Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]
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 Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]

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Mérida Faithlin
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MessageSujet: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeMer 5 Mar - 20:03

C'était une journée parfaitement normale à Heka : le soleil brillait tellement qu'on aurait presque eu peur d'être éblouis (c'était sans doute pour ça que le ciel était grisâtre), les oiseaux chantaient si forts qu'on ne les entendait pas (ils devaient sans doute émettre des ultrasons) et les habitants... Bah ils respiraient la joie et la bonne humeur, hein. Tout le monde se saluait chaleureusement, respirait la bonne humeur la cordialité et la politesse, certains squattaient un bout de trottoir ou la terrasse d'un café pour discuter gaiement, bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Quelle bonne blague, n'est-ce pas ?
Quand elle promenait son regard émeraude sur la foule, Mérida ne pouvait que constater qu'une grande partie des gens restaient dans leur coin et émettaient une aura qui disait clairement « m'approches pas ou le couteau planqué dans la poche qui sert de refuge à ma main viendra gentiment entailler ta gorge ». Ceux qui étaient en groupe ne semblaient pas forcément y prendre plaisir, entre ceux qui étaient des souffres-douleurs et ceux qui étaient juste en train de manigancer un mauvais plan contre un groupe adverse. La chaleur humaine ? Oh on pouvait la retrouver partiellement... Auprès des filles, là-bas, celles qui ne portaient trois fois rien sous leur long manteau et attendaient patiemment qu'un client potentiel les abordent. L'atmosphère était tout aussi morose que le temps, pire que d'habitude selon elle. Même les quelques rires qu'on pouvait entendre n'étaient pas agréables, ils exprimaient plus de malice ou de débilité profonde qu'autre chose. Et je ne parlerai pas du sentiment d'insécurité constant.

Mais au final, quand on grandissait dans un monde pareil, on s'y habituait. Ou plutôt on trouvait tout cela normal, des gens qui traînaient toujours en solo avec leur arme aux règlements de comptes en passant par les crimes commis en public sans que personne ne s'en soucie. Ici mieux valait être un homme bien bâti et savoir se défendre, c'était comme une jungle impitoyable. Quant au fait que même les gosses ne souriaient pas, personne ne semblait s'en étonner ou vouloir y remédier. Une réalité bien cruelle donc mais, comme je l'ai déjà dit, à force plus personne n'y faisait attention – c'était à peine si le mot « bonheur » avait sa place dans le dictionnaire de l'île.
Et puis, tout le monde avait un sale caractère. Mais sur ce point, Mérida n'avait pas vraiment son mot à dire, quoi qu'elle était tout de même plus sympathique que la moyenne.

-Tu te fous de moi ou quoi, espèce de vieux porc ?!

… Sans doute.
Ouais, bon, disons que là c'était une exception. Faut dire que non seulement le porc en question n'avait pas volé ce surnom puisqu'il ne ressemblait vraiment à rien, mais qu'en plus il venait de dire qu'il ne la paierait pas pour le travail qu'elle venait de terminer... Sous prétexte qu'elle n'avait pas été assez discrète. Mais what ? La mission avait été accomplie, c'était le principal non ?
Pas du point de vue du gros bout de lard apparemment, puisqu'il répliqua sur un ton qui se voulait cinglant – susceptibilité bonjour – mais faisait tout bonnement ridicule avec sa petite taille et son air porcin :

-Je t'avais demandé d'éliminer le père et tous les membres de sa famille, pas de te faire repérer et de t'en prendre aux gardes ! À cause de toi, ses amis et alliés vont pouvoir remonter jusqu'à moi !

Cela lui arracha un claquement de langue agacé. Certes la rouquine n'avait pas été assez discrète. Les colosses chargés de la sécurité l'avaient repéré très rapidement et comme elle n'aurait pas pu mener à bien sa mission tout en les ayant sur le dos, elle les avait neutralisés. Tous, parce qu'ils arrivaient les uns après les autres. Mais elle n'avait pas prévu de se faire griller aussi facilement ! Il voulait qu'elle fasse quoi, qu'elle les tue ?... Ouais, bon, l'idée lui avait bien traversé l'esprit, mais le principal était qu'elle ne l'avait pas fait. C'était justement ce qui lui causait problème actuellement, à croire que montrer un minimum d'humanité était considéré comme mal.
M'enfin, puisqu'elle était maintenant dans cette situation, le mieux qu'elle pouvait faire était de contenir sa rage pour tenter de raisonner Porcinet. Qui pour son grand dam, ne voulut rien savoir, de quoi rendre son humeur de plus en plus massacrante. Mais le pompon fut quand même qu'il osa la regarder – plus précisément mater sa poitrine – avec une lueur dégoûtante dans ses yeux rétrécis tout en lui disant qu'ils pouvaient s'arranger si elle faisait ce qu'il lui demanderait pour la soirée et la nuit.
Là, Mérida ne put retenir le coup de pied qui atterrit dans les parties génitales de son vis à vis, qui le sentit passer. Il plaça ses mains devant tandis que son visage gonflé se tordait de douleur, puis recula de deux pas pour s'adosser au mur. Seulement elle n'en avait pas fini avec lui, puisqu'elle attrapa ensuite le col de sa chemise et l'attira à elle pour pouvoir le plaquer violemment contre la paroi pierreuse. Ensuite, elle dégaina l'une de ses épées et la plaqua contre sa gorge de manière à faire apparaître un mince filet de sang avant de s'exprimer sur un ton menaçant.

-On va éclaircir trois points, toi et moi. D'une j'ai du goût en matière d'homme, alors ne crois pas qu'un grassouillet malodorant dans ton genre a sa chance. De deux  je suis pas une prostituée, la prochaine fois que tu me proposes ce genre de marché je m'arrangerai pour qu'il n'y ait pas de troisième fois en te débarrassant de ces trucs en bas qui de toute façon ne doivent pas te servir à grand chose. Et de trois, tu vas me donner mon argent tout de suite ou tu peux être sûr de te retrouver avec une face tellement aplatie que tu ressembleras encore plus à un porc – si c'est possible. Capich, mon petit ? Avant de sortir plus brutalement sans même lui donner le temps d'en placer une. Réponds, bordel, tu m'as fait perdre assez de temps comme ça, déjà que j'en ai marre de toi !

Oh, ça avait eu du mal à rentrer dans sa petite tête. Mais quand l'un des hommes de mains tira sur la jeune femme et que celle-ci tourna lentement la tête vers lui en lançant un « aille, ça fait mal... » effrayant tandis que sa blessure se refermait à toute vitesse, puis qu'elle planta sa lame dans le bras porteur de l'homme pour lui faire lâcher son arme, ils comprirent tous qu'elle était complètement folle. Alors ils s'assagirent immédiatement, lui remirent sa bourse et furent soulagés de la voir partir rapidement (mais non sans lâcher un « merci » accompagné d'un sourire qui disait « vous voyez, quand vous voulez vous pouvez »).

Pfiou, c'était enfin fini ! Ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne recroiserait plus jamais ce crétin. Mais en attendant de le savoir, Mérida sortit de la ruelle sombre dans laquelle elle venait de faire affaire en s'étirant comme un chat. La tâche de sang sur son flanc ? Bah, ce n'était pas à Kahl que les gens allaient y faire attention, c'était monnaie courante.
Bon par contre ce n'était pas très agréable d'être toute sale, alors elle décida d'aller prendre une douche chez elle tout en chantonnant le long du trajet avant de passer à quoi que ce soit d'autre. Quand ce fut chose faite, la mercenaire ressortit immédiatement en direction du bar qu'elle fréquentait le plus – car qui disait rentrée d'argent disait virée alcoolisée, il fallait fêter ça dignement hé, en plus c'était l'heure idéale – et prit un siège au comptoir, fait assez rare puisqu'elle préférait souvent s'asseoir à une table choisie au hasard.
Le barman - qui la connaissait bien - ne tarda pas à lui apporter l'habituelle pinte de bière, dans laquelle notre Faithlin tapa immédiatement et sans réserve.
Peu après, un tintement de clochette attira son attention vers l'entrée. Parfois elle se contentait de regarder qui arrivait et de se dire qu'elle ne le connaissait pas mais, cette fois-ci, ce ne fut pas le cas. D'ailleurs, un sourire apparut sur ses lèvres tandis qu'elle interpellait le nouvel arrivant.

-Hé, Izaya ! Par ici !

Mérida fit de larges mouvements de bras pour être sûre que le jeune homme la repérerait et ne cessa que qu'une fois son objectif atteint. Quand il l'eut rejoint, elle rapprocha son siège du sien lui adressa un regard taquin tout en se penchant vers lui.

-Alors, comment va mon capitaine préféré depuis la dernière fois ? Se serait-il enfin trouvé une petite amie ?

Sous-entendu, serait-il enfin prêt à se lancer dans une relation stable ? Nan parce que le blond avait un sacré penchant pour les coups d'un soir, de ce qu'elle savait de lui. Non pas qu'elle le jugeait là-dessus, mais elle aimait bien le taquiner son petit Izaya et c'était toujours gentil (enfin presque).
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeMar 18 Mar - 15:12

Un long chemin. Je n’en vois absolument pas le bout. Ah non, attendez voir, c’est un tunnel plutôt. L’air y est frais. J’ai froid. Je cherche une once de lumière, quelque chose grâce à laquelle je pourrai me repérer. Mais je ne sais pas où je suis. Je pense que je ne le saurai jamais.
Je me réveille en sursaut, effaré, effrayé, totalement déboussolé. Une main se dépose sur mon dos et la caresse lentement et, un instant, j’ai l’impression que c’est Amy. Pourtant, bien vite, je me souviens que ça fait des années qu’elle est morte. Je pose mes yeux sur la belle blonde à mes cotés qui me scrute de ses deux océans bleus, semblant inquiète. Je me penche vers elle pour faire fleurir un baiser au coin de ses lèvres et lui murmure de se rendormir tandis que je me lève pour me glisser sous les jets lancinants et glacials de la douche.

Je repense à cet étrange rêve, je repense à la peur qui me tordait l’estomac, qui me plombait le cœur ; je me revois en train de courir, poursuivi par je ne sais qui, je ne sais quoi et, soudain, m’écrouler. Je me revois me retourner, regarder dans les yeux ce qui m’a poursuivi… Moi. Je me revois hurler, cesser de me débattre, m’abandonner complètement. Et là, la cassure. Tout se brise, tout d’écrouler, quelque chose ancré profondément en moi se déracine et entraine mes entrailles avec.
Je positionne mon visage face au jet d’eau, ferme fortement les yeux, serre les poings et l’arme, près à l’encastrer dans le mur. Mais j’entends la belle se redresser et venir, sûrement discrètement – elle ignore tout de mon ouïe ultrafine et j’ai oublié de retirer mon totem avant de prendre ma douche – et je laisse tomber mon bras le long de mon corps en sortant pour lui faire face. Je l’amène à moi et l’entraine sous l’au qui gicle, l’embrassant lascivement en me débarrassant de son chemisier déjà déboutonné.
C’est d’avantage qu’une simple conquête à mes yeux. Je ne la connais pas depuis hier, pas depuis une semaine ; ça fait plusieurs mois qu’on s’est rencontrés, qu’on discute avec plusieurs bouteilles de bières entassées, qu’on passe de longues nuits et de plus longues matinées encore au lit. Et chaque fois, à chaque baiser, à chaque caresse, à chaque mot doux, j’ai cette horrible impression de faire quelque chose de mal.
Après la mort d’Amy, je me souviens que mes premières aventures étaient dures à assumer le lendemain. J’avais l’impression de souiller et de ternir l’amour que je ne cesserai d’avoir pour celle qui aurait pu et qui aurait dû être ma femme. Mais au fil du temps, je ne ressentais plus cela, j’avais réussi, avec je ne sais quelle force, je ne sais quelle volonté, à passer à autre chose. Jamais je ne cesserai de l’aimer, mais jamais plus je ne serai amoureux d’elle. J’avais fait mon deuil, bercé par les senteurs des corps entrelacés, choyé par les formes pulpeuses ainsi que par les peaux soyeuses. Mais depuis que j’ai connu cette blonde aux yeux bleu, depuis que je m’étais attaché bien plus que physiquement, depuis que j’ai appris à éprouver une réelle sympathie pour cette femme, j’ai l’impression que c’est vraiment mal.
Et que si elle le savait, ça pourrait… Lui faire mal ? Qui ça, elle ? Elle, elle, elle… Toujours elle. Mais je n’arrive pas encore à formuler son prénom dans ma pensée, pas plus que je ne réussis à le dire de vive voix.

Mais il y a aussi la plus que sulfureuse Mérida. Avec elle aussi, c’est plus qu’un lien charnel. Je l’aime beaucoup et la considère sincèrement comme une amie sur qui je peux compter. Disons que je n’ignore pas tout de ses activités – les murs ont des oreilles, surtout quand je suis dans le bon périmètre – et qu’en tant que Chevalier, je devrai peut-être sanctionner cela… Mais le fait est que je suis incapable de lui faire du mal.
Quoi qu’il en soit, avec elle aussi, j’ai toujours l’impression de faire quelque chose de mal. Un peu comme cet adolescent perturbé.
Et stupide.
Ce que je suis, au final.
Avec un long soupire, j’appuie mes lèvres sur le cou dénudé et le couvre de longs baisers. Il faut croire que ce sentiment perturbant ne suffit pas à me retenir. Pas comme si j’avais une quelconque envie d’arrêter, de toute façon.
Encore une matinée dans les bras de cette créature au mental et au corps tout bonnement divins ; encore quelques excellentes heures au goût exquis et à la senteur paradisiaque et me voilà en train de la saluer sur le seuil de ma porte. À peine quelques minutes où je mon corps se souvient des ongles le raclant et me voilà de nouveau douché et habillé, paré à sortir achever ma soirée en beauté. Des journées comme ça, sans pression, sans boulot, sans trop de questions existentielles, j’aimerai réellement en avoir davantage.

Depuis maintenant trois jours, je ne suis pas à Carda, sous le soleil bouillant, subissant la chaleur oppressante et le poids de Capitaine ; je suis à Kahl. S’il ne fait pas aussi chaud que chez moi, cela n’empêche que, très sincèrement, il y a nettement lus de bruit. Ça doit être la centième fois que je me fais la réflexion que je ferai mieux de retirer mon totem, mais plus que ma curiosité, une sorte d’instinct de survie m’intime de la garder sur moi. Après tout, seuls les Chevaliers peuvent le porter de façon omniprésente et ne pas le faire reviendrait à se retrouver sur le même piédestal que les citoyens ; or, avec ou sans uniforme, on est censés les protéger, alors on doit garder un avantage. Toujours.
J’entre dans un bar et le peu de temps pendant lequel j’avais réussi à reléguer tout ce que j’écoutais malgré moi au second plan me prend de plein fouet. Je ferme les yeux subitement et serre fortement la poignée de la porte ; j’entends les deux tourtereaux se bécoter là-bas, le groupe d’enfoirés emmerder la serveuse, quelques femmes glousser et quelques hommes crier, jurer, abattant violemment leurs poings, leurs tasses ou mêmes leurs cartes sur les tables. Mais je perçois une voix qui me fait redresser la tête et, à la vue de la belle Mérida, je réussis à ne plus écouter que ce qu’un humain normal devrait écouter. Je lui adresse un sourire ainsi qu’un hochement de tête pour lui signifier que j’arrive et me dirige d’un pas nonchalant vers elle. Je glisse sur le tabouret haut près du sien, ceux-ci mêmes disposés près du comptoir et me tourne vers elle tandis qu’elle rapproche son siège du mien, se penchant vers moi avec un regard joueur. Lorsqu’elle se redresse un peu, je lui adresse un regard faussement outré, mes sourcils haussés.


« Sérieusement ? J’ai une tête à avoir une copine ? Je viens de laisser une magnifique blonde et je tombe sur la plus belle femme que je connaisse, alors sérieusement, si j’avais une copine, je me damnerai de ne pouvoir toucher qu’avec les yeux toutes ces merveilleuses femmes qui défilent sous mes yeux. »

Ouais ouais, parce que je suis fidèle comme homme.
Enfin, ça n’empêche que tout ce que je viens de dire, je ne le pense pas forcément. La seule raison qui fait que je n’ai pas de copine, c’est que je ne suis pas trop sûr de mes sentiments envers la seule et unique femme avec qui j’arrive à me projeter.
Je pose un doigt sur son épaule et le glisse le long de sa clavicule avant de soupirer.

« Je vais bien, mais j’irai bien mieux si tu pouvais te fringuer un peu plus. Tu sais, histoire d’éviter les rhumes, parce que sinon, en bon ami, je devrai te préparer des bouillons et, comment dire ça gentiment… J’ai vraiment pas que ça à foutre. »

Je ris doucement en lui adressant un clin d’œil, commandant un verre de Whisky que je descends rapidement, laissant mes prunelles glisser de nouveau vers Mérida, sauf que cette fois, je m’attarde sur sa poitrine avec un sourire amusé. Lorsque mes iris s’entrechoquent aux siennes, c’est pourtant un regard purement innocent que je lui lance.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeLun 24 Mar - 16:34

Décidément, les bars étaient les seuls endroits conviviaux de l'île. Dans un monde ou faire un pas en dehors de chez soi pouvait s'avérer être une erreur fatale sans qu'on ait rien demandé (chacun devrait rester barricadé chez soi en fait), ce genre de lieux de répit ne pouvaient être que les bienvenus : c'était l'occasion de se décompresser après une longue journée passée à faire la gueule juste pour faire la gueule (et parce que c'était limite devenu une tradition), on riait et parlait avec des inconnus mais pas forcément dans le but de leur faire baisser la garde et ainsi pouvoir les éliminer, une ambiance bon enfant fort agréable y régnait avec la musique et la joyeuse chaleur des clients qui s'agitaient sans retenue (que ce soit sur leur chaise, sur la table ou sur une piste de danse improvisée), les grincheux devenaient vite la cible de gentilles moqueries car être amical et souriant y était un mot d'ordre.
C'est sans doute pour cela que Mérida aimait fréquenter ces établissements déconseillés aux mineurs. Ça et le fait que, désormais, elle était de toute façon trop habituée à s'y rendre régulièrement pour s'en empêcher (non pas qu'elle ressente l'envie de se priver de ce plaisir de toute façon). Elle était du genre à aimer la fête or il n'y avait pas de meilleur endroit pour la faire, tout comme aucun autre endroit ne permettait de mieux travailler son relationnel ou de se faire des amis – parce que des « camarades de beuverie » peuvent le devenir rapidement si l'occasion se présente ou simplement que le courant passe bien.
Sans parler du fait que la jolie rousse aimait l'alcool. Cette sensation d'être léger comme une plume, cette lutte contre l'état d'ébriété pour conserver tous ses esprits et profiter encore (le plus pleinement possible) de la soirée, cette gaieté qui nous saisissait et pouvait transformer un benêt en un homme passionnant le temps d'une soirée parce qu'on devient [srtrike]trop[/strike] bon public, cette disjonction du cerveau qui nous transforme en idiot maladroit... Elle pourrait difficilement se passer de tout cela. Même la sensation de brûlure qu'on pouvait sentir alors que l'alcool coulait dans notre œsophage et l'arrière-goût souvent amer de ces boissons lui étaient agréables (ou, du moins, l'étaient devenus).

Vous l'aurez compris, Mérida était alcoolique et dépendante de ces virées en tavernes et l'assumait pleinement. Et si boire permettait de se soulager autant partiellement que temporairement de nos tracas, cela permettait aussi de digérer le fait qu'un gros lard avait cherché à nous arnaquer puis à nous mettre dans son lit via un argument monétaire – à nous avoir prise pour une idiote et pour une pouf en clair. Mais bon la mercenaire avait eu sa petite vengeance et son argent, donc tout avait bien fini, donc tout allait bien... Du coup si elle buvait ce n'était pas seulement pour effacer ce visage grossier de sa mémoire, mais aussi pour fêter ça ainsi que la réussite de sa mission ?
Haha, tout ce que je viens de dire est inutile au fond. Comme si elle avait besoin d'une raison particulière telle qu'un grand événement pour boire, le jour où ce sera le cas inquiétez-vous pour sa santé. Imaginez ce que ça voudrait dire : la rouquine extravagante et sans gêne se serait assagie. Si ça se trouvait, on la verrait (enfin) sortir en col roulé quand il faisait frisquet, boire plus d'eau que d'autre chose et arrêter de se battre aussi régulièrement... En revanche, ceux qui la connaissaient ne la reconnaîtraient plus – ou alors, ils penseraient qu'elle a encore une fois accepté un pari étrange. M'enfin, au moins, la bretteuse serait beaucoup moins bruyante, plus féminine et moins prompte à partir au quart de tour sans doute aussi.

Cela dit elle avait été contente de voir Izaya passer la porte, contente de retrouver son ami denien qui n'allait pas rester éternellement à Kahl donc avec qui elle aimait passer du temps pendant qu'il était encore dans le coin – le croiser serait plus difficile quand il retournera là d'où il venait. Ils s'entendaient bien, ayant noué une amitié très rapidement tout en gardant un côté « je te charme tu me charmes » auquel ils n'auraient de toute façon pas pu échapper vu leurs caractères respectifs. Bon le physique avait aussi joué un rôle évidemment, l'aînée des Faithlin choisissait ceux qu'elle draguait et avec qui elle partageait son lit, or Izaya était loin de ressembler à un sac à patates – pour ne pas bêtement dire qu'il était carrément séduisant, le pire dans cela étant qu'il en avait conscience et savait s'en servir. D'ailleurs elle n'avait pas perdu de temps pour le charrier un peu en lui demandant s'il s'était dégoté une copine, alors que le blondinet ne lui paraissait pas encore prêt pour ça. Et s'il était l'un des hommes les plus intéressants qu'elle ait connu, ce n'était pas pour autant que la jeune femme envisageait d'établir une relation sérieuse avec lui, leur amitié lui convenait parfaitement.
La réponse d'Izaya fit rire Mérida, qui répondit légèrement :

-Effectivement, tu as plus une tête à avoir toutes les femmes que tu veux, monsieur le tombeur de ces dames (ce n'était pas une critique pour le coup). Et puis je crois bien que je t'en voudrais si tu te casais avant moi, je suis quand même ton aînée.

Ceci n'était qu'une plaisanterie évidemment. S'il venait à trouver une femme avec qui il pourrait se poser enfin, elle serait heureuse pour lui en tant qu'amie.
Le chevalier laissa ensuite glisser un doigt le long de sa clavicule, avant de lui dire que si elle pouvait se couvrir un peu plus il ne s'en porterait que mieux. Cela fit naître un large sourire sur son visage : comme s'il était réellement mécontent, tiens. Faisant pivoter son siège, elle s'arrangea pour lui faire face puis bomba le torse de manière à mettre sa poitrine en avant, sans se soucier des regards masculins qu'elle pouvait s'attirer dans cette position.

-Tu t'inquiètes pour moi ? C'est mignon ! Mais ne t'en fais pas, je ne tombe pas malade si facilement. À moins que... Son regard parcourut alors une partie de la salle... Tu considères l'attention des autres hommes comme un virus ?

Ses yeux émeraudes tombèrent alors sur ceux d'un inconnu qui soutint son regard avec un sourire charmeur. Lui rendant ce dernier, Mérida lui adressa un clin d’œil en se faisant la réflexion qu'il était plutôt pas mal. Mais pour l'instant elle avait déjà de la compagnie, de celles qu'elle n'abandonnerait pas aussi rapidement pour faire connaissance avec un beau brun. Elle reporta donc son attention sur Izaya, juste au moment où celui-ci la regardait de nouveau après avoir bu un peu de whisky... Hey, c'est qu'il était en train de fixer son décolleté ! Décidément, sa dernière réplique était un peu faux-cul de sa part. Bah, non pas que ça la dérangeait, après tout si c'était le cas l'épéiste ne se baladerait pas à moitié nue pour commencer. C'était fait pour, quelque part.
N'empêche qu'une expression mi-amusée mi-provocante naquit sur son faciès, tandis que le regard de son vis à vis remontait. Après avoir bu une large gorgée de bière elle passa son bras sous son buste et, si on aurait pu croire que c'était pour pouvoir poser sa main sur son coude, remarquez aussi qu'au passage cela mettait un peu plus sa poitrine en valeur.
Penchant la tête sur le côté, elle reprit la parole.

-D'ailleurs, je n'ai perdu mon soutien-gorge en public qu'une seule fois. Tu aurais dû voir ça ! C'était en pleine bagarre de taverne.

Rit-elle, avant de faire tourner son siège pour se retrouver de nouveau face au comptoir et de soulever sa chope. Puis Mérida resta pensive l'espace d'une seconde avant de lâcher un « dis... », mais elle ne put finir sa phrase : la main qui se posa sur son épaule l'arrêta dans son élan. Pivotant la tête pour voir qui venait de lui couper la parole avec un air quelque peu contrarié, elle vit un homme qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Il lui voulait quoi, lui ? Oh, elle le sut bien vite puisqu'il ne perdit pas de temps pour lui sortir des phrases lourdes comme « hey, bébé, tu sais que t'es bonne ? ». Savoir où il voulait en venir n'était pas compliqué, sauf que voilà... Notre alcoolique n'était pas trop tentée. C'est donc avec le sourire mais tout en le faisant retirer sa main qu'elle lui dit :

-Je t'arrête tout de suite. Oui je sais que je suis bien roulée et non ce n'est pas la peine de tenter ta chance. Comme tu peux le voir je suis déjà accompagnée (elle indiqua Izaya), alors fais-moi plaisir et dégages, tu veux ? Tu nous fais perdre notre temps.

Cela dit, elle se détourna de cet individu et entreprit de prendre une gorgée de bière sans lui prêter plus d'attention.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeLun 31 Mar - 16:56

J’ai lu – oui, ça m’arrive parfois – dans quelques archives que ce soit qu’il y avait un monde où dons et totems n’existaient pas. Les habitants menaient une vie plate et simple et ils nommaient tout ce qui caractérise notre vie sur Dena comme relevant du super-naturel. Quoi qu’il en soit, je me dis que si, par je ne sais quelle bizarrerie, nous possédons ces dons et ces totems, alors l’aura, sans nul doute, existe. Déjà que les habitants de ce monde dont je parlais à l’instant y croyaient, alors comment pourrai-je faire autrement ?
Et l’aura qui se dégageait de Mérida était forte, imposante, presque rude. Je me souviens de l’aura d’Amy, légère, douce, incolore, subtile et susceptible, naïve et innocente ; celle de la sulfureuse de Mérida relevait d’une dureté de caractère mais aussi d’une touche bien prononcée de volupté. Elle était l’une des rares qui pouvait me contraindre d’une façon ou d’une autre de rester avec elle-même si j’avais autre chose à faire ou si l’envie me manquait tout bonnement.
Et moi alors, quel aura se dégageait de moi ? Je me posais la question tout en m’approchant d’elle avant de m’installer sur le tabouret haut. La discussion s’entame bien rapidement, comme à chaque fois que nous sommes ensemble et, bien rapidement, sa réplique tombe. Je ris déjà sa première remarque en l’entendant ainsi me décrire comme le tombeur de ces dames et je ne peux que rire d’avantage à sa deuxième réflexion.

Suis-je réellement un « tombeur » ? J’ai toujours eu les femmes que je voulais dans mon lit, pour une soirée ou pour quelques mois ; brunes, blondes ou rousses, elles y passaient toutes et je ne pouvais m’empêcher d’aller, non pas draguer comme tous ces bourrins, mais plutôt séduire. Je me complaisais à trouver les bonnes répliques, à savoir trouver les bons moments pour parler, les bons moments pour me taire, les bons moments pour agir ; c’était plus qu’ne distraction, avec le temps, la séduction devint à mes yeux un art dont les ficelles étaient fines et soyeuses, mais aussi tranchantes et blessantes.
Avec Mérida, ce fut, d’emblée, de l’amitié et non pas de la simple séduction. Bon, après, le fait qu’elle se trimballe avec quelques ficelles à peine sur le corps m’ont littéralement obligé à avoir une relation un peu plus… Physique avec elle. Si elle ne s’était pas montrée réceptive, je pense qu’on serait quand même resté son ami, mais ça aurait été nettement plus tendu ; sincèrement, trouvez-moi un seul homme qui ne soit pas totalement homosexuel et posez-le devant Mérida, vous verrez bien qu’il n’aura absolument aucune autre alternative autre que de ressentit non pas seulement l’envie mais aussi le besoin pressant de lui sauter dessus pour ainsi faire glisser ses doigts sur ses courbes, ses lèvres sur sa peau, sa langue sur chaque parcelle de son corps. Pervers ? A la limite, si elle s’habillait mieux que ça, on pourrait dire que l’homme en question était légèrement pervers, mais là… Il était juste homme.

Je glisse une main dans mes cheveux d’un air désabusé avant de planter mes prunelles dans les siennes et de lui lancer sur un air totalement léger :

« Ouep, j’ai toutes les femmes que je veux, mon physique a dû être dessiné par des Dieux ! Ah mais oui c’est vrai, t’es vieille ! »

Je lui lance un clin d’œil pour lui montrer que je la taquine purement – enfin, à moitié, parce qu’elle est plus âgée que moi et que j’adore le terme vieille, surtout avec elle, c’est que ça a le don de réussir à titiller ses nerfs.
Mon doigt glisse sur elle et je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer sa tenue plus que légère, ce à quoi elle répond avec un large sourire en bombant la poitrine alors que j’arque un sourcil, un sourire amusé accroché aux lèvres. Elle parle alors avant de poser ses yeux sur l’assemblée, complétant sa phrase en lançant un clin d’œil à un homme que j’observe du coin de l’œil alors que je tends l’oreille, amusé à l’entente des battements désordonnés de son cœur. Je soupire doucement en répliquant :

« Tu parles d’un virus, ce sont des sangsues ces abrutis. Et celui à qui tu viens de lancer un clin d’œil aussi, il a une tête d’obsédé. Si tu me lâches pour aller vers lui, j’te préviens, j’vais m’incruster avec les deux blondes là-bas, l’une pourrait être un bon coup, voire les deux… En même temps bien sûr. »

Je dis ça d’un air très sérieux, fixant les deux femmes en question avant de secouer la tête négativement, buvant dans mon verre avant de plonger mes yeux dans le plus que décolleté de Mérida.
Elle but un peu de bière, passa un bras sous sa poitrine, la bombant un peu plus encore alors que je souris sans le cacher. Elle penche alors sa tête sur le coté et reprend, réussissant à mettre le feu à mon étonnement alors que je l’accompagne dans son rire. Oh oui, ce que je ne donnerai pas pour pouvoir assister à cette scène !
Je ne réponds cependant rien et note après un instant un air étrange sur le visage de la jeune femme. Elle commence par un « dis » mais fut interrompue par une main sur posant sur son épaule. Par pur réflexe, mes doigts sur referment sur le poignet de l’homme qui était peut-être trop ivre pour le remarquer – ou juste trop con – vu qu’il se lança quand même, draguant la jeune femme qui le remit rapidement en place.
Mais pas comme il faut.
D’autant plus que, très sincèrement, j’étais censé le prendre comment si ce n’est pour un fichu et total manque de respect ?
Mes doigts se resserrent d’un coup tandis que je me lève pour faire face à l’homme.

« Alors quoi, j’te plais pas, j’suis pas assez imposant pour que tu piges qu’elle est accompagnée ? Sérieux mec, tu penses l’emballer en lui disant qu’elle est bonne ? »

Je le relâche et enfonce mes deux mains dans les poches, m’armant de mes poings américains avant de lui faire encaisser un crochet du droit, enfonçant mon autre main dans son ventre. Il tombe, mais je le relève et cette fois, je l’amène jusqu’au comptoir pour lui écraser le visage dessus, glissant ma bouche jusqu’à son oreille pour lui ordonner de déguerpir. Ce qu’il fait – pas qu’il ait vraiment le choix – alors que je vois les gens autour reprendre leurs activités sans que qui que ce soit ait voulu s’en mêler. Il doit être venu seul cet idiot. Je pose les yeux sur les mains du barman qui empoignait un téléphone et je me rassois avec lassitude en soupirant :

« Ouais, j’y suis allé fort, mais pas besoin d’appeler les Chevaliers…  Je me présente, Izaya Sabaku, Capitaine de Carda. »

Je lui tends ma main après m’être débarrassé de mes poings américains en ayant particulièrement baissé le temps quand je me suis présenté, vu que je ne veux pas que tout le monde soit au courant.
Je me retourne vers Mérida et glisse mes doigts sous son menton, posant ma main libre sur hanche en approchant mon visage du sien avec un sourire amusé, frôlant de mes lèvres les siennes alors que mes doigts, plus bas, allaient pianoter sur son ventre.

« Et sinon, tu voulais me dire quoi ? »

Je laisse un léger baiser au coin de ses lèvres en reprenant ma place initiale, commandant un verre de Vodka que je descends en une gorgée, plissant les yeux en sentant les brûlures se propager tout le long de ma gorge et aussi peut-être avec l’espoir naïf d’éviter une éventuelle nausée.
De nouveau, mes yeux tombent sur sa poitrine, mais ce fut furtif car non volontaire et ce sont les traits doux de son visage que mes prunelles cherchent pour pouvoir se concentrer là-dessus. Je passe mon index droit dessus, retraçant mâchoire et pommettes, revenant vers les lèvres sur lesquelles j’appuie doucement mon doigt comme si je la laissais en braille pour pouvoir déceler le moindre de ses secrets.
Mais le mystère qui se dégage d’elle fait d’elle une femme belle là où son visage fait d’elle une femme mignonne et ou ses formes font d’elle une femme pulpeuse.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeMar 8 Avr - 9:08

Avec sa tenue très minimaliste – surtout en haut –, on pouvait croire que Mérida cherchait à séduire. Bien des hommes l'avaient regardé avec un intérêt non ou mal dissimulé, et quelques-uns avaient sauté le pas en tentant de l'aborder. Mais au final, une bonne partie s'étaient faits tout bonnement refouler. C'est qu'elle n'était pas si facile qu'on pouvait le croire, la minette. Et si elle aimait fricoter avec les jolis garçons, ce n'était pas dit que les choses allaient plus loin à chaque fois.
On avait aussi des raisons de penser qu'elle cherchait les ennuis. Après tout, sur Heka, bien des mâles n'hésitaient pas à prendre les filles par la force quand elles disaient non. Peut-être bien qu'il y avait un peu de cela dans son style vestimentaire provocateur, mais la rouquine ne s'était jamais fait de souci en fait : elle savait très bien se défendre et, si on la droguait, son pouvoir éliminerait la substance nocive quasi-immédiatement. Quel don bien pratique, n'empêche, surtout quand on était une tête brûlée. Ou plutôt devrais-je dire qu'il la poussait presque à être téméraire.
Mai au final, si elle s'habillait ainsi, c'était simplement une question de goûts. L'épéiste aimait mettre en valeur ses formes agréables au regard, attirer l'attention et ne pas avoir l'impression d'étouffer dans ses vêtements. Au moins, il fallait admettre que son style collait bien à son caractère.

Ah là là, si seulement il existait moins de cons. Les pires étaient sans conteste ces hommes qui osaient draguer en étant complètement bourrés alors que, même sobre, ils s'y prenaient comme des putois. Qu'est-ce qu'ils étaient lourds, non seulement ils arrivaient à être plus insultants qu'autre chose mais en plus leurs phrases étaient décousues et ils n'articulaient pas assez. Sans oublier qu'ils avaient tendance à être trop sûrs d'eux quand ils avaient un peu d'alcool dans le sang. Ces gars qui étaient incapables de rester digne une fois ivres ne méritaient pas qu'on s'intéresse à eux.
Non, Mérida attendait d'un homme qu'il soit plus gentleman. Qu'il connaisse les règles de politesse envers la gente féminine. Il fallait aussi qu'il soit fort, aussi bien physiquement que mentalement, parce qu'elle n'avait pas envie d'avoir l'impression de le dominer. Si cela avait été le cas, elle aurait aussi bien fait d'adopter un animal de compagnie. Un couple était composé de deux personnes, ce n'était pas pour qu'elle arrive à s'imposer facilement, surtout quand ce n'était pas elle qui portait des couilles. Pourquoi les garçons assez virils pour pouvoir lui tenir tête étaient aussi rares ? M'enfin. En outre, la jeune femme cherchait aussi quelqu'un qui ne perdait pas toute crédibilité après avoir vidé quelques pintes. Ceux ne tenaient pas la boisson, qui courbaient le dos et se plaignaient une fois saouls, étaient du genre à ne rien assumer. Donc, n'étaient pas du tout son genre.

C'est sans doute parce qu'elle était aussi difficile, que la Faithlin était encore célibataire. Ah et aussi parce qu'avec son physique et son style, elle attirait plus de crétins que de mecs sérieux.
Mais au moins, elle avait de bons amis. Comme par exemple Izaya, ici présent. Mérida l'appréciait, autant parce qu'ils avaient pas mal de points communs que parce qu'il avait une bonne répartie et un petit caractère savamment dissimulé sous sa galanterie. Au fond, il réunissait plusieurs des qualités qu'elle recherchait. Pourquoi n'était-elle pas en train d'essayer de lui mettre le grappin dessus, alors ? Parce qu'elle avait le sentiment que leur relation actuelle était celle qui leur convenait le mieux, à eux deux. Et puis, elle n'éprouvait rien de plus que de l'amitié envers lui.
Une amitié qui allait bien vite s'effacer, s'il continuait à la traiter de vieille d'ailleurs. Ou pas, il était du genre à la taquiner comme ça de toute façon, fallait s'y faire. N'empêche qu'en l'entendant prononcer ce mot maudit, sa réaction fut immédiate : sa main décolla en direction du crâne du jeune homme. La mercenaire prit alors un air faussement mécontent pour lui répondre.

-J'ai que trente-neuf ans, gamin, surveilles tes paroles ! Et puis, où as-tu appris à faire des réflexions sur leur âge aux dames ? Elle lui adressa alors un sourire taquin qui disait qu'elle se fichait de sa pomme. Dommage que la modestie ne puisse pas t'étouffer, tiens, tu ne mériterais que ça.

Par contre, ses chevilles risquaient bien d'enfler. Mais là encore c'était tout ce qu'il méritait, d'abord.
Cela dit, ils réussirent à parler de l'attention que Mérida attirait. Izaya n'avait pas tort en les traitant de sangsue, mais elle préférait quand même le terme virus : dans le cas d'une sangsue il suffisait de tirer sur la bête pour s'en débarrasser, alors que des virus pouvaient être incroyablement tenaces. Mais au lieu de lui donner son avis, elle glissa un regard vers les deux blondes dont il parla avant de lâcher :

-Elles ne sont pas si mal, mais je serais vexée que tu préfères passer du temps en leur compagnie plutôt qu'avec moi. Du coup, je propose qu'aucun de nous n'aille voir quelqu'un d'autre ce soir.

Non pas qu'elle avait envisagé de le lâcher, de toute façon. D'ailleurs, elle n'avait même pas parlé d'aller voir le brun.
Par la suite la rousse eut tout juste le temps de caser une anecdote qui les fit tous les deux rire, avant qu'un de ces dragueurs dont j'ai parlé plus tôt ne vienne l'aborder. Elle le rembarra tout de suite, fermement mais sans se montrer d'une efficacité radicale – sans doute parce que son humeur était bonne. Sans doute qu'elle aurait dû, puisque l'ivrogne ne comprit pas le message. Mais elle était prête à réparer son erreur d'un bon coup de pied, seulement Izaya se leva avant qu'elle n'en ait le temps pour filer une raclée méritée à ce type.
Mérida le regarda faire sans rien dire. Elle n'avait pas l'habitude qu'on corrige les gens à sa place, alors autant en profiter un peu. Elle se contenta de hausser un sourcil en étirant les lèvres quand il lui écrasa le visage contre le comptoir, puis de rire en voyant le buvard prendre la fuite. Elle affichait toujours une grande gaieté quand le blond revint à son siège et dit au barman que ce n'était pas la peine d'appeler les forces de l'ordre. Juste après qu'il se soit présenté, elle ajouta d'ailleurs avec amusement – mais sans trop hausser le ton, puisqu'il ne voulait apparemment pas que tout le monde sache quelle fonction il occupait.

-Le plus déjanté des capitaines.

Un capitaine qui reporta alors son attention sur la garde du corps en se montrant quelque peu tactile. Mérida le laissa faire sans le quitter des yeux, un malin petit sourire accroché à son faciès, et ne répondit à sa question qu'après qu'il ne se soit rassis correctement. Il n'y avait aucun reproche ni dans son ton, ni dans les mots qu'elle employa.

-Là, tout de suite, maintenant, j'ai envie de te dire que j'aurais très bien pu me débrouiller seule. Mais merci.

Là, elle se redressa à l'aide du repose-pieds de sa chaise haute pour poser furtivement ses lèvres sur celles d'Izaya, avant de reprendre une position correcte et de lui adresser un clin d’œil.  

-Ta récompense, mon preux chevalier.

Est-ce que ce serait à son goût ? Bah, elle verrait bien. Quoi qu'il en soit, la presque quadragénaire leva alors sa chope pour la finir et en demander une autre. Puis elle se décida enfin à répondre franchement à la réponse de son ami.

-Je me demandais si certains n'étaient pas destinés à vivre leurs vieux jours seuls. Elle lâcha alors un soupir quelque peu théâtral. J'sais pas toi, mais moi je désespère de trouver la bonne personne. Pourtant j'ai un corps de rêve et je suis gentille comme un agneau.

Enfin presque, disons. Izaya la connaissait assez bien pour savoir qu'elle était plutôt bourrin sur les bords. Et en plus, elle était mal placée pour parler de modestie. Bref, ce qu'elle cherchait en disant cela n'était certainement pas qu'il la rassure ou quelque chose comme ça, elle voulait juste entendre son avis d'homme aux multiples conquêtes.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeJeu 17 Avr - 14:21

Habituellement, les femmes qui s’habillent ainsi ne m’inspirent pas réellement confiance. Si plus de la moitié des hommes dans ce monde vous diront qu’ils aiment bien celles qui se trimballent à moitié nue, mais en ce qui me concerne, je préfère celles qui ne s’exhibent pas. Non pas parce qu’elles cherchent les problèmes et qu’elles doivent se foutre en l’air à droite et à gauche – je suis peut-être peu tolérant généralement, mais je ne vais pas juger quelqu’un, encore moins si moi aussi, je suis du genre à changer de partenaire sexuelle chaque nuit.
Seulement voilà, Mérida, ce n’était absolument pas pareille. Quelque part, elle cherchait à attiser les regards des curieux ; mais comment lui en vouloir ? Elle était plus que bien faite et ne pas exposer ses atouts serait presque blasphémer. Mais d’un autre coté, elle n’était pas aussi facile qu’elle pouvait en avoir l’air ; cette provocatrice cherchait les ennuis et vu la façon dont elle se défendait et se battait, j’ai plus l’impression qu’elle s’habille comme ça pour avoir sa dose de défoulement du jour.
Quoi qu’il en soit, j’avais parlé de son accoutrement comme ça, mais à aucun moment je n’ai réellement eu l’intention de la réprimander sur cela. Après tout, qu’est-ce que je pouvais bien en avoir à faire, moi ? En tant qu’ami, je lui faisais la  réflexion mais si elle n’en faisait qu’à sa tête, soit, je n’ai aucun droit sur elle.
À part la taquiner sur son âge bien sûr.
Enfin bon, revenons un peu en arrière, au moment où je l’embêtais encore sur son âge. Toujours d’après quelques informations que j’avais récoltées en lisant, dans un autre monde, les hommes préféraient prendre des femmes moins âgées qu’eux – du moins, pour la plupart. Pourtant ici, on s’en fichait pas mal ; en même temps, notre durée de vie était nettement plus grande et, physiquement, on ne faisait pas la différence entre quelqu’un de vingt ans et quelqu’un de cinquante ans.

Ne me demandez pas pourquoi, mais je vous jure que le coup qui fusa vers l’arrière de ma tête, j’avais fais plus que l’entendre venir ; je l’avais senti avant même qu’elle n’ait eu l’intention de l’esquisser. J’amène ma main vers mes cheveux en plissant les yeux, grattant l’endroit encore douloureux en poussant un léger soupire, un sourire amusé restant pourtant accroché à mes lèvres. Et ce, malgré cet air mécontent que la belle prenait. Je savais bien qu’elle n’était pas sérieuse et si elle l’était, de toute façon, je ne m’excuserai pas ; j’avais raison, elle était vieille, na.
Un sourire finit par faire courber ses lèvres et je me contente de lui tirer la langue lorsqu’elle me dit que je mériterai de m’étouffer avec cette modestie que je n’ai pas. En revanche, me dis-je, ma tête pourrait bien exploser si elle continuait à grossir sous l’effet de mon égo diablement que surdimensionné.
Est alors question du brun qui regardait un peu trop intensément Mérida et des deux blondes qui couinent un peu plus loin. Ma partenaire de beuverie glisse un regard discret vers elle et son « elles ne sont pas si mal » me fait vraiment rire. Pas si mal ? Elles sont vraiment belles, sexy et charmantes ; en bref, elles sont canon. Mais vous me diriez qu’elle n’a rien à leur envier, elle.
Vraiment pas.
Toujours en riant, j’acquiesce d’un hochement de tête.

« T’inquiète, je suis stupide, mais pas au point de te vexer. Parce qu’en plus d’être une femme – donc une sorte d’Alien aux pouvoirs bizarres – tu sais te battre, alors je m’incline. »

Je lui lance un sourire amusé en glissant une main de le long de son visage avant de lui asséner une petite pichenette sur le front.
Oui, le fait que les femmes soient une espèce étrange venue d’une autre planète d’un Univers encore inconnu n’est uns secret pour personne et ne devrait pas non plus l’être pour Mérida. Et puis, si elle ne me croit pas, je lui rappellerai que la vérité sort de la bouche des gamins.
Après un petit moment où on rit, un dragueur débile se ramena vers Mérida. Je savais, je savais plus que parfaitement qu’elle aurait voulu le remettre en place elle-même, mais étais-je réellement censé resté assis à la regarder lui foutre une bonne raclée ? D’autant plus que bon, je trouve qu’il m’avait largement manqué de respect en éclipsant si facilement ma présence. Alors voilà, elle pourrait tout aussi bien se fâcher après cela, sur le coup, je ne pense pas trop à la laisser se débrouiller et je me lève rapidement pour mon confronter à l’homme. En écrasant son minable visage sur le comptoir, je remarque le sourire de la rousse et quand il déguerpit, je l’entends alors rire.
Une vraie sadique ma belle Mérida.
Je finis par me rassoir en me présentant au barman sans hausser le ton ; malheureusement, quand on est Chevalier, ce genre de dépassements ne sont pas tolérés, il faut se conduire en évitant au maximum la violence, alors mieux vaut que personne ne soit au courant de mon identité, Alistair ne serait pas très content. Je hausse un sourcil amusé vers la jeune femme lorsqu’elle me décrit de déjanté avant de simplement hausser les épaules d’un air à la fois innocent et insouciant, comme si e n’était pas ma faute si le monde était rempli d’abrutis.

Son sourire mi-amusé mi-provocateur me laissa croire qu’elle ne m’en voulait pas trop et lorsqu’elle me parla, je me contentai d’approuver d’un hochement de tête rapide.

« Ouais ouais, j’sais, mais t’as pas non plus besoin de te salir les mains pour tout et pour rien. »

SI les hommes existent, après tout, c’était bien pour ça ; pour le sale boulot. Beaucoup monde pense que si un homme propose son aide à une femme, c’est qu’il est machiste et qu’il pense qu’elle ne peut pas le faire toute seule, mais pourquoi diable sont-ils si peu à se dire que c’est peut-être parce que cet homme juge qu’une femme ne doit pas se fatiguer pour des tâches si minables et plutôt occuper son temps à utiliser son intelligence pour quelque chose de plus approprié à être réglé par une femme ? Car si la gente féminine peut se battre et réfléchir, les hommes ne peuvent que se battre, alors autant les femmes n’user de violence physique que lorsqu’il le faut vraiment ?
Un rapide baiser fleurit sur mes lèvres et je lui souris doucement en laissant filtrer un « de rien » en la regardant finir sa bière et en recommander une autre.

J’affiche un léger sourire en l’entendant formuler sa pensée et ne peux m’empêcher de rire doucement lorsqu’elle se décrit comme étant aussi gentille qu’un agneau. Je glisse une main dans ses cheveux, faufile mes doigts jusqu’à sa nuque et approche son visage du mien pour saisir ses lèvres des miennes, approfondissant rapidement le baiser en penchant légèrement la tête, laissant ma main glisser le long de son cou jusqu’à ce que mes doigts viennent pianoter près de sa clavicule. Je m’éloigne légèrement avant de poser un petit baiser sur son front, plus de manière protectrice et fraternelle qu’autre chose.
Je ne médite pas réellement sur la question ; je me la suis posée plus d’un million de fois et à chaque fois, la réponse était la même :

« Je ne suis pas un grand romantique, pourtant, l’âme-sœur, j’y crois. J’ai déjà rencontré la mienne et je l’ai perdue, mais ça ne veut pas dire que jamais plus je ne serai amoureux. T’es magnifique et t’es l’une des meilleures personnes que je connaisse, alors arrêter de vouloir la trouver cette personne ; vous vous trouverez sans vous chercher. Toi, tu n’as qu’une seule et unique chose à faire : ne change pas, reste toi-même. Pas la peine de devenir une sorte de prude ou de tenir ta langue, t’es parfaite, j’te jure. »

Si le début de ma phrase était prononcé sur un ton amer car ma mémoire a convoqué le souvenir d’Amy, le fait que j’évoque la possibilité d’être de nouveau amoureux m’amène à l’esprit l’image de Sywen. Mais je sache cette pensée ; l’alcool aide beaucoup à noyer tout ce qu’on veut reléguer au second plan.
Le reste, cela dit, je le pense sincèrement. Mérida est quelqu’un de bien. Et puis…

« Pense pas qu’on te regarde juste parce que tu es belle, Mérida. Tu as une présence, une vraie. Tu vois l’abruti que j’ai tabassé ? Il te regardait pas toi, juste ton corps. Mais le brun là, il tentait de toutes ses forces de te percer à jour… Faut juste savoir discerner les abrutis des prétendants. Je suis sûr que t’en as plus que tu ne le croies d’ailleurs. »

Je me ressers un verre d’alcool et le finis en trois gorgées successives en fermant les yeux, esquissant une grimace.
Lorsque mes paupières se soulèvent pour se poser sur Mérida, mon index va chercher une de ses mèches pour l’enrouler autour et le sourire que je lui lance laisse transparaitre un message clair : l’espoir ne fait pas vivre, mais il permet de survivre ; alors survis jusqu’à trouver celui qui te fera vivre.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeMar 22 Avr - 20:52

S'il y avait bien une catégorie de personnes que Mérida connaissait bien, pour en avoir vu tellement qu'ils lui sortaient parfois par les trous de nez, c'étaient les machos. Parmi eux, les pires étaient ceux qui rabaissaient les femmes oralement parce qu'ils voulaient montrer leur appartenance au soi-disant sexe dominant, mais se ratatinaient dès qu'une demoiselle faisait preuve de caractère en le remettant en place. Non seulement elle vivait dans un monde où le mode de pensée était parfois bien primitif en ce qui concernait l'égalité des sexes, mais en plus elle fréquentait le genre d'endroit où les hommes (les vrais, qu'ils vous diraient, dans leur profonde naïveté qui leur laissait croire qu'avoir des testicules suffisait pour affirmer en être un) se réunissaient pour boire un pot entre eux tout en faisant des concours d'émanation de testostérone. C'est à dire qu'ils s'amusaient à rire bien fort, à lancer des concours de beuverie ou à se défier dans des tournois de bras de fer... Tiens, quand on y réfléchissait, c'était exactement le genre de comportement qu'elle adoptait souvent en bar. Décidément, la rouquine n'était pas un modèle d'élégance. Mais c'était justement parce qu'elle était très masculine qu'elle était capable de différencier les tapettes (qu'elles tentent de se faire passer pour des mâles purs et durs ou pas) des « vrais » hommes. Ils n'avaient pas la même manière d'aborder les différences entre les deux gentes. Et aussi parce que ceux qui appartenaient à cette seconde catégorie ne se laissaient pas aussi facilement faire que ceux de la première lorsqu'elle les menaçait avec ses lames jumelles.

Eh non, ce n'était pas pour rien qu'elle avait réussi à trouver sa place dans ce monde rempli d'idiots ivrognes. Sans une force physique allant de pair avec sa force de caractère, jamais elle n'y serait parvenu. Oh, certains étaient forts sympathiques, certes, mais ils ne représentaient qu'une petite minorité. Izaya n'était pas des désagréables, mais lui appartenait à une catégorie à part entière et très rare d'hommes : loin d'être macho, sa courtoisie envers les demoiselles semblait sans faille et il admettait même que les femmes avaient de supers pouvoirs. Mérida étant une féministe aguerrie dans l'âme, elle ne pouvait qu'être d'accord. Ce n'était pas pour rien que, contrairement aux hommes, elles étaient capables de faire plusieurs choses à la fois. Seulement, ils étaient nombreux à ne pas vouloir admettre que les cerveaux du sexe opposé étaient plus développés. C'était la mauvaise foi masculine, que voulez-vous, ils étaient jaloux de leurs capacités supérieures. Et si la mercenaire était trop fière pour les laisser croire qu'un homme valait plus qu'une femme, eux étaient trop fiers pour admettre leur infériorité... Hahem, bref.
Quoi qu'il en soit, Izaya était moins idiot que la moyenne selon elle. Lui au moins savait qu'il valait mieux ne pas piquer l'orgueil d'une demoiselle, car elles pouvaient se montrer drôlement revanchardes et cruelles. C'était à se demander qui, des femelles ou des mâles, avaient le plus de fierté tiens. Mais de son avis, la gente féminine la cachait mieux, voilà tout.
Un large sourire naquit sur son visage quand son ami répondit.

-T'as tout compris.

Dit-elle avec un air crânien, juste avant qu'il ne fasse claquer son index sur son front. Il voulait se venger pour la claque, ou bien ? Fronçant les sourcils tout en portant une main au sommet de son visage pour le frotter un peu, Mérida adressa au blondinet un regard boudeur – qui faisait tellement gamine qu'on ne pouvait pas la croire blessée ou vexée, simplement puérile. C'est qu'elle avait su conserver une partie de son âme d'enfant.
On ne l'aurait pourtant pas cru, en l'entendant rire de la fuite du pseudo-dragueur vraiment bourré. J'ai bien dit une partie, l'autre était quelque peu contaminée par l''environnement dans lequel elle avait grandi et vivait encore. En plus, il fallait bien avouer que voir un bonhomme des plus pitoyables partir la queue entre les jambes après avoir manqué de se faire défigurer, c'était drôle. Il n'avait eu que ce qu'il méritait, au fond. D'ailleurs, si Izaya ne lui avait pas écrasé la face contre le bar, la bretteuse lui aurait sans doute planté une épée dans ce bras qu'il avait tendu vers elle. Puis dans cette main qu'il avait posé sur son épaule. Juste histoire qu'il comprenne qu'on ne la touchait pas aussi facilement que cela.

Mérida n'avait cela dit rien contre le fait que le chevalier ait collé une correction au buvard à sa place. Après tout, regarder un homme faire de temps en temps n'était pas déplaisant. Au contraire, elle avait tellement l'habitude de se comporter et d'être traitée presque comme un homme que ça ne lui arrivait pas souvent. Si la sulfureuse rousse lui avait fait une sorte de remontrance en lui disant qu'elle aurait pu se débrouiller, c'était juste pour l'embêter un peu – la preuve, elle l'avait remercié juste après et l'avait même embrassé rapidement en guise de récompense. Et aussi parce que que c'était bien dans son caractère, d'embrasser les hommes sur un coup de tête, mais il devait commencer à y être habitué.
Et puis cela ne devait pas lui avoir déplu puisque, après qu'elle se soit (encore une fois) faussement plainte de sa malchance en amour, Izaya vint en réclamer un nouveau. Plus profond cette fois-ci. La Faithlin le lui accorda bien volontiers, ne fermant tout d'abord qu'à moitié les paupières avant de les rabattre entièrement pour mieux savourer l'instant. Mieux sentir cette sorte de courant électrique, synonyme de plaisir, la parcourir là où ses doigts glissaient. Il venait de la faire oublier sa question. Cependant lui n'oublia pas d'y répondre, en la surprenant tellement qu'elle en agrandit les yeux.

Elle aimait se voire comme l’aînée et en avait l'habitude, puisqu'elle avait toujours dû protéger Réfia en tant que grande sœur. Or, selon Mérida, une sœur aînée devait toujours se montrer forte, ne pas hésiter. Bref, être un vrai roc que rien ne pouvait faire vaciller. Cependant, cette fois-ci, elle laissa l'espace d'un instant le rôle à Izaya.
Si elle s'était tout d'abord inquiétée de le voir perdre en moral en évoquant une âme sœur perdue, la suite lui donna l'impression d'être bordée. C'était chaleureux, rassurant, touchant. Il lui donnait une confiance en elle supplémentaire, différente de celle qu'elle avait déjà en abondance : entre croire en soi et entendre quelqu'un nous dire qu'on était parfaite comme on était, nous disait qu'on avait une présence et nous faire voir les choses sous un angle nouveau, y'avait une différence. La même qu'entre l'orgueil pur et l'assurance que pouvaient nous apporter les autres via le regard qu'ils portaient sur nous.
Pendant quelques secondes, alors que le capitaine blond parlait, la garde du corps le regarda avec une pointe d'incrédule innocence qu'on ne lui connaissait généralement pas et qui la rajeunissait de quelques années, notamment parce qu'elle semblait tout d'un coup plus vulnérable. Ce n'est que quand il eut fini qu'elle put procéder à la digestion et lui adresser un sourire des plus sincères, avant d'aller poser sa tête sur son épaule – juste après qu'il ait vidé son verre presque d'une traite – en fermant brièvement les yeux.

-Merci.

Avec les certitudes et l'apaisement qu'il venait de lui apporter, le remercier était le moins qu'elle puisse faire. Décidément, on pouvait compter sur lui même lorsqu'il ne s'agissait pas de foutre la trouille de sa vie à un alcoolique.
Mérida se redressa ensuite, une expression plus habituelle sur le visage. Allons, elle n'allait tout de même pas rester collée à lui avec un air de sage jeune femme toute la soirée, cela ne lui ressemblerait pas. Après avoir ingéré une gorgée de bière, ses lèvres subtilement étirées s'ouvrirent alors.

-Avec tous ces compliments, je vais prendre la grosse tête moi ! Elle rit alors un peu de sa propre blague, puisqu'elle avait déjà de toute façon assez d'amour-propre pour que cela arrive. Si tu as une petite sœur, elle doit être gâtée avec un grand frère comme toi.

Elle lui aurait bien demandé quelques infos sur cette fameuse âme-sœur perdue, mais se demandait si c'était vraiment le moment. Ils auraient bien une autre occasion d'aborder ce sujet, après tout rien ne les obligeait à déballer tout le contenu de leurs sacs en l'espace d'une soirée. Et puis, la tête qu'il avait fait ainsi que son ton pendant le court instant qu'il avait passé à l'évoquer avaient de quoi dissuader de se lancer sur ce terrain, par peur qu'il soit miné – après tout, dans ce cas, ce serait lui qui prendrait le plus de dégâts.
Sans doute qu'il serait plus sage de laisser couler.
Mais depuis quand Mérida était-elle sage, ou en tout cas pouvait freiner ses envies ? Et puis, Izaya était assez grand pour refuser d'en parler s'il ne le voulait pas.
Alors après avoir bu un peu afin de se donner de l'élan, c'est d'une voix plus lente et plus basse, plus grave en somme, qu'elle poursuivit.

-Tu m'as jamais parlé de cette âme-sœur. Elle était comment ? Il s'est passé quoi ?

Allez, on saute les deux pieds joints dans le plat et on ne fait pas de quartier surtout. Niveau de subtilité : zéro, pareil pour la délicatesse. C'était bien elle ça. M'enfin, elle y était tout de même allé avec un minimum de prudence. Sans doute.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeSam 3 Mai - 14:46

Adolescent, j’ai été ce genre de garçons dont les mères ont peur ; ce genre de garçons qu’il ne faut absolument pas fréquenter ; ce genre de garçons que les filles adorent et que les pères détestent ; ce genre de garçons qui montreront qui est le mâle avant de se prendre une bonne claque par un papa en colère qui verra sa fille à moitié nue dans son propre salon, entouré par un nuage de nicotine et empestant l’alcool.
Pourquoi aurai-je dû me priver du plaisir de la chair là où je pouvais avoir n’importe quelle adolescente de mon âge à mes pieds ? Je ne les comptais pas, ne cherchais pas même à connaitre leurs prénoms, leurs origines ; je n’avais rien du mec romantique, plutôt le sale con qui traine tard le soir avec des groupes qui vont aller chercher les ennuis avant de pêcher quelques idiotes sur leurs passages. Car les filles que je trainais dans mes filets, je ne les respectais pas ; pourquoi je chercherai à en connaître une alors qu’elle n’a pas d’estime pour elle-même, alors qu’elle se prélasserait comme une… Bref. Le fait est que si je voulais une relation plus ou moins sérieuse, il faudrait que la fille le soit aussi, simplement.
Sortir avec un garçon ? À vrai dire, je n’étais pas bisexuel à proprement dit. Avant l’âge adulte, je n’y avais même jamais pensé ; et puis, quelques uns étant réellement des perles rares, je me suis prêté au jeu, mais envisager une relation avec l’un d’entre eux ? Nan, très peu pour moi.
Et puis il y a eu Amy. Elle, elle a su me mettre du plomb dans la tête ; elle, elle a fait en sorte que je me pose ; elle, je l’ai aimée ; elle, j’en suis tombé amoureux ; avec elle, j’ai connu le bonheur ; avec elle, j’ai su devenir l’homme que j’aurai dû être depuis longtemps déjà.

Mais elle s’en est allée, aussi rapidement qu’elle est apparue dans ma vie, me laissant comme j’étais avant, un stupide gamin, un vaut rien qui enchaînait les conquêtes sans se souvenir des visages qui se cachaient sous ses propres draps.
Mais j’avais au moins appris quelque chose de ma longue histoire avec Amy ; j’avais appris la galanterie, le respect et avais perdu cette once de machisme que j’avais accumulée au fil de mes jeunes années d’adolescence. Certes, je n’avais toujours pas le savoir-faire de demander les prénoms de mes amantes, mais au moins, j’arrêtais de les traiter comme de pauvres objets, un peu plus comme des êtres humains, un peu plus comme des femmes.
Et puis, lorsque j’ai connu Mérida, j’étais bien content de m’être assagi un temps soit peu. Parce que sérieusement, je me serai pris bien plus d’une claque si j’avais voulu l’enrôler comme les précédentes. Enfin, j’ai appris une nouvelle définition ; j’ai appris ce qu’était l’amitié et je m’y accrochais, car au point où j’en étais, j’avais besoin d’un peu de stabilité, d’un peu de sûreté, une relation qui, je le savais, vaudrait quelque chose.
Et peut-être aussi une nouvelle femme à protéger, car j’ai failli à ma tâche la première fois et que je ne m’en remets toujours pas.

Lorsque je lui parle d’une certaine crainte que je nourris envers les femmes, le sourire qui étire ses lèvres me fait rire. Je pourrai lui dire, là tout de suite, que j’étais doué pour la faire rire, lui sous-entendant ainsi que non, je ne pensais pas un mot de ce que j’avais dis et qu’une femme n’était pas plus dangereuse qu’un enfant, mais je préfère garder ma remarque pour moi et juste faire une pichenette sur le front qui semble l’étonner. Bah quoi, elle pensait vraiment que je n’allais pas me venger ? C’est avec un regard boudeur qu’elle m’observe et je lui tire la langue en lançant un :

« Boude pas, ça te rendrait presque mignonne. »

Et je lève mes deux mains de façon innocente, comme pour éviter des représailles plus ou moins brutales, accompagnant le tout d’un éclat de rire provocateur.
Vient alors la petite altercation avec ce pauvre idiot qui vient chercher des noises à Mérida. Ai-je un jour été comme ça, aussi con, aussi lourd ? Peut-être que je ne draguais pas quand j’étais bourré, mais le fait que j’ai pu traiter une femme comme un vulgaire morceau de viande fait déchainer en moi des vagues d’amertume, de dégoût, peut-être aussi un peu de culpabilité. Mais après tout, ne dit-on pas qu’il ne faut pas regretter ? Après tout, si on l’a fait, c’est qu’à une certaine époque, on l’a voulu. Alors bon.
Je partage un baiser plus profond avec la jeune femme, un pur moment de plaisir, comme une sucrerie, une pomme d’amour que l’on croquerait à pleines dents, une friandise en guise de récompense ; car non seulement la belle Mérida était bien formée, mais en plus de quoi, il fallait dire qu’elle était vraiment jolie et que ses lèvres étaient parfaitement juteuses, excellemment parfaites.
Mais je finis quand même par trouver réponse à sa question, n’ayant oublié à aucun moment, préférant plutôt chercher mes mots, chercher les bons sens à instaurer, histoire qu’elle comprenne où je veuille en venir.

Elle me regarde avec ces yeux d’enfant innocent et j’attends simplement sa réaction. Cette même réaction qui arrive rapidement ; un sourire doux et sincère que je ne lui connaissais qu’en de rares occasions. Elle laisse tomber sa tête sur mon épaule et je glisse mes doigts dans ses mèches de chevelure de façon protectrice, presque fraternelle – totalement fraternelle, à vrai dire.
Elle me remercie et je hausse doucement les épaules, ne comprenant pas pourquoi elle me dit cela ; après tout, je n’ai fais que répondre à ses interrogations, que faire passer un baume que j’espérais convaincant sur des sortes de blessures que je ne pensais même pas existantes dans la vie de Mérida. Pour ne rien vous cacher, je pensais qu’elle restait seule par choix ; après tout, le fait qu’elle veuille un homme de sa vie mais que personne ne lui plaise assez m’étonne, car le pays est vaste, les hommes ne manquent pas, autant les galants que les preux. Mais soit, comment pourrai-je comprendre ce qui se trame dans la tête d’une femme là où, actuellement, j’ai du mal à saisir ce qui se passe dans mon propre esprit ?

Elle se redresse, boit de la bière avant de me lancer une petite blague en riant avant de faire allusion à une petite-sœur. C’est à mon tour de cligner des yeux, incrédule ; non, je ne pense pas que j’aurai été un bon frère, j’aurai tabassé tous ceux qui l’auraient approchés de trop près et, si elle n’était pas trop jeune, j’aurai peut-être eu ses amies dans mon lit. Donc non, je n’aurai absolument pas été un bon frère, pas même une bonne figure de moralité – absolument pas – alors tant mieux que je sois fils unique.

« T’imagine ? J’me serai tapé ses amies et aurai défiguré ses prétendants, elle m’aurait détesté. »

À mon tour de rire doucement, amusé par mes propos qui me semblent plus drôles dits à haute voix.
Son ton change, de la même façon dont j’ai l’impression que sa voix devient plus grave et, après avoir bu une nouvelle gorgée d’alcool, elle me pose la question que j’aurai préféré ne jamais entendre. Je pivote sur ma chaise pour glisser mes yeux sur les jeunes femmes de tout à l’heure, poussant un profond soupire en me remettant face au bar pour demander une bouteille de Vodka avant de me servir un verre que je ne touche pourtant pas.
Me voilà alors propulsé dans les méandres brumeux et émiettés de mes souvenirs les plus douloureux ; et si le regard étincelant d’Amy ainsi que son sourire chaleureux me viennent en mémoire, tout est rapidement dévasté par la flaque de sang dans laquelle elle gisait.
Je me racle la gorge, comme pour me donner de l’assurance, mais quand je prends la parole, ma voix tremble littéralement.
L’utilisation du passé était toujours aussi douloureuse, cependant.

« Elle s’appelait Amy. Elle était… Parfaite. Magnifiquement belle – elle était rousse, gentille, tolérante, adorable, drôle, joueuse aussi. Elle pouvait tantôt se comporter comme une amie, tantôt comme une sœur, mais surtout comme une épouse. Hum ouais, on allait se marier, on se connaissait depuis des années déjà, c’était la sœur d’un des amis du groupe avec lequel je trainais. Je n’y avais jamais prêté attention avant de la voir se faire malmener par deux cons qui ont fini par me refaire le visage ; je m’en moquais, l’important était que j’avais réussi à détourner leur attention assez longtemps pour qu’elle fuie… Et puis, on est devenu amis avant de littéralement tomber amoureux l’un de l’autre . »

Ça, c’était la partie agréable à raconter, la partie facile, celle qui m’inspirait des paillettes rosées dans ce monde de ténèbres.
Mais Mérida devait maintenant se demander ce qui a bien pu se passer pour qu’une idylle pareille prenne fin. Après tout, je ne lui ai parlé d’aucun autre homme, d’aucune autre femme ; il n’est donc pas question de tromperie, certainement pas. Peut-être qu’elle se doute qu’elle est morte vu que je n’ai parlé d’elle qu’au passé ; mais je doute qu’elle envisage le fait qu’elle ait été tuée.
Sauvagement tuée. Je pense qu’elle s’était débattue, car elle avait été tuée d’un simple coup de feu alors qu’ils auraient sans doute préféré jouer un peu.
Au fil des années, je sus que ses meurtriers étaient morts, mais jamais je n’en sus ou n’en saurai un jour d’avantage.

« Ces deux cons dont je te parlais faisaient partie de mon groupe d’amis, tout comme le frère d’Amy. Sauf qu’ils ont été limite jetés après… L’incident. Alors, arrogants, ils ont écrits leurs noms sur un bout de papier qu’ils ont laissé près de… Son corps. Quatre après ils l’ont tuée. »

Je conclus sur un ton glacial, tranchant et direct ; une nouvelle gorgée de Vodka ne suffit malheureusement pas à enlever cette image sanglante de mon esprit.
J’aurai peut-être du dire à Mérida que je ne voulais pas en parler.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeMer 21 Mai - 13:19

Pourquoi avait-elle l'impression qu'il l'avait bien eue ? Izaya venait de lui tendre un hameçon et, comme la bout-en-train qu'elle était, Mérida l'avait saisi immédiatement. Il s'était bien joué d'elle, ce petit. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir pour si peu, c'était le genre de taquinerie qu'ils s'envoyaient régulièrement de toute façon. Sans ces gentilles vannes ils s'amuseraient beaucoup moins et, bien que la jeune femme puisse être susceptible, elle ne s'énerverait jamais sérieusement contre le chevalier tant qu'elle savait qu'il ne parlait pas avec de mauvaises intentions. Et puis s'il fallait piquer une crise dès qu'on nous dit quelque chose, même en blaguant, ce serait impossible de se créer un entourage durable.
Au fond, elle considérait déjà Izaya comme un très bon ami qui avait sa place dans sa vie et avait peu de chances de la perdre. La bretteuse lui faisait confiance. Cela ne voulait cependant absolument pas dire qu'elle attendait de lui qu'il la protège, ou du moins pas autrement que de manière ponctuelle : elle avait toujours été et comptait rester une femme indépendante, qui réglait ses problèmes seules et pouvait assurer sa propre sécurité. Était-ce parce que Heka était un monde dans lequel on ne pouvait pas croire les autres, ou parce que sa volonté était d'être un roc capable de protéger ses proches ? Allez donc savoir. En tout cas, ce n'était pas demain la veille que son état d'esprit allait changer. Peut-être ne sera-t-elle capable de se reposer entièrement que sur celui qui pourrait partager sa vie.

Bref, quand son ami lui dit que bouder la rendait presque mignonne, l'expression de Mérida ne s'arrangea pas – loin de là. Elle lui aurait bien dit de ne pas se ficher de sa tronche ou donné un coup pour le lui faire comprendre, mais le geste niant toute culpabilité qu'il fit ainsi que son rire l'en dissuadèrent. À la place, elle opta pour une autre stratégie.

-« Presque » ? Dis plutôt que ça me rend mignonne tout court. Avoues que je te fais craquer.

Dit-elle, avec un air à la fois moqueur et plein d'assurance.
Mais le petit sourire en coin que Mérida afficha à ce moment ne dura pas. Tout d'abord à cause de l'incident avec le crétin de service qui voulait la mettre dans son lit. Ensuite, parce qu'elle posa une question à laquelle Izaya répondit de manière inattendue. Elle n'avait jamais pensé s'entendre dire qu'elle était quelqu'un de bien qui n'avait pas besoin de changer pour être parfaite. Bien que la rouquine l'ait déjà pensé (normal, sa confiance et son estime personnels étaient au-dessus de la moyenne), entendre des mots que nous nous sommes répétés, même maintes fois, sortir de la bouche de quelqu'un d'autre leur donnait bien plus de force, les rendait bien plus réels et crédibles, que lorsqu'on se les disait à soi-même alors que, seuls, nous cherchons à nous faire une opinion sur nous et sur notre situation.
À la manière dont il lui donna un nouvel appui en quelque sorte (une impression qui la poussa même à apposer sa tête sur son épaule), elle estima que le chevalier aurait fait un bon grand frère. Mais il réfuta cela tout de suite avec des arguments chocs, qui la firent rire en même temps que lui. Bon effectivement, vu comme ça... On ne pouvait pas dire qu'il aurait été exemplaire dans son rôle d'aîné, certes. Mais la mercenaire maintenait ses paroles malgré tout. De toute façon, personne ne pouvait porter cette casquette à la perfection.

-Mais tu l'aurais soutenue, écoutée, protégée et tu aurais passé du temps avec elle, non ? Faut pas croire qu'être un bon grand frère veut dire que notre petit frère ou notre petite sœur nous admire et n'a jamais rien contre nous, c'est tout bonnement impossible. Et donc, je maintiens ce que j'ai dit. Cherches pas, j'ai raison !

C'est vrai, quoi. Réfia préférerait sans doute que sa sœur et son mari s'entendent bien, seulement cela ne sera jamais possible tant que Mérida restera elle-même (et, accessoirement, tant que son beau-frère sera une vipère maléfique). Elle aurait aussi sans doute aimé que, pendant sa jeunesse, ceux de son âge puissent l'approcher sans craindre la furie qui veillait constamment au grain. Enfin bref, comme elle venait de le dire, le blond ne pouvait qu'être d'accord et puis c'est tout.
Vint ensuite un sujet bien moins évident à aborder. La Faithlin pouvait prendre sa malchance en amour avec ironie mais, pour Izaya, ce n'était sans doute pas la même chose.

Elle ne sait pas pourquoi, mais il regarde une nouvelle fois en direction des deux filles de tout à l'heure. Devait-elle comprendre par ce geste qu'il regrettait de ne pas être allé les rejoindre finalement ? Dans ce cas, le soupir qu'Izaya poussa en se tournant vers le comptoir était-il un signe de résignation ? La bouteille qu'il commanda était-elle là en prévision du moment où, après avoir fini son récit, il aurait besoin d'un remontant ? Allez donc savoir. Bah, de toute façon, c'était pas son style de se prendre la tête en cherchant un double-sens aux actions des autres, alors basta. Elle se contenta de l'écouter, non sans empêcher un léger pincement au cœur en entendant sa voix trembler. Cette défaillance la faisait sentir que c'était tout son être, toute son existence, chaque parcelle de son ami qui vacillait sous le poids de sa peine. Qui était fragilisée par une absence cruelle dont elle n'avait jusqu'ici rien su.
Mérida eut l'impression que son sang circulait au ralenti pendant toute la première partie de la narration. Sans doute sous l'effet de l'attente. Une subtile pression se créa lentement, au fur et à mesure qu'Izaya lui dévoilait l'une des parties les plus confidentielles de sa vie. Le temps de conjugaison qu'il employait n'aidait en rien, puisqu'il ne faisait qu'alimenter un peu plus ses questions : que s'était-il passé, pour qu'un bonheur apparemment sans tâche appartienne au passé ? Elle resta cependant silencieuse, laissant le capitaine progresser à son rythme histoire de ne pas lui compliquer un peu plus les choses. Ses réponses n'allaient pas tarder, elle pouvait bien prendre un peu son mal en patience, tout en lui accordant toute son attention – par respect pour le courage qu'il était en train d'invoquer, pour la résolution dont il faisait preuve.

Et, finalement, la bombe tomba. À ce moment, la demoiselle ne sut où donner de la tête : elle était à la fois désolée pour lui et pour elle, pour eux, se disait qu'elle massacrerait bien ces [censured] de ses propres mains, avait l'impression que le blondinet avait été victime d'une injustice et, quelque part, s'en voulait de ne pas pouvoir l'aider. Car elle était assez perspicace pour sentir que, même s'ils étaient de bons amis, elle n'était pas en position de le soulager ne serait-ce qu'un peu. Surtout que la blessure semblait déjà remonter un peu et qu'il avait déjà entamé son propre processus de cicatrisation (qui ne le guérirait sans doute jamais complètement, mais ne pas laisser la plaie ouverte et suppurante était un bon début), si la rousse en jugeait par le fait qu'il parvenait à aborder le sujet. Certains voyaient en cela une preuve de force ? Ils avaient possiblement raison. Mais, qu'il soit fort ou pas, rien ne changeait le fait qu'une aura sombre l'entourait désormais, couvrant son regard d'une brume tortueuse. Alors elle s'en fichait bien.
Une fois la chute faite, après qu'Izaya ait bu une gorgée de vodka, Mérida étendit le bras pour le passer derrière son dos et déposer sa main sur son omoplate.

-Crétin, t'étais pas obligé.

Dit-elle tout bas. Sérieux elle allait le croire masochiste, désormais, vu le tort qu'il venait de se faire. On pouvait être gravement blessé, verser du sang et des larmes en abondance en se prenant un coup dur, ce n'était pas une douleur qu'on se causait à soi-même. C'était uniquement en tâtant ces plaies faites par autrui qu'on se faisait mal. Or, de son avis, c'était idiot. Et pourtant terriblement facile, tellement qu'on ne pouvait en vouloir à personne de le faire sans le vouloir.
Sa paume descendit et remonta deux-trois fois le long de la colonne vertébrale du jeune homme, frictionnant son dos, avant de suivre sa nuque et de glisser ses cinq extrémités dans sa chevelure de blé. Lui permettant ainsi de le faire se pencher dans sa direction et de lui mordiller affectueusement la lèvre inférieure. La bretteuse le lâcha alors, pour porter cette fois-ci la main vers la bouteille de vodka et remplir à ras-bord le verre de son ami.

-Tu dois avoir la gorge sèche. Bois ! Ce soir c'est ma tournée.

Ou comment le faire boire tout son saoul. L'alcool ne gomme pas les soucis mais aide à les supporter, ne serait-ce que temporairement ; elle comptait bien sur cette propriété magique.
Mérida attrapa alors sa chope et la vida d'une traite, avant de la reposer sans douceur sur le comptoir tout en lâchant un « pfouah ! » et prit une grande goulée d'air. Sans tarder elle demanda au barman de la resservir. Ensuite, la jeune femme prit le ton de l'humour noir pour exprimer la pensée qui lui traversa l'esprit.

-En fait, t'es pire que moi côté cœur. Ça m'étonne même que tu puisses songer à retomber sérieusement amoureux. Ses paupières se fermèrent à moitié sur ses deux émeraudes qui fixaient la chope devant elle, tandis qu'elle déposait son menton sur sa main, son coude étant posé sur le bar. Tu as mon admiration.

Cette dernière phrase était sortie avec bien plus de légèreté et était accompagnée d'un petit sourire. Pourtant, quelque part, elle se sentait sincère. Tout au fond.
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MessageSujet: Re: Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya]   Beer will be spilled, night will dance admist us [PV Izaya] Icon_minitimeMer 28 Mai - 17:05

Et si ?
Et si j’avais eu une petite sœur ? Et si nous avions eu seulement quelques années de différences ?
Comment me serai-je comporté avec elle ? Aurai-je été ce parfait salaud que je viens de décrire à Mérida ? A vrai dire, j’en doute fortement. Bon, sur la partie de jouer avec les amies de ma cadette, j’avais légèrement exagéré, mais je ne crois pas non plus que je m’en serai privé si elles n’étaient pas trop jeunes. Ensuite, pour ses prétendants, disons surtout que j’avais minimisé. Ils se seraient rappelle de moi, tous ceux qui mettaient en jeu le cœur de ma petite sœur et mettaient en péril son bonheur ainsi que son innocente infantile. Mais le fait est que la belle rousse avait raison, j’aurai passé pas mal de temps avec elle, aurait cherché à savoir ce qui n’allait pas, aurait cherché à l’aider sans toujours vouloir m’immiscer et l’aurait protégé quitte à en mourir moi-même, quitte à me vouer à une éternelle agonie.
Et si elle me détestait ?
Ce serait probablement le cas, mais quelque part, je me serai certainement consolé en me disant qu’on ne peut pas éternellement tourner le dos à notre famille.
Alors j’aurai continué à agir comme ce grand-frère surprotecteur, chiant mais pourtant aimant à l’extrême ; là où j’aurai dû l’aider à penser ses douleurs, j’aurai tout fait pour lui occuper autrement l’esprit et là où j’aurai pu me contenter de la prendre dans mes bras, j’aurai cherché vengeance. Elle m’aurait certainement haï, ne voudrait certainement pas faire partie de ma vie, mais pourtant, si quelque chose arrivait, si elle avait besoin d’aide, de soutient, de quelqu’un de confiance, je suis certain qu’elle aurait appris au fil des années qu’elle ne trouverait pas personne qui l’aimerait un jour d’avantage que je ne l’aurais fait.
Et si, envers et contre tout, elle m’avait aimé ? Et si elle avait vu le bon en moi et laissait mon comportement gamin de coté ?
Alors là, je pense bien que j’aurai été comblé.
Le fait est que si j’avais eu une sœur, j’aurais eu une famille. Au lieu de quoi, j’ai eu des parents qui ne font plus vraiment partie de ma vie aujourd’hui et une femme dont je suis tombé éperdument amoureux et qui aujourd’hui préfère côtoyer la mort.
Et si… Et si j’avais eu une famille, ne serai-je pas un homme meilleur ?

Je finis par simplement hocher la tête lorsque Mérida me dit qu’elle a raison, un léger sourire planant sur mes lèvres.
Finalement, on change de sujet et elle finit par me demander ce qui a bien su passer pour que l’amour que mes mots laissaient croire qu’il était éternel n’est aujourd’hui plus. Mon regard glisse vers les deux femmes de tout à l’heure, non pas car j’aurai préféré être avec elle, mais car c’est une échappatoire comme une autre. Je tente de les immiscer de force dans mon esprit, mais le fait est que maintenant que le souvenir d’Amy a été évoqué, je n’arrivais plus à me défaire de son emprise. Alors je parle, calmement, de cette voix pourtant étranglée et invite par la même occasion mon amie à en découvrir un peu plus sur moi. Le fait est que je n’aime pas en parler, non pas car ça me fait mal, mais simplement parce que ça risque de changer le regard des gens sur moi – et si la trahison ainsi que l’hypocrisie ne me plaisent pas, la pitié reste en haut de liste.
Mais disons que je fais confiance à Mérida pour ne pas changer son comportement avec moi.
Elle me couvre d’un bras compatissant, pose sa main sur mon omoplate alors que je lui lance un regard, lui lançant un léger sourire comme pour lui faire comprendre que ça va aller, que je vais simplement avoir besoin de quelques minutes le temps de me remettre mais que ça allait quand même. Elle me dit que j’étais pas obligé, alors je hausse un sourcil avec mon sourire qui s’étire.

« Pff, t’aurai fouiné jusqu’au bout pour savoir, je t’ai juste épargné de longues recherches. »

Elle remplit mon verre que je descends en longe gorgée, sentant ma gorgée s’enflammer et s’assécher en même temps, une bien drôle de sensation qui me fit tousser un peu alors que je me ressers sans modération tandis que Mérida finit le contenu de sa chope.
Elle tient vraiment bien l’alcool celle-là.
Elle arbore un air amusé, mais au fil de ses mots, c’est plutôt un air songeur qui prend ses aises sur son visage alors qu’elle pose son menton sur sa main, accoudée au comptoir. Mon admiration ? Sérieusement ?
Je hausse simplement les épaules en poussant un profond soupire.

« Pire que toi coté cœur ? Tu rigoles, comme si c’était possible ! Quant au fait de retomber amoureux… Disons que je suis aidé par une sorte de Dieu ou je ne sais quoi, j’ai pas mal de belles filles avec un bon fond qui m’entourent et… J’ai me petite idée sur celle qui pourrait faire l’affaire. Cherche pas, j’te dirai que dalle pour le moment. »

Je lui lance un clin d’œil provocateur avant de boire une petite gorgée de ma Vodka, repoussant doucement le verre comme pour me convaincre de faire une petite pose.
Je ferme les yeux un instant et repense à ce que je viens de dire. Elle a raison, comment je peux encore penser à tomber amoureux ? Le fait est que je suis continuellement habité par cette peur qui me murmure que même si j’aime de nouveau, cette personne subira le même sort que la précédente. Et m’en remettrai-je ? Certainement pas. Peut-être que je suis totalement paranoïaque après tout, c’est fort probable, mais cela n’empêche que je suis bel et bien craintif. Après, je vous l’accorde, ça peut tout aussi bien n’être que de piètres excuses parce que… Parce que quoi ? Avoir peur du rejet ? Nan, ça, ça ne m’a jamais bloqué, je me remets toujours des râteaux.
Je rouvre les yeux en haussant les sourcils avant de me tourner vers Mérida, saisissant doucement son visage entre ses mains en allant trouver ses lèvres.
Peut-être aussi que je ne veux pas arrêter mes escapades nocturnes avec ces différentes femmes.
Doucement, j’approfondis le baiser en glissant une main dans ses cheveux, donnant un rythme plus rapide au balai de langues avant de m’éloigner brusquement, un sourire collé sur ma bouche.

« Mais si je tombe amoureux, avoue que ça te manquerait tout ça. Et j’pense pas être apte à laisser ça derrière moi… J’aime bien tes lèvres. »

Que tes lèvres, disait mes yeux. Une nouvelle provocation qui sera punie par je ne sais quelle réaction, mais je m’en fiche pas mal, je veux simplement… Changer de sujet. Littéralement. Je ne veux pas parler d’Amy et encore moins penser à elle, car c’est réellement douloureux. Une nouvelle gorgée de vodka et c’est fait, je ne pense plus qu’à Mérida.

On continue alors à se lancer des piques, à se charrier, à boire et, sans pouvoir m’en empêcher, je viens déposer mes lèvres sur les siennes pour un baiser presque violent, rien que pour l’énerver.
Mérida est vraiment une bonne amie et bien que je doute que le fait d’un jour retrouver l’amour me la ferait perdre, mais le fait est qu’on s’éloignera. Forcément.
Et je ne suis pas sûr de le vouloir.
Actuellement, cependant, je ne pense pas à cela et, pour être franc, je ne pense à rien bien trop longtemps vu que l’alcool a divinement bien joué son rôle et que je finis par rire et simplement lancer des vannes, l’air de rien.
L’alcool ou, comme j’aimerai le dire, le remède de tous les maux. Ou, au moins, de tous mes maux.
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