Il ouvrit un œil, puis l'autre. Il se sentait atrocement mal placé. Il savait qu'il fallait endurer ce genre de souffrance au quotidien, mais ses courbatures lui tiraillaient tellement les muscles qu'il avait du mal à marcher. Il se releva de son horrible hamac qui lui avait servit de lit. Il commença des exercices matinaux douloureux. Il commença par son cou, fit bouger ses poignets et ses chevilles, échauffa ses muscles du bras et des jambes. Il souffrait mais c'était bon pour son corps. Il était actuellement en voyage pour Toki, dans un bateau fort inconfortable. Toute façon, il n'avait pas à se plaindre, ce charmant pêcheur qui avait gentiment accepté de l'accompagner jusqu'à Toki et de héberger dans son honnête bateau pour le voyage. Il avait mal partout, mais au moins il arriverait sur l'île plus vite que s'il avait marché. Et c'était gratuit. Trinity n'était pas radin, mais il préférait faire des économies. Il sortit de la petite cabine qui lui servait de chambre en se tenant le cou. Peut-être allait-il attraper un torticolis ? Il leva les yeux et sourit quand il vit le phare de sa destination approcher.

Toki était une ville de pêcheur, assez réputé pour être son port, le plus vieux de Dena. Un magnifique port qui approchait à grand pas. Il n'était pas venu ici pour une raison quelconque, il avait dans l'idée de rencontrer un des prêtres de l'église. D'après des rumeurs il posséderait une relique très ancienne pour la Déesse du Jugement Dernier. Il aimait les histoires qu'on racontait sur elle. Quand il était encore très petit, et qu'il ne savait pas encore lire, son père lui avait lu la légende de la Déesse qui serait tomber amoureux de l'homme qu'elle devait juger. Un simple mortel, démuni, qui avait subi une mort atroce et dont l'âme était pure. Quand on parle de cette déesse c'est surtout pour rappeler qu'il faut être sage, si l'on ne veut pas que celle-ci punisse toute les mauvaises actions que l'on aurait faites. On la représente sous une Balance. Et la relique dont il est question est une balance. Ce n'était peut-être qu'une rumeur, mais qui ne tente rien, n'a rien ? Trinity se sentait poussé d'une détermination nouvelle. Si cette rumeur était fondé, il voulait en apprendre plus sur cette Déesse oublié !

Il observait le pêcheur lui sourire à la barre. Il semblait vouloir lui montrer ses talents de marins. Dans un grand coup il tourna vivement la barre grâce à sa magie et à un mécanisme plutôt basique. Mais, le mouvement fut tellement rapide, que le bateau vira soudainement. Trinity eut juste le temps de s'accrocher au bord pour ne pas passer par dessus bord. Il se cogna violemment le ventre et sentit la douleur. Il ne put s'empêcher pendant un instant de haïr ce capitaine. Il ne devait pas souvent recevoir quelqu'un sur son bateau. Cependant, ça avait beau être douloureux, ça marchait. Le navire était bien rangé contre le port. L'homme sauta par dessus après avoir amarré son ancre et se posa sur le bois. Trinity rentra dans la cabine pour en sortir ses deux sacoches rempli à ras le bord avec l'essentielle et il se recouvra de son éternelle cape noir qui cachait son corps. Il se posa sur la terre ferme avec un soupire de soulagement. La prochaine fois, il espérait qu'il s'y habituerais. Il salua une dernière fois son hôte et le remercia de nombreuses fois. C'est après, qu'il se mit à observer l'abondance. Pleins de monde, la plupart des pêcheurs. Il s'avança avec un sourire discret. Il fallait trouver l'église de la rumeur maintenant.

Il regarda à droite, puis à gauche. Il était complètement perdu à vrai dire. Il hésitait à marcher à l'aveuglette. Il n'aimait pas être ignorant. Et en ce moment, il était clairement aussi idiot que les touristes. Il ne connaissait l'histoire et les rumeurs de la ville. Il n'avait pas étudiait sa disposition. Il se gratta le front en essayant de se rappeler s'il n'avait pas vaguement regarder une carte de la ville... Si, mais c'était une vieille carte datant d'il y a plus de 100 ans... Quel plaie. Il leva les yeux vers les nuages en soupirant. heureusement, il faisait trop beau pour ronchonner. Et ici, ce n'est pas une très grande ville, tout le monde doit connaître les alentours. Il suffit de demander.Trinity, réfléchit un moment. Après tout, pourquoi ne pas profiter du beau temps ? Il n'était pas pressée, la relique n'allait pas s'envoler. Et il était curieux de voir la bibliothèque de la ville. Elle recelait sans doute de trésors inespérés. Cette pensée le fit sourire. Il devait y avoir de nombreux livres parlant de la culture et de l'histoire de cette ville. Il en frissonna de plaisir. Il opta pour une promenade de fortune, où ses pieds le guiderait. Avec de la chance il tomberait sur l'église et une auberge pas trop inconfortable pour un bon prix.

Il s'apprêtait à s'aventurer dans les artères de la ville, quand une main s'empara de son épaule et qu'une silhouette lui barre la route. Elle était apparu si vite, qu'il avait manqué de sursauter. Il n'aimait pas être surpris. Il recula d'un pas pour mieux observer la personne qui l'avait interrompu dans son élan. Une femme. De surcroît. Que voulait-elle ? Elle semblait se démarquer facilement avec ses long cheveux roux. Une particularité très rare, les roux ne sont pas si répandu que ça. C'est une pigmentation des cheveux très voyant, mais qui met en valeur quand on les entretient. Et cette femme semblait en prendre soin. Il resta silencieux, observant ses yeux bleu et son visage bien dessiné. Il s'attarda longtemps. En fait, il était surtout entrain de classer dans sa tête, la multitude d'hypothèse qui expliquait qu'elle l'avait empêchait de continuer sa route. La réponse apparut bien vite dans sa main.

« - Vous avez laissé tomber votre livre »

Il observa son livre avec intensité. Oui, c'était bien le sien. Acheté en juin, chez un vieux roublard qui avait essayé de l'arnaquer en lui proposant le double du prix original. Il se rappelle avoir débattu un bon moment, tellement que voyant qu'il s'attirait les regards et oreilles indiscrètes, le vieux lui avait offert le livre à moitié prix. Une très bonne affaire, pour un très bon livre. Il l'avait dévoré. Il s'intitulait "Le mythe de Trimoria". Écrit par Derrick Smither, un historien qui a consacré toute sa vie à Trimoria, une ville légendaire qui serait au dessus des nuages. Une étude de qualité, malheureusement jamais il n'a été prouvé que Trimoria existe. Il sourit à la demoiselle. Elle était venu lui rendre, c'était vraiment gentil. Il appréciait la gentillesse et la bonté. Il prit l'énorme livre.

« - C'est très gentil à vous... Connaissez-vous Trimoria ? »

« - Trimoria ? Non ça ne me dit rien… »

Cela n'étonnait pas Trinity, c'était une vieille légende qu'on n'entendait plus de nos jours. Même ses parents ne connaissaient pas, et pourtant son père en avait lu des histoires. Il tenait le livre entre ses mains. Il le connaissait par cœur, pourquoi le garder ? Après tout, cette femme avait l'air curieuse de nature et capable de se plonger dans un bon conte mêlé à des faits matérielles. Bien que l'existence de Trimoria n'ait jamais été prouvé scientifiquement, beaucoup de scientifique croit en son existence. Pourquoi ? Parce que trop d'ancien témoignage disent qu'il y avait autrefois un une île qui s'est élevée dans les airs.

« - Vous voulez bien m’en dire plus ?
- C'est une légende. On raconte qu'une grande île à l'ouest d'Aesus, avait une technologie supérieur. Cette île était pour le progrès technologique, et ne respecter pas la nature et ses bienfaits. Il paraît que plusieurs fois les autres îles ont essayé de mettre fin à ce lieu polluant. Les Dieux les auraient punis en envoyant l'île dans le ciel afin de les freiner et de les privés de certaines ressources. Après, l'histoire sera mieux raconter dans ce livre. Je n'en ai pas besoin, je connais l'histoire. Le voudrais-tu ? »

Il lui tendit le livre. Toute façon, il n'avait pas de place dans son sac, il s'était surcharger pour rien. Et il regrettait quand il devait faire de longues distance. Trinity avait tellement de mémoire que les livres qu'il avait déjà lu, ne représentait plus d’intérêt, même si relire un livre plaisant est toujours une façon de passer le temps. Il devrait pouvoir vendre quelques bouquins à un libraire et amasser une somme qui le permettrait de rester une semaine, le temps d'étudier la question de la relique. Ce plan était minutieux. Et peut-être qu'il trouverait aussi d'autres livres passionnants.

« - Vous connaissez la ville ou vous avez besoin d’un guide ? »

Il se trouvait, qu'en plus d'être organisé, il avait beaucoup de chance. Une femme qui lui proposait d'être son guide. C'était juste parfait. Et arrivé au bon moment. C'était peut-être le destin qui avait fait tomber ce livre pour lui permettre d'avoir un guide. Quel chance ! Il lui offrit un sourire discret, pas habitué de sourire autant en une journée. Il aimait beaucoup la solitude, mais gagner du temps était aussi satisfaisant. Il hocha silencieusement la tête. Prêt à la suivre, il plaça mieux ses sacoches sur ses épaules pour que leurs poids soit plus facile à porter. Il lui adressa une route à suivre :

« - J'ai besoin de m'installer à une auberge et d'aller à l'église. Vous obtiendrez toute ma gratitude si vous m'indiquiez le chemin. »

« - Il y a une auberge très agréable pas trop loin de l’église. La gérante est vraiment très gentille et les services sont bons pour un prix tout à fait abordable. »

C'était absolument parfait. Et en plus près de l'église ? Cette petite était tombée du ciel. Il se sentait poussée par la chance. Il la suivait dans les rues. Observant les moindres détails. Il s’imprégnait de l'ambiance familial de la ville. Tout le monde semblait connaître tout le monde. Ce n'était pas étonnant, l'économie de cette ville se basait sur sa pêche et sur la diversité de ses poissons. Ceux-ci ont un climat approprié pour avoir plusieurs races très apprécié dans Dena. Il faut dire que ses poissons sont excellent. Et très bon pour la mémoire. Même si sur ce point là, Trinity n'avait pas à ce plaindre.

« - Je m’appelle Lou. »

Lou ? Il se souvenait d'un livre qu'il expliquait la provenance des prénoms et leurs qualifications. Trinity n'était pas vraiment un expert, mais il approuvait qu'un prénom puisse influé sur le bébé qui le porte. On dit souvent que les Richard, ont des personnalités fortes et combattante. Souvent destiné à devenir chevalier. Lou était un prénom moins courant, mais tout à fait adorable. Correspondant à une personnalité adorable, très sociable et serviable. LA preuve en était, elle lui faisait le guide après lui avoir rendu son livre. Elle devait être une personne très agréable. Après que cet doctrine soit vrai à 100% c'est complètement impossible. Il y a toujours des exception. Ce ne sont pas le jour de la naissance, l'alignement des étoiles et le prénom qui vont faire le caractère d'une personne. A prouver et à approfondir.

« - Qu’est-ce qui vous amène jusqu’à notre église ? Elle a beau être très jolie, faire tout ce chemin depuis la capitale juste pour la voir me parait étonnant… »

Il réfléchit. Il ne pouvait pas dire si vite qu'il était un Erudit et qu'il était à la recherche d'une relique. Non, il devait garder ses rumeurs et mentir. Mentir ? Non ce ne serait pas convenable. Le mensonge est une parole qu'on doit exercer avec sagesse. Mentir pour le bien d'autrui est une chose, mentir pour cacher ses sources est une autre. Peut-être que s'il lui expliquait... Non, il préfèrait garder le silence. Après tout Trinity était quelqu'un de très discret et silencieux en général. Il se mit à observer les tues pavés et les maisons. Elles étaient bien construite, une bonne architecture. Plutôt basique mais qui a un petit quelque chose qui fait l'architecture de Toki. Cette ville utilisait sans doute un bois particulier pour que la couleur soit lisse. Il feuilletterait quelques livres pour en savoir plus quand il aura trouver une bibliothèque. Il se rendit compte qu'il n'avait pas répondu, c'était très malpoli. Il s'inclina avec grâce avant de parler :

« - Je me prénomme Trinity. Enchanté mademoiselle. Je recherche cette église pour mon travail... »

Il ne remarqua pas tout de suite qu'elle était souvent à deux doigts de tomber. C'est dans une rue, qu'il s'arrêta pour l'observer avec intensité. Il baissa les yeux sur ses chevilles. Ses chaussures semblait mal adapté, elle n'avait sans doute pas prévu de faire ce genre de rencontre. Il enleva une de ses sacoches et l'ouvrit pour en sortir une paire de chausson très confortable qu'il adorait avoir sur lui après une dure journée de marche. Il les posa à terre.

« - Vous devez avoir atrocement mal. Prenez ceci. »

« -Vous avez l’air d’un homme très secret... »

Cela était vrai. Il avait toujours préféré garder ses phrases pour lui. On le traitait même de taciturne. Il comprenait, il ne jugeait pas. Il n'avait jamais apprécié faire la conversation. Il connaissait sa vie sur le bout des doigts. Il pourrait citer par cœur un cours auquel il avait assisté il y a 10 ans. Il pouvait donner tout les noms de ses camarades de classes. Aussi, sa maturité s'était intensifié quand il était aller à l'académie. Sa jeunesse avait surpris les plus grand Erudit. Sa maladie le permettait de se hisser vers les meilleures en un rien de temps. Il faut de la mémoire pour vivre une vie d'érudit. Alors on pouvait dire qu'il était qualifié pour ce poste.

« - Heuu… C’est très gentil… Je vous les rends dès que l’on a quitté les rues pavées. Au départ, je pensais rester sur la berge, les petites rues pavées sont très jolies, mais il faut y aller avec des chaussures plates… »

Il avait du interrompre sa promenade. Il espérait qu'il n'avait pas chambouler son emploie du temps. C'est vrai que les pêcheurs n'ont pas vraiment d’emploi du temps minuté à la seconde près. Il ne savait même pas si elle était pêcheuse. Il y avait pleins d'autre métiers sur cette île. Sinon elle ne tournerait pas si bien. Le pêcheur qui l'avait emmené sur Toki si gentiment, lui avait aussi apprit pleins de choses sur le métier de pêcheur. Un bon pêcheur ne se fit pas seulement à ses horaires habituelles : on se lève à telle heure pour se coucher à telle. Un bon pêcheur se fit au ciel et au vent. Il choisit le meilleur endroit et cultive le meilleur poisson. Si tout les métiers était si facile, on aurait qu'à faire travailler des machines à la place des hommes. Une idée effrayante.

« - Voilà l’auberge. Vous préférez que je vous indique le chemin de l’église et que je vous laisse vous installer où que j’attende pour vous emmener ? »

Il observa l'auberge. Oui, elle était modeste, mais semblait tout à fait digne d'un voyageur tel que lui. Il n'allait pas se plaindre. Il aurait au moins un toit au dessus de la tête ce soir. Il analysa la façade. Elle était en bois. Ce qui lui donnait un côté rustique. Il se tourna vers la demoiselle. Il devait se débarrasser de ses sacs pour mieux enquêter sur cette balance. Et puis il devait s'assurer qu'il restait une place. Il fit signe à Lou de rester sur place avant de s'aventurer dans l'entrée. Il rencontra le sourire chaleureux de la propriétaire. le genre de femme à aimer ses clients comme ses enfants. Il lui indiqua qu'il voulait une chambre pour une semaine au moins et qu'il voulait aller vite car il ne voulait pas faire attendre sa guide dehors. Il se débarrassa dès qu'il eut la clef de sa chambre de ses fardeaux et descendit directement, la clef en poche. Il ne garda que le strict nécessaire et se remit en face de sa guide rousse.

« - Où est donc cet église ? »