et finit par répondre la stricte vérité :

« Je désirais simplement vous rencontrer mon homologue de Carda » déclara-t-elle froidement avant d’ajouter sur un ton plus vivant un imperceptible sourire au coin : « Je ne m’attendais néanmoins pas à recevoir un tel accueil. »

Et alors quoi ? Ravie de vous avoir rencontré, au revoir ? Pour une raison qu’elle ignorait, Oprah savait que cela ne pouvait pas se finir comme ça. Il était toujours dans le top dix des personnes qu’elle détestait le plus au monde – d’autant plus qu’il avait eu l’amabilité de lui donner de vrais raisons de le faire – mais pourtant il y avait cette petite voix dans sa tête (sans doute pas celle de son côté angélique si vous voulez mon avis..) qui lui disait qu’elle allait rater quelque chose si elle partait maintenant. Mais sa petite voix intérieure avait beau avoir envie de jouer et de le criait avec véhémence, son égo remportait bien souvent les combats… Aussi après un infime instant d’hésitation elle prit le risque de voir sa chance s’envoler. Ce type était bien trop méprisant pour qu’ils soient compatibles, elle ne supportait tellement pas qu’on la prenne de haut qu’elle risquait l’incident diplomatique en restant dans cette salle…

« Je vous souhaite néanmoins une bonne journée, Sabaku », ajouta-t-elle sur un ton d’une politesse absolue en tournant les talons avec une classe magistrale. Une sortie théâtrale ça se travail que croyez vous. Elle aurait mentit si elle avait dit qu’elle ne s’était jamais entrainée à faire volte face d’un élégant geste complètement maitrisé, de manière à ce que le mouvement soit parfaitement fluide et fasse légèrement s’envoler ses cheveux. Orgueil quand tu nous tiens…
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeMer 8 Mai - 19:28




» What are you doing to my dominant side? «

Oprah est autoritaire. Oprah est ce que je nommerai une femme, une vraie. Jusque là, j’ai toujours aimé diriger. Et cela n’est pas prêt de changer, cela dit. Mais cela étant, quelque chose en moi venait de changer. Peut-être infime, peut-être même était-ce invisible pour la jeune femme, mais je le sens bel et bien. Ce n’est pas ce genre de changement qui chamboule tout, loin de là. C’est vraiment léger. Mais cela n’empêche que ça existe, que c’est réel. Ce n’est pas non plus un manque que je ressens, loin de là. Juste un tout petit changement. Mieux encore, je pense que c’est un équilibre.
Jusque là, j’ai toujours aimé dominer les femmes. Parce que voilà, diriger me plaisait, j’étais né pour cela, alors il y avait une certaine réflexion des évènements sur ma vie sociale. Et les femmes avec qui je passe mes nuits se laissent aisément dominer. Et ça ne m’a jamais dérangé, au contraire.
Sauf que.
Je viens de découvrir que la résistance me plait. Le fait qu’Oprah ne soit pas comme els autres aussi me plait. Bien que je n’ai pas réellement prêté d’importance à son physique – ce que je continue de faire – elle me plait assez. Au fait, il serait plus juste de dire qu’elle m’amuse énormément. Pas comme les autres. Elle résiste et ça me donne envie de la conquérir. Juste pour… Hum, le fun ? On va dire cela. Si, jusque là, je n’avais pour intention que de faire passer ma journée, désormais, je désirais un peu plus. Sauf que voilà, je ne désirais pas me perdre à mon prore jeu. Me laisser prendre par les sentiments. Des sentiments que je n’éprouve pas encore à son égard, cela étant. Que je n’éprouverai peut-être pas. Et quand je dis sentiments, pensez bien que je parle de positif et de négatif hein. Effectivement, si au fil de mon jeu, je me mets à la détester, je risque de lui faire du mal. Et cela, je ne le veux actuellement pas. Elle me prend pour un malade mental, pour un obsédé peut-être – sûrement – mais je ne suis pas un monstre. Même si elle pourrait prétndre le contraire. Je n’en suis pas un. Pas du tout. Mais je ne dévoile pas non plus mon véritable fond au premier venu. Je suis effectivement plus qu’un séducteur, plus qu’un Chevalier, plus qu’un dirigeant ; je suis moi et ce moi est réellement très difficile à définir, autant pour ma petite personne que pour autrui.

Pas une partie de plaisir, hein ? Réellement ? C’est vrai, j’avais vu beaucoup plus belle qu’elle. Et beaucoup plus charmante. Et beaucoup plus… Bref, n’enfonçons-pas le clou. Je ne ressentais aucun plaisir, d’accord, mais vu le ton que j’ai employé, ça voulait aussi dire qu’elle me répugnerait presque. Ce qui n’est pas vrai. Mais le lui dirai-je ? Non, évidemment. D’abord parce que je suis trop fier et deuxièmement parce que ce n’est pas important. Ce n’est pas comme si qu’elle avait quoique ce soit à foutre de mon avis sur son physique de toute façon. Et ce n’est pas non plus comme si j’avais une raison quelconque de la complimenter. Elle ne m’aime pas, alors bon Dieu, pourquoi je discute avec elle, pourquoi je la taquine ainsi ? Parce que c’est une femme. Et que, de nature déjà, je respecte les femmes. Après, c’est du respect vite fait dit… Je veux juste dire que si c’était un homme qui se serait présenté à moi, il se serait pris une droite rien que pour ne pas avoir toqué. Et oui, je suis très tactile et très impulsif aussi.

Oui, j’ai changé rapidement – trop rapidement – de sujet. Parce que c’est vrai, elle m’ennuie. Ou tout du moins, ça commence sérieusement à être le cas. Pourquoi ? Simplement parce que résister, je veux bien, mais là, c’est du n’importe quoi. C’est à croire qu’elle impose une résistance à son propre désir. Eh non, je ne dis pas non plus qu’elle me désire hein. Juste que j’ai la terrible impression qu’elle ne se lâche pas, que son instinct lui dicte une chose tandis que sa fierté lui tonne le contraire. Et elle écoute sa fierté. Ce qui m’agace. Parce que moi aussi je suis fier, peut-être trop, mais qu’en temps voulu, je sais que cette stupide fierté me perdra. Alors oui, j’en veux à Oprah. Non pas de ne pas se mettre à l’aise – non seulement je suis un inconnu, mais en plus, de ce qu’elle sait déjà de moi, eh bien, elle s’est faite une image horrible – mais simplement d’être ainsi. Trop froide. Trop distante. Elle veut donner une image. Et ça m’énerve. Tellement. Après tout, pourquoi ? Pour paraitre forte ? Elle a peur que je la prenne pour une moins que rien ? Qu’elle ne s’inquiète pas, le fait qu’elle se soit présentée comme étant Capitaine me suffisait amplement pour la traiter comme telle – oui, je traite comme ça les Capitaines féminins, et alors ?
Je ne sais pas si elle s’étonne de mon sérieux, je ne sais vraiment pas, et sérieusement, je m’en fiche pas mal. Je ne suis pas passionné par le rapport que je lis, mais il me parait plus intéressant que cette femme. Quand je pense qu’il y a quelques minutes, elle commençait à me plaire... Triste réalité.

Lorsque mon regard croisa le sien, je note une petite... Stupeur ? Je ne sais pas trop ; je ne m’y attarde d’ailleurs pas. Dans tous les cas, elle parla froidement. Et cette fois, ce n’est pas un regard seulement sérieux que je lui renvoie, mais un regard distant, vide, vitreux. Mon sourire a déserté mes lèvres pour d’ailleurs ne plus y revenir.
Pourtant, sur ses lèvres à elle, il y a un petit sourire. Et son ton se fait moins froid. Tant mieux. Sa remarque me fait sourire de nouveau tandis que mes doigts se figent sur le papier, cessant de retourner les pages à la recherche d’une parmi les dernières. Je reviendrai sur les autres paragraphes plus tard. Non, au fait, je reviendrai sur le rapport entier plus tard.
Cachant mon agacement sous des couches d’amusement, je lui réplique du tac au tac.

« Déçue ? »

Je la regarde en face, ne cillant à aucun moment. Puis, elle parle de nouveau, poliment cette fois-ci, et se retourna d’une façon qui fit grimper un sourire goguenard sur mes lèvres. Elle veut s’en aller ? Qu’elle fasse donc.
C’est ce que je criais intérieurement à mon esprit. Ma fierté ne cessait de me tonner de la laisser faire. Après tout, je m’en fiche. Mais non. Je sais écouter ma fierté, mais ce n’est pas pour autant que je ne l’écoute qu’elle. Et alors que je m’apprête à agir, je me rappelle autre chose encore : Oprah a écouté sa fierté, n’a fait que cela depuis qu’elle a franchi le seuil de cette prote, alors pourquoi en ferai-je autrement ? Certainement pas pour sympathiser avec elle. Simplement parce que je ne suis pas comme elle. Et que c’est cette différence qui fait qu’elle avait commencé à me plaire.

Je me décolle du bureau et balance mon dossier dessus d'un geste rapide. J’approche à grandes enjambées rapides pour la rattraper et la saisit à la fois brusquement mais avec une infinie délicatesse par les poignets. Je me penche légèrement vers elle et vais à la rencontre de son oreille pour lui murmurer quelques simplets mots :

« Tu me fausses déjà compagnie ? Tu n’en as même pas réellement envie... Tu n’es pas venue seulement pour savoir qui je suis et j’attends encore la véritable cause de ta présence dans mon bureau. Knighton, je ne mords pas... »

Ma dernière phrase a été prononcée avec d’avantage de douceur que je ne l’espérais. Pourquoi ? Je ne sais pas. Vraiment pas. Je ne comprends même pas pourquoi j’essaye de la garde près de moi.
Je relâche la pression sur ses poignets en espérant sincèrement ne pas lui avoir rougi la peau. Mes bras pendent de nouveau le long de mon corps, pourtant, je ne m'éloigne pas. Si elle se retourne, je l'aurai près de moi. Tellement près...
Si après cela, elle veut vraiment partir, je la rayerai vivement de ma liste des personnes que j’apprécie un tantinet. Elle a beau ne pas m’aimer, moi, je l’apprécie. Un minimum.
Ou alors plus.

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeJeu 9 Mai - 21:37

Alors qu’elle s’apprêtait à sortir il bondit avec une vivacité étonnante et la rattrapa par le poignet. Doucement mais fermement. Dieu que s’était rocambolesque et qu’elle se sentait mal à l’aise. Est-ce que pour autant elle en était mécontente ? Au fond pas tout à fait. Une part d’elle était flatté d’être ainsi retenu, l’autre ne supporte toujours pas le contact de ses mains sur son épiderme et l’autre regardait la scène avec ironie l’air de dire « non mais on n’est pas dans un livre, tu crois quoi là ? Que je vais te tomber dans les bras ? » Néanmoins, elle ne dit rien, à vrai dire elle n’eut même pas le temps de le foudroyer du regard car il renchérissait déjà à son oreille d’une voix moins provocatrice, plus douce que la dernière fois. D’une sincérité presque touchante.


« Tu me fausses déjà compagnie ? Tu n’en as même pas réellement envie... Tu n’es pas venue seulement pour savoir qui je suis et j’attends encore la véritable cause de ta présence dans mon bureau. Knighton, je ne mords pas... »

« Permettez-moi d’en douter, Sabaku », répliqua-t-elle du tac au tac avec toutefois un sourire baigné de malice.
Vu toute la familiarité tactile dont il avait fait preuve depuis le début elle trouvait que cette formule toute faite ne lui allait absolument pas. Aussi s’était-t-elle permis cette petite plaisanterie.

Il faut toujours mesurer ses mots aussi bien que ses actes.

Puis, il la lâcha sans qu’elle ait besoin de dire quoi que soit. La moindre des choses quand on s’adresse à quelqu’un s’est de lui parler en face, fusse après une manière de se comporter aussi cavalière. Alors Oprah se retourna. S’était une guerrière exceptionnelle, elle savait très bien évaluer les distances, elle savait parfaitement qu’il se trouvait à quelque centimètres d’elles mais son orgueil et même sa prudence lui ordonnait de braver son malaise. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourrait lui résister efficacement. En essayant de lui faire croire qu’elle pouvait s’en accommoder.

Malgré tout son self contrôle elle devait avouer que ce n’était pas facile de ne pas reculer alors qu’elle aurait presque pu sentir son souffle sur son visage tant il était proche. Ai-je déjà mentionné qu’à partir d’une certaine promiscuité il se créait une ambigüité qu’elle n’appréciait pas du tout ? Seuls les battements plus vifs de son cœur pouvaient trahir son état car elle s’évertuait à afficher un visage neutre.

« Pardonnez-moi, mais je doute que vous soyez en mesure de savoir ce dont j’ai réellement envie ou pas. » déclara-t-elle sans toutefois chercher à être menaçante ou agressive. S’était une simple constatation. Un bouclier aussi. Admettre qu’elle ne savait vraiment pas ce qu’elle faisait dans se bureau aurait été fâcheux.

Enfin, elle n’était pas mieux lotie désormais. Elle était là – beaucoup trop proche de lui à son goût – à ne pas savoir comment justifier son arrivé, ni quoi faire. Il l’avait retenu. Elle ne pouvait pas décemment lui tourner le dos et partir en courant. Non seulement cela aurait été extrêmement impoli, mais en plus ce n’était pas son genre d’être aussi lâche.

Et puis, il y avait ce vague frisson d’excitation qui la traversait lentement. Toujours cette même fascination pour cet homme complètement instable. Au-delà du défi qui l’avait tantôt exalté, il y avait aussi le caractère impénétrable de son psyché qui l’intriguée. Et tout le monde veut ce qu’il ne peut pas avoir, c’est bien connu. Même en matière d'érudition.

La curiosité humaine est terrible. Sa vie ne changerait pas de savoir qui était vraiment cet homme tantôt pervers, tantôt sérieux, acerbe et pourtant capable d’un minimum de douceur, et pourtant dieu qu’elle avait envie de savoir. Était-elle obsédée par le contrôle à ce point ? Avait-elle vraiment besoin de tout comprendre, de tout connaître autour d’elle pour se sentir bien ? Il est vrai que dominer une situation commence par la compréhension de cette dernière. Parfois connaître ne change rien mais s’est tellement plus rassurant de savoir.

Tout cela ne répondait pas à sa grande question : que dire ? Heureusement – ou pas, encore une fois question de point de vu – elle n’eut pas besoin de se torturer l’esprit plus longtemps car quelqu’un entra brusquement, essoufflé.

« Capitaine, capitaine on a un… »

Il se stoppa net en évaluant la situation : Oprah à quelque centimètre du chef réputé pour avoir un goût certain pour les demoiselles, ça avait de quoi porter à confusion.
Oprah l’avait bien compris mais savait que dès qu’une situation nécessite un : « c’est pas ce que tu crois », la vérité est déjà perdue d’avance.

Au fond, qu’est ce que ça pouvait bien faire si cet individu quelconque se méprenait sur leur relation ? Se retournant brusquement en croisant les bras elle le toisa avec un certain énervement l’air de dire : « tu entends quoi pour finir, qu’il se mette à pleuvoir ? »
Impossible d'affirmer si c’est son propre visage qui le convainquit de passer outre et de poursuivre ou la réaction d’Isaya mais le subordonné repris :

« Un groupe de rebelle très organisé à attaquer le groupe qui surveillait la porte ! L’autre groupe est parti en patrouille avec le lieutenant ! C’est une vraie hécatombe. »
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeVen 10 Mai - 20:52




» Don’t move ! I don’t play with you, brothel ! «

Elle ne part pas. Et, allez savoir pourquoi, j’en suis heureux. Retenir quelqu’un n’est pas quelque chose que je fais souvent, mais ce n’est pas non plus impossible que je le fasse. Que ce soit pour convaincre un ami de rester encore le temps d’un dernier verre ou pour retenir une femme l’espace d’un instant, le temps de l’effleurer une dernière fois ou encore de l’embrasser, on va dire que je le fais lorsque j’en ai envie, tout bonnement. Mais pourquoi ai-je empêché Oprah de s’en aller ? Réellement et seulement parce que je devine sans mal qu’elle n’a pas tant envie de s’en aller qu’elle le prétend ? Je ne pense pas, non. Ai-je vraiment envie de savoir ce qui l’a poussée à venir me voit ? Bof, sans plus. D’autant que je ne me rends compte que maintenant qu’elle ne le sait peut-être pas elle-même ; peut-être s’était-elle simplement dit qu’elle aviserait, n’imaginant pas que je serai celui qui dirigera la conversation sur le thème me plaisant. Cela étant, j’ignore toujours pourquoi je veux prolonger le temps que je passe en sa compagnie. Elle n’est pas vraiment sympathique avec moi... Pourtant, j’ai quand même envie de continuer à la taquiner. Pour le plaisir de l’irriter, la mettre mal à l’aise ; montrer à son stupide égo – ce même égo qui l’empêche de se relâcher en ma présence – qu’Oprah est humaine et qu’elle n’est pas à l’abri du vil homme. Elle ne sera pas toujours proclamée gagnante et perdre allait lui faire un mal fou. Et c’est pour cela que je veux être cet adversaire face auquel elle échouera. Vaut mieux moi qu’un autre imbécile qui en profitera.
Envie de la protéger ? Un peu. Mais surtout envie de la voir se débattre sous mes mots et de pouvoir lui montrer que je ne lui veux réellement aucun mal. J’ai juste envie... Envie qu’elle grandisse un peu.

Du tac au tac, elle me répond. Je soupire doucement tandis qu’elle se retourne. Je ne mords réellement pas. Qu’elle se méfie autant qu’elle le veut ; elle comprendra tôt ou tard que mes intentions ne sont pas mauvaises. Je plante mon regard dans le sien en lui souriant légèrement ; mon regard brille toujours, mais plus de malice malsaine, uniquement d’une sincérité qui vibre au fond de mon âme et qui me déconcerte au point que je ne profite même pas de la dernière phrase de la jeune femme pour lui lancer une réplique cinglante.
Face à moi, si proche, je constate qu’elle est vraiment jolie. Et ce, malgré ce que j’ai pu dire et ce qu’elle pense peut-être – beaucoup de femmes ne se trouvent pas belles et je ne comprends toujours pas pourquoi se rabaisser de la sorte est presque normal chez les plus attirantes d’entre elles. Pour en revenir à Opran, son caractère trempé n’enlève rien à son charme d’ailleurs. Bien au contraire. Mon sourire s’efface progressivement. Et tandis que je penche légèrement mon visage vers le sien, elle se met à parler. J’interrompe mon geste en fronçant les sourcils. Je ne peux pas savoir ce qu’elle veut ?

« Je ne pense pas que tu le saches, toi non plus »

Sinon, tu serais déjà partie, me retins-je d’ajouter de crainte qu’elle le prenne comme une sorte de défaite et qu’elle s’en aille. Eh bien ouais, elle avait tout dit, non ? Qu’est-ce qui la retenait ? En parlant de retenir quelqu’un tenez ; en la retenant comme je l’ai fais, je me prouve une énième fois que j’ai le contrôle de la situation. Depuis quand suis-je si dominant ? Depuis que j’ai laissé glisser les rênes de ma vie d’entre mes mains. Depuis que j’ai perdu Amy, la seule avec qui j’étais prêt à aller jusqu’au mariage. Le mariage, oui, ce truc que je n’envisage même plus aujourd’hui.
Je me penche d’avantage vers elle, mais ne vais pas plus loin. Nos souffles s’entremêlent, nos regards ne se cherchent pas ; ils semblent depuis longtemps s’être trouvés. Je ne sais pas quoi faire. Comme toujours, simplement. Soit ce dont j’ai envie. Mais actuellement, de quoi ai-je envie ? Je l’ignore. J’ouvre la bouche pour lui demander ce dont elle a envie, elle, mais la referme aussitôt. Peut-être veut-elle que je remette de la distance entre nous, que je cesse d’être si tactile. Oui, elle pourrait vouloir bien des choses que je ne conçois même pas en cet instant. Mais cela étant, ce n’est pas cela qui m’empêcha de parler. Mais plutôt autre chose.
Les battements désordonnés de son cœur attirèrent mon attention.
J’ai d’ailleurs l’impression que cela fait un moment que son cœur ne bat pas à une allure raisonnable. Je ne l’avais jusque là pas remarqué ; mon attention était entièrement sur la jeune femme, parfois dans mes réflexions, toujours à propos d’Oprah, mais je n’avais pas daigné accorder de l’importance à son cœur. Comme si que mes oreilles avaient perçu le son, mais ne désiraient pas me le transmettre. Dans tous les cas, me voilà bien avancé ; elle est mal à l’aise. Mais comment je dois le prendre ? Je n’en sais rien. Je m’apprête à reculer, parce qu’après tout, je n’ai aucune raison d’entretenir pareille intimité avec elle, lorsque la porte s’ouvre en grand. Je lève rapidement les yeux vers le nouvel arrivant et fronce les sourcils en notant que c’est un tout nouveau Chevalier que je connais à peine. Je me demande dans un premier temps ce qui l’amène, puis je remarque qu’il est à bout de souffle, voire même effrayé. Son cœur bat vite, trop vite ; je l’entends. Je me demande alors intérieurement ce qui a bien pu se produire avant de commencer à m’en vouloir. J’étais trop concentré sur Oprah, sur son physique, ses lèvres, ses yeux, son cœur ; j’en ai perdu ma concentration et me voilà qui n’ai même pas noter le bruit alentour. Effectivement, maintenant que ce garde est là, j’entends parfaitement les bruits de pas précipités à l’extérieur, les cris de certains, les cœurs battant à tout rompre... Oui, j’entends... J’entends absolument tout. Sauf la fin de la phrase de cet imbécile qui nous regarde, Knighton et moi, d’une drôle de façon ! Elle se retourne brusquement et croise dignement les bras tandis que je lance un regard meurtrier à l’homme en élevant le ton contre lui, lui ordonnant de parler en l’insultant au passage d’idiot. Il s’exécute et lorsqu’il finit, le rouge me monte aux joues tant ma colère est grande. Comment j’ai pu être aussi inconscient, bordel de merde ? Je lui fais signe d’attendre et me détourne vivement pour contourner mon bureau, ouvrir un tiroir et en sortir un gun que je mets à ma taille tandis que j’attrape deux poings américains dont je m’arme. Je m’approche de l’homme et commence à tonner mes ordres d'une voix autoritaire et qui n'autorise nulle réclamation.

« Renforcez la sécurité au niveau de la porte, je veux deux fois plus de Chevaliers là-bas ! Appelle les tireurs d’élite, qu’ils aillent se positionner à leurs postes et dis au lieutenant de ne surtout pas mettre les villageois au courant. Je veux tout de même des hommes un peu partout en ville, qu’ils veillent à la sécurité générale. Allez, grouille ! »

Je le pousse un peu en arrière avant de siffler mon fennec qui se retrouve en quelques secondes à peine à mes pieds. Je me baisse vers lui et le caresse entre les oreilles avant de lever la tête vers Oprah. Je me relève aussitôt et sort du bureau, lui lançant au passage une petite invitation d’un ton amusé.

« Avec moi, Capitaine ? »

Peut-être se demande-t-elle ce que j’ai l’intention de faire en ne sachant même pas où se trouve le groupe de rebelles. Ou peut-être qu’elle ne se pose aucune question. Je sais néanmoins pertinemment qu’elle viendra avec moi.
Je me retrouve en ville bien rapidement avant de m’arrêter brusquement une fois que je me suis éloignée des foules. Je m’accroupis et laisse traîner mes doigts sur le pelage de mon fennec tandis que je ferme les yeux, me concentrant. Il fallait que je repère ce groupe d’individus.
Il y a des pas. Tellement de pas. Certains légers, d’autres lourds. Il y a aussi des paroles, des mots prononcés, des rires, des pleurs ; je ne m’y attarde cependant pas. Je reviens aux pas. J’exclue les plus lourds ; ce sont sans aucun doute les Chevaliers avec leurs armures. Je me concentre d’avantage pour percevoir plus que les bruits de pas ; les battements de cœur. Sur toutes ces personnes qui ont les pas légers, certains doivent appartenir à des enfants, peut-être à des femmes. Or, ils ne m’intéressent pas, alors il faut que j’entende d’avantage. Sauf qu’en plus du groupe sur lequel je viens de me focaliser, il y a d’autres battements de cœur qui me perturbent. Et pas seulement cela, mais aussi et surtout ce souffle qui semble ne pas vouloir déserter mon esprit, mes oreilles.
Oprah.
Je rouvre les yeux et dirige mes prunelles vers les siennes avant de lui parler sur un ton plus énervé que je ne l’aurai voulu. Je n’allais pas lui demander de se débrouiller pour faire taire son cœur dans sa poitrine, non, quand même pas. Mais presque...

« Évite de bouger ou de respirer quelques instants. »

Ainsi au moins, son souffle ne viendra pas me déconcentrer. Quant aux battements de son cœur, je m’obligerai à les ignorer. Mais son souffle, sérieusement, me déstabilise trop.
Reste à espérer qu’elle ne prenne pas mal cet ordre que je lui ai tonné. Hum, je rêve hein ?
Je me redresse et me tourne vers elle, les poings serrés, le regard dur. Ce n’est pas contre elle, mais le comprendra-t-elle seulement ? Je l’espère fortement, mais j’en doute sincèrement.

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 12 Mai - 9:40

Oprah se sentit quelque peu apaisée de la réaction de Sabaku. Il agissait comme un véritable chef, et elle ne doutait désormais plus de son étoffe. Même s’il restait encore quelques points à améliorer. Comme par exemple arrêter d’essayer de terroriser les femmes qui passaient dans son bureau.

« Avec moi, Capitaine ? »
Oprah, surprise, laissa un sourire sincère fleurir sur ses lèvres. Elle se sentait infiniment heureuse de cette demande.

« Je n’osais pas demander… Capitaine » finit-t-elle par répondre sur un ton enjoué mais qui gardait une pointe de sérieux professionnel, laissant simplement retomber le dernier mot avec la légèreté d’une plume, comme s’il méritait un autre traitement que les autres. Sans doute parce qu’ils signifiaient beaucoup.

Manifestement il avait un plan en tête, aussi se garda-t-elle de lui donner des conseils ou de lui demander ce qu’il comptait faire. Rien de plus énervant qu’une personne qui vous sollicite sans arrêt pour avoir des informations alors qu’elle sait très bien qu’on lui donnera en temps voulu.
Elle se laissa donc entrainer à travers la ville, et comprit rapidement qu’il souhaitait s’éloigner de la foule. Pour faire quoi en revanche, cela restait un mystère…

Toujours silencieuse elle restait aux aguets, lançant un regard perçant aux gens qui l’entouraient, prête à réagir au moindre signe suspect, bien qu’elle n’ait pas encore tirée son épée.

Soudain, sans raison apparente, il s’accroupit et resta immobile les doigts dans le pelage de ce qu’elle devinait être son totem. Intriguée, elle se rapprocha de lui et se pencha légèrement dans sa direction pour voir ce qu’il faisait. Alors qu’elle se demandait quel pouvait être son don – car étant donné qu’il avait les yeux fermés il n’était certainement pas en train de pister quoi que se soit – quand il la foudroya soudain du regard en lui demandant sur un ton plutôt agressif d’arrêter de respirer.

Oui vous avez bien compris, Sabaku venait de lui demander d’arrêter de respirer. Je ne peux pas vous en vouloir de vous être demander si vous aviez bien lu ces mots, car Oprah elle-même se demanda un instant si elle avait bien entendu.

Bon au moins cela répondait presque à sa question, il devait avoir le don de percevoir les mouvements, ou alors une ouï surdéveloppé. Dans tous les cas, elle ne comprenait pas pourquoi elle devait s’arrêter de faire du bruit ou de bouger, après tout, cette ville était remplie de gens qui courraient, parlaient, et faisait tout un tas de chose bruyantes et mouvementées.

Avant qu’elle ne puisse répliquer il se redressa et lui lança un regard d’une dureté presque déstabilisante. Quand arrêterait-t-il de la surprendre en lui montrant des nouveaux aspects de sa personne ?

Elle ne comprenait pas pourquoi il faisait preuve d’autant d’animosité alors que – pour une fois – elle n’avait rien fait pour la mériter. Tentait-t-il encore de jouer avec elle en l’énervant de toutes les façons possibles et imaginables ?

Croisant les bras en sentant son agacement poindre à nouveau, elle prit néanmoins une grande bouffé d’air et fit de son mieux pour retenir sa respiration le plus longtemps possible. Ils étaient en mission, alors elle se devait de faire des efforts pour que tout ce passe bien. La réussite passait avant son égo. Et puis, même si leurs grades étaient équivalents, elle n’avait pas oublié que malheureusement, elle était dans SA ville.

Finalement il lui fit signe de le suivre. Elle en déduisit qu’il avait réussit à localiser les rebelles, mais cela ne l’empêcha pas de déclarer sur un ton glacial :
« J’espère que vous avez une bonne explication à me fournir ! »

Heureusement que sa mauvaise humeur ne l’empêchait pas d’être prête à réagir à tout instant…
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeLun 13 Mai - 20:14




» Be lenient with me, I'm a begginer in seriously. «

Elle sourit lorsque je lui propose de m’accompagner. Elle a l’air moins méchante quand elle sourit. Le plus bel accessoire que peut avoir une femme est son sourire. Je l’ai toujours dis et je pense bien continuer à le dire encore longtemps. Cela étant, je ne m’attarde pas sur ce bref geste, mais plutôt sur l’emploi de ses mots, comme si elle les choisis avec soin. Capitaine. Elle m’a appelé comme ça. Et ça me fait rire intérieurement. Je m’imagine mentalement à quel combat intérieur a-t-elle bien pu se livrer pour se résoudre à pareille appellation. Elle s’attendait à ce que je la plante ici en allant vers l’action ? Peut-être, au fond, a-t-elle réellement l’impression que je ne l’aime pas, que je ne l’apprécie pas. Si tel est le cas, elle se trompe. Et lourdement. Mais je ne fais plus attention à tous ces détails, pressé comme je suis, énervée contre moi-même et prêt à déverser ma colère sur le premier venu. Et là, le premier venu, c’est Oprah. Sauf que voilà, je ne m’attendais pas non plus à lui parler si froidement. Mais je ne m’attendais pas non plus à être si perturbé par ses battements désordonnés de cœur, par son souffle s’abattant sans retenue sur mon visage lorsqu’il était face au sien.
Au fond, c’est surtout parce que je ne la connais pas, parce que ce n’est pas mon amie, parce qu’elle ne me supporte pas et parce que je n’ai nulle raison de la supporter ; elle me perturbe pourtant au plus haut point ; alors, bordel, comment voulez-vous que je garde mon sang froid ? Soit elle me plait, soit elle ne me plait pas. Soit je la veux, soit je ne la veux pas. Et là, je ne la veux pas. Mais en même temps, rien que pour l’embêter... Voilà ! Pourquoi je m’entête à la taquiner ? Parce que quand elle s’énerve ça me fait rire. Bon d’accord, mais je peux trouver d’autres moyens de rire. Bon, laissez tomber, on y reviendra une autre fois sur le peu de sentiments que je ressens encore à l’égard des femmes.

Je lui demande brusquement de cesser de respirer. Reprenons.
Je me suis éloigné des foules avec la jeune femme sur mes talons et ce, dans le but de trouver à la fois un coin qui est épargné des rires et pleurs des gosses et aussi pour ne pas inquiéter les habitants. Parce que voilà, je suis rarement accompagné d’une femme à l’extérieur si je ne suis pas proche d’elle physiquement sur le moment. Et qui plus est, cette femme est armée et moi-même le suis ; bref, je ne veux surtout pas de panique générale.
Même ici, j’entends les bruits qui ne m’intéressent pas. Mais légèrement moins distinctement. Effectivement, mon ouïe surdéveloppée ne veut pas non plus dire un amplificateur de sons ; si Oprah parle à mon oreille ou à quelques mètres, je l’entrai de la même façon. Après, bien sûr qu’une fois franchi le premier kilomètre, je ne l’entende plus aussi clairement ; ce qui n’empêche que je l’entende. Après, ceux à qui je n’explique pas mon pouvoir en détails ne le savent pas forcément. Bref, ce n’est pas très important. Tout cela pour dire que je voulais d’avantage éviter la présence des autres que les bruits qu’ils pouvaient faire.
Je m’attendais à plusieurs réactions. Qu’elle me gueule dessus par exemple. Ou qu’elle discute mon ordre. Après tout, en tant que capitaine, elle avait largement son mot à dire. Oui, elle est bien dans ma ville et officiellement, sous mes ordres. Mais je ne suis pas un mordu de l’application des règles selon la bonne et due forme, alors bon hein, si elle crie, je ne vais pas en faire un rapport non plus. Peut-être même une claque tenez. Mais j’en doute. Je sais parfaitement qu’autant je peux être sympathique avec quelqu’un, autant mon sérieux ne tolérait que rarement une quelconque rétorque. De ce point, je sais que si elle répond, ce sera verbal. Uniquement.
Mais rien de tel.
Elle est agacée, je le vois bien, mais sérieusement, pour le coup, je n’en ai strictement rien à faire. Mais agacée ou pas, de toute façon, elle s’exécute. Et bien que je n’en montre rien, je lui en suis reconnaissant. Ça ne veut pas non plus dire qu’elle allait m’entendre m’excuser, cela dit.

De nouveau, je lui tourne le dos pour mettre ma main sur mon fennec qui dresse les oreilles. Je me mets à le caresser distraitement, les yeux clos. Voilà, c’est nettement mieux sans son souffle qui semblait me rendre sourd à tout autre bruit. Pourtant, il y a encore les battements de son cœur. Un cœur que j’aimerai arrêter, là, pour le coup. Mais bon, je me contente de soupirer en poussant mon pouvoir à son maximum, la mâchoire serrée, mon poing serré, mon fennec s’agitant sous mes caresses trop appuyées.
Parmi tous les bruits que je distingue à ce moment, parmi tous les pas lourds sur lesquels je me concentre facilement, il y a des battements de cœurs plus rapides que d’autres ; ils doivent être en mouvement, voire surpris.
Boum Boum.
Le cœur d’Oprah continue de me déranger. Mais je m’y fais. Effectivement, il devint partie intégrante du paysage sonore que je me forme mentalement.
Je me lève, approche de quelques pas, vers la source du son, et m’immobilise. Deux – non – trois personnes. Des jurons. Un flot de jurons. Je fais signe à Knighton et rouvre les yeux, tournant les talons pour être en face d’elle.

Et elle ne perd pas de temps la Knihton ! Outrée, elle s’exclame à moi sur un ton glacial qui fait grimper un sourire goguenard à mes lèvres. Maintenant que je sais exactement où sont les rebelles, je ne suis plus aussi stressé. Quant au fait que je perçois encore un peu trop ses battements de cœur, je vous l’ai dis : je m’y fais.
Pourtant, je n’ai pas de réponse à sa requête. Je hausse les épaules et déclare d’un ton évasif.

« Tu me gênais, voilà tout. »

Je ne veux pas qu’elle replique, je ne veux pas avoir à m’expliquer, à me justifier. Le ton sur lequel je prononce les deux derniers mots témoignent clairement du fait que je ne dirai rien de plus. Je ne lui cache rien ; je n’ai réellement aucune explication à lui fournir.
Mais j’ai envie d’un truc, là, tout de suite. Je ne sais pas pourquoi. Je tente d’arrêter mes membres mais ils ne m’obéissent plus. Alors j’agis. Inconsciemment. Et stupidement.
Je pose mes mains sur ses épaules et les glisse rapidement – mon intention n’est pas de la toucher, comme vous le voyez –le long de ses bras pour lui agripper délicatement les poignets. Je l’amène à pivoter légèrement sur sa gauche ainsi qu’à rreculer jusqu’à ce que son dos rencontre un mur et je me penche vers elle. Mon regard planté dans le sien n’exprime que de l’incompréhension. Ah non, pas que. Il y a aussi du sérieux. Elle n’a pas aimé ma malice infantile, je le comprends, mais me voyant sérieux, elle aimera sans doute encore moins. J’approche d’avantage mon visage du sien et tout ce que j’entends est dès lors son cœur. Son cœur que j’examine. Accéléra ou n’accélérera pas ?
Je joue de mes doigts sur ses poignets distraitement. Je devrai craindre son scorpion. Je ne veux pas de morsure alors que je vais principalement utiliser mes mains pour me battre. Sauf si la bestiole attaque ailleurs. De toute façon, je devrai le craindre, ce maudit scorpion. Mais non. Je ne le crains pas plus que je ne crains la réaction d’Oprah. Pire, je suis sérieux. Et c’est rare. Et ça m’étonne. Et ça m’énerve. Et... Et ça me plait.
J’approche encore plus mon visage pour mieux le laisser tomber vers son oreille. Alors, c’est à mon tour de la perturber avec mon souffle. À défaut e pouvoir entendre mon cœur battre, je lui permets de noter la chaleur de mon souffle – aussi désagréable peut-elle le trouver – et la rapidité de ma respiration à ce moment.

« Ne me dis pas que ça ne te fait strictement rien... »

Aussitôt dit que je la lâche pour tourner les talons et m’en aller comme si de rien n’était. Mon regard est entièrement voilé d’incompréhension cette fois-ci. Et de déception. Mais de quoi suis-je déçu ? Je ne sais pas. Alors je marche. Je marche vite, avec une seule idée en tête : tabasser quelqu’un.

Au bout de quelques minutes, j’aperçois trois individus. Les voilà donc. Je m’approche d’eux, mais pas trop, et m’accroupis derrière un arbre. Ils sont près d’un mur et sont cachés par quelques arbres et buissons. Et je suis d’ailleurs derrière l’un de ses arbres, parfaitement dissimulé. Je soupire en serrant les poings. Un homme bien baraqué, un autre plus jeune et très – trop – excité – il fait les cent pas et m’assourdit tant qu’ils sont lourds, ses pas – et une femme accroché au bras du premier. Ils discutent. Ils jurent. Parce que des Chevaliers sont à leurs trousses, bien sûr. Ils parlent de faire une zizanie, de semer le trouble, de terroriser aussi bien les adultes que les enfants – ce-dernier point me ferait presque rugir. Mais dans quel but veulent-ils faire cela ? Je me le demande. Mais ils n’en parlent pas. J’aimerai attendre, mais nan ; je vais plutôt les interroger après les avoir tabassés.
Pour résumer, un homme fort physiquement, une demi-portion – un gringalet quoi – semblant pourtant agile et plus ou moins rapide et une jolie jeune femme avec plusieurs lames de diverses tailles accrochés à sa cuisse dévoilée par sa jupe moulante. Ça me ferait du mal de l’attaquer celle-là, elle est drôlement sexy avec son petit haut mettant en valeur sa généreuse poitrine. En revanche, je voudrai bien l’interroger, seul à seule, en tête à tête.
Je me tourne vers Oprah et lui parle d’un ton enjoué, bien qu’à vois basse, mon œil brillant de malice ; je me revoilà redevenu normal. Si tant que la normalité existe.

« Une préférence ? »

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeMer 15 Mai - 20:10

« Tu me gênais, voilà tout. »

Voilà bien une phrase qu’Oprah n’entendait pas souvent et surtout qu’elle n’avait pas envie d’entendre. Oprah Knighton est un atout, pas un poids.
Finalement elle aurait mieux fait de s’abstenir de lui demander pourquoi elle avait du s’arrêter de respirer tient… D’un côté son énervement pouvait lui donner un punch supplémentaire dans leur futur combat, mais de l’autre elle devrait tout de même le brider pour garder son calme et réfléchir avant d’agir…

Pour toute réponse Oprah se contenta de secouer la tête avec véhémence avec l’air de dire « tssss, n’importe quoi » et ne se moquer légèrement de lui. Elle savait que ce n’était pas le moment de faire éclater une dispute et qu’elle aurait tout le loisir de lui demander plus ample explications une fois le combat terminé, mais elle brûlait temps de lui répondre qu’elle devait se mordre la lèvre pour ne pas répliquer.

Elle se rendit compte quelques secondes plus tard qu’elle aurait dut répliquer, que ça n’aurait rien changé, lorsqu’il posa ses deux mains sur ses épaules et initia un mouvement. Ses instincts de guerrières ressurgirent violemment et ce n’est qu’au prix d’un grand effort de self-control qu’elle réussit à ne pas le repousser par un enchainement de coup de pied. Oprah n’avait pas l’habitude de se laisser faire, déjà qu’elle ne supportait les contactes physiques, ce n’était pas naturelle pour elle de laisser une autre personne mouvoir son corps. Décidant de ne pas le tuer tout de suite, elle relâcha prudemment la tension qui opposait une inconsciente résistance au mouvement et laissa Sabaku la guider.
La grande question était pourquoi. Il y avait des limites à ce qu’elle pouvait considérer comme normal, et tolérer de la part d’un égal.
Elle réalisa à quel point elle aurait dut réagir quand elle se retrouva soudain acculée contre un mur. Pour beaucoup être près d’un mur est rassurant, on a l’impression qu’il couvre nos arrières, qu’on gère mieux la situation, mais pour elle, les murs étaient des obstacles, ils gênaient les mouvements, elle préférait de loin ce mettre au centre d’une pièce que dans ses recoins, et puis, il n’y a que les lâches qui rasent les murs.

Bien entendu son cœur se mit à accélérer très rapidement entre le contrôle qu’il venait d’exercer sur elle, leur proximité et le mur contre lequel elle était adossé il y avait de quoi. Comme si ce n’était pas suffisant il approcha encore plus près son visage (l’enfoiré !) et laissa son souffle venir caresser ses oreilles. Non définitivement, Isaya Sabaku venait de passer premier sur la liste des personnes qu’elle détestait le plus au monde.
Dire qu’elle commençait presque à ne plus le haïr pour l’avoir invité à venir chasser du rebelle…
Et puis, sérieusement, ce n’était pas l’heure pour ça ! Ils étaient en mission, ce n’était pas le moment pour tenter de la mettre mal à l’aise et au bord de la crise de nerf, est ce que ce type connaissait le sérieux ? Et puis quoi, même pas un regard malicieux ou lubrique, juste une expression totalement… sérieuse…

« Ne me dis pas que ça ne te fait strictement rien...

Les mots sortirent de sa bouche avant même qu’elle n’y pense, chargés d’une ferveur presque violente.
« Oh que si ! Ca me donne la nausée et une forte envie d’étriper quelqu’un ! » déclara-t-elle en se retenant pour ne pas lui crier, et pour ne pas ponctuer la fin de sa phrase d’une dénomination trébuchante telle que « abruti »

Il s’était éloigné, comme ça, aussi soudainement que lorsqu’il l’avait plaqué sur le mur. Au fond, il avait bien fait, elle était à deux doigt d’exploser et de lui en coller une. Pressant le pas pour le rattraper – parce qu’il s’est mis à marcher drôlement vite, comme s’il voulait la fuir – elle grinça entre ses dents un :
« J’espère qu’on va trouver rapidement les rebelles... »

Elle avait une raison d’être en colère, et pas qu’une seule en fait, mais pourtant elle trouvait sa réaction un peu…excessive. Certes, Oprah faisait rarement dans la demi-mesure mais il y avait des limites à la banalisation de son comportement. Elle devait avouer qu’elle était troublée par ce capitaine définitivement surprenant et atypique, et qu’elle était encore plus déstabilisée par son attitude. Elle avait remarqué que depuis la seconde où elle était rentré dans son bureau, tout ce trouvait soudainement amplifié, exacerber, comme si Isaya avait un don naturel pour l’agacer.

Par hasard, chance ou déduction, peut importe, il avait tout de suite trouvé son point faible, et il n’hésitait pas à en abuser. A ce titre, elle n’arrivait pas encore à le cerner suffisamment pour deviner ce qui le dérangerait, ce qui le mettrait hors de lui – ou presque n’allons pas tenter le diable non plus – aussi elle se trouvait en position de faiblesse.
Et ça, au fond, elle ne le supportait pas. Non, elle ne pouvait pas le supporter, elle était la meilleure, elle avait toujours eu le contrôle de la situation, elle ne pouvait pas le perdre, surtout pas face à lui. Pourquoi surtout pas ? Bonne question. Elle n’en avait pas la réponse.

Si tantôt elle avait été titillée par son gout pour le challenge et les défis, elle n’avait plus vraiment envie de rire.

Alors qu’ils marchaient depuis quelques minutes et que légèrement derrière lui – vu qu’elle le suivait – elle en profitait pour le détailler de la tête au pied d’un œil mauvais, - bien qu’il ne soit pas spécialement désagréable à regarder, il faut l’avouer, et elle savait de quoi elle parlait étant donné qu’elle côtoyer des hommes toute la journée - elle se souvint d’une chose plutôt intéressante.
Son souffle. N’avait-il pas dit que son souffle le déranger ? Arf… S’était purement technique sans doute… Dommage, sinon elle aurait eu une piste à exploiter.

Elle n’eu pas le temps d’approfondir sa réflexion car la traque de Sabaku ayant apparemment fonctionné, il n’était plus de temps d’élaborer un plan machiavélique pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas intérêt à jour avec elle comme ça.

Il eut l’amabilité de lui demander si elle avait une préférence. En effet, elle avait bien envie de se mesurer aux deux hommes, mais elle se garda bien de lui dire.
Furtivement, elle avait pensé à dégainé son épée et à agir sans plus attendre – ne serait-ce que pour lui montrer qu’elle n’était pas à ses ordres – mais son égo avait céder le pas à son professionnalisme perfectionniste.

Avant toute chose, elle se devait donc désamorcée la situation, et elle décida de le faire promptement en fichant son regard dans les siens, s’assurant de dégager une forme d’inflexibilité de ses pupilles, et elle articula froidement en pesant chacune de ses syllabes. :
« Ne refaites plus jamais ça, Isaya »


Désormais complètement concentrée, elle ne pensait plus à rien d’autre que de neutraliser ses trois individus le plus rapidement possible.

Bien dissimulée derrière l’arbre elle prit donc le temps de lui exposer ses rapides conjectures pour une attaque conjointe plus efficace.
« Il faut neutraliser la dinde en premier, » commença-t-elle sans prendre la peine de préciser que c’était à cause des couteaux tant cela était évident, ni de se justifier quant au surnom peu flatteur qu’elle lui avait donné. « Si je me précipite directement vers elle, et que tu me couvres, je pense pouvoir l’entailler sans trop de problème. Elle sera paralysée suffisamment longtemps pour ne pas nous gêner.»

Simplement, si elle faisait ça, elle devrait se concentrer uniquement sur la fille et ne pourrait pas parer les éventuelles attaques de son « ami ». Si elle faisait ça elle devait faire confiance à Sabaku, et elle n’était pas sûre d’en avoir envie.
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeJeu 16 Mai - 13:03




» Don’t be jealous, it's a naughty thing. «

Je n’aimerai vraiment pas qu’on me dise que je suis une gêne, que je ne suis pas utile. Et certainement pas en mission. D’autant plus que si c’est dit par un égal, entre autre par le Capitaine d’une autre ville, je me serai énervé. Et là, sérieusement, je comprendrai l’irritation d’Oprah. Pourtant, je ne lui donne pas réellement l’occasion de me répondre, de ne serait-ce que planter son regard dans le mien pour me défier. Non, je préfère tourner les talons et m’en aller à grandes enjambées. Parce qu’au fond, elle ne m’a pas réellement gênée. Enfin si, mais la question n’est pas là. Son souffle, tout comme celui de toutes les autres personnes, n’aurait jamais dû m’énerver. Pourtant, ça me perturba, me déstabilisa. Et je m’obstinais comme un gosse, refusant de lui dire ce qui clochait réellement. Elle n’avait pas à savoir. Et qu’elle me repose ou pas la question, je n’y répondrai pas. D’ailleurs, je risquerai de m’énerver. Entre nous, je m’énerve rarement contre des femmes. Parce qu’habituellement, je ne les côtoie que dans ma vie sociale. Effectivement, niveau boulot, c’est surtout avec des hommes que je bosse. Pourquoi ? Allez savoir. Les femmes n’aimaient pas tant la chevalerie. Plus sensibles ? C’est une idée reçue, d’après moi. Après, il est vrai que physiquement, elles sont moins à même que les hommes de s’engager dans nos rangs.
Elle secoue la tête l’air de m’insulter intérieurement. Habituellement, j’aurai souri, me serai moqué de cette réaction enfantine. Mais je n’en fais rien. Ça ne me fait rien. Strictement rien.
Je sens un vide en mois. C’est effrayant. Un vide qui est présent depuis des années maintenant, je m’en tends bien sûr compte, mais que j’ai jusque là comblé de diverses façons, avec diverses femmes. Mais là, tout semble tellement dérisoire, tellement éphémère. À me voir comme le fait Oprah, on croirait que je suis un macho sans cerveau. Pourtant,  je réfléchis. Je réfléchis même trop lorsque je m’y mets. Et ce n’est pas bon du tout. J’ai des sentiments, j’ai mal aussi, j’ai souffert, aussi bien dans la vie de façon générale qu’en amour. Alors comment diable peut-on dire que je suis le genre à trop m’amuser ? Bien sûr ! J’ai essayé d’être sérieux. Juste une fois. Et je me suis cassé la gueule. Je l’ai perdue. Je n’ai pas pu la protéger. Jamais, ô grand jamais je ne me le pardonnerai.
Amy est morte. Et jamais personne ne la remplacera.
Quant à Oprah… Oprah n’est rien à mes yeux. Elle est censée l’être, tout du moins, ce rien. Pourtant… Pourtant je pense qu’elle représente quelque chose. Mais je refuse. Je ne veux pas. Je ne la veux pas.

S’en suit mon petit manège tactile qui ne semble pas du tout du goût de mon opposante. Je ne lui demande pourtant pas son avis ; je devrai, je le sais bien. Je ne la maintiens pas fermement, je ne veux pas lui faire du mal. Je ne veux réellement pas lui faire du mal.
Son cœur bat vite. Il bat tellement vite que je finis par me demander si c’est bien le sien ou le mien. Ça m’assourdit. Et pour qu’un bruit m’assourdisse, il faut que je perde le contrôle de mon pouvoir. Ce qui se produisit. Elle ne peut s’en rendre compte ; moi-même je mets du comprends à le comprendre. Quant ça m’arrive, j’ai souvent le vertige. Mais là, c’est léger. Vraiment très passager. Alors je n’esquisse pas ne serait-ce qu’un geste pouvant me trahir. Je me demande plutôt pourquoi je fais ça. Je me demande pourquoi son cœur bat si vite. Je me demande si la seule envie de m’en coller une réussit à faire bondir son cœur. J’ai soudain envie de l’avoir plus près de moi encore. Mais je m’abstiens. Avant même de penser à sa réaction, je pense à la façon dont je me verrai après cela ; ce n’est pas moi. Pire encore, je n’en ai même pas réellement envie. Ce n’est qu’un caprice. Un stupide caprice. Et comme j’aurai fais face à un caprice d’un gosse, je m’énerve.
Elle aussi elle est énervée. Et c’est pour cette raison que lorsqu’elle me parle – lorsqu’elle me répond alors que je me demande si réellement, c’est à elle que j’adressais la parole ; après tout, peut-être suis-je fou et que je parle tout seul – je l’écoute à peine. La nausée ? Envie d’étriper quelqu’un ? Oh, c’est mignon.
Je me détourne sans lui prêter d’avantage d’attention. Le pense-t-elle seulement ? Peut-être. Ça ne m’affecte pas. Et j’en suis heureux. Je ne veux pas laisser cette fille avoir un impact sur mon humeur. C’est juste hors de question.

Je m’en veux d’avoir agis de la sorte avec elle. C’est étrange. J’ai toutes les femmes que je veux – eh oui, je m’en vante – et Oprah, eh bien, je ne la veux juste pas. Alors bon, l’avoir ou pas, je n’en ai rien à faire. D’autant plus que même si, jusque là, son coté rebelle m’avait plût, j’avoue que ça m’énerve hautement désormais. Elle continue à se battre contre elle-même. Elle continue à imposer entre elle et moi une barrière. Elle me juge sans me connaître tandis que moi, eh bien, j’essaye justement de la connaître. Pourtant, elle ne m’en laisse nullement l’occasion. Elle a décidé que l’on ne s’entendrait pas avant même de m’avoir rencontré. Tout ça parce que j’ai été nommé à sa place, il y a de cela un moment déjà. Je ne sais même pas pourquoi d’ailleurs. Plus qualifié ? Sérieusement, j’en doute. Effectivement, si elle n’était pas qualifiée, elle n’aurait pas été mutée comme Capitaine mais simplement recalée. Pourtant, je ne peux m’empêcher de croire que Carda désirait peut-être un homme à sa tête. La misogynie doit être plus présente ici qu’à Aesus.
De toute façon, je m’en fous.

Je sens parfaitement son regard pressant sur le mien. Mais je ne me retourne pas. Je ne veux même plus la voir. Heureusement, en voyant les trois individus recherchés, je me sens déjà mieux. Eh bien, la déprime ne m’aimait décidément pas. Ni la réflexion approfondie, d’ailleurs.
En lui demandant si elle une préférence, je me demande si elle voudrait se mesurer aux deux hommes. Ou au moins au plus baraqué. Effectivement, le plus faible des trois me semble être le deuxième homme ; la femme est dangereuse, je n’en doute qu’à peine. De toute façon, si elle avait demandé à se mesurer à l’armoire, je l’aurai certainement laissé. En revanche, je ne l’aurai pas laissé se battre contre deux personnes à la fois. Pas même le petit homme et la femme. C’est juste hors de questions.
Encore cette stupide envie de la protéger. Mais au moins, je sais que ce n’est pas qu’avec elle. Il est rare que j’effectue des missions avec des femmes, mais lorsque ça se produit, j’en prends vraiment grand soin. Allez savoir pourquoi. Gentleman ? Faut pas exagérer non plus. Même… Bon, bref.

Elle planta son regard dans le mien et je fronce les sourcils, perdant une fraction de sourire ma malice, avant de la retrouver l’instant d’après. Ne plus refaire ça ? Je note. Je lui répondrai, mais plus tard. J’attends d’abord qu’elle réponde à ma dernière question, parce que je n’oublie pas  que nous sommes en mission et que je tiens à sa réponse. En revanche, si je lui rétorque ce que j’ai sur le bout de la langue, là tout de suite, elle risque de s’énerver et de nous faire repérer. Au moins, en trente-cinq ans, j’ai appris au moins une bonne chose – et efficace qui plus est – : les femmes peuvent vraiment être très dangereuses.

La dinde ? J’étouffe un rire en appuyant mes deux coudes sur mes cuisses, faisant reposer mon menton sur mes mains, regardant Oprah comme une enfant regarde un magasin de jouet, hautement amusé de surplus.
Pour la suite de son plan, je me contente de hocher la tête. Ingénieux. Après, on se demande pourquoi les femmes ne sont pas au pouvoir, sérieux ; elles prennent trop de détours. Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurai foncé et me serait débrouillé seul, comme un grand. Autre raison pour laquelle elle sont rarement aux commandes ? La jalousie.

« Cette dinde, comme tu dis, a tout ce qu’il faut, là où il faut… Mais je comprends que tu sois jalouse, il y a vraiment de quoi. »

Je hausse les sourcils avant de lui lancer un sourire espiègle et arrogant. J’ai perdu le contrôle de mes sens ainsi que le contrôle de mon pouvoir un certain temps, mais désormais, tout va pour le mieux.
Je garde peu de temps mon regard sur le sien ; effectivement, je préfère caresser des yeux les délicates courbes prononcées de la dinde sacrément bien foutue. Son indomptable chevelure brune ne faisait qu’ajouter une subtile touche à son charme.
Drôlement sexy.
Je reprends mon sérieux en me tournant vers Knighton, lui parlant cette fois-ci plus en tant que capitaine qu’en tant qu’autre chose.

« Très bien. Une fois que tu l’auras neutralisée, je l’interrogerai sûrement. Elle me semble bavarde et conne, c'est parfait. Hmm… Enfin, ça ne te concerne pas vraiment. Tu t’en iras après ? »

Ma question n’en est pas vraiment une. C’est une sorte d’ordre. Mais aussi une interrogation. Et c’est pour cela que mon ton est hésitant. Je me demande comment va le prendre Oprah.
Bref, en attendant, je me lève et arrange mon gun, histoire de pouvoir m’en saisir rapidement. Oprah poussera la femme en arrière, la plaquant ou pas au mur et alors que la brute essayera d’aider sa copine – ou sa pute, je ne sais pas trop – je m’occuperai de son cas. Quant à l’autre, me semblant débutant, je pense qu’il hésitera. Il me faudra un instant pour lui planter une balle dans la jambe et l’immobiliser. Entre autre, j’ai tout intérêt à vite mettre hors jeu le plus balaise. Si j’échoue, il est possible que le minus s’en prenne à Oprah. Après tout, sous la pression, je ne sais pas comment comme il pourrait réagir. Mais s’il s’en prend à elle alors qu’elle est occupée avec la femme… Bref, je n’ai pas intérêt à rater mon coup. Je lui lance un regard, histoire de lui demander silencieusement si elle est prête. Pour ma part, je le suis. Et plutôt deux fois qu’une.

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeSam 18 Mai - 18:05

Sabaku ne daigna pas répondre à ses multiples invectives et au fond, elle lui en fut reconnaissante. Ca n’aurait fait que mettre de l’huile sur le feu et la situation n’en aurait été que plus envenimée.

« Cette dinde, comme tu dis, a tout ce qu’il faut, là où il faut… Mais je comprends que tu sois jalouse, il y a vraiment de quoi. »

« Je ne suis pas jalouse », répondit simplement Oprah. Le ton de sa phrase était étrangement neutre, et léger. Elle le disait simplement pour rétablir la vérité, car au fond, elle s’en fichait s’il pensait qu’elle enviait le corps de la demoiselle en face d’elle. La vérité c’est que pour elle, la beauté était un élément d’une inutilité incroyable. Elle se fichait d’être belle, d’avoir des courbes sulfureuses, alors elle n’était vraiment pas jalouse quand elle voyait une autre femme en avoir. Elle trouvait juste celle-ci vulgaire, et s’amusait de sa façon de se dandinait, comme une poule quoi.

« Et puis, je pense sincèrement qu’elle n’a pas « tout ce qu’il faut, là où il faut… », j’ai l’impression qui lui manque cette chose qu'on appel un cerveau »

Ajouta-t-elle sur un ton un peu malicieux mais qui gardait une certaine froideur étant donné qu’elle était toujours aussi concentrée sur sont travail.

« Très bien. Une fois que tu l’auras neutralisée, je l’interrogerai sûrement. Elle me semble bavarde et conne, c'est parfait. »

Elle ne put qu’hocher la tête en signe d’assentiment sur ses conjectures quant à la demoiselle un petit sourire au coin. Néanmoins, elle fut presque choquée par ce mélange d’intérêt méprisant. Comment pouvait-il admettre aussi facilement qu’elle avait l’air « conne » tout en semblant baver devant ses formes. Les femmes n’étaient elles que ça à ses yeux, des corps salivant sans cervelle ? Si tel était le cas, elle pouvait comprendre pourquoi le courant passait si mal entre eux. D’une part Oprah était tout l’inverse, et d’autre part elle n’était pas du genre à lui laisser entendre le contraire.

« Humm… Enfin, ça ne te concerne pas vraiment. Tu t’en iras après ? »

Le ton de sa question laissait entendre que cela était plus une affirmation qu’autre chose. Et ça lui déplaisait. Ça lui déplaisait énormément. Certes, elle n’était pas dans sa ville, du moins, militairement parlant, mais cela ne signifiait pas qu’elle n’avait pas le droit de résoudre cette affaire jusqu’au bout. Et si jusque là, elle avait obéit à Isaya, elle n’était pas tenue de le faire vu qu’elle n’était pas sous ses ordres étant une tiers personne.

Très sérieuse, sans chercher le moins du monde à être provoquant, mais sur un ton si déterminé et posé comme une évidence qui n’acceptait clairement aucune réplique, elle répondit :

« Je ne fais jamais les choses à moitié, Capitaine, et Carda reste ma ville natale… »

Avant de lui laisser le temps de répondre – car elle sentait qu’il le ferait - elle se redressa vivement et sortie son épée d’un mouvement fluide. Le genre de geste si parfaitement maitrisé qu’il ne peut exister qu’avec l’expérience et un certain talent.

Puis, elle s’élança, elle bondit avec une légèreté étonnante pour sa carrure et ses vêtements, et se rua en direction de la jeune femme. Surpris, le couple recula et se sépara brusquement avant de tenter de se saisir de leurs armes respectives. Occultant consciemment la présence de l’homme, elle concentra tous ses efforts sur la jeune femme. Pivotant sur la droite, le bras tendu, elle tenta un premier coup de taille. Son adversaire esquiva en s’éloignant, mais’ Oprah avait anticipée sa réaction et elle s’autorisa une gracieuse pirouette pour la frapper immédiatement après de l’autre côté.
Touchée.
La dinde attrapa un de ses couteaux en regardant rageusement le filet de sang qui coulait sur sa main droite, sans déceler la satisfaction d’Oprah. Voilà ce qu’elle aimait : les gestes précis, subtiles, affaiblir juste ce qu’il faut son adversaire pour le vaincre, tout en finesse.

Après avoir paré d’un élégant coup d’épée la ridicule tentative d’attaque de son adversaire Oprah recommença sans sourciller sa danse macabre avec maestria. Variant les degrés, elle faisait virevolter son épée sans relâche pour infliger des blessures superficielles mais sanglantes à la piètre combattante en face d’elle.

Elle craignait les couteaux de lancé qui viennent se ficher dans votre jambe quand on les a oublié, mais en duel, elle se trouvait presque imbattable.

Cinq minutes plus tard, son opposante avait moins belle allure. Ses « beaux » vêtements se trouvaient déchirés à plusieurs endroits et commençait à se gorger de liquide écarlate. Oprah s’amusait de voir sa victime ainsi zébrée, Sabaku la trouverait sans doute moins à son gout comme ça. Elle se demanda vaguement pourquoi cela été sa première pensée - après tout, qu’est ce que ça pouvait bien lui faire de savoir qu’elle plaisait physiquement à Isaya ? – mais elle était en plein combat, elle avait d’autre chose à faire qu’une introspection approfondie, sur une remarque qui lui était brièvement passée dans la tête.

Le poison commençant à faire effet, sa victime s’écroula soudainement incapable de bouger de façon cohérente.

Sans plus sans préoccuper, elle fit volte face et partit s’occuper des deux hommes restant, déjà bien affaibli par Izaya. Enfin, de l’homme restant étant donné que le gringalet qui bougeait pourtant très vite venait de s’effondrer à terre.

D’un ample mouvement d’épée, elle s’attaqua à son tour au colosse. Acculé par Izaya il ne put esquiver son propre coup et il mourut l’instant d’après, mais elle n’aurait su dire si s’était à cause de sa lame ou de la balle de Sabaku.

Essuyant nonchalamment Souffle sur un bout de tissus un peu moins crasseux que les autres, Oprah contempla fièrement leur œuvre.

Puis, regardant Izaya avec un sourire étincelant et sincère elle lui dit :
« Beau travail ! Capitaine… »

Par réflexe elle posa brièvement sa main sur son épaule dans une sorte de tape amicale de félicitation puis, les deux mains sur les hanches elle regarda sa victime en reprenant tranquillement un souffle plus normal.

Même si le combat n’avait pas était particulièrement intense, elle ne pouvait nier qu’elle était un peu fatiguée. Elle s’était habituée à l’altitude d’Aesus, donc au manque d’oxygène ce qui lui avait donnée plus d’endurance, mais elle avait oublié à quel point le soleil de Carda pouvait pesait lourd sur les épaules du guerrier. Maintenant que la bataille était finie et l’adrénaline retombée, elle se rendait compte à quel point elle mourrait de chaud sous son armure, comme si une puissance supérieur s’amusait à la cuire à la vapeur. Du coup, le danger étant évidemment écarté, elle fit ce que toute personne saine d’esprit aurait fait, elle l’enleva. Libérée de son carcan de métal, elle se sentait déjà beaucoup mieux, le tissu de son espèce de robe pouvait respirait mais après un tel effort ce n’était pas suffisant, d’autant plus qu’il était probable qu’elle reste encore un moment debout sous ce soleil de plomb.
Elle se demanda un instant si elle pouvait se permettre d’enlever aussi sa robe, puis elle se dit que oui. Que Sabaku avait suffisamment joué avec qu’elle pour qu’elle n’ait même pas à avoir à se poser la question de savoir si ça allait l’embarrasser ou pas. A la limite, tant mieux s’il était mal à l’aise, ça ne serait que justice.

Si Oprah était loin d’être tactile, elle n’était absolument pas pudique. Elle était entourée d’homme toute la journée, alors heureusement que cela ne la dérangeait absolument pas d’être vu en nuisette par exemple. Le nombre de fois où on était venu toquer à sa porte en pleine nuit pour un problème urgent ! De toute façon, il n’y avait rien à voir.

Délaçant sa robe d’un mouvement mécanique elle la posa délicatement sur son armure puis se tourna vers Izaya. Sa tenue restait décente dans la mesure où elle portait une pièce de tissue très qui couvrait relativement amplement sa poitrine et qu’elle avait toujours son incontournable pantalon gris bleu, mais il était sûr que ce n’était pas non plus ce qu’il y avait de moins affriolant.

Elle était tout de même curieuse de savoir comment il allait réagir à ça. Lui qui depuis le début s’amusait à la mettre mal à l’aise… Elle était pratiquement sûre d’au moins arriver à le surprendre, et s’était déjà une belle victoire en soi. De toute façon elle ne s’attendait pas à quelque chose de plus recherché qu’une remarque salace pas très distinguée.

Et surtout, le plus important restait leur affaire… Elle se demandait encore comment il allait réagir à son « insubordination », il n’avait clairement pas envie qu’elle reste pour en savoir plus… Et elle n’était pas prête non plus à en démordre…
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeSam 18 Mai - 20:42




» Hey Oprah, she is sexy but I'm a little impulsive. «

Je suis quelqu’un de tout bonnement insupportable. Je peux m’avérer être méprisable d part mon arrogance sans limite et je peux aussi être de la pire compagnie qui puisse être. Je peux être silencieux à vous mettre mal à l’aise tout comme je peux être bavard jusqu’à vous donner mal au crâne. Je peux parler avec de subtils sous-entendus pour avoir une lame parfaitement aiguisée et ensuite vous poignarder tout comme je peux, d’entrée de jeu, vous foudroyer de remarques malvenues. Je ne suis pas forcément quelqu’un de bien, après tout. Ce n’est pas parce que je dirige aujourd’hui les différentes sections de Carda que l’on peut pour autant dire que je suis quelqu’un de bien. À la limite, j’irai jusqu’à dire que j’ai plutôt réussi là où je ne pensais pas exceller. Après tout, une année à peine avant de m’engager dans la chevalerie, je n’avais aucune idée du chemin que prendrait mon avenir professionnel – si tant est qu’il y aurait avenir professionnel. Mais mon comportement n’a rien d’exemplaire, cela étant. Si l’on avait dû me juger sur cela, je pense qu’aujourd’hui, je serai exilé. Après tout, en plus d’être complètement irritant, je l’assume entièrement et vais fièrement le crier sur tous les toits, le criant à tout bon entendeur que je peux trouver sur mon chemin.
Je suis un emmerdeur de première, un homme qui peut être qualifié de pervers ou même d’obsédé, une personne détestable qui ne cesse de râler et de rabaisser les autres, ce genre d’être que je n’aimerai sincèrement pas avoir près de moi. Au fond, le peu de qualités que je possède ne font certainement pas le poids contre ma longue liste de défauts. Je ne m’en porte de toute façon pas plus mal.
Je ne suis pas quelqu’un de bien. Et sérieusement, je n’en ai strictement rien à foutre. Je ne cherche pas à plaire. Je ne cherche plus à plaire depuis déjà grand nombre d’années.

Comment pourrai-je en vouloir à Oprah de ne pas m’apprécier ? Comment pourrai-je lui en vouloir de me tenir rigueur quant à un instant que je possède et qui aurait dû lui en revenir ? C’est d’ailleurs pour cela que, justement, je ne lui en veux pas du tout. Je ne lui en veux pas d’être si impulsive, si tranchante, si froide, si distante.
Mais le fait est qu’alors que j’avais perdu le contrôle de mes mouvements, au lieu de se taire, elle n’a fait que remuer le couteau dans la plaie. Et pour cela, je lui en veux. Elle avait effectivement raté une belle occasion de se taire. Ce n’est pas juste. À sa place, je n’aurai pas non plus aimé être traité comme un vulgaire objet. Je comprends, au fond, sa réaction. Mais cela n’empêche mon irritation. Parce que ce qu’elle ne sait pas – ce qu’elle n’est pas censée savoir en même temps – c’est qu’en la plaquant de la sorte contre le mur, qu’en plantant de cette façon mon regard dans le sien, qu’en témoignant d’un sérieux sincère, je me suis dévoilé à elle comme je me dévoile très rarement et à très peu de personnes. Alors, autant vous dire qu’agir de la sorte avec une parfaite inconnue, eh bien, c’est tout bonnement la première fois. Et la dernière, je l’espère. Pas que je n’ai jamais traité une femme de la sorte ; simplement que je ne l’ai jamais fais en étant sérieux.

Jalouse. J’ai toujours trouvé les femmes jalouses adorablement mignonnes. En plus, les plus masculines d’entre elles devenaient féminines lorsqu’elles étaient jalouses. Mais attention, ne vous méprenez-vous pas, je ne dis pas du tout que la jalousie est un trait de caractère féminin.
Elle réplique du tac au tac qu’elle n’est pas jalouse.
Je ne dis rien. Jalouse ou pas, au fond, elle aurait répondu la même chose. Et de toute façon, je ne le pensais pas spécialement. C’est sorti comme ça on va dire.
En revanche, lorsqu’elle rajoute un petit commentaire quant au fait qu’il manquait à la jolie femme un cerveau, je ne me retiens pas de rire doucement. Elle a raison pour cela, mais elle doit savoir que ce n’est absolument pas de quoi je parle. Et me prendre au mot le mot n’est pas non plus une très bonne idée parce qu’au final, on risque de ne plus se taire.
Oui, je la trouve sexy et conne. L’un n’empêche pas l’autre à ce que je sache. Je ne considère pas les femmes comme des objets, sauf que cette femme superficielle à quelques mètres de moi ne mérite pas mieux qu’être traitée comme la dévergondée qu’elle est. Je ne la juge pas sur son apparence, parce que je déteste ça. Sauf que malgré les apparences, je n’oublie pas qu’elle est une rebelle qui vient de s’en prendre à mon village. Et si on n’avait pas l’intention de l’arrêter, Oprah et moi, elle aurait sans doute été prête à attaquer les civils. Et ça, je ne le lui pardonnerai pas. Effectivement, un autre de mes défauts se dévoile ainsi : je ne suis pas indulgent dans mon travail et suis vraiment très rancunier.
Et je ne pardonnerai pas cette intrusion. Pas moyen.

Oprah me répond alors en me signifiant clairement qu’elle n’a pas pour intention de partir tandis qu’elle se lève d’un bond en se ruant vers sa cible.
J’aimerai beaucoup contempler la façon dont elle se bat – la contempler elle, tout court – mais il faut que je la couvre et ce serait vraiment fâcheux que l’armoire à glaces lui fasse du mal.
Ai-je vraiment envie qu’elle s’en aille ? Je ne sais pas. Et je ne voulais pas dire s’en aller de Carda, qu’elle ne monte donc pas sur ses grands chevaux. Autre chose, j’avais déjà eu le loisir de remarquer qu’elle était de Carda. Son totem est un scorpion, le contraire m’aurait vraiment étonné.
J’avance à grandes et rapides enjambées vers le plus imposant des deux hommes et lui enfonce mon poing droit dans le visage sans le ménager. Déboussolé, il jure en essuyant le filet de sang découlant de son nez tandis que l’autre homme se jette sur mon dos. Je lui enfonce mon coude dans l’estomac et me tourne furtivement vers lui avant de lui encastrer mon pied dans les côtes. Il se tient à un arbre et, une nouvelle fois, je me tourne vers l’autre pour esquiver de justesse un coup de poing qui m’aurait certainement assommé. Toujours baisée, je me redresse furtivement en lui enfonçant mon poing américain sous le menton.
Oprah se débrouille bien, je le sais, l’entends. Tant mieux, car dans le cas contraire, j’aurai difficilement pu l’aider.
Le faiblard se jette sur moi comme un débile et, agacé, j’en oublie l’autre pour enchainer divers coups de poings et de pieds, le plaquant contre un mur avant de lui enfoncer mon poing dans le nez. Je m’éloigne, le laisse avancer en titubant et prend mon gun pour lui tirer une balle entre les deux yeux.
Je n’ai cependant pas le temps de le voir tomber car je m’éloigne vivement en diagonale, ayant entendu l’autre arriver. Finalement, mon pouvoir est vraiment très utile. Quoi qu’il en soit, je me tourne vers lui, l’arme toujours à la main, pointe le canon vers lui et tire au même moment où j’aperçois la lame d’Oprah le traverser. Il est mort. Qui l’a tué ? Je m’en fiche. Il est mort et c’est tout ce qui compte.

La jeune femme s’approche de moi et pose sa main sur mon épaule. Je réponds à son sourire pour lui signifier que je lui retourne le compliment tandis que je remets calmement mon arme en place, détournant mon regard pour le déposer sur celle qui porte le surnom de dinde. Notant son état, je ne peux m’empêcher de sourire plus largement encore ; ouais, très beau  travail même.
Je m’approche d’un mur et m’y adosse alors que je vois Oprah se débarrasser de son armure. Je me demande d’ailleurs pourquoi elle l’a mise, sérieusement. Je la regarde faire sans broncher, la tête légèrement penchée sur le coté. Sauf que je ne m’attendais vraiment pas à la suite. Effectivement, elle se débarrassa aussi de l’étrange robe qu’elle portait. Les sourcils haussés, je redresse ma tête, les bras croisés sur mon torse, le pied calé contre le mur. Un pantalon gris et je ne sais quoi pour lui cacher sa poitrine. Je lui affiche un sourire goguenard tandis que je m’approche d’elle, dégageant son épaule d’une de ses belles mèches brunes, faisant involontairement glisser mon index sur sa peau avant de parler à voix basse en baissant le visage vers le sien, mes lèvres tout près de son oreille gauche.

« Tu as raison de ne pas être jalouse. Après tout, toi aussi, tu as tout ce qu’il faut, là où il faut, Oprah. »

Je me détourne ensuite d’elle après lui avoir doucement souri et vais vers l’autre femme, malheureusement nettement moins séduisante dans cet état. Je l’attrape par les cheveux et la fait redresser jusqu’à ce que ses pieds ne touchent plus le sol. Je plaque alors mon corps contre le sien pour ne plus avoir à la maintenir par les cheveux et vais placer ma bouche au niveau de son cou. Pas pour laisser mon souffle caresser sa peau – contrairement à la raison qui m’avait poussé à agir de la sorte avec Oprah, tout à l’heure – mais uniquement pour qu’elle soit bien la seule à entendre mes mots, mes menaces, les détails sanglants que je ne veux pas que le Capitaine d’Aesus entende.
Elle sue à grosse gouttes et sa respiration s’accélère. Je souris, satisfait, avant de redresser mon visage et de poser ma main sur son cou pour pouvoir décoller mon corps du sien. Violemment, j’enfonce mon genou dans son estomac avant de lui demander quelles étaient leurs intentions. Elle balbutie, mais sa bouche regorgeant de sang, je ne comprends même pas. Je serre ma main sur sa gorge et enfonce d’avantage mon genou dans son estomac avant de la laisser lourdement tomber en soupirant. Je m’accroupis alors vers elle et lui demander de parler mieux que ça. Cette fois, elle n’ouvre même pas la bouche, n’essaye même pas.
Je tire mon gun et le pointe vers le ciel avant de tirer. Et puis, je fais approcher le canon brûlant de son ventre et appuie sur la détente en évitant les poings vitaux, ignorant son cri de douleur strident. Au moins comme ça, elle n’a plus de sang dans la bouche.
Je serre la mâchoire et parle cette fois-ci clairement pour qu’Oprah m’entende.

« Hey, t’as pas un moyen efficace pour la faire parler ? Si je continue, je risque de la tuer. »

C’est ce qui s’appelle être trop concerné. Effectivement, cette affaire m’a énervée d’avantage que les autres vu que j’étais occupé à la base. Et je sais parfaitement que si je continue, je risque effectivement de la tuer. De toute façon, c’est ce que je ferai. Mais pas tout de suite.
Je me lève et range une seconde fois mon arme avant de poser mes deux mains sur les épaules dénudées d’Oprah et de lui lancer un sourire de défi.

« Les filles se comprennent entre elles, non ? Si tu piges ce qu’elle raconte, j’te laisse te défouler sur moi. Une fois. »

En insultant ou en frappant. Et si elle veut plus ? Elle n’a qu’à demander !
Non, je ne suis pas maso, juste professionnel. Et puis, j’ai vraiment envie de voir ce qu’entend Knighton par se défouler sur quelqu’un. Ou tout du moins, lorsque ce quelqu’un est celui qui lui a coupé l’herbe sous le pied et qui est légèrement – beaucoup trop – tactile.



Dernière édition par Izaya Sabaku le Mar 21 Mai - 13:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 19 Mai - 12:10

« Tu as raison de ne pas être jalouse. Après tout, toi aussi, tu as tout ce qu’il faut, là où il faut, Oprah. »

La première chose à laquelle Oprah pensa, c’est que ça devait être maladif chez lui de toucher les gens. Ce n’était juste pas possible autrement. Mais pour une fois, elle était plus gênée qu’énervée. D’une part parce qu’elle commençait à s’habituer à ses manies, et d’autres parts parce qu’elle était plus concentrée sur ses paroles sur ses actes.
Et puis bon, il faisait des progrès au fond. Il lui avait seulement touché les cheveux – ce qu’elle trouvait bien plus tolérable – et à peine effleuré l’épaule. Il y avait juste cette façon de l’approcher de très près, au point qu’elle sentait la chaleur de son souffle sur sa peau, qui la dérangeait.

Tournant légèrement la tête sur le côté, comme si elle voulait l’empêcher de la voir rougir, elle ne répondit rien. C’était quand même un beau compliment, parce que bon, même si son physique l’importait peu, on est toujours sensiblement réceptif aux louanges. Il faut aussi avouer qu’elle ne s’y attendait pas, pas de sa part.
Alors qu’il ne faisait qu’essayer de la mettre mal à l’aise il avait décidé de lui dire quelque chose de gentil – enfin si on omettait le caractère légèrement lubrique décelable au fond des propos – du coup elle avait toutes les raisons du monde de penser qu’il était sincère. A moins qu’il n’essaie de la piéger en lui faisant baisser sa garde ? Mais il l’avait appelé par son prénom. Pas Capitaine, pas Knighton, mais bel et bien Oprah. C’était la première fois qu’il utilisait ce substantif alors cela expliquait peut-être pourquoi elle trouvait la situation si… différente. Bizarrement elle préférait qu’il utilise son prénom. Elle avait moins l’impression qu’il se moquait d’elle et puis elle aimait bien la façon dont il le prononçait.

La suite fut néanmoins, nettement moins réjouissante. Redevenu extrêmement sérieux, il avait commencé à torturer son adversaire. Elle n’était pas tellement pour cette méthode, bien qu’elle était indubitablement efficace, mais c’était son territoire alors elle n’avait pas son mot à dire.

Elle le regarda donc faire, une expression neutre sur le visage, se disant quand même que blesser le ventre et le cou d’une personne n’est pas la meilleure idée quand on voulait la faire parler… Oprah serra les dents quand il lui tira dans le ventre. Effectivement il risquait de la tuer. Si ce n’était pas déjà fait. A moins d’être pris immédiatement en charge par un médecin elle allait mourir de ses blessures, c’était quasiment certain.

Puis soudain, il se redressa et revint vers elle avant de lui dire, les deux mains posées sur ses épaules, (quand je vous dis que c’est maladif chez lui !) qu’il la mettait au défi de la faire parler.
Affichant un sourire facétieux elle hocha la tête. Il ne savait pas dans quoi il s’engageait avec cet espèce de pari. Elle était sûre de pouvoir obtenir des infos. Sans se formaliser du fait qu’il l’avait touché, elle décroisa les bras et se dirigea en direction de la fille.

S’approchant de l’ex jolie demoiselle, Oprah l’aida délicatement à se redresser pour dégager un peu ses poumons. Se tenir bien droit aide souvent à porter la voix, ça ne lui ferait pas de mal. Puis, elle s’agenouilla devant elle en posa sa lame sur ses genoux. Elle la fixa un instant, dégoutée par ce corps avachi et diminué, puis finit par dire sur un ton inflexible et professionnel, plus calme que la mort :

« Je pense que tu te dis que tu as de la chance que cela soit moi qui m’occupe de toi. Mais tu as tords. Si tu ne me dis pas ce que je veux entendre, tu vas regretter qu’Izaya ne se soit pas chargé de toi, car il t’aurait tué vite, violemment, mais vite. Moi je ne te tuerai pas, et, crois bien que cela sera encore pire. »
Plus efficace que la torture physique, la torture psychologique. La représentation de la douleur étant souvent plus efficace que la douleur elle-même, et là Sabaku l’avait déjà bien aidé dans ce domaine. Enfin remarque, s’il lui avait abimé le larynx, elle n’allait pas pouvoir en tirer grand-chose…

« Maintenant, tu vas prendre plusieurs grandes respirations et te calmer, puis tu vas me dire tout ce que je veux savoir, et après, j’appellerai un médecin. »

Elle laissa un instant à la femme le temps de reprendre son souffle tout en caressant sa lame du bout du doigt pour lui rappeler ce que cette arme dangereuse lui avait fait quelques secondes plus tôt.

« Bien, je t’écoute », finit-elle par dire en plantant son regard dans le sien. Elle vit son adversaire rassembler ses forces et lâcher un gargouillis qui pouvait se traduire par :
« Je…je n’ai fais que les suivre, je ne voulais pas…
— Bien sûre, je n’en doute pas, mais à vrai dire je m’en fiche, la seule chose qui a de la valeur c’est savoir pourquoi vous vous êtes rebellé et ce que vous avez fait. »
La jeune fille ferma les yeux comme pour peser le pour et le contre et Oprah l’aida à se décider en faisant teinter Souffle.

« Ils ont... tués des vieillards. Parce que… parce qu’ils…on manquait d’eau, ils…ils trouvaient ça injuste que des vieux, qui devraient déjà être mort… en profite… au détriment des jeunes. »

Oprah hocha la tête en regardant le sang qui coulait lentement le long de son abdomen malgré les deux mains qu’elle avait tant bien que mal placé sur sa blessure. Elle n’avait plus aucune chance de survivre maintenant.

« Vous n’avez rien fait d’autre ? Il n’y avait que vous ? »
Sa victime secoua vigoureusement la tête en balbutiant un « oui, je vous le jure » plutôt convainquant.

Oprah acquiesça avant de la remercier. Puis, elle se redressa et fit mine de se tourner vers Izaya avant de lui trancher la tête d’un rapide coup d’épée. Inutile de continuer à la faire souffrir maintenant qu’elle avait obtenue ce qu’elle voulait.

« Ces messieurs,
commença-t-elle en désignant vaguement les cadavres, ont tués plusieurs personnes âgées car ils pensaient que comme ça, il y aurait plus d’eau pour les autres. » Elle soupira en secouant la tête.
Pourquoi il y avait des idiots partout ? Quoi qu’il en soit, l’affaire était terminée, il n’y avait plus qu’à faire enlever les cadavres par un des sous-fifres.
Occultant de sa mémoire cet épisode sanglant, elle redevint de bonne humeur. Il était temps d’aborder un autre point.

S’approchant de Sabaku le regard pétillant elle déclara sur un ton extrêmement espiègle :

« Alors comme ça, j’ai le droit de me défouler sur toi ? Je peux te faire tout ce que je veux ? »

Cela aurait été mentir que de dire que la situation ne lui plaisait pas. Pour une fois que c’est elle qui la contrôlait. Attendant sa réponse par pure forme, elle avait déjà une bonne idée de ce qu’elle allait lui « infliger ».
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeMar 21 Mai - 13:53




» Are you free, miss? With me, you'll be. «

Je ne suis pas sadique. Vraiment pas. Regarder les autres souffrir ne me procure strictement aucun plaisir. Les voir ramper à mes pieds ne m’apporte nulle satisfaction. Le fait que je sois arrogant et que je puisse parfois me considérer supérieur à plusieurs personnes ne veut pas pour autant dire que les voir avoir mal peut, d’une quelconque façon, me faire du bien. Tout bonnement parce que je suis un véritable je m’en foutiste et que c’est dans mes gênes de n’en avoir rien à faire des autres. Qu’ils soient heureux ou malheureux, au fond, en quoi cela me concerne ? Simple après tout, ça ne me concerne absolument pas.
Pourtant, aujourd’hui, je suis sadique.
Le regard que j’ai lancé à la femme voulait déjà parfaitement dire qu’elle allait avoir sacrément mal. Mais ce qui s’en suivit fut pire que ce que moi-même aurais pu imaginer. Ce n’est pas non plus la première fois que je mène ce genre d’interrogatoire, sauf que c’est surtout avec des hommes. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je pense bien que c’est la toute première fois que je maltraite de la sorte une femme. Il m’est déjà arrivé d’en frapper, des femmes. Le métier oblige après tout. Mais jamais à les torturer. C’est une première pour moi et, bien que ça ne me fasse ni chaud ni froid, le fait que je continue sur ma lancée veut bien dire que j’ai quelque chose de sadique. Sinon, je m’arrêterai. Mais peut-être n’est-ce pas tant du sadisme. Effectivement, maintenant que je me concentre sur mes ressentis, j’ai une sorte de pincement au cœur à chaque fois que j’inflige une nouvelle souffrance à cette femme. Mais cela ne m’empêche toujours pas de continuer. Au moins, je ne suis pas un psychopathe vu qu’au fond, je m’en veux quelque peu. Mais qu’importe après tout, je suis surtout sous l’influence de la colère.
Pourquoi de la colère ? Parce qu’elle et ses deux petits amis stupides m’ont dérangé un peu trop. J’étais avec Oprah et déjà qu’elle venait elle-même de me déranger, mais elle a su y faire – bien qu’elle n’ait fait qu’exprimer vivement le fait qu’elle n’avait nulle intention de sympathiser avec moi – et au final, elle m’étais de bien plaisante compagnie. Après, on est encore venus me déranger. Et cette fois, ce n’était pas pour apporter mieux mais juste plus pénible. En bref, je suis énervé et je me défoule sur la seule survivante. Ce n’est pas très digne d’un Capitaine, j’en ai conscience, mais au final, tout ce qui compte est que je maintienne l’ordre dans la ville et que je fasse en sorte d’éviter que ça déraille. C’est donc normal que je veuille des informations. Normal que je fasse souffrir cette femme.
Normal ? Sérieusement ?

J’eus l’intention, à un moment quelconque, d’arrêter et de dire à Oprah que ce n’est pas ce que j’ai l’habitude de faire. Mais je ne le fis pas. Pourquoi, après tout ? Je n’ai pas à me justifier auprès d’un autre Capitaine. Qu’elle en fasse autant par énervement ou pas, c’est son souci ; moi, j’agis comme je veux. Est-elle contre cette idée ? Je ne sais pas. Son visage est neutre, mais j’ai l’impression qu’elle n’apprécie pas. Sauf que là encore, ça me passe par-dessus la tête. Je ne m’y attarde pas le moindre du monde.
Mais avant de vous dire comment j’ai réagis en la voyant faire avec notre prisonnière – disons-le ainsi – laissez moi juste souligner le fait qu’elle ait détourné la tête lorsque je lui ai fais le compliment. Je penchai légèrement la tête sur le coté, un sourire simple accroché aux lèvres. J’aperçus quelques rougeurs, alors je me redressai d’emblée et m’éloignai ; je n’avais aucune envie de la mettre plus mal à l’aise que ce que j’avais réussi de faire.

Oprah s’approche de la jeune femme et l’aide à se redresser tandis que je me dirige vers le mur pour m’y adosser. J’enfouis ma main dans ma poche pour en tirer un paquet de clopes avant d’en coincer une dans ma bouche. Je vois le Capitaine d’Aesus s’agenouiller devant l’autre qui m’est de dos et je m’étonne en la voyant tirer son épée pour l’appliquer sous l’un de ses genoux. Je l’entends par la suite parler et je ne peux m’empêcher de rire doucement. Elle parle ! Sérieux, j’ai vraiment l’impression qu’on n’a pas la même vision du mot torture du tout. Mais bon, tant qu’elle lui extorque des aveux, moi ça me va. L’aurai-je tué ? Fort possible. Mais je me serai encore amusé avec elle. Au moins un peu. Tenez, si Oprah ne l’avait pas autant amochée, je me serait même permis quelques… Débordements. Pourquoi ne pas en profiter, après tout ? M’enfin, je dis ça, mais au fond, je doute que j’aurai été capable de ne serait-ce que laisser trainer mes lèvres sur son cou. Elle est jolie, mais elle me dégoute.
Je tire une longue taffe en refermant les yeux, suivant la conversation des deux femmes avec le plus grand des intérêts. Elle avait beau balbutier, je compris cette fois-ci plus ou moins. Je rouvre les yeux et aperçois la femme secouer vigoureusement la tête en affirmant qu’il n’y avait qu’eux. Parfait, je n’ai de toute façon plus vraiment envie de me battre. Je me mets à avancer jusqu’à reprendre ma position initiale, soit derrière Oprah, de façon à pouvoir planter mes yeux dans ceux de la femme. Mes yeux dérivent un bref instant vers le sang qui s’écoule de son corps et je me saisis de ma cigarette pour la jeter au sol et l’écraser.
Knighton la remercia puis sembla se tourner vers moi... Mais nan. Elle vient de tranchera la tête de l’autre. Je la regarde tomber par terre puis fixe le corps succombant à son tour. Au final, je préfère regarder la seule autre personne en vie en lui attribuant un sourire pour lui démontrer mon « admiration ». C’est vite fait dit hein.

« Tu penses que je devrai mentionner tous les détails de cette mission lorsque je ferai mon rapport ? »

La question est vite étudiée : il est évident que non. Pas que je n’aimerai pas qu’Alistair ou Andrew – ce sont mes supérieurs directs, donc je les prends en exemple – apprennent que je défie ma coéquipière et qu’on tire profit de la torture d’une rebelle, mais seulement que je préfèrerai éviter d’avoir à m’expliquer. Parce que je ne suis vraiment pas du genre à me justifier. D’autant plus que je sais pertinemment que ça ne nécessite nulle explication. En soi, je n’ai rien fait de mal. On n’a rien fait de mal. Et puis, le Général aime les solutions radicales, lui aussi. Ça devrait le faire alors, non ?
Et puis, elle s’approche de moi, se dresse à quelques pas de là et me lance avec un regard éclatant, sa voix trahissant son amusement. Je hausse un sourcil avant de soupirer d’un ton faussement-déçu. Pourtant, je ne peux pas garder cette expression bien longtemps sur le visage, alors je lui souris simplement en enfonçant mes mains dans mes poches, l’air de lui dire que je ne me défendrai effectivement pas. Je me débarrasse de mes poings américains, le regard planté dans le sien, un simple sourire sur mes lèvres.
Oh et puis. Elle vient de me tutoyer. J’ai envie de la féliciter en tapant dans mes mains. Mis je me retiens. L’étique l’oblige. Pfeuh, au fait, j’ai juste la flemme de ressortir mes mains de mes poches alors que je viens tout juste de remarquer l’emploi du tutoiement.
Doucement, je lui parle. Parfois, j’oublie que tout le monde n’a pas mon pouvoir ; que tout le monde ne peut pas percevoir les moindres chuchotements. Mais ça va, ça devrait être audible.

« Ouais. Juste une chose avant que tu m’obliges à aller à l’hôpital : tu es vraiment adorable quand tu rougis. »

Juste après « hôpital » je me suis penché vers elle, allant lui murmurer la suite de ma phrase au creux de l’oreille avant de me redresser en lui lançant un sourire goguenard.
Je ne suis pas sadique, vous vous en souvenez ? Mais je suis pire que ça au fait : je suis masochiste, suicidaire. Sérieusement, donner le droit à une femme de se défouler sur moi n’est déjà en soi pas une très bonne idée. Lorsque la femme est Capitaine d’Aesus encore moins. Mais quand ce même Capitaine aurait dû être le dirigeant de Carda et non pas d’Aesus et que c’est à cause de moi que la mutation s’en suit… Bref, je m’attends au pire. Et là, je viens de la complimenter. Histoire de lui dire qu’elle peut vraiment se défouler ? Parce que j’ai l’impression que les femmes ne sont pas toute réceptives aux compliments.
De toute façon, je ne les comprendrai jamais. J’ai cessé d’espérer.
Je la regarde sans parler avant de remarquer un mouvement à ma droite. Je n’ai pas besoin de tourner la tête ; c’est mon fennec ; et je n’ai aucune envie de cesser de regarder Oprah. Elle est belle. Et c’est vrai qu’elle est adorable. C’est étrange, mais je pense qu’au fond, je l’aime bien. Même si ça ne doit pas être réciproque.
Je baigne dans son regard et je semble m’y perdre. J’en oublie tout ; cette mission, ces rebelles, la femme que l’on vient de torturer à deux. Il n’y a plus qu’elle. Pas même elle et moi. Simplement elle.
Boum. Boum. Boum.
Son cœur. Une nouvelle fois, ses battements m’assourdissent. Pourquoi spécifiquement les siens ? Je ne sais pas.
Boum. Boum. Boum.
Bon Dieu, quelle douce symphonie.

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeSam 1 Juin - 17:05

« A quoi servent les rapports si on ne peux pas passer outre certains détails », répondit-elle avec un clin d’œil en nettoyant à nouveau très consciencieusement son épée. Une fois que celle-ci fut rutilante, elle l’a rangea d’un geste mesuré, puis, elle attendit sa réponse un sourire facétieux aux lèvres. Tout ce pouvoir entre ses mains, c’était quand même grisant.
Comme d’habitude il ne put s’empêcher de venir chuchoter sa réponse à son oreille. À croire qu’il avait peur que quelqu’un d’autre l’entende quand il parle. Bien que cette intrusion dans son espace personnelle continue de la troubler, elle se sentait plus sereine désormais, habituée à son manège elle continuait de sentir quelques frissons parcourir son échine mais son malaise avait disparu. Il ne pouvait avoir manqué de le percevoir - ne serait-ce que parce que son cœur arrêtait de danser la valse à chaque fois qu’il s’approchait trop près - donc il ne faisait pas ça pour jouer. Soit c’était une vrai manie, soit il aimait réellement se faire chatouiller le nez par ses cheveux. Cheveux qui pourtant n’était ni soyeux, ni agréable. Elle s’efforçait de les rendre doux et léger par un fastidieux brossage mais sans grand succès, la seule chose qu’on pouvait véritablement leur concédait était leur agréable parfum d’ambre grise malgré la poussière et le sang. Car oui, Oprah était une combattante, cela faisait longtemps qu’elle avait renoncé à embaumé l’air autour d’elle avec des agréables senteurs comme les belles dames de ce monde. Néanmoins les progrès des érudits en la matière lui permettaient de limiter les dégâts et à son grand soulagement, l’odeur de sueur n’était jamais trop prenante. Par conséquent, en y prêtant attention, il n’était pas impossible de déceler une délicate fragrance émanant de sa chevelure.

« Ouais. Juste une chose avant que tu m’obliges à aller à l’hôpital : tu es vraiment adorable quand tu rougis. »

Avait-elle l’air si violente que ça pour qu’il s’imagine déjà avec les bras cassés ? Remarque, quelques heures plus tôt, il n’aurait pas été très loin de la vérité… S’en suit un nouveau compliment. Enfin une fine plaisanterie déguisée en flatterie, sans aucun doute pour la mettre de nouveau mal à l’aise. Le pire c’est que ça marche, et que même si elle s’ordonne de ne pas réagir à cette remarque ces joues ne peuvent s’empêcher de se colorer légèrement. Espérant qu’avec l’effort physique qu’elle venait de faire ça ne se remarque pas, elle fit comme si elle n’avait pas entendu et darda à nouveau son regard sur lui faisant mine de réfléchir.

En réalité, elle savait déjà ce qu’elle allait lui demander. Ce qui l’avait le plus déstabiliser depuis le début c’est son incroyable lunatisme. Il n’arrêtait pas de passer d’une émotion à l’autre et de changer de comportement à son égard. Tantôt sérieux, tantôt moqueur, agressif ou flatteur cet homme était une sorte de mystère qu’elle était bien décidée à résoudre. Pour la simple et bonne raison qu’elle ne supportait pas que quelque chose lui échappe. Du moins c’est ce dont elle essayait de se persuader refusant de pouvoir éprouver le moindre intérêt réel pour le capitaine.

S’avançant à son tour, elle décida de jouer son jeu, elle s’approcha de lui plus qu’elle ne l’aurait supportée quelques heures plus tôt - comme quoi l’Homme dispose réellement d’étonnantes capacités d’adaptation - glissa quelques mots d’une voix douce à son oreille :
« J’avais de tous autres projets pour vous, Izaya. »

Puis, retrouvant son naturel, elle s’éloigna légèrement et, sans se départir de son sourire étincelant et malicieux, mais aussi quelque peu mystérieux, elle reprit :

« Je crains que vous ne deviez à répondre à mes questions indiscrètes, Izaya. Devant un bon verre d’eau bien frai cela va de soi, car je suis sûre qu’au fond vous êtes un gentleman, et que savez faire preuve de galanterie n’est ce pas ? »

Il était grand temps de rendre la partie intéressante.
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeDim 2 Juin - 21:14




» Don’t go too far, don’t charge in. «

Je ne suis pas parfait. Je n’ai jamais prétendu être parfait. Je n’ai jamais voulu – espéré – être parfait. Ça n’a jamais fait partie de mes objectifs de l’année et ça n’en fera certainement jamais partie. Lorsqu’on me dit d’être plus gentil, moins violent, plus sérieux, moins enthousiaste ou que je sais-encore, je répondais toujours et de la même façon aussi simple que non, que mes dosages faisaient de moi ce que j’étais et qu’il était donc inconcevable de changer quoique ce soit.
Je ne suis pas en couple. Je ne suis pas du genre à bloquer lorsqu’un défaut apparait chez celui ou celle que je convoite. Mais en revanche, ce qui a le don de me rebuter, c’est bien le fait qu’on me fasse des reproches. Je ne veux pas qu’on cherche à me changer ; je ne changerai pour rien ni personne. Je m’améliore, progresse ; je vis et j’apprends, je change progressivement, à mon rythme et me brusquer peut revenir à me perdre. Grosse perte ou pas, je vous laisse juger, personnellement, je ne me juge pas comme étant une perle mais je sais aussi que je suis loin d’être un imbécile. M’avoir comme amie vous garantie la présence d’un être veillant sur votre vis presque autant que sur la sienne, un être à qui vous pouvez librement et pleinement faire confiance et qui, jamais, ne vous trahira. Non, je ne trahirai jamais un ami. Pas pour tout l’or du monde. Ni pour quoique ce soit d’autre. Choisir entre deux amis ? C’est souvent peine perdue ; tous les amis sont les mêmes. Bon, j’ai quelques préférences, mais qui n’en a pas au fond. Ma copine – ou mon copain, mais j’en doute hein –  quant à elle, peut être sûre qu’elle ne se fera jamais trompée. Certaines raisons peuvent me pousser à mettre fin à une relation, mais la plupart du temps, c’est louable.
Je ne tiens pas à être parfait. Je vise plus haut encore, bien plus que la perfection. Je veux rester moi-même. Et Dieu sait combien c’est difficile de rester fidèle à ses principes malgré les différentes influences ainsi que les changements opérant en nous ; je ne veux pas être le même qu’il y a dix ans, je veux juste garder le même fond. Donc, si un ami de longue date ne me reconnait plus après un temps d’absence, c’est simple, il n’aura qu’à creuser. Si c’est un véritable ami, il saura y faire et me retrouvera sans trop de mal.
Sauf qu’Oprah ne me connait pas. Oprah ne m’a jamais connu. Oprah me connaitra-t-elle ? Va savoir, ça ne dépend pas réellement de moi. Au fait, ça ne dépend que d’elle. Je ne lui dresse aucune défense pour m’atteindre si ce n’est mon lunatisme. Les cartes sont dans ses mains ; à elle donc d’en faire bon ou mauvais usage.

Le fait que je sois le Capitaine de Carda ne m’épargne en aucun cas la douloureuse épreuve des rapports. Au contraire, les miens doivent souvent être plus détaillés et plus travaillés que les autres ; les missions des Capitaines ne sont malheureusement pas de tout repos. Et Alistair n’est pas un gentil-gentil Général. Mais chut, il ne faut pas le répéter, mais je l’aime bien celui-là.
Bref.
Je pensais avoir touché le summum du plaisir en voyant sur les lèvres de la demoiselle se dessiner un sourire. Déjà que je ne pensais même pas avoir droit à pareil égard de sa part. Après tout, elle ne m’aime pas. Non. Elle ne m’aimait pas. Maintenant, reste à savoir. Mais au moins, elle n’est plus répugnée par ma présence. Mieux encore, je pense bien ne pas la laisser indifférente. Après, ce n’est pas forcément vu du bon coté hein. Je pensais donc que mon cœur ainsi que mon esprit avaient goûté à l’extase en la voyant sourire. Pourtant, lorsqu’elle me fit un clin d’œil – complice, certainement – je ne pus m’empêcher de lui sourire en retour. Oprah n’était pas une très belle femme, convenons-en. Pourtant, je la trouve jolie. Après tout, des femmes laides, j’en avais vues ; elle n’en faisait aucunement partie. Je ne sais pas trop ce qu’elle pense de son physique, mais à moi, il est loin de me déplaire. Et pas seulement parce qu’elle a une poitrine généreuse, je ne suis pas si idiot que j’en ai l’air. Quoi qu’il en soit, cela m’amène à penser que cette femme, je la veux.
Pas dans mon lit. Et, croyez-moi, c’est bien la première fois que je veux une femme autrement que dans mon lit. La première fois depuis la mort d’Amy, la seule femme que j’ai aimée. Mais, il ne fallait pas exagérer, je n’éprouve pas de sentiments amoureux pour Oprah. C’est juste étrange, nouveau aussi peut-être. Je ne la veux pas de cette simple façon que pourrait comprendre le premier des abrutis ; l’angle sous lequel vous devriez voir ce fait est tout autre, dans un cadre d’une situation plus complexe et plus ambigüe.
Pour que l’avis d’une personne sur nous ou sur nos faits et gestes nous affecte, il faut naturellement qu’elle nous soit proche. Et, par la même occasion, qu’elle détienne toutes les armes pour nous blesser et nous réduire à un rien. Mais avant même pas une heure, je ne connaissais pas Oprah. Elle ne m’est pas proche. Pourtant, elle m’est chère. Et cela, je me refuse d’y penser, d’y croire ; admettre que je peux encore être niais me rend dingue. Elle me rend dingue.

Fluide comme elle est, agile et ainsi déterminée, je vois sans problème en elle briller la malice féminine. Mais d’avantage que cela, je constate avec une joie dissimulée qu’elle est féline. Et les femmes félines sont un régal pour l’âme, pour l’égo ; pour notre fond, en premier. Oprah est féline. Je vous laisse donc méditer sur ce mot, je vous laisse par la même occasion en déceler les divers sens et, pendant ce temps, je cesse de réfléchir. Effectivement, je ne fais pas d’heures supplémentaires en réflexion ; mon boulot peut parfois me peser bien assez. C’en serait trop pour ma petite tête.
Sa lame est rutilante. Elle est affreusement minutieuse et j’en souris. Appliquée et déterminée comme elle, ça ne m’étonne pas qu’elle ait pu s’imposer dans un milieu d’hommes. Triste monde encore d’avantage fait pour les hommes que pour les femmes. Cela dit, je n’irai pas revendiquer l’égalité ; j’ai ce qu’il me faut et si quelqu’un veut plus, qu’il aille se plaindre. Pour ma part, je n’ai réellement pas de quoi geindre. En tant qu’humaine uniquement, je la respecte. Car oui, être humain est devenu une sorte de fardeau de notre temps ; mais là n’est pas le plus important. Effectivement, mon respect ne s’étend pas plus loin. Mais il pourrait. Il pourrait parce qu’Oprah est une femme qui en jette, simplement, une femme qui me tient tête. Et rares sont les personnes qui me tiennent têtes. Les femmes qui me font face ? Elles se comptent sur les doigts d’une seule main ; jusqu’à alors, ça se résume à deux, donc l’une décédée. Oprah est le genre à pouvoir m’obséder, car Oprah est du genre à être totalement capable d’attiser mon coté mystérieux. Et je vois bien – je sens bien – que c’est ce mystère que j’abrite qui attire tant la demoiselle. Nous sommes, pour chacun, une énigme à résoudre pour l’autre. Celui qui percera le mystère, qui chassera l’illusion et qui saura regarder la vérité en face sera l’élu vainqueur. Reste simplement à ne pas se perdre en chemin, à ne pas se laisser emporter par le tourbillon que l’on nomme communément « sentiments ». Après tout, qui sait, après tant d’aventures, tant de discussions et tant d’affection – je n’en doute plus – échangée, je pourrai devenir accro à elle.
Ou alors, c’est elle qui deviendra accro à moi.

Je la veux. Encore un fois, cette idée s’impose à moi et je suis bien forcé de devoir faire avec. Mais je continue de m’y refuser, je continue de nier fort. Je ne sais pas trop si ce sera utile d’ainsi remiser ce à quoi je n’ai pas envie de penser dans les profondeurs abyssales, mais c’est toujours mieux que devoir croire, admettre et accepter qu’Oprah est… Unique. Je ne peux pas prétendre qu’elle est unique, après tout : je la connais à peine. Non, réflexion faite, je ne la connais pas du tout. Alors de quel droit, hein, je pense ainsi ? Ça m’énerve. Mais je continue d’y penser. Parce que voilà, je suis masochiste – n’en avons-nous pas déjà convenu ?

Je la veux. De bien des façons, mais pas de celle dont je veux habituellement les autres femmes. C’est bizarre. C’est différent. C’est nouveau. Et, je l’avoue, c’est effrayant. Mais bon sang quel délice !
Pourquoi ne m’aimait-elle pas, déjà ? Simple, je lui ai piqué sa place et je suis trop aguicheur pour elle. Elle se pense rabaissée, elle pense que je ne fais que me moquer d’elle ; si telles étaient mes intentions au début, ce n’était certainement plus le cas du tout. Le truc, c’est qu’elle doit me respecter pour que j’espère quoi que ce soit – ce même quoi que ce soit que je ne détermine de toute façon pas, cela dit. Et du coup, le seul moyen d’acquérir ce respect de sa part serait de la battre à ce petit jeu consistant à qui percera le mystère de l’autre en premier ; cela étant, les moyens utilisés ne sont pas forcément que pour le jeu – compliqué,  j’en conviens. Et alors, si je lui montre ma force, si je la bats, je l’aurai entre mes mains, elle sera mienne.

Je pourrai la détruire après l’avoir trainée dans la boue, la rabaisser au statut de chienne et profiter d’elle, l’exploiter jusqu’à ce qu’elle ne sache plus rien faire d’autre. Je pourrai la manipuler intelligemment et avoir bien des bienfaits. Je pourrai simplement me servir d’elle et la garder sous ma main tandis que, peut-être, je vis une fantastique histoire à coté. Je pourrai même aller jusqu’à la partager, elle, vile créature, avec quelqu’un d’autre. Juste pour le plaisir des yeux ; juste pour le plaisir tout court.
Mais je ne le ferai pas. Pareilles idées ne m’effleurent même pas l’esprit. Pareilles idées ne sont pas miennes. Si elle devient effectivement mienne, c’est un tout autre sort que je lui réserve.

Je n’espérerai avec elle nulle implication sérieuse de sa part, ni même un réelle attachement – cela me blessera, mais ne m’achèvera certainement pas. Je la garderai uniquement pour moi, évitant qu’elle ne tombe entre des mains salies par le sang, l’argent et le sexe, des âmes vendues au diable ainsi que des esprits détériorés par le vice. Je voudrai sentir son cœur battre contre mon torse, son âme s’entrelacer à la mienne, son esprit trouvant refuge dans mon cœur, nos paumes de mains se réchauffant mutuellement, nos doigts à jamais figés les uns sur les autres, collés. Je désirerai sentir – et je sentirai – sa vie palper tout contre la mienne, jusqu’à ne plus savoir différence nos existences. Plus que fusionner nos corps, c’est nos esprits que je désire sceller, réunir.
Elle sera mienne, je ne la partagerai pas. Mais qu’elle ne se méprenne pas, je ne la considère pas tel un objet, voire telle une propriété. Je n’oserai pas. Même si je possédais un objet d’Amy – je dois bien avoir un, quelque part – ce ne sera rien d’autre qu’un objet, ne renfermant qu’un fragment de souvenir. Mais la valeur de cet objet ne pourra jamais rivaliser avec la valeur d’une personne – avec la valeur de sa détentrice, par hasard. Oprah est vivante, Oprah est une personne. Je peux comprendre qu’elle se méfie de moi ; je le comprends même parfaitement. Pourtant, il est pour mois incontestable que personne ne pourra jamais la protéger d’avantage que moi. J’ai dis n’en avoir rien à faire de la réciprocité… Au fond, si, j’en ai quelque chose à faire. Sans son assentiment, je ne pourrai quasiment rien faire – si ce n’est la protéger à distance, mais voyons, c’est mission impossible.
Je deviens poétique, romantique, peut-être même nostalgique. Je soupire. Je lève les yeux vers elle. Je n’y réfléchirai plus.
Je m’en fis la secrète et sacrée promesse.

Elle s’approche de moi. Pourquoi ? Déjà, pourquoi pense-t-elle que je réduise ainsi la distance entre nous lorsque je lui parle ? Par jeu ? Mais ça ne la mettait même plus mal à l’aise. Non, par envie. Comme cette folle envie de… Bordel, j’ai promis de cesser d’y penser.
Joue-t-elle ? Pense-t-elle jouer à mon propre jeu ? Elle m’agace d’ainsi me prendre pour un imbécile.
À l’instant, elle me plaisait. Pourtant, là, elle m’agace. Je pense qu’elle me plait et qu’elle m’agace. Bizarre. Mais c’est comme ça. Cela aussi, c’est nouveau. Et cela aussi, ça me plait.
Sa voix est douce, mielleuse ; l’effet de la soie glissant sur mon corps. Ses mots sont clairs, limpides et je lui en veux. Je soupçonne qu’elle ne fasse que jouer. Qu’elle pense que je ne fais que jouer. Alors je lui en veux. Je suis même énervé. Pourtant, je ne dis rien, je ne fais rien non plus. J’attends ; je l’ai promis.
Lorsqu’elle s’éloigne, malicieuse – elle me vouvoie, pourquoi ? – j’en oublie aussi bien mon agacement, ma déception et mon irritation. De nouveau, je suis pris dans un de nos nombreux petits jeux. Tiens, je l’imagine bien en charmeuse de cobras, elle. M’enfin bon.
Galant ? Ouais. Elle a toqué à la bonne porte. Je plante mon regard dans le sien et lui sourit gaiement avant de me lancer :

« Galant, pourquoi pas, tant que tu ne m’en demandes pas trop. Je pourrai te trouver un surnom ? Pourquoi pas… Euh… Ma douce dame ? »

Je rejette la tête en arrière et éclate d’un rire purement joyeux. Ma douce dame ? C’est quoi le bordel ? Pire, c’est que tout le monde – ou presque – associe la galanterie à cette période déjà très lointaine dans les livres les plus vieux de l’Histoire de Dena.
Je retire mes mains de mes poches en gardant le visage tourné vers le soleil glissant sur ma peau. Furtivement mais délicatement, je me redresse, me saisis du menton d’Oprah et j’approche son visage du mien tout en me penchant vers elle.

« Allons-y, mon ange. »

Mon ange. Un souffle. Peut-être une illusion. Ai-je réellement parlé ? Je doute de ce qui se passe en ce moment. Après tout, qui me garantie que tout n’est pas que vulgaire chimère ?
Je lui tends mon bras et me met en marche après l’avoir laissée reprendre ses affaires. Un bar ou… ?
Je sais par où je passe, histoire de rencontrer mon lieutenant que j’entends brailler pas loin de  là. Lieutenant qui me comprend d’un signe de tête et qui va récupérer les corps. Oprah peut bien mettre de la distance entre nous si elle juge cela utile. Personnellement, je n’en ai que faire des avis des autres. Les rumeurs iront peut-être bon train et on dira qu’Oprah est une énième femme.
Faux. Oprah n’est pas comme les autres. Aucunement.
Finalement, je l’emmène chez moi. Une petite maison assez isolée. J’ouvre rapidement la porte que je tiens en invitant la demoiselle à rentrer. On atterrit directement dans le salon et, d’une courbe du bras, je l’invite à prendre place sur le grand fauteuil en cuir noir autour de la table basse sur la gauche tandis que je m’excuse pour aller lui ramener une carafe d’eau, deux verres et deux canettes de soda, sait-on jamais. Je lui sers un verre d’eau que je lui tends puis prends place près d’elle, sans non plus lui coller. Je m’adosse et fais passer un bras sur le haut du canapé avant de pousser un long et profond soupire. On aura beau dire, on n’est jamais mieux que chez soi.

« J’ai pensé que tu serai plus à l’aise. Ne t’inquiète pas, je n’ai aucune idée en tête. Alors, tu veux savoir quoi au juste, mon ange ? »

Je bois une gorgée de mon verre et me penche vers elle pour faire effleurer mes lèvres mouillées – et étirées en un sourire joueur – juste sous le lobe de son oreille droite, à la naissance de son cou. Je me retire délicatement, reprenant ma position nonchalante.
C’est un plaisir de séduire Oprah. Plus elle me repoussera, plus je persisterai. Et si elle daigne vouloir de moi, eh bien tant mieux. Eh oui, nous, les hommes, on gagne toujours ; de vrais sales profiteurs. C’est bien ce qu’on dit de nous, non ?

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeLun 3 Juin - 19:36



« Galant, pourquoi pas, tant que tu ne m’en demandes pas trop. Je pourrai te trouver un surnom ? Pourquoi pas… Euh… Ma douce dame ? »

Ma douce dame ? Oprah laissa éclater un rire franc et cristallin à l’énoncé de ce surnom, a-t-on déjà entendu quelque chose de plus ridicule ? Elle se serait encore amusée de la plaisanterie un moment si ses sales manies n’avaient pas soudain ressurgies. S’approchant d’elle, il lui attrapa de nouveau le menton et leur visage trop proche pour que cela soit décent, il murmura un nouveau surnom d’une voix effroyablement sérieuse. Mon ange ? Il n’avait pas vraiment l’intention de l’appeler ainsi ? Son inquiétude de se voir affublée d’un tel sobriquet était suffisante pour diminuer les picotements qu’elle ressentait à son contact mais il n’en restait pas moins qu’elle ne supportait pas de sentir ses doigts sur sa peau. Fermement mais doucement, ce qui montrait qu’elle réussissait à faire preuve de bien plus de maitrise que tout à l’heure, elle attrapa le poignet d’Izaya et repoussa la main qui la tenait. Elle cherchait quoi ajouter pour montrer son mécontentement, mais déjà il s’éloignait en lui présentant son bras à la manière des hommes d’autrefois. Oubliant l’incident, elle rit mais le refusa, elle devait porter ses affaires et deux bras n’étaient pas de trop pour ça. Rassemblant ses habits elle le suivit à travers les rues jusqu’à une petite bâtisse isolée.

D’un geste éloquent il l’invita à entrer et après un instant d’appréhension elle s’exécuta et pris place sur un confortable canapé en cuir noir. Elle n’avait pas prévu qu’il l’amène chez lui, qu’ils soient dans un endroit aussi…intime. Elle s’en sentait encore une fois mal à l’aise et avait l’impression de perdre tout l’avantage qu’elle avait gagné en pouvant lui faire tout ce qu’elle voulait. Enfin, maintenant les dés étaient jetés ! Elle était trop obstinée et trop curieuse pour faire demi tour et dire bonsoir. L’idée que des discours malsains devaient déjà circulés à leur sujet ne la rassurait pas, mais elle se ferait un plaisir de faire taire les commanditaires de ses rumeurs, alors elle pouvait bien leur donner ce petit plaisir pour l’instant.


« J’ai pensé que tu serai plus à l’aise. Ne t’inquiète pas, je n’ai aucune idée en tête. Alors, tu veux savoir quoi au juste, mon ange ? »

Ainsi donc il avait vraiment entériné le « mon ange » comme surnom. Pour dire vrai, elle le trouvait de très mauvais goûts. Déjà le « mon » était déplacé, elle était loin de lui appartenir et il fallait qu’il veille à ne pas l’oublier. D’autre part, l’appellation d’ange était tout aussi inappropriée. A-t-on déjà vu un ange aussi taché de sang – au sens propre comme un figuré, si on regardait ses mains où s’étalaient encore une ou deux goutes écarlates – et aussi peu… éthérée. Par ailleurs, à ses yeux être qualifié d’ange était quelque chose de péjoratif, un ange c’est niais et c’est fragile. Forte de tout cet argumentaire intérieur elle se décida à lui faire entendre raison puis la question se posa : comment ? Jusque là, l’intimidation n’avait pas eu l’effet escomptée, elle devait se résoudre à user d’autres moyens pour qu’il arrête de se jouer d’elle. En attendant d’en savoir un peu plus pour lui, elle pouvait déjà essayer de lui retourner ses propres armes et… Non mais qu’est ce qu’il venait de faire là avec le lobe de son oreille ?

Le voilà qui venait de… de quoi au juste ? Approcher sans raison ses lèvres encore humide près de son oreille ? Portant machinalement une main à son oreille, elle passa ses doigts sur le lobe de cette dernière comme pour effacer ce qu’il venait de se passer mais ne s’énerva pas. Elle était trop troublée pour ça. Bon sang, il fallait VRAIMENT qu’il arrête ce genre de chose. Elle était quand même très agacée, pourquoi persistait-t-il à l’effleurait tout le temps comme si elle était une fleur dans une prairie ?
Attrapant d’un geste mesuré un des verres sur la table, elle en but lentement une gorgée. Que dire si ce n’est que l’eau délicieusement fraiche était un véritable plaisir pour une personne aussi assoiffée qu’elle. Renversant sa tête en arrière elle but d’une traite tout le reste puis reposa délicatement le verre avant de se resservir sans toutefois le porter de nouveau à la bouche.
Se retournant vers Izaya elle l’observa plus longtemps qu’elle ne l’aurait dû, s’attardant sur les courbes de son visage, les vêtements qu’il portait, les nuances de ses cheveux, notant aussi que sa pause révélée un caractère sur de soi et nonchalant. A vrai dire ce n’était pas une grande surprise, elle n’imaginait pas Izaya comme quelqu’un de timide et effarouché. En fait, l’image était si saugrenue qu’elle en devenait drôle. Revigorée, elle tripota une dernière fois son lobe d’oreille puis cherchant à capter son regard, elle déclara :

« Commençons par mettre les choses aux clair, commença-t-elle sur une voix sérieuse mais pas vraiment menaçante, si tu continues de m’appeler « mon ange », je t’appelle « mon lapinou » jusqu’à la fin de tes jours » termina-t-elle avec un sourire amusée mais une voix dont l’inflexion montrait bien que oui : elle en était capable.

Si Oprah avait beaucoup de mal avec tout ce qui relevait du tactile, elle avait néanmoins souvent le cran de soutenir un regard. Elle détournait rarement les yeux et pourtant cela peut parfois être infiniment plus gênant. N’avez-vous jamais regardé une personne en face de vous avant de détourner les yeux quand celle-ci vous regarde à son tour ? Tout simplement parce que regarder quelqu’un dans les yeux, c’est quand même quelque chose d’intime quand on y réfléchit. Elle avait peine à croire que les iris soient bel et bien des fenêtres sur l’âme mais il n’en restait pas moins qu’on peut lire beaucoup de chose dans un regard. Et que ce qu’elle lisait au fond de ceux d’Izaya était plutôt attendrissant. Elle avait comme le sentiment qu’il tenait à lui. Et si elle n’en avait eu rien à faire, elle n’aurait pas été aussi heureuse.

De là à admettre qu’il avait su attisée sa convoitise par son arrogance et son manque de tenu il ne fallait pas trop en demander. Mais, c’est vrai qu’elle ne le détestait plus vraiment. Disons qu’il avait quand même un véritable don pour l’agacer…

Enfin bref, il fallait bien qu’elle dise quelque chose, et au final si elle avait terriblement envie d’en découvrir plus, elle n’avait pas tellement d’idée de comment elle allait s’y prendre. Aussi décida-t-elle de demander la première chose qui lui passa par la tête, ça serait un bon début.

« Dis-moi, pourquoi as-tu voulu devenir Chevalier ? »
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeMar 11 Juin - 22:20




» I loved her. It seems weird, doesn’t it ? «

Plus elle me repoussera, plus je persisterai. Et si elle daigne vouloir de moi, eh bien tant mieux. Eh oui, nous, les hommes, on gagne toujours ; de vrais sales profiteurs.
Faux. Préjugé, idée reçue. Nous ne sommes pas uniquement des profiteurs, nous les hommes.  Si elle s’obstine à me repousser, je cesserai. Pas que je vais continuer bien longtemps de toute façon – quoi que. Si elle veut de moi, disons que... Pourquoi elle voudrait de moi au juste ? Je n’en ai que faire, je ne veux pas d’elle. Pas physiquement, tout du moins. Et là, vous me demandez pourquoi je n’ai pas arrêté mes conneries alors qu’elle me repousse. Eh bien, simple : sa façon de me repousser m’attire. C’est étrange, dit comme ça. Disons simplement qu’elle ne me repousse pas brutalement. Même pour cela, elle sait s’y prendre. Et je soupçonne qu’elle sache faire beaucoup d’autres choses. Une femme aux multiples talents, que c’est mignon ! D’ailleurs, il faudrait que je m’active à la refaire rougir. Pourquoi ? Parce qu’est est vraiment trop Mignonne lorsqu’elle est gênée de la sorte. Ce dont je doute sincèrement, en revanche, c’est que je tienne longtemps sans aller initier un nouveau contact entre nous deux. Juste pour l’embêter, bien sûr. Si je viens à tenter de l’embrasser, eh bien, comment dire... Je sens déjà la brûlure de ses doigts s’abattant brutalement sur l’une de mes joues. Ou, pire encore, je sens jusqu’à la chaleur de mon sang couler sur mes mains qui tâteront, trop tard, la blessure. Bah ouais, c’est que Knighton peut être vraiment agressive lorsqu’elle s’y met. Je dis comme si je la connais depuis des lustres alors que ce n’est qu’une déduction après l’avoir vu avec la « dinde ». La belle et terriblement sexy dinde. Une vraie allumeuse, ça se voyait à son regard. Surtout à son accoutrement, mais je vais quand même dire regard parce que ça fait moins obsédé qui a maté sans nulle gêne. Ah merde, je l’ai dis... Oups ?

Je ne pensais pas que son rire éclaterait de la sorte. Je ne pensais pas que son rire ferait défiler en moi pareil contentement. Je ne savais pas que rien que le fait de l’entendre rire reviendrait à me sentir un peu mieux. Après tout, cela veut dire qu’elle s’ouvre un peu plus à moi et qu’elle abat quelques unes des barrières érigées entre elle et moi. Bien sûr, je ne m’en porte que mieux. Je ne sais pas trop pourquoi je ressens tout cela à son égard alors que je le connais à peine, mais je ressens une irrépressible envie de rester près d’elle, de la prendre dans mes bras et de la protéger. Mais au fond, je sais très bien ce qui se trame ; je ne suis pas un manipulateur, mais je sais parfaitement qu’Oprah n’est qu’un caprice que je me permets. Peut-être me perdrai-je à mon propre jeu et peut-être aussi que mes sentiments deviendront réels à son égard. Pourtant, pour l’instant, je ne sens pas mon cœur rater des battements et je n’ai pas l’impression de planter lorsqu’elle parle. Je ne suis pas non plus accroché à ses lèvres, mon regard ne quittant pas ce même subtil mouvement de lèvres. Aussi, si on omet ma profonde et sincère envie de la protéger et de la préserver – plus jeune ou plus âgée que moi, je l’ignore et ne veut pas le savoir tant je n’en ai que faire – eh bien, en rien je ne ressens ce que je ressentais avec Amy. Enfin, il fallait dire qu’avec cette dernière, je m’étais mis à croire à l’Amour avec un grand a, alors bien sûr, difficile de l’égaler. Ce n’était pas du tout la même chose avec Oprah. Tout était à la fois si différent et si... Pareil. Bizarre. Tout cela est vraiment bizarre. Et Amusant. Même si, en soi, le fait de ne pas savoir ce qui se passe entre une personne et nous-mêmes n’a rien d’amusant, c’est même complètement agaçant et irritant. Au fond, je n’ai besoin que d’un minimum de sympathie de sa part. Qu’elle daigne éprouver un peu plus pour moi, c’est son affaire. Après tout, je la connais depuis moins d’une journée que je suis déjà certain que ce que je ressens pour elle va au-delà de la sympathie. Disons que c’est nouveau. De toute façon, il manque trop de mots pour qualifier des relations. Mais en parallèle, il n’y aura jamais assez de mots ; on peu avoir maintes et maintes relations tant juste un petit détail peut radicalement la changer.
Le fait est que suite au surnom « ma douce dame », elle rit. Un rire se mêlant au mien pour ne plus être qu’une cascade de bonheur de courte durée.
Lorsque je la tiens par son menton, elle me repousse. Ce que j’ignore simplement, ça me passe au-dessus de la tête ses petites manies à me repousser. Quant au bras que je lui propose, de nouveau son rire retentit avant qu’elle refuse néanmoins pour aller porter ses habits. Je me proposerai volontiers pour l’aider, mais entre nous, ça ne doit pas être lourd et porter une sorte de robe et une armure, très peu pour moi. Même s’il y a certains hommes qui tiennent le sac de leurs copines. Primo, ce n’est pas ma copine et secondo, c’est juste débile comme comportement.

Pourquoi ne pas juste avoir choisi un café du coin pour discuter un peu avec la jeune femme ? Parce que chez moi, non seulement elle pouvait se lâcher un peu plus qu’ailleurs – aucun rôle à tenir ni grade à assumer en mon unique présence – mais en plus, elle pouvait poser ses affaires et s’octroyer un moment de silence. Tiens, elle pourra même aller se doucher si elle le souhaite. Même si je doute qu’elle accepte. Imaginez que j’aille regarder dans la serrure, voyons ! Ouais bon, c’est ironique hein.
Installé à mon tour près d’elle, je la surnomme « mon ange ». Aime-t-elle, n’aime-t-elle pas ? Au fond, je n’en ai que faire. Si elle aime, tant mieux, si elle n’aime pas, on pourra dire que c’est un énième moyen de la taquiner. Même si, au fond, je n’envisage pas tant de la taquiner. Pourquoi ange ? Parce qu’au-delà de son grade, je vois une femme tout ce qu’il y a de plus normal. Un ange est un être de lumière, entièrement vêtu de blanc selon les prophéties et légendes, ne pouvant commettre de pêchés et dévoué à ses prières. Oprah n’a rien de tel, je le sais bien. Pourtant, je sais bien qu’il doit y avoir encore un peu d’innocence en cette femme. Et peut-être de la chasteté – sans doute même. Mais si réellement je me trompe, alors je pourrai toujours me justifier en disant que c’est un ange de la mort, voire un simple messager. Je lui trouve une beauté naturelle, une touche d’originalité et son caractère ne fait que la sortir du lot. Doux paradoxe qu’est son violent caractère angélique. Un ange, c’est fort, ça reste debout. Un ange n’a pas besoin d’un quelconque soutien, un ange n’a besoin de rien ni personne entre autre. Un ange obéit aux ordres du Créateur et obtempère comme le Chevalier obtempère au Général. Un ange n’est pas naïf, un ange est sage et compréhensif. Mais peut-être n’a-ton pas la même définition d’un ange, après tout. De toute façon, je ne sais pas encore comment elle prend ce surnom.
Mon. Mon ange. Pourquoi « mon » ? Parce que je suis quelqu’un de très possessif. Même avec une femme que je connais à peine, ce qui m’étonne, cela dit. Cela, en revanche, je sais parfaitement qu’elle n’apprécie pas. Mais qu’importe.

Ses doigts glissèrent sur le lobe de son oreille lorsque je me suis éloigné d’elle et face à son trouble, un sourire goguenard me grimpe aux lèvres. Elle m’attire comme un aimant sans pour autant que son physique ne soit ravageur. Une sorte d’attirance mêlée à un désir de protection toutes deux totalement inexpliquées. C’est bizarre. Et, pour le coup, c’est vraiment drôle.
Elle prend son verre d’eau et en boit le contenu alors que je fixe un point droit devant moi, plongé dans un néant de pensées – tenez, cette expression me plait. Effectivement, j’étais dans mes pensées, mais je ne pensais à strictement rien.
Elle se tourne vers moi.
Mon regard se dérobe et se pose sur son visage. Ses yeux s’attardent sur les miens puis sur les traits de mon visage, ma bouche peut-être aussi. Je ne sais pas trop, mais un sourire amusé me montre aux lèvres ; j’aime beaucoup comment elle m’examine. Elle ouvre la bouche, mais je lève la main pour l’interrompre et m’empresse d’en placer une :

« À ton goût j’espère ? »

Puis je lui souris, sans pour autant lui montrer si c’est sarcastique ou si j’attends une réponse concrète. Je la laisse ensuite parler – elle peut ignorer ma réponse ou y répondre plus tard, au pire. Mon regard ancré dans le sien, je souris en dévoilant toutes mes dents avant d’éclater de rire. Mon... Mon quoi ? Lapinou ? Résigné, je lève les mains, prononçant son prénom pour qu’elle comprenne que j’ai bien retenu la leçon et que je n’ai pas besoin de punition. Voilà maîtresse, j’ai été sage. Oh, vu sous un certain angle, c’est plutôt pervers... Mon rire interrompu s’accentue avant que je ne me calme. Sa question, quant à elle, achève de me refroidir.

Au début, devenir Chevalier n’était ni une priorité ni une obligation pour moi. Juste une envie passagère. Je m’en fichais pas mal d’être au bas de l’échelle, mais au fil et à mesure, je me mis à donner une très grande importance à mon travail. Surtout après la mort d’Amy, en fait. Il fallait que je cesse de penser à elle et mon travail était devenu, plus qu’une priorité, mon seul et unique but dans la vie : tout y était rallié et il me fallait devenir lieutenant ou, mieux encore, Capitaine de la ville.
Mais au fond, il y a une autre raison qui m’a poussé à devenir Chevalier. Je ne me suis jamais posé la question, mais maintenant que j’y suis confronté, je vois une autre raison qu’une « simplement envie passagère. » Je...
Je pousse un profond soupire et amène mes avant-bras sur mes cuisses, joignant mes mains en courbant légèrement le dos. Et puis, sans bouger la tête, mon regard cherche celui d’Oprah. Je ne m’attendais pas à ce genre de question, au fait.

« J’étais du genre voyou et pas doué pour les études, alors les choses se sont faites assez naturellement. Même si, au fond, je pense aussi que c’était pour protéger quelqu’un. »

Pour avoir l’impression d’être un peu plus encore en mesure de la protéger, tout du moins. Pour me bercer d’illusions. Comment ai-je pu penser une seule seconde qu’un misérable statut me rendrait plus fort et plus apte à protéger la femme que j’aimais ?
Aujourd’hui, je m’en veux pour plusieurs choses. Plusieurs choses, oui, mais je n’en citerai qu’une seule : lorsque je pense à elle, c’est son corps baignant dans le sang et son visage amoché qui me reviennent à l’esprit. Alors que je devrai penser à elle comme ce qu’elle était : celle que j’aimais.
Je serre mes mains l’une dans l’autre avant de soupirer de nouveau et de revenir m’adosser au dossier du canapé, éloignant mes mains l'une de l'autre pour poser la gauche sur mon genou alors que la droite, à l’abri du regard d’Oprah, se serrait fermement.
Un rire m’échappe. Un rire amer et cynique.

« Ça n’a pas servi à grand-chose visiblement. »

Je tourne cette fois-ci mon visage vers le sien et lui décoche un petit sourire.
Je me sers un autre verre d’eau en me disant que je devrai lui proposer de manger quelque chose. Mais mes lèvres restent collées, mon poing et ma mâchoire serrés ; ça peut attendre. Je finis le verre en deux gorgées et, respirant profondément avant de brusquement souffler fortement pour évacuer le surplus d’émotions et de nostalgie, je m’approche d’Oprah et plaque ma main sur le canapé, de l’autre coté de son bassin, me penchant vers elle, vers son visage, esquivant de peu – très peu – sa bouche avant d’aller effleurer son autre lobe d’oreille de ma bouche. Je descends vers son cou et m’en approche juste assez pour qu’elle sente mes lèvres s’étirer en un sourire, puis je me redresse lentement et plonge mon regard dans le sien. Encore une fois, aucune trace de jeu ou de malice : une déconcertante sincérité.
Je ne louche même pas sur sa poitrine. Je me contentre de lui sourire délicatement avant de retirer ma main du canapé pour reprendre ma position assise, me redressant de celle inconfortable que je venais d’adopter pour aller cueillir le lobe de l’oreille gauche de la jeune femme. Si elle me demande pourquoi, je répondrai évasivement : pour ne pas faire de jaloux.

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeVen 21 Juin - 11:14

Avec une question qu’elle pensait banale et qui était surtout destinée à le mettre à l’aise elle venait de toucher juste. Il n’y avait pas besoin d’être un génie pour sentir la variation dans le ton de sa voix et pour voir que son rire avait quelque chose d’amer. En une question elle venait de découvrir tout un pan de sa personnalité, la face sombre et moribonde bien dissimulée derrière l’éclat étincelant de son habituelle malice assurée.

Bien qu’elle soit sur ses gardes, elle ne doutait pas un instant de la véracité de ses propos, parce qu’elle sentait qu’il essayait de tempérer sa tristesse, par conséquent, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être désolée pour lui, attendrie. Par réflexe, elle esquissa un geste pour poser sa main sur son épaule, mais elle n’en n’eut pas le temps car, revigoré par deux gorgées d’eau et un gros soupire il redevint soudain lui. L’enquiquineur professionnel qui adore la taquiner.

Sans qu’elle ne parvienne à réagir - ses réflexes endormis par sa compassion et l’habitude de son petit jeu - il se pencha soudain vers elle l’obligeant à reculer jusqu'à ce que son dos heurte l’accoudoir du canapé et après avoir fait mine de l’embrasser, il se contenta d’aller jouer avec son autre oreille, puis se releva, comme si rien ne s’était passé.

Les joues empourprées de colère et d’embarras, Oprah se releva d’un bon, sans pour autant réussir à articuler quoi que se soit. Y’avait-t-il des limites à ce qu’il était capable de faire ? Elle ne savait pas ce qui était le pire entre la position pour le moins ambiguë qu’il avait provoqué, cette façon de s’approcher trop près de ses lèvres, de jouer avec son lobe, d’effleurer son cou, ou tout simplement son regard désespérément sérieux.

Pourquoi d’ailleurs, trouvait-t-elle cela si dérangeant qu’il n’est pas l’air de se moquer d’elle, qu’il n’est pas ce sourire malicieux si énervant ?

Etudiant soigneusement la question elle se ressaisit et fit mine de se resservir un verre d’eau, et après avoir constaté qu’il n’y avait pas d’autre fauteuil, elle se rassit sur le canapé.

Esquivant son regard, elle commença à siroter le liquide transparent tout en réfléchissant à cette douloureuse constatation qu’elle venait de faire. Qu’est ce qui pouvait bien la déranger autant dans son air si sérieux ? Au fond, elle connaissait déjà la réponse. Elle pouvait plus facilement acceptée qu’il vienne la toucher sans arrêt parce qu’il voulait l’embêter - auquel cas tout cela ne devenait qu’un simple jeu, un challenge qu’elle devait relever - que parce qu’il désirait réellement la toucher. Cette idée là était vraiment perturbante.

Qui pouvait bien trouver le moindre attrait à son corps si malmené par le combat ? Et puis, qu’est-ce qu’elle devait en déduire au juste ? Qu’il l’aimait bien mais qu’il était trop maladroit pour le montrer autrement ? (Isaya timide ???) Ou alors tout simplement qu’il voulait faire d’elle une énième conquête ? A moins qu’elle ne se fasse simplement des idées… Peut-être était-il juste très tactile avec son entourage et qu’il se comportait comme cela avec tout le monde mais qu’elle était incapable d’envisager cette hypothèse étant atteinte de nombrilisme aiguë ? C’est vrai qu’elle n’avait jamais pensé une seule seconde qu’il puisse agir avec elle comme il le faisait avec tout le monde.

...

Pourquoi est-ce qu’au lieu d’être rassurée, elle était vexée, voire, déçue ?

...

Elle se rassura en se disant que toute personne aspire à être unique, et qu’être traité comme tel flatte l’égo…  Au fond elle savait qu’il y avait plus que ça.

La fin de son verre d’eau l’obligea à revenir à la réalité, et à remettre la suite de son introspection à plus tard. Dire qu’elle était venue là en conquérante, bien décidée à faire subir l’inquisition à Isaya de sorte à ne plus rien ignorer de lui, et que finalement, c’est sur elle-même qu’elle ne venait à se poser des questions. Par exemple, jusqu’à maintenant, elle ne s’était jamais demandée pourquoi elle ne supportait pas que les gens la touche.

Elle cherchait quoi dire quand elle se souvint d’une phrase d’Isaya « Ça n’a pas servi à grand-chose visiblement. »

Ainsi donc, il avait perdu quelqu’un qui lui était cher. LA personne qu’il voulait protéger… Au fond, elle ne pouvait pas comprendre ce que cela signifiait, elle n’avait jamais perdue un être qui lui était vraiment cher, et pour cause, il n’en existait que deux au monde : ses parents. Qui plus est, elle savait que les enfants étaient prédisposés à accepter que leurs parents partent avant eux. C’était dans l’ordre des choses. Par conséquent, Oprah était protégé contre ce genre d’attaque. Au fond, peut être que cela été pour ça qu’elle ne supportait pas les contacts. Inconsciemment elle pensait que c’était plus simple de ne pas créer d’intimité avec les gens. Elle imposait une distance physique pour garder symboliquement une distance affective. Un périmètre de sécurité qu’Isaya avait allègrement franchit plus d’une fois. Si tel était la vérité, alors elle comprenait plus aisément pourquoi qu’elle était si troublée par cette individu, et pourquoi, elle ne se sentait plus si mal à chaque fois qu’il l’effleurait. Elle qui avait toujours pensait que ce problème était insurmontable…

Elle se rendait compte qu’elle était face à un tournant. Elle pouvait choisir de continuer à avancer dans cette vie où il manquait indéniablement quelque chose, ou alors elle pouvait faire un effort et tendre vers les gens pour ne plus supporter cette solitude vicieuse qui a le visage de la sécurité et qui n’apparaît pas aux yeux des autres.

La grande question existentielle… S’envoler en prenant le risque de tomber, ou rester au sol pour ne pas se blesser ?

Elle comprenait mieux le caractère d’Isaya désormais. Ce masque malicieux et taquin qu’il s’était créait, espérant que sa lumière serait suffisamment éblouissante pour que son interlocuteur n’aille pas chercher à lui enlever.

Relevant son visage vers lui, décidant de remettre à plus tard les morigénassions pour l’avoir touché, elle déclara soudain d’une voix particulièrement douce :

«  Cette personne que tu n’as pas pu sauver, est-ce que tu regrettes de l’avoir aimé ? » [/justify]
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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeMar 25 Juin - 22:29




» Don’t be afraid, ok? «

Ce ne sera jamais facile pour moi de parler d’elle. Les années ont passé depuis, mais cela n’empêche que rien que prononcer son prénom me serre le cœur, me noue l’estomac. C’est un poids dont je ne me départirai jamais et que j’assume entièrement ; sérieusement, je me sens tellement responsable de sa mort que cette douleur me parait normale, méritée. Parfois – non, souvent – je pense à elle, aux moments que nous avons passés ensemble, à son sourire, à son éclat de rire, à sa joie de vivre, à son altruisme, à cet amour que nous nourrissions l’un pour l’autre. Mais je n’aime pas parler d’elle, de nous – je n’aime vraiment pas.
Encore moins à quelqu’un que je connais à peine.
Pourtant, rien ne m’avait obligé à répondre de la sorte à Oprah. En soi, elle n’a rien fait de mal. C’était une question comme les autres, comment aurait-elle pu savoir qu’une interrogation censée être anodine allait soulever tant de nostalgie, de mélancolie et de souffrance. Un autre aurait peut-être répondu vaguement ou, même pas. Au fond, c’est moi et moi seul qui, de fil en aiguille, en suis arrivé à parler d’Amy. Cela dit, encore maintenant, j’espère que la jeune femme près de moi n’a pas pour intention d’approfondir le sujet. J’espère qu’elle comprend que ce n’est pas parce que je ne m’effondre pas en pleurs que je n’ai pas atrocement mal. J’espère qu’elle comprend que mon sourire ne veut pas dire que j’ai déjà oublié le sujet.

Lorsque j’approche soudainement d’elle, Oprah recule. Mais jusqu’où a-t-elle l’intention de reculer, au juste ? Elle doit bien savoir que mon canapé n’est pas infini, non ? Quoi qu’il en soit, elle finit par être collée à l’accoudoir et ce n’est pas ça qui m’empêche d’aller jouer avec ses nerfs.
Je n’ai réellement aucune mauvaise intention et je sais parfaitement qu’elle le voit bien, dans mon regard. Je ne me moque pas d’elle, c’est évident. Mais il ne faut pas non plus croire que je la prends réellement au sérieux. Elle n’est pas la seule avec qui j’agis de la sorte, car je suis ainsi, tactile et particulièrement joueur. Cela étant, tandis que je considère d’autres femmes comme purs passe-temps, ce n’est pas le point de vue que j’ai de Knighton. Je ne saurai trop l’expliquer – je ne cherche pas même à le faire d’ailleurs. Je m’amuse, simplement. Je ne comprends cependant pas son énervement. Ça la dérange tant que ça que quelqu’un s’intéresse à elle ? Sérieusement, elle agit bizarrement et ça commence à m’agacer, bien que je n’en montre rien, allant jusqu’à mener ma petite taquinerie jusqu’à son apogée.
Elle se lève, les rouges en feu et je reprends ma position nonchalante, un bras sur le dossier du canapé, mon regard posé sur elle, un sourire amusé étirant mes lèvres. Elle examine le salon un instant et se rassoit alors que je ris doucement ; elle est chez moi et elle veut prendre ses distances ? Je suis donc si détestable que cela ? Oh, sérieusement, je ne le pense pas. Je n’ai rien de modeste, c’est vrai, mais en plus de cela, je sais parfaitement que le problème ne vient certainement pas de moi. Oprah a peut-être eu une mauvaise expérience ou alors, elle n’est pas attirée par les hommes ou, suppositions drôle, elle se consacre tellement à son travail qu’elle en est venue à ne même pas savoir ce que fait l’effet d’être touchée par un homme.
Au pire, ce ne sont réellement pas mes affaires et si elle veut vraiment que j’arrête, j’arrêterai. Mais qu’elle ne se plaigne pas, après cela, que je mette des distances entre nous. Parce qu’il est rare que j’approche une fille – une femme – si ce n’est en la taquinant. Même Sywen, une excellente amie, n’échappe pas à mes piques et à ma tactilité. Sauf qu’elle a beau se plaindre, elle sait parfaitement que je ne fais rien de méchant et je vois bien qu’elle n’est pas réellement gênée. Elle gigote pour la forme, ouais. Mais je l’aime bien ma Sywen, moi.
Oprah boit de l’eau dans un silence de mort et je lève les yeux vers le plafond avant de soupirer doucement.

Je me demande bien à quoi elle peut bien penser. Même si au fond, je n’en ai un peu beaucoup que faire. Je la regarde du coin de l’œil et n’ose pas l’interrompre. Je ferme simplement les yeux et m’octroie un petit moment de calme. Que vais-je faire lorsqu’elle s’en ira ? Hum, je pense que je vais aller faire un tour dans un bar, la serveuse me plait.
Et avec Oprah, ça va finir comment ? Sérieusement, j’en sais strictement rien.
La question qu’elle me pose m’étonne et mon haussement de sourcils le prouve. Premièrement, j’espérais réellement qu’elle aborderait un autre sujet mais, au lieu de quoi, elle vient de me lancer une perche pour que je me remette à penser à Amy. Deuxièmement, la voix particulièrement douce qu’elle emploie en s’adressant à moi fait en sorte que mon étonnement ne s’émousse pas, qu’au contraire, il se fasse plus présent, plus pressant.
Mon regard ne croise le sien qu’une fraction de secondes avant que je ne soupire en m’enfonçant dans le canapé.
Si je regrette de l’avoir aimée. Oprah comprend-t-elle seulement à quel point l’emploi de ce verbe, aimer, est juste ? Un sourire à la fois amusé et mélancolique étire mes lèvres tandis que je réfléchis sérieusement à la réponse que je vais lui donner. Bien sûr, c’est une interrogation totale à laquelle je peux répondre par un simple oui ou non mais j’ai bien pour intention de détailler mon point de vue.

Ça aurait été mieux pour elle si je ne l’avais jamais rencontrée. La vie est une chaine d’évènements, chacun d’entre eux se répercutant sur le prochain. Donc, si je ne l’avais pas connue, sa fin aurait été autre.
Peut-être plus tôt aussi. Après tout, qu’est-ce que j’en sais ?
Cela dit, les moments que j’ai passé avec elle sont tellement précieux qu’ils ne pourront jamais être remplacés. Je sais aussi qu’elle était heureuse. Elle me le disait, me le prouvait ; je le voyais dans ses yeux, dans son sourire, dans son comportement, à travers ses mots. Je sais qu’elle n’a regretté que peu de choses dans sa vie, et pas notre rencontre. Mais je sais aussi qu’elle était beaucoup trop jeune pour mourir, qu’elle ne le méritait pas, que je n’étais pas là, pas avec elle, pas présent pour la protéger.
Mais putain, comment je pourrai regretter d’avoir aimé cette merveilleuse femme ? Comment pourrai-je regretter d’avoir été prêt à me marier à elle, à définitivement lier ma vie à la sienne ? Comment je pourrai regretter d’avoir gouté au réel bonheur, d’avoir eu le loisir d’embrasser une femme par amour, de pouvoir plonger mon regard dans le sien et apprécier le silence loin d’être pesant entre nous deux ?
J’ai perdu ce bonheur, perdu tous les privilèges qui vont avec. On m’a tendue une main de lumière mais à peine l’eus-je agrippée qu’elle s’est retirée, m’arrachant toute lueur d’espoir, de vivacité, de joie de vivre. On m’a allégé le cœur pour mieux l’attirer vers cette prison de glace qui l’entoure aujourd’hui. Je ne voyais pas la vie en rose, mais mes yeux s’étaient clos sur toute trace de malheur pour ne voir que le bonheur qu’elle m’accordait. Mais voilà, avoir fermé les yeux m’a surtout permis de ne pas voir l’obstacle se dressant devant moi, soit la mort. Je ne l’aurais pas évitée, quand bien même je l’aurais voulu. Mais si je ne m’étais pas tant attaché, j’aurai eu moins de mal à me relever suite à la mort d’Amy. En contrepartie, si je ne m’étais pas autant attaché à elle, jamais je n’aurai connu le réel goût du bonheur. Maintenant, la question qui doit être posée est si cela en valait la peine. Et la réponse est indéniablement oui.
Je pose le regard sur Oprah avant de sourire simplement.

« Non, sûrement pas. Ce que j’ai vécu était exceptionnel et je préfère que ce soit un souvenir plutôt qu’une expérience racontée par un autre. »

Tiens, pour une fois, ce que je dis est assez réfléchi, assez profond aussi.
Le souvenir d’Amy m’obsède et, rien à y faire, je n’arrive pas à me la sortir de la tête. Je pose mon regard sur la table basse en serrant les poings. Je ne veux pas y penser, pas maintenant.
Trop tard.
Le revoilà. Ce corps baignant dans une marre de sang, ces traits à jamais figés dans le temps, cette pâleur, cette surprise, cette frayeur. Depuis tout à l’heure, je reclus cette image et ne fais que l’entrevoir, mais là, elle est réelle, omniprésente. Et bien sûr, ça ne rate pas, je perds le contrôle de mon pouvoir. Les sons environnants sont dès lors amplifiés et je serre la mâchoire en me versant un verre d’eau avant de constater que la carafe était vide. Je me lève pour la remplir et reviens avant de me laisser tomber sur le canapé.
Disons que ça va un peu mieux.

Je fais le lien. Regretter d’aimer. Alors c’est de cela dont a peur Oprah ? C’est pour cela qu’elle refuse que je daigne m’intéresse à elle ? Dans un autre cas, j’aurai dis qu’elle refusait que je l’approche parce qu’elle voit que je me moque d’elle. Sauf que voilà, je ne me moque pas d’elle. Et je ne suis pas très bon menteur, alors ça se saurait si je n’étais pas sincère avec elle.
Je tends la main et saisis une mèche de sa chevelure, l’enroulant autour de mon doigt sans tirer dessus, histoire de ne pas lui faire mal. Je n’approche pas mon visage du sien, je me contente de lui sourire doucement.

« Ce que t’apporte l’amour d’une personne, Oprah, te change littéralement. Je regrette de ne pas avoir été là, mais je ne regrette pas de l’avoir aimée jusqu’au bout. J’peux te poser une question ? »

Même si c’est à elle de poser les questions, je m’en fous complètement. D’autant plus que, sérieusement, le « j’peux » c'est juste pour la forme.
Je libère mon doigt et me tourne complètement vers elle. En fait, il y a bien plus d’une question que j’ai en vie de lui poser. D’abord, pour satisfaire ma curiosité, si elle a déjà aimé – pas aimer un frère ou un ami, mais vraiment aimer, comme j’ai aimé Amy. Mais j’ai aussi envie de savoir si c’est parce qu’elle a peur de s’attacher à moi qu’elle semble si réticente vis-à-vis de moi. Je glisser mon index sur sa mâchoire en m’approchant à peine d’elle avant de souffler, sans réellement attendre un oui ou un non formel.

« Tu veux sincèrement que j’arrête ? »

Et si elle me répond oui, je ne chercherai même plus à ne serait-ce qu’à l’effleurer volontairement. Aussi simple que cela.
Après tout, jusque là, je l’ai surtout fait pour m’amuser. Oui, c’est un drôle de paradoxe que le fait que je m’amuse tout en prenant au sérieux Oprah. Disons simplement que si elle vient à s’attacher à moi – il est question d’amitié – eh bien je ne risque pas de l’envoyer balader.
Cela étant, ses réactions quand je la touche sont extrêmement drôles alors oui, je m’amuse. Mais si elle veut que je m’arrête, je m’arrêterai. Définitivement.

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MessageSujet: Re: Règlement de compte [Libre]   Règlement de compte [Libre] Icon_minitimeLun 1 Juil - 18:42





Oprah perçu à nouveau la tristesse qui habitait les souvenirs liée à cette personne qu’il n’avait su protéger. Mais cette-fois, ses émotions lui paraissaient plus… violentes. Elle se sentit donc coupable d’avoir ravivée de douloureuses pensées, et en même temps fascinée par son passé apparemment morbide et ses réponses pleines d’esprits. Isaya était profond. Pas comme un horizon, mais comme un abysse pleine de méandres sombres.  Elle avait envie de plonger dans cet océan et d’y découvrir les trésors enfouis au fond de lui, surement couvert d’algues et de sédiments mais renfermant quelque chose qu’elle devinait infiniment précieux. Seulement, elle craignait que cette intrusion ne le dérange. Même si elle avait du mal à le croire, ils se connaissaient à peine. Elle l’avait déjà fait souffrir et ne voulait pas recommencer. Elle ne comprenait pas non plus ce si vif intérêt pour une personne, elle qui ne s’occupait habituelle pas des autres.

Cherchant une banalité pour lui changer les idées, elle laissa son instinct la guider et posa une main qu’elle voulait réconfortante sur son épaule. Un geste que font les gens normaux pour montrer leur soutient, du moins, à ce qu’elle avait compris. Et puis, peut être qu’il se rendrait compte qu’elle faisait des efforts. Parce que oui, il la trouvait sans doute frigide, mais c’était incomparable à ce qu’elle pouvait arborer d’habitude.

En même temps qu’est ce que ça pouvait bien lui faire ?

Heureusement, il finit par se lever pour aller remplir la carafe ce qui lui laisse tout loisir de réfléchir à ce qu’elle pourrait lui dire. Si seulement elle arrivait à penser à autre chose qu’à lui et ses révélations. Vu la façon dont il en parlait, il était claire que sa perte était une femme, une femme qu’il avait réellement aimé. Pourquoi était-ce si difficile de l’imaginer doux et amoureux ? Il apparaissait si différemment. Trop peut-être ? L’idée qu’il pouvait se comportait à l’exact opposé de son ancienne personnalité pour ne pas se souvenir n’était pas si saugrenue. Elle ne pouvait pas savoir ce que ça faisait d’avoir dans sa mémoire une douleur si intense, mais elle pouvait imaginer qu’il jouait pour ne pas qu’Elle rejaillisse. Au fond, ce comporter comme un goujat, c’est une façon comme une autre de mettre de la distance aux vrais sentiments.

Finalement, peut-être que d’une certaines façon, ils se ressemblaient.

Lorsqu’elle le vit revenir, elle était toujours perdue dans ses pensées, mais se sentait plus sereine et toute envie de le gronder avait disparu.
Saleté d’empathie qui nous pousse à être plus gentils avec les gens tristes. D’ailleurs, il semblait s’être ressaisit et elle se sentit un peu rassurée. Elle ne voulait pas le mettre dans tous ses états.

« Ce que t’apporte l’amour d’une personne, Oprah, te change littéralement. Je regrette de ne pas avoir été là, mais je ne regrette pas de l’avoir aimée jusqu’au bout. J’peux te poser une question ? »

À l’entendre, ce qu’il avait vécu était exceptionnel et elle manquait quelque chose en mettant une distance entre les gens. Mais voulait-t-elle réellement changer ? Surtout pour quelqu’un d’autre ? Il s’était mis à jouer avec une mèche de cheveux mais cela ne la dérangeait pas, elle n’avait jamais était spécialement sensible du cuir chevelu, mais nous en avons déjà parlé. Même si là, au contraire, elle trouvait ça plutôt agréable.

Avant même qu’elle n’est pu répondre à sa question justement, il la lui posa en lui attrapant délicatement le menton.

« Tu veux sincèrement que j’arrête ? »

Complètement prise au dépourvu, elle se retrouva soudainement avec la bouche sèche. Elle ne savait pas qu’est ce qui était le plus effrayant entre son indécision et les picotements qui envahissaient son visage.
Indéniablement, cette proximité, ses doigts si chaud et si doux sur sa peau la mettait mal à l’aise, la troublait, provoquait des réactions plutôt… désagréables ? Mais elle savait qu’au fond elle appréciait ses marques d’attentions, SA façon de lui dire qu’il l’appréciait. Enfin, du moins, elle l’espérait. Et puis, elle était en train de se décider si elle devait prendre – ou non – la résolution de tenter de s’ouvrir un peu aux gens.  

N’ayant pas le temps d’élaborer un stratagème digne de ce nom, et se sachant complètement incapable de trancher sur la question à l’heure actuelle, elle décida d’éluder sans aucune discrétion.

« C’est moi qui pose les questions », déclara-t-elle, le sérieux de sa voix tranchant avec son regard pétillant et son demi-sourire.
Bien entendu, elle s’était dégagée pour articuler et, l’esprit un peu plus alerte, elle se demanda vaguement si tout cela ne venait pas, aussi, de son envahissante proportion à tout contrôler.

« Et j’en ai une justement, renchérit-t-elle pour ne pas lui laisser l’occasion d’insister, est-ce que tu as une phobie ? »
Son sourire s’était étiré pour devenir malicieux, c’est le genre de question qui donne des clefs particulièrement utile pour taquiner. Qui plus est, elle espérait pouvoir lui changer les idées avec ce sujet complètement différent.


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